1 CENdREs dE LaRMEs Mohamed-Chérif ZERGUINE 2 A mes Enfants et mes petits Enfan

1 CENdREs dE LaRMEs Mohamed-Chérif ZERGUINE 2 A mes Enfants et mes petits Enfants, Ilyés, Sofiane, Aya et Yassine. 3 4 5 Préface 7 Les Cendres de Larmes 11 La peur de l'inconnu 21 L'ombre d'un pouvoir occulte, alerte la dsT 35 L'intrigue de la rue Molière 43 La piste catholique 49 Mon histoire tronquée 55 Les larmes, il n'y en avait plus 65 La bataille légitime 75 Le déni d'un droit fondamental 85 L’Institution s’en mêle 89 La sensibilisation 105 Les Imams, l’Expérience Tunisienne et le Parlement Européen 115 Le Redoutable test adN et le Haut Conseil Islamique 149 Le Fils de l’Enfer sur Terre 157 La Filiation par le recours au test adN, l’arrêt 167 La Tunisie, l’Unicef et la Constitution de 2014 171 La Commission des droits de l’Homme algérienne 183 Les Etudiants prennent le flambeau 203 L’Enfant abandonné dans la Constitution algérienne 211 L’Heureux mutant 217 Postface 219 Bibliographie 223 S O M M A I R E 6 7 PRéFaCE Au nom d'Allah clément et miséricordieux Quand Mohamed-Chérif ZERGUINE m'a rendu visite pour la première fois, j'ai fait sa connaissance et après une brève entrevue il m'a présenté son ouvrage, et m'a également sollicité pour une préface. J'évoque à ce propos les droits de cette catégorie d'enfants contenus dans la Charia Islamique où le saint Coran prescrit, « Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures. » (Sourate El-Isra verset 70) Et encore, « Dis : Chercherais-je un autre Seigneur que Dieu, alors qu'Il est le Seigneur de toute chose ? Chacun n'acquiert [le mal] qu'à son détriment : personne ne portera le fardeau (responsabilité) d'autrui. Puis vers votre Seigneur sera votre retour et Il vous informera de ce en quoi vous divergez. » (Sourate El-An’âm verset 164) Ceux-ci sont égaux, ils ont droit à la vie, à la considération et à la protection par la société et l'Etat. L'Islam a aussi réservé 8 à tout être naissant, un tuteur qui préserve ses droits et ses aspirations jusqu'à l'âge adulte. Âge où il acquiert son autonomie, et ce, conformément à la parole divine : « Appelez-les du nom de leurs pères : c’est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux. » (Sourate Al- Ahzab verset 5) Pour celui qui est dépourvu de tuteur, le gouverneur en est le sien, en application de la parole du Prophète (saw) : « Le gouverneur est le tuteur de celui qui n'en a pas », il en prend soin et le prend en charge matériellement sur le budget de l'état. La règle islamique prescrit donc que : « Les origines de l'individu, ne peuvent pas affranchir ses manquements à ses actes et ses devoirs ». À ce propos, les savants musulmans de la Charia, se sont penchés effectivement sur les prescriptions religieuses ayant trait à cette catégorie d'enfants, et ce, depuis leurs découvertes jusqu'à l'âge adulte. Ces mêmes prescriptions ont été formulées d'une manière fort explicite et sans ambiguïté, ouvrant ainsi la voie à un grand nombre d'auteurs spécialisés en la matière, qui ont éloquemment 9 développé ce sujet avec force détail, tel que le droit à la protection et à une vie saine et honorable au même titre que les autres membres de la société. Qu'Allah vous bénisse. Pr Abdallah BOUKHELKHAL (Recteur de l'Université des sciences Islamiques Emir abdelkader de Constantine) 10 11 LEs CENdREs dE LaRMEs au début du commencement, mon esprit me faisait voyager dans cette récurrente fresque provoquée par ce que nulle personne ne pouvait comprendre. J’avais peur d’être humilié. Peur d’être la risée de l’ensemble hostile dans lequel j’évoluais, donc, je ne me racontais jamais. L’angoisse de mes escapades nocturnes, restées cruellement mon plus grand secret. Le seul témoin de mes insomnies, était sans doute aucun mon oreiller, réconfortant parfois, humide et froid la plupart de mes nuits d’autres fois. Il était pour mes tendres années mon seul confident, l’unique rempart de la tyrannie cérébrale injustement infligée. La musique fût pour moi, la meilleure échappatoire de ces années grises de braises traversées. Inquiets par mes silences et mes retraits dans cet isoloir qui n’était autre que ma chambre barricadée, mes parents m’offrirent une guitare sèche et un magnifique clavier. Je découvrais alors de jours en jours, les notes qui réchauffaient mon quotidien à travers leurs douces tonalités. Curieusement, mon inspiration fût toujours éprise par le caractère mélancolique du mineur, ô combien pour mon esprit inné. Lorsque par moment, le bout de mes doigts sur le clavier de mon existence, effleuré, une mélodie imbibée d’un agréable sentiment, envahissait mon être tout entier. a ces instants précis, les battements de mon cœur tellement fort raisonnaient, au point 12 de ne plus entendre la raison qui pour l’arrêt du massacre vociférée. Fatalement elle finissait par abandonner, laissant place à cette foudroyante envie de faire bondir, ce qui était en moi séquestré. Puis soudainement, rejaillissait le désir intense et brûlant d’aspiration, d’enfin envelopper d’amour celle qui derrière l’épais rideau de ma souffrance, était curieusement mon unique salut réveillé. Je discernais en fait, que la musique m’avait toujours parlé, ou plutôt murmuré, qu’un beau jour je la retrouverais. Naquirent quelques mois plus tard des œuvres expressives inavouées, qui par leurs douloureuses litanies, allaient me permettre enfin de m’extérioriser. Le siège de ma raison tiraillé par les sollicitudes affectueuses, émanant des profondeurs de mon imagination, pétrifia pour de très longues années ma rationnelle objectivité, me laissant par moment flâner à la recherche incertaine de ce qui devait être l’exorde, du parchemin de mon existence dissimulée. dissimulée car durant mon adolescence pertinemment éclairée, j'avais inventé puis menti comme j'ai pu. Je disais à mes camarades qu'untel était mon oncle, qu'unetelle était ma tante et que mes cousins étaient les autres. Inconsciemment, je devenais le mystificateur de cette famille fictivement fabriquée, il fallait bien protéger l'enfant fragilisé. Et puis, je ne faisais que rééditer l'image du burlesque mensonge, mise en scène par ma famille de substitution afin de me protéger. En fait, je m’érigeais en artiste peintre des sentiments douloureux, et la toile de mon existence altérée, devenait peu à peu ma pénible et triste réalité. Je vous laisse découvrir ci-dessous l’une de mes œuvres crayonnée, au milieu de mes nuits cauchemardesques et de mon repos tourmenté : 13 « Dans la matrice de la jeune-fille aux quatorze printemps, semence déposée violemment. Viol, au milieu des braises encore ardentes de l’euphorie générale, de ce qui allait devenir ma Patrie destinée. Cœur en proie à ce qui corrompt l’honneur et l’âme, vole son sourire éternellement. Innocente consumée lentement par les flammes d’antan, ondoie dans les artères du temps meurtri. Âme errante sur la ville de son châtiment, hurle ses souffrances en silence abondamment. Innocent dans le comble de l’abomination par l’adolescente « mit bas », foudroyé à son tour par les meurtrissures subies. Fruit de l’horreur mû par son douloureux enfantement, mutant de la semence démoniaque vers la bonté de sa Mère génétiquement. Brute modification irréversible, maîtresse de ses émotions effrayantes ensevelies. Manichéen dédoublement malgré-lui subi, installe en son cœur l’antipode patrimoine paradoxalement… ». L’hiver, il fait sombre et froid et pour la plupart des êtres évoluant dans cette vie et sur cette terre, les chaleureuses réunions familiales sont de mises. Injustement, sur la passerelle érigée jadis pour accéder à l’hôpital de Constantine facilement, ma mère 14 victime et adolescente de quinze ans, subissait la réclusion forcée en foulant dignement les méandres de nos destinées, difficilement. s'imposera plus tard sans crier gars, la redoutable terreur de la culpabilité. Une mère culpabilisée par l’abandon, une mère adoptive frustrée par la culpabilité de ne pas être ma vraie mère, et pour finir, un enfant haletant tiraillé entre la possessive affection de substitution, et le mystérieux épiphénomène psychophysiologique de ce qui reste de sa mère naturelle dérobé. au-delà des interrogations, le malaise d’un abandonné est nourri par les regards, les mots et les comportements compatissants qui viennent entretenir sans cesse sa blessure. après l’injustice incarnée par le verdict du destin subi à la naissance, il est confronté à l’humiliation provoquée par les différents qualificatifs employés à son égard : adultérin, illégitime, bâtard et j’en passe. Tous ces mots finissent par le réduire à une chose humaine, coupable d’être né ! Très tôt, un phénomène assez surprenant s’est installé en moi. après avoir vécu une solitude extrêmement pénible durant mon adolescence, le déclic s’était produit. Il était vital pour moi d’affronter, de combattre, de m’imposer et de construire une famille. J’en avais viscéralement besoin, espérant qu’elle serait enfin mon tant convoité apaisement. Faisant fi des conséquences dues en particulier à mon statut d’abandonné, je bousculais mon paisible uploads/S4/ cendres-de-larmes.pdf

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  • Publié le Jan 06, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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