— 17 — LE FÉL1BRIGE ET L'ÉCOLE Nous sommes heureux de reproduire la communicati
— 17 — LE FÉL1BRIGE ET L'ÉCOLE Nous sommes heureux de reproduire la communication faite sous ce titre par M. André Sourreil, capiscol de YEscolo Moundino, au Congrès de la Ligue de l'Enseignement qui s'est tenu à Toulouse, dans les premiers jours de novembre : A Messieurs les Membres du Congrès de la Ligue d'Enseignement, à Toulouse. MESSIEURS , La question dont je vais avoir l'honneur de vous entretenir est, peut-être, nouvelle pour la plupart d'entre vous; elle n'en a pas moins fait l'objet de nombreuses motions dans les assemblées féli- bréennes (et ce, de la part d'hommes éminents de notre démocratie, tels que M. Maurice Faure, félibre majorai et vice-président de la Chambre des Députés). Aussi, puis-je dire qu'en la traitant devant vous, je ne serai pas seulement l'interprète d'une opinion person- nelle, ni du groupe de YEscolo Moundino, mais [aussi celui du Félibrige tout entier. Messieurs, lorsqu'on veut bien se donner la peine d'étudier notre chère langue d'Oc, on ne peut qu'être frappé de voir l'ostracisme dont on use et abuse même à son égard, tant dans les milieux offi- ciels que dans ceux de l'Université, et pour peu que l'on soit animé de l'esprit de justice, on ne peut que déplorer la grande iniquité commise à rencontre d'une langue si belle et qui, au surplus, a des titres littéraires aussi sérieux sinon plus que tous ceux que l'on peut invoquer, tant au profit de son heurense rivale, la langue française, que de toutes les autres. Ce n'est, en effet, plus une vérité à démontrer que l'idiome d'Oc est une langue et non un patois et que l'œuvre des Troubadours continuée par les Félibres est de nature à lui donner des titres de noblesse aussi authentiques et aussi respectables que ceux conquis par la langue nationale de France : Mireille et Calendal sont des chefs-d'œuvre aussi remarquables que Le Cid ou Athalie avec lesquels, d'ailleurs, ils n'ont aucune analogie; et Maltro l'inou- cento ou Francouneto et L'Abuglo de Castelculhé, de Jasmin, sont en mesure de soutenir avec avantage toute comparaison avec maints chefs-d'œuvre de la littérature française, quant au souffle et à l'inspiration poétiques. Si à cela nous ajoutons le Roumancero prou- vençau, Li Rouge dou Méjour, Li Filho d'Avinhoun, Li Margarideto, Les Grils, Les Cants del Soulelh et quantité d'autres œuvres maî- * — 18 — tresses moins connues, peut-être, mais assurément dig-nes d'atten- tion et appelées à rester, nous nous trouvons en présence d'une magnifique gerbe poétique cueillie par le Félibrige sur la fertile terre d'Oc. A l'heure qu'il est, même, sur tous les points de l'Occi- tanie, voient le jour quotidiennement des séries de compositions toutes pleines d'intérêt, prémices d'oeuvres futures plus importantes, peut-être, de chefs-d'œuvres ! En tous cas, parmi la riche floraison de la littérature d'Oc-conteni- poraine, il serait aisé de trouver dans toutes les régions, des œuvres bonnes, voire même trop bonnes. Quoi que l'on dise et prétende à propos du Félibrige, c'est bien en face d'une renaissance littéraire que l'on se trouve, en présence de l'œuvre de cette association, et d'une renaissance qui a déjà donné des preuves de sa vitalité et de sa force, ce qui permet d'au- gurer pour elle un avenir des plus glorieux : résurrection de l'âme greco-latine et affirmation de sa volonté de survivre, ou tout au moins d'opposer son génie individuel à celui des races du Nord, des races saxonnes ou anglo-saxonnes si envahissantes depuis quelques années. Dans ces conditions, pourquoi le Gouvernement n'encouragerait - il pas une œuvre si éminemment nationale et patriotique, en faisant à l'Ecole une place à la langue d'Oc. Aussi ai-je l'honneur de vous prier d'émettre un vœu en faveur de VOrganisation d'un enseigne- ment rudimentaire de celte langue tant dans les établissements d'en- seignement primaire que dans ceux de l'enseignement secondaire. En outre, ne co'nviendrait-il pas, dans notre Midi, de procéder pour l'enseignement du français comme on procède généralement en matière d'enseignement des langues étrangères, c'est-à-dire d'utiliser comme intermédiaire la langue ordinaire de l'élève, en l'espèce la langue d'Oc, au lieu d'apprendre directement la langue française au moyen de cette dernière qui, généralement, est com- plètement inconnue de l'enfant? Des membres de l'enseignement primaire, qui ont usé du système que je préconise, ont obtenu d'excellents résultats. Je vous prierai donc d'émettre un vœu invi- tant les autorités compétentes à adopter le procédé ou tout au moins à en laisser aux instituteurs l'usage facultatif. Enfin, je vous proposerai d'émettre des vœux en faveur de : 1° L'admission dos chants languedociens parmi ceux que l'on fait exécuter dans les écoles primaires; 21' L'admission des ouvrages écrits en langue d'Oc parmi ceux des bibliothèques dos écoles ou des sections de la Ligue; 3° L'extension de l'enseignement de l'histoire locale ou régionale — 19 — afin de réagir contre cette malheureuse tendance qui consiste à réduire les faits glorieux de l'histoire de notre pays à ceux concer- nant l'Ile-de-France ou les princes de la maison de France. En adoptant les motions que j'ai l'honneur de vous proposer, Messieurs, vous ne pouvez que faire œuvre utile ; en effet, les me- sures que je préconise étant de nature à développer chez les êtres le sentiment de l'amour des choses du pays natal, leur mise en pratique ne saurait que fortifier chez un plus grand nombre l'idée noble de patrie ; ce serait, en outre, une sérieuse satisfaction donnée à pas mal d'esprits qui, dévoués à la cause de l'enseignement public, estiment qu'en cette matière il est bon d'innover dans le sens d'une libérale décentralisation, ainsi qu'une solution vraiment inspirée des principes de liberté et d'égalité, bases d'un régime républicain ! André SOURREIL. LOU POUN D'ORTHEZ A M. Louis Batcave, le savant chroniqueur du vieil Orthez. Quoand l'agle e planeye enter cèu e terre pou cuccurucquet de la mountagne, en passeyan lous oelhs capbath las pênes, las gali- horces, lous garimbauts; e, loegn, a trubès las arribères engra- gnades, lous auyamis que s'atapechen espaurits hens lou fourrasta chons ta soulemens gausa urpes ou pès mabe, tan soun murtrères las yarpes d'aqueth gigan dous ayres. Pariou de l'ausèth reyau, lou puchan segnou qui ayatsabe a la hourquie de Mouncade que princeyabe per planes e per mouns ; e l'histori de las soues benalèyes que hesè tremauta las brées dou co lou mey esberit. Yamey enloc ne s'y habè bist rey tan batalhè ! A la guerre, que cadèn a l'entour d'eth, lous enemics, coum lous cabelhs madus au talh de la haus segadoure. A la casse, oun qu'ère esmiraglat de bede-u, Ion pau a la mâ; enter las cames, la yègue (') anilhante e pinnetante; ans bcns la soue peluche nègre, acoudilha crits biahore, dab lous câs soulet, lou sangla arrauyous. (1) Jument. Vieux mot à tort oublié. — 20 — Qui doungues e-s serepoudut banta de l'habe yamey hèyt cula ? N'habè pou ad arré, ne a Diu ne a diable, e tout qu'ère tarrible en eth, tout dinque soun noum : que l'habèn mentabut Loup. U cop, qui habè noèyteyat pou soumeriquet de Barsalay, que s'aplegabe dab u lacay ta coumpagnou. Maye qu'a la gaute dou loup, l'escu que-s sere poudut, dab u pa d'estalhans, talhuca en artalhs. Ugn-aute que lou biscoumte, qu'haure hèyt arrepè; mes eth, chens tesic de tums ou de tougnades, que camina end aban, a trubès hiâs, touyas e boscs : que s'esbarri. A l'entertan, frèbe quoarte sus mau caut, de las soues coebes (') pregounes, la mar enhoulide que larga bentanie, plouye a pichor- res, chichèrcle (J) a toumbarous. Lou prigle dessus par Bayoune que rugla e las mile bouts de la bouherade qu'en carreyan lou reboum a toutes las cournalères dou Biarn. Au larè, las fumèles qu'habèn estrussat la filouse e dab saumucs que pregaben : « Sente Barbe, sente Lène, sente Marie-Madelène, hayats pièytat dous pecadous e dous praubes marîs qui soun sus la mar ». Lòus homis espaurits qu'haletaben enter eths : « Malaye de nous, quauque brame-pà hamoulen (4) que s'ey anoèyt penut ! » E lou biscoumte que tirabe soun camî, autan ayse e lègre, coum s'ère estât de taulèy dab lous yentius e las daunes de la biscoumtat. Sou truc de mièye noèyt, qu'atermia a Départ. U darrè empath que l'y atendè : lou gabe que s'ère desmayrat e la mayade, coum ue plume lauyère, que s'en habè halat la nau. Esmalit, que he labets peta u arneguet qui s'audi de Magret a Castetarbe. Autalèu, coum ue respounse dou cèu, coum u abis dibinau. lou rugle qu'eslama lous ayres e qu'amurtri l'escudè au sou coustat. Lou biscoumte nou-n he counte; e, en han crouchi la hèrre d'arrauye : Quoand calere a Couhet balha la mièytat dou mèy patrimoni, abans u an, qu'apiterèy assiu u poun de pèyre. A moût dit, que plabou daban eth u homi maye d'u pè de rey qu'u hilh de hemne : arrouyes qu'habè la eare, las pelhes e l'es- pade : — Assiu que souy tad ayuda, debise. l-j Trou profond et souterrain d'une rivière. (3j Grésil. ('') uploads/s3/ reclams-de-biarn-e-gascounhe-heure-1900-n02-4eme-anade.pdf
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- Publié le Jul 01, 2021
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- Langue French
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