1 PRISE DE CONTACT I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE - Le cours magistral - Les séances

1 PRISE DE CONTACT I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE - Le cours magistral - Les séances de travaux dirigés - Le travail personnel - Les examens On prête généralement aux constitutionnalistes une prétention à valoriser excessivement leur matière. Ils n’ont certainement pas tort, s’il s’agit de souligner que les études de Droit, dans toutes ses disciplines et matières, consacrent la primauté de l’Etat ; c’est l’Etat qui encadre et organise la création et la vie du Droit dans les rapports entre les différents sujets du Droit y compris ceux qu’on peut appeler « les privés » ou les particuliers. On peut affirmer que la formation d’un juriste commence et ne peut commencer que par l’assimilation du phénomène étatique qui caractérise la vie des sociétés humaines depuis le 16e siècle. L’importance de la matière se démontre du reste aisément. En effet, cela fait presque toujours sourire de se présenter comme un spécialiste du Droit Constitutionnel, ou des institutions politiques et de la science politique car tous les juristes presque se considèrent comme des spécialistes dans ce domaine. Il n’y a que les spécialistes de l’humilité pour s’y aventurer après quelques précautions. L’étude du Droit constitutionnel comporte des exigences de rigueur difficiles à concilier avec la familiarité des matériaux de la matière. Les notions d’Etat, de constitution, de gouvernement, de nation, d’élections, de démocratie, de pouvoir judiciaire etc…, font tellement partie du quotidien que la tentation et la tendance sont grandes de les aborder, de les traiter à la Faculté de Droit comme on le ferait à l’occasion d’une causerie entre amis autour d’une tasse de thé. Et les étudiants expriment très souvent leur surprise voire leur amertume lorsqu’ils se voient reprocher l’inexactitude des concepts utilisés, ou la légèreté des analyses proposées à l’occasion d’une épreuve de science juridique. « Radio Sicap Baobab » faisant son œuvre, on constate alors beaucoup de réticence à choisir les T.D de Droit constitutionnel. On trouve la matière paradoxalement très abstraite et la bonne note incertaine. Grave erreur le cas échéant car pour paraphraser, Beaumarchais, la difficulté de réussir le Droit constitutionnel n’ajoute qu’à la nécessité de bien l’entreprendre. Le cours magistral Un cours magistral, c’est avant tout une œuvre pédagogique, il a pour objectif principal d’initier progressivement et logiquement l’assimilation des connaissances indispensables à la compréhension de la discipline. Un cours n’a donc pas pour prétention de révolutionner les connaissances même si chaque enseignant apporte inévitablement une certaine dose de sensibilité propre à l’interprétation de certains concepts ou phénomènes sociopolitiques et juridiques. Ainsi, un étudiant ne doit jamais être surpris de différences profondes entre les cours du professeur deux années considérées, ou du professeur avec un ou des manuels. Cependant ce serait une grave erreur que de considérer que parce qu’on dispose de manuels ou de notes de cours de l’année précédente, on peut se permettre de s’absenter au cours. Un cours est toujours irremplaçable pour des raisons que votre assiduité vous permettra de mesurer. Une difficulté fréquente ressentie par beaucoup d’étudiants est la prise de notes. Il est important de souligner qu’un cours n’est pas, dans l’enseignement supérieur, un cours de UNIVERSITÉ DU SAHEL – ANNÉE ACADÉMIQUE 2020- 2021 FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES – L1 SJP Cours magistral : Dr. Mamadou Aliou DIALLO Travaux Dirigés : Mr. Matar SALL DROIT CONSTITUTIONNEL FICHE N° 1 2 dictée. C’est déjà une épreuve d’intelligence qui donne la mesure de la personnalité de chaque étudiant. Les notes de cours doivent correspondre à ce que chaque étudiant estime utile de retenir dans ce que dit le professeur pendant une heure. Ensuite, ces notes ne sont jamais suffisantes par elles-mêmes ; elles doivent être précisées et complétées lorsque l’étudiant apprend sa leçon. Les séances de Travaux dirigés et le travail personnel permettent de remplir ces exigences. Les séances de Travaux dirigés Lorsque l’étudiant choisit le droit constitutionnel comme matière de Travaux dirigés, il est affecté à un groupe d’une vingtaine ou d’une trentaine de personnes sous la responsabilité d’un chargé de T.D. Les séances d’une heure et demie permettent non pas de reprendre le cours, mais de l’approfondir et de le compléter sur un certain nombre de thèmes. Ainsi l’étudiant est amené une semaine durant, à faire des recherches personnelles à la bibliothèque universitaire, à la salle de travail de la Faculté, sur Internet, et/ou à la maison avec ses matériaux personnels. Les T.D. sont déterminants dans la formation et la réussite de l’étudiant. La condition fondamentale étant que l’étudiant y mette du sérieux et suive les conseils et recommandations du chargé de T.D. Le sérieux d’un étudiant se manifeste à travers les efforts personnels qu’il fournit au long de l’année universitaire. Ce domaine est ce qui distingue le statut de l’étudiant de celui du lycéen. L’année universitaire doit être consacrée aux études, à titre principal. Le travail personnel fait essentiellement de lectures et d’exercices, est en définitive le chemin qui mène à un juriste achevé. Les bons juristes se remarquent déjà dans la part de temps consacré au Droit en dehors de la présence au cours et aux séances de T.D. La lecture d’une copie d’examen permet du reste à un enseignant de déceler ces futurs bons juristes. Les examens Le combat pour la réussite est pratiquement perdu d’avance lorsque comme c’est souvent le cas, l’étudiant est persuadé que les enseignants n’existent que pour « coller » les étudiants. Du reste, rien n’est plus faux. L’une des plus grandes joies du métier de l’Enseignant du Supérieur est la chaude poignée de main offerte bien sincèrement par l’étudiant qui vient de réussir ses examens. Seulement si on mesure le chemin d’efforts et de sacrifices emprunté pour devenir un Enseignant du Supérieur, on comprend aisément que ce dernier ne puisse être un complaisant. Il juge l’effort et les aptitudes, non la gentillesse d’un étudiant. L’examen est une série d’épreuves reposant sur différents types de normes. La présente fiche comporte des considérations exhaustives sur les épreuves ainsi qu’une bibliographie pour le travail personnel. II. LES TYPES D’EPREUVES On abordera tour à tour la dissertation juridique, le commentaire de texte et le cas pratique. La dissertation juridique Le premier type d’exercice auquel l’étudiant de première année fait face est la dissertation juridique. Elle partage certaines caractéristiques des types de dissertation déjà abordés au lycée (dissertation littéraire et dissertation philosophique) mais elle a des spécificités très marquantes qui l’éloignent de la dissertation classique. La dissertation juridique est u exercice intellectuel guidé par des principes que l’étudiant doit assimiler progressivement pour le réussir. Il y a lieu de comprendre que quelle que soit sa forme ou son libellé, le sujet de dissertation est toujours une question posée à l’étudiant (A) ; question qu’il doit comprendre (B) avant d’identifier les éléments de réponse (C) qui lui permettent de construire le plan (D), de rédiger l’introduction (E) et les deux parties du devoir (F). 3 A. Le sujet de dissertation, une question posée à l’étudiant Le sujet de dissertation est toujours une question posée à l’étudiant. Il vise à évaluer l’aptitude de l’étudiant à utiliser les connaissances acquises au cours, dans les TD et lors de ses lectures pour répondre à une question théorique relative au droit constitutionnel. Le sujet peut être un sujet de thématique, un sujet de synthèse, un sujet-interrogation, un sujet-citation ou un sujet de comparaison. La finalité de la dissertation demeure la même, il s’agit à la fois d’un test et d’un entrainement du futur juriste à interpréter un sujet, à le délimiter, à analyser, synthétiser, construire un plan cohérent et logique et exposer de façon argumentée la réponse qu’il formule à la question posée. Finalement, la réussite d’une dissertation requiert de l’étudiant qu’il comprenne le sens de la question qui lui est posée et d’y répondre. Disserter sans répondre à la question posée n’est pas disserté B. La compréhension du sujet Comprendre le sujet requiert de le lire attentivement, le relire, le relire encore jusqu’à presque le mémoriser. Lire le sujet signifie prêter attention et analyser sa structure, son allure, sa syntaxe, sa ponctuation, ses mots dont il faut souligner les plus importants pour identifier leur sens dans le contexte du sujet. Après avoir bien lu le sujet, il faut essayer d’en avoir une interprétation générale. L’étudiant doit douter (au sens cartésien du terme) de la pertinence de son interprétation première du sujet. Il faut la vérifier de nouveau, l’affiner et s’assurer qu’il s’est livré à l’interprétation qui convient. L’identification exhaustive de l’ensemble des éléments de réponse l’y aidera. C. L’identification des éléments de réponse C’est le moment de situer le sujet dans le monde des connaissances acquises au cours, lors des séances de travaux dirigés et par les lectures personnelles, d’établir des connexions (pour utiliser un mot à la mode) entre le sujet et une ou des parties du cours. Toutes les connaissances acquises par l’étudiant dont la relation est supposée ou réelle avec le sujet doivent être convoquées et mises à contribution. A ce niveau, il est nécessaire de se munir de son stylo et de noter tous les éléments uploads/S4/ fiche-1-prise-de-contact-et-methodelogie.pdf

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  • Publié le Mai 30, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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