DATE DOWNLOADED: Mon Aug 9 01:03:02 2021 SOURCE: Content Downloaded from HeinOn

DATE DOWNLOADED: Mon Aug 9 01:03:02 2021 SOURCE: Content Downloaded from HeinOnline Citations: Bluebook 21st ed. Lionel Zevounou, Pragmatic Sociology and Theory of Law: For a Common Research Program, 99 DROIT eT Societe 491 (2018). ALWD 6th ed. Zevounou, L. ., Pragmatic Sociology and Theory of Law: For a Common Research Program, 99 Droit et Societe 491 (2018). APA 7th ed. Zevounou, L. (2018). Pragmatic Sociology and Theory of Law: For Common Research Program. Droit et Societe, 99, 491-504. Chicago 17th ed. Lionel Zevounou, "Pragmatic Sociology and Theory of Law: For a Common Research Program," Droit et Societe 99 (2018): 491-504 McGill Guide 9th ed. Lionel Zevounou, "Pragmatic Sociology and Theory of Law: For a Common Research Program" (2018) 99 Droit et Societe 491. AGLC 4th ed. Lionel Zevounou, 'Pragmatic Sociology and Theory of Law: For a Common Research Program' (2018) 99 Droit et Societe 491. MLA 8th ed. Zevounou, Lionel. "Pragmatic Sociology and Theory of Law: For a Common Research Program." Droit et Societe, 99, 2018, p. 491-504. HeinOnline. OSCOLA 4th ed. Lionel Zevounou, 'Pragmatic Sociology and Theory of Law: For a Common Research Program' (2018) 99 Droit et Societe 491 -- Your use of this HeinOnline PDF indicates your acceptance of HeinOnline's Terms and Conditions of the license agreement available at https://heinonline.org/HOL/License -- The search text of this PDF is generated from uncorrected OCR text. -- To obtain permission to use this article beyond the scope of your license, please use: Copyright Information Sociologie pragmatique et théorie du droit: pour un programme de recherche commun Lionel Zevounou Université Paris Nanterre, UFR de droit et science poliitique, Bât. F, 200 avenue de la République, F-92001 Nanterre cedex. <lionel.zevounou@padsnaterre.fr> À propos de... a HENmiCH Nathalle, Des valeurs. Une approche sociologique, Paris: Gallimard, NRF, coU. « Bibliothèque des sciences humaines », 2016, 405 p. Une division du travail arbitraire s'est progressivement imposée entre les juristes et les sociologues. Les premiers sont supposés étudier le droit de « l'intérieur », en recherchant la cohérence des normes d'un système juridique donné. Les seconds proposent un discours sur le droit, compris comme une activité sociale. Cette divi- sion du travail est usuellement rendue par la distinction entre un regard « externe modéré » et un regard « externe extrême », hérité des travaux de H.L.A. Hart 1. Point n'est besoin de revenir en détail sur les débats relatifs au «bon » positionnement épistémique comme si ce dernier pouvait être considéré comme univoque 2. Gros- sièrement esquissée, cette division arbitraire du travail a, bon an mal an, tracé une ligne de frontière entre juristes et sociologues, sans toujours parvenir à établir des intérêts épistémiques communs entre les deux communautés. L'ouvrage de Nathalie Heinich dénote dans ce paysage. Alors que l'on était habitué à borner le travail sociologique aux questions jugées « externes » à la discipline (sociologie des jugements ordinaires, sociologie des professionnels du droit, droit et action publique, droit et 1. Le regard « externe modéré » se rapporte à ce que les acteurs considèrent comme norme; le regard « externe extrême » se concentre, lui, sur le comportement des acteurs. On se contentera de renvoyer, en langue française, au numéro spécial de la Revue interdisciplinaire d'études juridiques issu du colloque qui s'est tenu à Aix, le 26 novembre 2006, consacré à Hart: Hommage à H.LA. Hart, RIEJ, 57, 2007, p. 1-241; pour une analyse plus exhaustive et plus fournie: Gregory BLGH, Les bases philosophiques du positivisme de H..A Hart Paris: Fondation Varenne, coll. « collection des thèses», 2017. 2. Pour un aperçu du débat: Thierry DELPEUCH, Laurence DUMOULIN et Claire DE GALEmBERT, Sociologie du droit et de la justice, Paris: Armand Colin, 2014, p. 10-14; Reza BANAKAR et Max TRAvERS, Law and Social Theory, Londres: Hart Publishing, 2'éd, 2013; Liora ISRAËL, < Question(s) de méthodes. Se saisir du droit en sociologue », Droit et Société, 69-70, 2008, p. 381-395. Droit et Société 99/2018 a 491 L. ZEVOUNOU économie) 3, l'auteur repousse les frontières de l'investigation sociologique au cour des préoccupations des juristes en abordant de front la question des valeurs. Sa méthode s'inscrit dans l'héritage pragmatiste et analytique 4 ; elle constitue une invitation faite aux courants qui se réclament du mouvement Law and Society (réalisme amé- ricain, scandinave, droit et économie, socio-legal studies, etc.). Cette méthode se rapproche en particulier de celle que développe, depuis plusieurs années, la tradi- tion analytique du droit. Rapporté au droit, l'emploi de l'adjectif « analytique » requiert quelques nuances avant d'aller plus loin. D'une manière générale, l'usage de l'expression «philosophie analytique » est divers, tant au regard de ses auteurs que des thématiques abordées qui vont de la philosophie de l'esprit à la métaphy- sique, en passant par la philosophie de la connaissance ou du langage entre autres 5. Dans.le champ juridique en particulier, le terme « analyticaljurisprudence » est géné- ralement utilisé par la tradition anglo-américaine. Le sens de l'expression dépasse le clivage français traditionnel « positivisme » / « jusnaturalisme ». Le terme théorie ana- lytique du droit auquel nous référons désigne plus modestement le programme de recherche développé depuis plusieurs années à Nanterre au croisement d'une ap- proche anti-cognitiviste et de certains courants d'auteurs italiens, danois et améri- cains qui s'inspirent des travaux de philosophie analytique de la fin XlX 0 et début du xx sur le langage 6. Sociologie et théorie analytique du droit, définie dans ce dernier sens, partagent d'ailleurs leur rejet du cognifivisme, auquel il faudrait ajouter, pour la théorie analy- tique du droit, l'anti-formalisme dans la manière d'appréhender l'activité d'interpré- tation des normes 7. En partant de cette observation, la discussion amorcée ici tente de proposer des réflexions d'ordre épistémologique entre l'approche analytique du droit initiée depuis plusieurs années en France et en Italie et le point de vue socio- logique proposé par l'auteur. Entendons-nous bien: le livre de Nathalie Heinich ne prend pas pour objet les normes juridiques non plus qu'il discute de la théorie analy- tique du droit. Il nous a toutefois semblé utile de constnire des ponts entre la mé- thode analytique dont elle se réclame et qui, au fond, pourrait compléter un certain nombre d'interrogations dans le champ de la philosophie du droit positiviste réa- liste. Plus largement, les arguments développés par l'auteur apparaissent pertinents 3. Nous reprenons ici le découpage proposé par Thierry DELPEUCH, Laurence DUMOULIN et Claire DE GALEMBERT, Sociologie du droit etde la justice, op.cit., p. 311-314. 4. Cf. Cyril LEMIEUX, La sociologie pragmatique, Paris: La Découverte, coll. « Repères », 2018. 5. Pour un aperçu des orientations de la philosophie analytique en français: Hans-Johann GLOCK, Qu'est-ce que la philosophie analytique ?, Paris: Gallimard, oeil. « Folio Essais » 2011, (trad. F. Nef) ; Pascal ENGEL (dir.), Précis de philosophie analytique, Paris: PUF, coil. « Thémis Philosophie », 2000. 6. Ainsi, le terme analytical jurisprudence se réfère à des approches théoriques variées, allant de Hume à Hart, Raz, Dworkin ou même des auteurs que l'on qualifierait en France de jusnaturalistes: John Finnis par exemple. Sur ce point, voy. Neil MACCORMIcK, « On Analytical Jurisprudence », in Neil MACCOpMICK et Ota WEINBERGER, An Institutional Theory of Law. New Approaches to Legal Positivism, Dordrecht: Springer, coll. « Law and Philosophy Library », 1986, p. 93-109. 7. Par là il faut entendre l'idée selon laquelle l'activité d'interprétation n'est pas une activité de connais- sance, mais de volonté (le juge ne découvre pas le sens de la loi ou les principes qui lui sont sous-jacents, mais décide entre plusieurs significations possibles) : de là découle le programme de recherche qui consiste à comprendre parmi les significations possibles, celle qui a été choisie par l'interprète au regard de ses orientations personnelles, ses valeurs et convictions politiques. 492 i Droit et Société 99/2018 Sociologie pragmatique et tlhéorie du droit: pour un programme de recherche commun pour toute approche de sociologie du droit entendue au sens large. Les travaux de Nathalie Heinich trouvent des résonnances à la fois au niveau de l'épistémologie juridique, de la sociologie et de la science du droit. La présente étude tente d'éclairer à cet égard ces différents aspects du champ juridique à la lumière des travaux de l'auteur. Par souci de clarification, on précisera à chaque fois le niveau de langage dont il est question. L'ouvrage propose une méthodologie sophistiquée d'analyse des valeurs dans les discours ordinaires. L'auteur se livre sur ce point à un travail de clarification bienvenu. Son propos n'entend pas se placer sur un terrain prônant une sacralisa- tion ou un discrédit des valeurs en soi. L'analyse abordée ici ne se réduit pas davan- tage à l'acception commune de « valeur » au sens d'un prix ou d'une quantification d'un objet, mais plutôt aux biens et principes auxquels est attribuée une valeur. Ainsi, l'ouvrage se concentre à la fois sur les valeurs mobilisées de manière pragma- tique pour fonder un jugement sur un objet et sur l'analyse des valeurs sous- jacentes à celles mobilisées pour formuler ces différents jugements ordinaires. Ce projet initie les bases d'une grammaire des valeurs, c'est-à-dire une uploads/S4/ 99-droitet-societe-491.pdf

  • 29
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jan 31, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.9396MB