Marwan Rashed Essentialisme ≥ Commentaria in Aristotelem Graeca et Byzantina Qu

Marwan Rashed Essentialisme ≥ Commentaria in Aristotelem Graeca et Byzantina Quellen und Studien Herausgegeben von Dieter Harlfinger · Christof Rapp · Marwan Rashed Dieter R. Reinsch Band 2 Walter de Gruyter · Berlin · New York Essentialisme Alexandre d’Aphrodise entre logique, physique et cosmologie par Marwan Rashed Walter de Gruyter · Berlin · New York   Gedruckt auf säurefreiem Papier, das die US-ANSI-Norm über Haltbarkeit erfüllt. ISSN 1864-4805 ISBN 978-3-11-018680-2 Bibliografische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über http://dnb.d-nb.de abrufbar.  Copyright 2007 by Walter de Gruyter GmbH & Co. KG, D-10785 Berlin. Dieses Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikro- verfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Printed in Germany Einbandentwurf: Christopher Schneider, Berlin Druck und buchbinderische Verarbeitung: Hubert & Co. GmbH & Co. KG, Göttingen Avant-Propos À supposer qu’il l’ait jamais composé, nous ne possédons plus le commentaire d’Alexandre d’Aphrodise (fl. 200 ap. J.-C.) aux livres centraux de la Mtaphysique d’Aristote (F, G, H). Quant à celui du deuxième livre du traité De l’me, qu’il a certainement écrit, il semble définitivement perdu. Une étude attentive du corpus disponible, complétée par celle de plusieurs textes grecs et arabes jusqu’ici inconnus ou inexploités, permet, dans une certaine mesure, de remédier à ces pertes : on peut montrer que ces livres constituaient, aux yeux d’Alexandre, le centre névralgique de l’ontologie aristotélicienne – ou, pour s’exprimer de manière moins anachronique, et davantage dans le style de l’Exégète, qu’ils contenaient l’explication de ce par quoi les substances sont des substances. Si Alexandre prête bien à Aristote la reconnaissance de trois pôles substantiels – la matière, la forme et le composé –, il pense également que la forme détient un rôle privilégié dans ce dispositif. Le composé n’est substance que parce que ses éléments, la forme et la matière, le sont, et à ce titre n’intéresse guère l’explorateur des fondements. La matière n’est substance que parce qu’elle rsiste à la régression infinie des déterminations formelles. Elle tire sa substantialité d’une zone obscure que le travail conceptuel est structurel- lement inapte à élucider mais dont il perçoit comme les effets. La forme est véritablement substance parce que c’est elle qui permet la manifestation du composé, tant au plan logique que physique. Logiquement, la forme est la série des caractérisations qui rend le composé généralement formulable ; physique- ment, elle est un principe d’efficience, une activité qui informe la matière et l’individualise dans le temps et le lieu. La principale difficulté qui se pose aux tenants de la forme comme substance est de rendre mutuellement adéquats ces deux aspects. C’est le « dilemme aristotélicien » du vieux Zeller, la giganto- machie de l’être et du connaître qu’on aurait pu croire dépassée par les puzzles linguistiques au goût du jour. J’oserai cependant confesser d’entrée que ce n’est pas simplement par souci historique que j’ai appliqué cette grille de lecture à Alexandre, mais aussi parce que j’étais convaincu de sa pertinence philoso- phique actuelle. Car Alexandre, en tentant, comme on le verra, de protéger la forme d’une déchéance qualitative, risque constamment de faire verser son aristotélisme dans un platonisme. Le dilemme qui se pose est donc bien celui auquel se trouvent confrontés, souvent sans le savoir, les philosophes et les historiens de la philosophie contemporains. Soit l’on privilégie la face logique de l’aristotélisme (théorie des objets ordinaires) et l’on aura beau jeu d’instruire sa rupture avec le platonisme, la forme menaçant toutefois de n’être plus qu’un prédicat parmi d’autres du sujet autarcique. C’est l’interprétation du très profond Boéthos de Sidon et une tendance majeure de l’école dite analytique. Soit l’on privilégie sa face physique, la forme sera bien substance mais la rupture avec le platonisme devient problématique, la matière risquant fort d’apparaître comme le deus ex machina de l’aristotélisme. C’est l’interprétation d’Alexandre et, d’une certaine manière, des disciples de Stenzel. J’ai suivi dans ce livre l’ordre sous-jacent à l’entreprise d’Alexandre, qui est avant tout une fondation de la théorie aristotélicienne de la substance. La première partie, consacrée à la logique de l’Exégète, est une tentative pour cerner les mérites et les limites d’une doctrine standard de la différence spécifiante des substances composées. Celle-ci ne trouve son fondement qu’en dehors de la logique, dans la physique de l’hylémorphisme. La deuxième partie est ainsi consacrée à montrer que l’inadéquation de principe d’une théorie exclusivement logique de la différence spécifiante reflète les conditions particulières de la relation matière-forme, en particulier son inaptitude à exprimer l’inversion de la prédication canonique sujet-prédicat en sorte que ce soit la forme qui devienne le sujet d’un nouveau type prédicationnel. Cette théorie physique de la forme du composé laisse cependant à son tour des problèmes ouverts, liés à la temporalité de la forme – est-elle ou non éternelle ?–, qu’Alexandre pense ne pouvoir dépasser que par une recherche cosmologique, concentrée sur l’idée, encore innommée chez Aristote, de transmission (diadow¶). Ce sera l’objet de la troisième partie, qui débouchera sur la conclusion que l’ontologie d’Alexandre, parce que fondationnelle, est primordialement une cosmologie, par bien des aspects plus proche du providentialisme du De mundo que de l’« ouranologie » du De caelo. Cette cosmologie comporte, paradoxalement, un certain retour à la saisie logique, par genre et différence, de la forme spécifique. Ce livre sur Alexandre d’Aphrodise n’aurait pas été possible sans les recherches majeures consacrées depuis une trentaine d’années par Robert W. Sharples à cet auteur. J’ai tiré un très grand parti de toute son œuvre et j’ai bénéficié de la précieuse relecture qu’il a bien voulu faire d’une première version de cette étude. Qu’il en soit ici très vivement remercié, ainsi que Richard Sorabji pour ses remarques sur mon manuscrit et sa bienveillance à mon égard. J’ai aussi une dette très lourde envers Riccardo Chiaradonna, qui a discuté avec moi de chaque page de ce livre, sans me ménager ses encouragements ni ses critiques fraternelles. Dire tout ce qui lui revient serait impossible – ou plutôt, très facile : seules les erreurs sont exclusivement miennes. Je voudrais enfin remercier Sabine Vogt et les éditions De Gruyter pour leur confiance et leur compétence hors-pair ainsi que mon maître Dieter Harlfinger d’avoir bien voulu accepter cet ouvrage dans sa collection. Pour des raisons contingentes, ce livre voit le jour avant l’édition des scholies byzantines tirées du commentaire d’Alexandre à la Physique (cf. Avant-Propos VI Alexandre d’Aphrodise, Commentaire perdu  la Physique d’Aristote (livres IV–VIII). Les scholies byzantines, édition, traduction et commentaire par M. R., Commentaria in Aristotelem Graeca et Byzantina 1, à paraître en 2008). Les scholies sont donc citées ici selon leur folio dans le témoin principal, Paris. Suppl. gr. 643. Avant-Propos VII Table des Matières Chapitre I — Introduction : Les aristotélismes possibles et l’exégèse ancienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 § 1. Les différents aristotélismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 § 2. Le questionnaire de Théophraste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 § 3. L’aporie de la substance comme réalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 § 4. L’analogie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 § 5. Andronicos de Rhodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 § 6. Boéthos de Sidon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 § 7. Alexandre d’Aphrodise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Première partie : Logique de l’eidos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Chapitre II — « Les parties de la substance sont des uploads/s3/ rashed-essentialism-leseprobe.pdf

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