Entraînement à la synthèse de documents - « Quelles formes d'emploi aujourd'hui
Entraînement à la synthèse de documents - « Quelles formes d'emploi aujourd'hui ? » Lisez attentivement les textes qui composent le dossier ci-dessous et puis proposez une synthèse de ces documents en 300 mots environ. Pour cela, vous dégagerez les idées et les informations essentielles que contiennent les textes proposés et vous présenterez avec vos propres mots un nouveau texte composé de façon suivie et cohérente. ATTENTION : Vous pouvez bien entendu réutiliser les “ mots-clés ” des documents, mais non pas des phrases ou des passages entiers. Définition Sous le terme formes particulières d'emploi, (ou parfois emplois précaires) sont regroupés les statuts d'emploi qui ne sont pas des contrats à durée indéterminée à temps plein. Ce sont l'emploi à temps partiel, l'intérim, les contrats à durée déterminée, l'apprentissage et les contrats aidés. Problématique : Dans quelle mesure les formes particulières d'emploi modifient-elles le fonctionnement du marché du travail ? Document n. 1 – La multiplication des formes particulières d'emploi Sur une toile de fond, constituée par la généralisation du salariat, des « formes particulières d'emploi » (FPE) se sont développées notamment depuis la fin des années 1970. Elles englobent tous les types d'emploi qui, d'une manière ou d'une autre, dérogent la norme du travail sur contrat à durée indéterminée (CDI) pour une durée hebdomadaire de 35 heures. Deux sortes de formes particulières d'emploi peuvent être distinguées (même si elles se recouvrent parfois) : - celles qui dérogent la norme du point de vue de la durée et de la stabilité du contrat de travail : ce sont les contrats à durée déterminée (CDD), l'intérim, les stages... - elles qui se distinguent du point de vue de la norme du temps de travail : il s'agit là du travail à temps partiel. En France, si l'on fait le compte de l'ensemble des formes particulières d'emploi, ce sont près de 6 millions d'actifs qui sont concernés – dont 4 millions à temps partiel. Ce qui réunit ces diverses formes particulières d'emploi, ce n'est pas seulement le fait qu'elles soient d'une manière ou d'une autre « hors norme ». C'est aussi leur instabilité qui les assimile à la précarité et qui les rapproche du chômage. Document n. 2 – Les stagiaires, figures de la précarité En théorie, le stage désigne le séjour d'un étudiant dans une entreprise afin de compléter sa formation théorique par une formation pratique. Il ne donne pas lieu à un contrat de travail mais à une convention entre l'établissement d'enseignement et l'entreprise qui accueille le stagiaire. S'il n'a pas de salaire, il peut bénéficier d'une gratification1, exonérée des charges sociales si elle n'excède pas 30% du SMIC2. La pratique du stage pour les jeunes étudiants s'est imposée peu à peu et est devenue un passage obligé. Mais, abusivement, de plus en plus d'entreprises préfèrent recruter des stagiaires, moins coûteux et corvéables à merci. Tant et si bien qu'il est de plus en plus 1 Récompense sous forme de revenus. 2 Salaire minimum interprofessionnel de croissance. Le SMIC est le salaire horaire minimum légal en France métropolitaine ainsi que dans les départements d'outre-mer (Dom) et dans la collectivité territoriale de Saint-Pierre- et-Miquelon. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970 et il a pris, avec le minimum garanti, la succession du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti), créé en 1950. Il est revalorisé au 1er juillet de chaque année en fonction de l'évolution de l'indice des prix à la consommation difficile pour un étudiant en fin d'études de trouver un premier emploi et de sortir du cycle infernal des stages. Document n. 3 – Le travail en miettes Ni indemnités ni plan social à justifier. Le départ reste discret, presque invisible. Et pourtant, les travailleurs précaires sont de plus en plus nombreux. Un salarié français sur cinq serait affilié à cette catégorie. Paul Moreira a choisi d'en suivre quelques-uns. Témoignages et paroles d'experts à l'appui, il rappelle cette minorité silencieuse à un monde qui semble l'avoir perdue de vue. Point d'épanchement toutefois dans cette enquête sociale qui évite l'écueil du misérabilisme. Premières victimes de la réorganisation du travail, les précaires subissent la crise de plein fouet. Dans le jargon patronal, l'homme devient une « variable d'ajustement ». Nébuleuse, la formule dissimule une amère réalité régie par le règne de la flexibilité : la précarisation croissante de l'emploi. Pour justifier cette évolution, les représentants patronaux évoquent la recherche de compétitivité, elle-même garante de l'embauche. Et si les impératifs économiques ou financiers encouragent les entreprises à limiter leurs frais fixes dans des secteurs sinistrés comme l'automobile et la sidérurgie, les activités en plein essor ne dérogent pas à la règle. Les services d'aide à la personne, par exemple, en dépit de besoins importants, se précarisent jour après jour. Atypiques il y a à peine trente ans, les contrats à temps partiel ou a durée déterminée se sont progressivement généralisés. Et si le CDI était de rigueur, il est devenu au fil des ans un sésame inaccessible vers la sécurité de l'emploi. Comment expliquer cette évolution ? L'utilisation massive de travailleurs temporaires serait née de la première restructuration sidérurgique en Lorraine, dans les années 1970. La régularisation de la sous-traitance a ainsi impulsé la naissance d'un salariat à deux vitesses, où se côtoient travailleurs d'un jour et chômeurs partiels. Face à ces activités professionnelles de moins en moins traditionnelles, les entorses au droit du travail se multiplient. Et la responsabilité n'incombe pas aux seuls employeurs. Philippe Sabater, représentant syndical au Pôle Emploi, le reconnaît : « Ce qui est généré aujourd'hui, c'est une course au chiffre effrénée, c'est-à-dire qu'on demande à tous les directeurs d'agence d'avoir de plus en plus de recueils d'offres, d'aller les chercher dans toutes les directions et sous n'importe quelle forme. […] Ça facilite la politique des compteurs. » Conséquence ? L'éclatement et la diversification de l'emploi engendrent une atomisation du salariat. Prêts à tout pour obtenir un travail stable, les précaires offrent un réservoir inépuisable de main-d'œuvre volontaire, disponible à toute heure et corvéable à merci. Peu syndiqués, isolés et parfois dépourvus de statut juridique, leurs moyens de défense demeurent modestes. L'alternative : les prud'hommes. A double tranchant, le recours en justice demeure toutefois un pas difficile à franchir. Si les plaignants espèrent des indemnités ou une embauche définitive, ils craignent également les représailles. Après huit ans de travail et des centaines de CDD à son actif pour une société d'autoroutes, une ancienne précaire hésite à faire appel aux tribunaux : « On passe pour des ingrates. Je suis en train de culpabiliser parce qu'ils nous ont quand même fait travailler. Et ils vont jouer là-dessus. » Lassés de devoir faire leurs preuves indéfiniment et d'espérer une situation plus stable, ces employés n'ont d'autre issue que le doute. Leur dignité de travailleurs s'en trouve ainsi affectée. Pour Maurice, 76 ans, retraité et distributeur de journaux à temps partiel : « Le salarié, c'est le successeur du serf du Moyen Age. » Source : magazine des programmes de France 5 Document n. 4 uploads/S4/ entrainement-a-la-synthese-de-documents.pdf
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- Publié le Sep 20, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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