HISTOIRE de BALLON L'histoire technique du ballon de football épouse celle du j
HISTOIRE de BALLON L'histoire technique du ballon de football épouse celle du jeu et de ses enjeux... L'histoire du football est intimement liée à celle de son accessoire principal, celui qui lui donne son nom: le ballon de football. Au cours des siècles, il est aisé de retrouver des traces de jeux qui consistaient à transporter un objet vers un but, avec l'aide de coéquipiers, vers un endroit défini, un but. Dans ce qui suit, nous allons précisément s'intéresser à cet objet et à son évolution. Les origines : le ballon avant le football Un ballon qui roule et qui rebondit Les premiers témoignages d'une forme de football remontent à la Chine ancienne, il y a plus de trois mille ans: il s'agissait alors d'un exercice militaire au cours duquel un ballon en peau d'animal rempli de cheveux ou de plumes devait être envoyé, par un tir au pied, entre deux poteaux. Au Mexique, les Aztèques jouaient au "tlatchi" avec une pierre recouverte d'une épaisse couche de gomme. Le ballon, dans ces cas de figure, devait répondre à un impératif: pouvoir rouler et être frappé au pied avec une trajectoire prévisible. Pour cela, il fallait qu'il soit rond et le moins déformable possible. Cependant, un nouveau critère fait son apparition au fil du temps, ajoutant ainsi au caractère ludique du jeu: il faut que le ballon rebondisse. Pour cela, il faut qu'il se déforme élastiquement comme, justement, une balle de caoutchouc... On observe ici une première contradiction: le ballon ne doit pas se déformer quand il roule, mais doit se déformer quand il rebondit. Elle est résolue durant le Moyen-âge, avec l'usage de vessies de porc gonflées: on remplace le cœur solide de l'objet par de l'air. Avec une pression de gonflage appropriée, le ballon se déformera sous l'effet d'efforts importants tels qu'à la suite d'une frappe ou d'un choc contre le sol mais ne s'affaissera pas sous son propre poids en roulant. Une fois gonflées, ces vessies ont été l'objet de convoitises acharnées lors de parties de soule ou de calcio florentin en Europe. Résister à la violence de la soule et du calcio La soule et le calcio florentin, probables ancêtres du football, étaient des jeux violents, pratiqué par des équipes de nombre indéterminé, dont les parties s'arrêtaient régulièrement faute de joueurs valides: selon la légende, quarante hommes se seraient noyés dans une mare lors d'une partie à Pont-l'Abbé. Du fait de l'âpreté des combats, il arrivait souvent que le ballon éclate. Ainsi, la possibilité de rebond apportée par l'utilisation d'un ballon creux devient moins cruciale devant la nécessité de jouer avec un ballon plus résistant aux chocs: pour cela, un ballon plein aurait été optimal... Se profile alors la résolution d'une deuxième contradiction: le ballon doit être creux pour rebondir, mais plein pour résister aux chocs. Alors, au lieu de n'avoir qu'une membrane, on en aura désormais deux! La vessie de porc est placée dans une enveloppe de cuir qu'elle tendra une fois gonflée. C'est sur ce principe que les ballons de la plupart des sports collectifs concernés (football, rugby, handball, volleyball, basket-ball...) sont encore aujourd'hui conçus. Au fil de l'évolution des ballons, des couches de textiles viendront s'intercaler entre l'enveloppe et la vessie pour assurer une conservation de la forme plus longue. Le plus ancien spécimen d'un tel ballon encore conservé à l'heure actuelle a près de 450 ans! Il a été retrouvé dans les poutres de la chambre de la reine d'Écosse, Marie Stuart (1542-1587). Il se dit qu'il était courant qu'elle lance un ballon de sa fenêtre pour donner le coup d'envoi de matches entre soldats. Imaginons le sacré coup de botte de celui qui l'aura logé là. Vers le ballon moderne Un ballon vraiment rond À la suite de l'invention de la vulcanisation par Charles Goodyear en 1842, les vessies naturelles sont progressivement remplacées par des vessies en caoutchouc. Ceci permet de s'approcher d'un objectif que les vessies naturelles ne permettaient pas d'atteindre: le ballon parfaitement sphérique. En effet, un ballon rond a une trajectoire et un rebond prévisibles, ce qui permet un plus grand contrôle avec les pieds (c'est bien pour ça que les rugbymen, eux, peuvent se contenter d'un ballon aux formes étranges). Aussi le ballon doit-il être rond, afin de permettre un meilleur contrôle de sa trajectoire avec le pied. Pour cela, la vessie doit tendre autant que faire se peut l'enveloppe de cuir qui l'entoure ; sinon, cet assemblage de six pièces de tissu garderait une forme cubique. Or, ceci implique une tension importante sur les coutures du ballon, ce qui n'est pas acceptable si ce dernier doit également subir les frappes répétées des joueurs. Vers 1860, l'entreprise Charles MacIntosh and Company met au point un ballon fait d'une vessie de caoutchouc que recouvrent dix-huit panneaux de cuir. Cette enveloppe est fermée par un lacet. Une fois serré, le bout de celui-ci est rentré à l'intérieur pour éviter les blessures lors d'un coup de tête. Les premières règles du football ne font aucune allusion au ballon. Ses caractéristiques sont connues en 1889. Sa circonférence varie de 68 à 71 cm et son poids de 340 à 425 grammes. Les premiers ballons de foot sont relativement légers mais ils s'alourdissent considérablement en temps de pluie. Malgré cela, en 1937, leur poids est revu à la hausse, se situant alors entre 396 et 453 grammes. C'est une nouvelle contradiction: le ballon doit être rond si l'on veut jouer, mais ne peut pas l'être si l'on veut jouer longtemps! Pour la résoudre, on segmente l'enveloppe: en utilisant un plus grand nombre de pièces plus petites, on s'approche plus facilement de la sphéricité avant même le gonflage: la pression nécessaire est donc moins grande et les coutures préservées. Ainsi, chacun des six panneaux se verra divisé en deux (Coupe du monde 1930, Uruguay, ballon à douze panneaux), puis en trois (Coupe du monde 1958, Suède, ballon à 18 panneaux, similaire à un ballon de volleyball), leurs extrémités s'arrondissent. L'icosaèdre tronqué (1), un ballon de football Jusqu'ici, les ballons sont pourvus de lacets: afin de les gonfler, il faut une ouverture pour accéder à la valve de leur vessie. Le lacet permet de fermer cette ouverture, emprisonnant la valve. Or, la présence de ce lacet n'allait pas dans le sens de la sphéricité recherchée, sans compter le manque de confort lorsqu'on venait à frapper le ballon de la tête... juste sur le lacet. Il faut donc une ouverture lorsque l'on gonfle le ballon, mais pas d'ouverture lorsqu'on joue avec. Cette contradiction est résolue en combinant les pièces. En effet, au lieu d'avoir une vessie indépendante de son enveloppe, ces deux dernières seront maintenant liées: la valve de la vessie est intégrée à l'enveloppe et la dernière couture est réalisée à l'aide d'une aiguille courbe spécialement conçue. C'est le danois Eigil Nielsen, créateur de la marque Select, qui utilise le premier ce système en 1951. Ceci lui permet d'utiliser des panneaux encore plus petits et de fournir au monde du football en 1962 le concept qui perdure encore majoritairement aujourd'hui: le ballon à 32 panneaux, en forme icosaèdre tronqué, c'est-à-dire comportant 20 hexagones et 12 pentagones réguliers respectivement blancs et noirs, nous allons y venir...). Si Select n'a pas pu profiter de son inventivité dans le monde du football, il s'agit encore aujourd'hui d'un fabricant d'importance majeure dans le monde du handball, sport très populaire au Danemark. (1) C’est le nom de la forme géométrique d’un ballon de football - 12 faces pentagonales régulières, 20 faces hexagonales régulières, 60 sommets et 90 arêtes. Un ballon de football comprend le même motif de pentagones réguliers et d'hexagones réguliers, mais est plus sphérique en raison de la pression du gonflage et de l'élasticité de la balle. Le ballon du football moderne Télévision et marketing Avec l'abandon du cuir naturel, c'est aussi la couleur du ballon de foot qui change, passant du marron au blanc, la plupart du temps. Toutefois, un premier ballon blanc est apparu bien avant. Selon la FIFA, il est né en 1923 à Sao Paulo, au Brésil. Ne pouvant pas jouer au football la journée, les salariés de l'entreprise Light & Power s'affrontaient en soirée sous l'éclairage artificielle de leur usine. Comme le ballon, de couleur marron, étaient difficile à voir, l'un d'eux, Severino Romolo Gragnagni, eut l'idée de le peindre en blanc. Pour des impératifs télévisuels, il devient nécessaire de s'affranchir de la couleur marron du cuir. Dès 1951, il est possible de teindre le ballon en blanc afin d'assurer un meilleur contraste avec la pelouse pour un affichage en noir et blanc. En 1970 se prépare, au Mexique, la première Coupe du monde retransmise en couleur. Pour cela, la couleur du ballon doit encore être modifiée. À cette époque, il est de plus en plus courant de voir les fabricants de ballons marquer leurs produits de leur logo. Cette opération n'était pas aisée à réaliser sur un ballon rond. Il fallait donc un ballon plat pour le marquer et rond pour l'utiliser. uploads/s3/ histoire-du-ballon-de-football.pdf
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- Publié le Jui 14, 2021
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