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LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contemporains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, lda). Il est également protégé par les traités internationaux sur la propriété industrielle. Comme un livre papier, le présent fichier et son image de couverture sont sous copyright, vous ne devez en aucune façon les modifier, les utiliser ou les diffuser sans l’accord des ayant-droits. Obtenir ce fichier autrement que suite à un téléchargement après paiement sur le site est un délit. 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LA CHEVALERIE ET LES CROISADES 5 FÉODALITÉ § I. — APERÇU GÉNÉRAL DE LA FÉODALITÉ DANS LES DIFFÉRENTS ÉTATS DE L’EUROPE OCCIDENTALE E jour où leur chef Clovis partage et distribue à ses leudes ou compagnons d’armes les terres qu’ils ont gagnées sous ses ordres, au prix de leur sang ; le jour notamment où, par son baptême, après la victoire de Tolbiac (fig. 3), il se soumet et s’inféode à l’Église chrétienne, une aristocratie théocratique et une aristocratie guerrière apparaissent à la fois, et dans cette origine simultanée, se laisse apercevoir déjà la cause cachée d’un antagonisme inévitable. Fig. 1. — Costume gaulois de l’époque gallo-romaine. LA CHEVALERIE ET LES CROISADES 6 Des conspirations, des exécutions sanglantes, des révoltes continuelles, di- vers foyers d’intrigues, où se rencontrent les leudes du roi et les dignitaires du haut clergé ; une austère censure ecclésiastique menaçant et frappant sans cesse ces tyrans farouches et aveugles, qui se vengent ou s’humilient tour à tour ; des ambition sans frein, des haines terribles ; des races différentes toujours oppo- sées l’une à l’autre : ici, la race gauloise (fig. 1) et la race des Goths ; là, des races barbares (fig. 2), germaniques ou slaves ; c’est la féodalité qui commence, en marquant, par d’incessantes usurpations, les étapes successives de la civilisa- tion moderne. Fig. 2. — Cavalier barbare à la solde de l’empire romain. D’après les monuments antiques. Le système politique inauguré par les lois barbares au profit des leudes était entièrement opposé au système sanctionné par le droit romain. Les leudes vou- laient qu’un seigneur, propriétaire des terres et des hommes qui les cultivaient, pût inféoder, c’est-à-dire concéder, à titre de fief inférieur, une portion quel- conque de son propre fief, en abandonnant au concessionnaire, ou vassal, non seulement la propriété du sol, mais la souveraineté sur les habitants qui l’occupaient. Pour que le vassal fût déchu de ses droits, il fallait qu’il eût forfait aux engagements contractés par lui en recevant l’investiture du fief. La cession des terres et des droits y attachés, en un mot les clauses allodiales sur lesquelles reposait le principe de la féodalité naissante, demeurèrent pendant plus d’un siècle dans le vague des situations chancelantes qui cherchent une assiette fixe, LA CHEVALERIE ET LES CROISADES 7 et par lesquelles la loi d’équilibre se laisse deviner longtemps avant d’être réso- lue. Fig. 3. — Bataille de Tolbiac et baptême de Clovis. D’après une gravure de 1516. Dominateur de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, et protecteur de l’Église, Charlemagne eut toutes les prérogatives des empereurs d’Occident (fig. 4). Deux fois il délivre le Saint-Siège de ses ennemis ; en Allemagne comme en Italie, il met son épée au service de la foi chrétienne ; un pape, Adrien, lui confère la dignité de patrice ; un autre pape, Léon III, son succes- seur, lui met, en 800, la couronne impériale sur la tête. On voit alors, mieux qu’au temps des empereurs romains et grecs, l’Église protégée par le chef de LA CHEVALERIE ET LES CROISADES 8 l’État, auquel se trouvait inféodée l’aristocratie seigneuriale, dont les velléités d’insubordination étaient comprimées sous un sceptre de fer. Fig. 4. — Charlemagne. Statue du XVe siècle. La féodalité, qui grandit et qui pressent déjà sa force, ne recule point : elle fait une halte et s’abstient, attendant pour agir un moment plus propice. Les héritiers de Charlemagne, en effet, n’ont été ni les rois de France, ni les empe- reurs d’Allemagne, mais bien les seigneurs féodaux, possesseurs des grands fiefs. Leur puissance devint d’autant plus considérable, qu’en 853 un édit de Charles le Chauve avait ordonné de reconstruire les anciens manoirs, d’en réparer les ouvrages de défense et d’en bâtir de nouveaux, afin d’arrêter les invasions dé- vastatrices des Normands, des Sarrasins, des Hongrois, etc. L’Europe se couvrit ainsi de forteresses, derrière lesquelles nobles et vilains trouvaient un refuge contre les nouveaux barbares. Il n’y eut bientôt plus un LA CHEVALERIE ET LES CROISADES 9 fleuve, un défilé de montagnes, une route importante, qui ne fussent défendus par des postes militaires et par de bonnes murailles (fig. 5 à 10). Les envahis- seurs, que l’effroi qu’ils inspiraient avait rendus si audacieux et si redoutables, suspendirent leurs incursions ou ne s’éloignèrent pas du littoral où ils avaient débarqué ; on vit renaître peu à peu la sécurité dans les campagnes ; le salut des peuples civilisés fut assuré. Un service de cette importance, rendu par les nobles ou par les seigneurs à la société tout entière, devait légitimer leurs droits à la garde exclusive des marches, ou frontières, qu’ils fermaient à l’ennemi commun. « Le principe essentiel de la féodalité, » dit M. Chéruel, « est la confusion de la propriété et de la souveraineté ; le propriétaire exerce en même temps les droits réguliers (justice, guerre, impôt, monnayage) ; il les exerce à titre de propriétaire. Point de terre sans seigneur, point de seigneur sans terre ce sont des axiomes féodaux. Le plus grand terrien est le plus puissant seigneur ; voilà pourquoi la royauté carlovingienne, réduite à quelques domaines à la fin du dixième siècle, était si méprisée. Toute souveraineté avait des racines dans la terre. Cette terre s’appelait fief, la propriété par excellence. » Fig. 5. — Tour de l’enceinte de Provins. XIIe s. Fig. 6. — Tour du château de Fougères. XIIe s. Fig. 7. — Tour du château de Loches. XIIe s. LA CHEVALERIE ET LES CROISADES 10 Fig. 8. — Tour de Beau- caire. XIIIe s. Fig. 9. — Tour du télé- graphe à Narbonne. XIVe s. Fig. 10. — Ancien château d’Angoulême. XIIIe s. Vers le dixième siècle, tout noble qui désirait obtenir d’un autre noble, plus riche ou plus puissant que lui, une terre à titre de fief, et qui consentait à devenir ainsi son vassal, allait le trouver en personne et lui déclarait qu’il vou- lait être désormais son fidèle, son dévoué, son défenseur jusqu’à la mort ; il le jurait à genoux, les mains posées entre celles du seigneur, sans éperons, sans baudrier, sans épée (fig. 11 et 12) ; tel était l’hommage lige, qu’on prêtait en ces termes : « Sire, je viens à votre hommage et en votre foi, et deviens votre homme de bouche et de main. Je vous jure et promets foi et loyauté envers et contre tous, et garder votre foi en mon pouvoir. » Dans l’hommage simple, le vassal se tenait debout, gardait son épée et ses éperons, pendant que le chance- lier lisait la formule, et se bornait à répondre : Voire, en signe d’affirmation. Dès lors le seigneur lui concédait la terre ou le domaine féodal, par investiture ou par saisine, formule accompagnée souvent d’un signe symbolique, tel qu’une motte de terre, une baguette, un couteau, une lance, une crosse, une quenouille, des gants, un caillou, selon l’usage du fief. L’investiture des royaumes se faisait par le glaive et le sceptre, celle des provinces par l’étendard. LA CHEVALERIE ET LES CROISADES 11 Les obligations réciproques du vassal et du suzerain étaient nombreuses : les unes morales, les autres matérielles. Le vassal devait garder loyalement les secrets que le suzerain lui avait confiés, dévoiler et conjurer toute perfide en- treprise de la uploads/S4/ chevalerie.pdf
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- Publié le Mai 30, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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