MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE DE TERRE CoFAT TTA 150 TITRE XII

MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE DE TERRE CoFAT TTA 150 TITRE XII LA DÉFENSE CONTRE LES ARMES NUCLÉAIRES BIOLOGIQUES ET CHIMIQUES (NBC) Édition provisoire 2001 TITRE XII LA DÉFENSE CONTRE LES ARMES NUCLÉAIRES BIOLOGIQUES ET CHIMIQUES (NBC) SOMMAIRE Avant-propos ...................................................................................................... 3 SECTION I LE DANGER NBC Chapitre 1. – Le danger nucléaire .............................................................. 5 Chapitre 2. – Le danger et la défense biologiques ................................ 10 Chapitre 3. – Le danger chimique ................................................................ 11 SECTION II TECHNIQUES DE DÉFENSE CONTRE LES ARMES NBC Chapitre 1. – Généralités ................................................................................ 15 Chapitre 2. – Les mesures techniques de défense nucléaire ............... 17 Chapitre 3. – Les mesures techniques de défense chimique ................ 20 SECTION III LA PROCÉDURE NBC Chapitre 1. – La procédure nucléaire ......................................................... 29 Chapitre 2. – La procédure chimique ......................................................... 32 3 AVANT-PROPOS Le présent titre a pour but de rassembler, à l’attention du personnel non officier sous contrat ou de carrière, et notamment pour les candidats aux divers certificats militaires, les données de base indispensables pour appréhender le danger NBC, mettre en œuvre les techniques de défense et les procédures spécifiques qui y sont liées. Il permet d’acquérir le minimum de connaissances dans le domaine NBC nécessaire à tout chef au combat. Ce fascicule n’est pas un règlement. Le document de référence est le TTA 601, en dotation dans toutes les formations de l’armée de terre. 5 SECTION I LE DANGER NBC CHAPITRE 1 LE DANGER NUCLÉAIRE L’énergie libérée au cours d’une explosion nucléaire dépasse considérablement celle libérée par des explosifs classiques. Deux types de réactions nucléaires produisent de l’énergie : – la fusion de noyaux légers tels que ceux de deutérium et de tritium ; – la fission de noyaux lourds tels que ceux d’uranium et de plutonium. Pour une même masse de combustible nucléaire, la fusion libère environ trois fois plus d’énergie que la fission. La puissance d’une arme est exprimée en milliers de tonnes (kilotonnes ou kt) ou en millions de tonnes (mégatonnes ou Mt) correspondant à la masse équivalente de TNT. Ainsi par exemple une arme d’une puissance de 20 kt dégage une énergie équivalente à celle libérée par l’explosion de 20 000 tonnes d’explosif (TNT). Au moment de l’explosion, une quantité considérable d’énergie est dégagée en une fraction de seconde. Une boule de feu apparaît presque instantanément pro- duisant un éclair. Elle dégage une très forte chaleur capable de provoquer des incendies. 1. PRINCIPE D’UNE EXPLOSION NUCLÉAIRE 2. DESCRIPTION D’UNE EXPLOSION NUCLÉAIRE 6 Cette boule de feu augmente en volume et s’élève très rapidement en aspirant les poussières du sol (1). Il se forme alors un nuage ayant l’aspect d’un champignon montant très haut dans le ciel. La boule de feu émet des rayonnements intenses d’une portée de 2 à 3 km qui modifient les structures de la matière traversée. L’explosion provoque, en même temps, la formation d’une onde de choc qui se propage à la vitesse du son, écrasant et soufflant tout sur son passage. Ainsi, lors d’une explosion nucléaire, on distingue trois effets : – l’effet lumino-thermique ; – l’effet radioactif ; – l’effet mécanique. Un 4e effet, accompagnant l’effet radioactif, peut égale- ment être observé : – l’effet impulsion électromagnétique (IEM). Cet effet représente environ 35 % de l’énergie totale libérée. La boule de feu rayonne : – une très vive lueur ; – une chaleur intense. (1) Dans le cas où la boule de feu touche le sol. 3. LES EFFETS D’UNE EXPLOSION NUCLÉAIRE 31. L’effet lumino-thermique 7 La durée du phénomène varie avec l’énergie de l’arme (3 secondes pour 20 kt, 15 secondes pour 600 kt). L’homme est très sensible à l’effet lumineux. L’éclair provoque un aveuglement, durant de quelques secondes à plusieurs heures, à des distances très grandes (plu- sieurs dizaines de kilomètres). Cet éblouissement peut entraîner la cécité pour un sujet regardant l’explosion. L’effet thermique cause des brûlures et déclenche des incendies. Cet effet représente environ 5 % de l’énergie totale libérée. Le rayonnement nucléaire initial est le rayonnement émis pen- dant l’explosion ; sa durée est fixée arbitrairement à une minute. 321. – Principales caractéristiques des rayonnements. 322. – L’effet électromagnétique. Les explosions nucléaires sont à l’origine d’une impulsion électromagnétique (IEM) de très courte durée et de très forte intensité, dont les effets sont très importants, en particulier sur les composants électroniques. Le champ électrique produit par une explosion en altitude (30 km) d’une arme de 200 kt aurait une portée d’environ 2 000 km. Cet effet représente environ 10 % de l’énergie totale libérée. Le rayonnement nucléaire résiduel prolonge, dès la première minute qui suit l’explosion, le rayonnement initial. Il est composé de rayons alpha, bêta et gamma. Ce rayonnement est dû : – à la radioactivité induite dans le sol par les neutrons au cours du rayonnement initial ; – aux retombées de poussières radioactives provenant du nuage qui se déplace sous l’action du vent. Dans le cas d’une explosion de surface, c’est-à-dire lorsque la boule de feu a touché le sol, l’effet radioactif résiduel comprend la radioactivité induite et les retombées. Dans le cas d’une explosion aérienne, c’est-à-dire lorsque l’altitude de l’explosion ne permet pas à la boule de feu de toucher le sol, seul le risque d’une radioactivité induite est à prendre en compte. 32. L’effet radioactif initial 33. L’effet radioactif résiduel NATURE du rayonnement POUVOIR DE PÉNÉTRATION PORTÉE MOYENNE dans l’air Particule Alpha (α) ........... Bêta (β) .............. Neutron (n) ........ Très faible (ne traverse pas la peau). Faible (s’arrête soit dans l’épaisseur de la peau, soit à la surface du muscle). Très grand, traverse le corps (émis pendant l’explosion). De l’ordre de 3 cm De l’ordre de 3 m 1 à 2 km. Énergie Gamma (γ) ......... Très grand, traverse le corps. 2 à 3 km. 8 Le danger dû au rayonnement nucléaire résiduel se mani- feste sous la forme d’une contamination et d’une irradiation. 331. – Effets prévisibles des rayonnements sur l’homme : Cet effet représente environ 50 % de l’énergie totale libérée. C’est l’effet de choc de l’explosion, analogue dans sa nature à celui produit par un explosif mais bien plus puissant. Il se manifeste par : – une surpression qui écrase ; – des vents très violents qui agissent par déplacement et arrachement. L’effet mécanique se propage à la vitesse du son en for- mant une « onde de choc ». Par les destructions qu’il cause dans les agglomérations et les forêts, il peut créer des obstacles importants. DOSES cGy NIVEAU DE CLASSIFICATION et effets attendus ≤50 RISQUE NÉGLIGEABLE 2,5 % de vomissements ≤70 RISQUE MODÉRÉ 5 % de vomissements ≤150 RISQUE EXCEPTIONNEL 50 % de vomissements Performances dégradées en 4 heures ≤650 PERTES DIFFÉRÉES de 5 à 50 % de décès dans les 45 jours Inaptitude au combat en moins de 4 heures ≤3 000 PERTES DANS L’HEURE 100 % de décès entre 5 et 10 jours Inaptitude au combat en moins de 1 heure ≤8 000 PERTES IMMÉDIATES 100 % de décès les jours suivants Inaptitude immédiate au combat 34. L’effet mécanique VENT SOL 9 Il occasionne au matériel de plus grands dégâts que ceux de l’effet lumino-thermique (écrasement - déformation). Le personnel résiste assez bien à la surpression, mais par contre, est sensible au vent. Il peut être renversé, entraîné et projeté sur des obstacles ou être atteint par des projectiles divers. 10 CHAPITRE 2 LE DANGER ET LA DÉFENSE BIOLOGIQUES La menace biologique est constituée par l’utilisation possible de micro-organismes (1) (bactéries, virus), de toxines (2) ou de champignons, pouvant rendre malade ou même tuer l’homme, les animaux ou les végétaux. L’arme biologique ne peut pas être considérée comme une arme à effets immédiats : les dommages qu’elle génère sont retardés et son action est insidieuse. Elle est difficilement contrô- lable et peut se retourner contre son utilisateur. La dispersion des agents biologiques et leur mode de péné- tration dans l’organisme sont comparables à ceux des agents chimiques (3). Les mesures de protection immédiate, étudiées au chapitre suivant, sont donc à prendre dès que le danger est détecté (port de l’ANP…). L’action des agents biologiques est identique à celle des agents naturels des maladies. En conséquence, les facteurs fondamentaux de la DÉFENSE BIOLOGIQUE sont : – une HYGIÈNE RIGOUREUSE (personnel, alimentation, bois- son, lieux d’aisance) ; – une BONNE CONDITION PHYSIQUE. La détection, les mesures de protection spécifique (vacci- nation) et de remise en condition (traitement et désinfection) sont du ressort du service de santé. (1) Ou microbes. (2) Toxines : produits sécrétés par certains microbes ou de synthèse. (3) Voir chapitre suivant. 11 CHAPITRE 3 LE DANGER CHIMIQUE Outre les effets psychologiques qu’il peut occasionner (sen- timents d’angoisse et d’insécurité), le danger chimique revêt un caractère propre et de nature très différente des autres dangers. Les effets de l’arme chimique varient suivant : – les agents utilisés ; – les modes de dispersion ; – les conditions extérieures ; – l’équipement, le degré d’instruction et d’entraînement du personnel soumis à l’attaque. Les agents chimiques de guerre qui peuvent être dispersés uploads/S4/ armee-francaise-tta150-titre12-nbc.pdf

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  • Publié le Aoû 29, 2022
  • Catégorie Law / Droit
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