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LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contemporains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est également protégé par les traités internationaux sur la propriété industrielle. Comme un livre papier, le présent fichier et son image de couverture sont sous copyright, vous ne devez en aucune façon les modifier, les utiliser ou les diffuser sans l’accord des ayant- droits. Obtenir ce fichier autrement que suite à un téléchargement après paiement sur le site est un délit. 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En lui soit toujours notre espérance, en sa crainte notre félicité, en sa miséricorde la gloire de la réparation de notre nature, et en la prière notre sûreté inébranlable. Et vous, ô Dieu Tout-puissant, comme votre bonté a daigné d’ouvrir en la Terre devant moi, votre indigne Serviteur, tous les Trésors des Richesses du Monde, qu’il plaise à votre clémence, lorsque je ne serai plus au nombre des Vivans, de m’ouvrir encore les Trésors des Cieux, et me laisser contempler votre face divine, dont la Majesté est un délice inénarrable, et dont le ravissement n’est jamais monté en cœur d’Homme vivant. Je vous le demande par le Seigneur Jésus-Christ votre Fils bien-aimé, qui en l’Unité du Saint-Esprit vit avec vous au siècle des siècles. Encore que moi, Nicolas Flamel, Ecrivain et Habi tant de Paris, en cette année mil trois cens quatre- vingt-dix-neuf, et demeurant en ma maison en la rue des Ecrivains, près la Chapelle Saint-Jacques de la Boucherie : encore, dis-je, que je n’aye appris qu’un peu de Latin, pour le peu de moyens de mes Parens, qui néanmoins étoient par mes Envieux mêmes esti mez Gens de bien, si est-ce que (par la grande grâce 6 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF de Dieu, et intercession des bienheureux Saints et Saintes de Paradis, principalement de Saint Jacques), je n’ai pas laissé d’entendre au long des Livres des Philosophes, et d’y apprendre leurs Secrets si cachez. C’est pourquoi il ne sera jamais moment en ma vie, me souvenant de ce haut lieu, qu’à genoux (si le lieu le permet) ou bien dans mon cœur, de toute mon affection, je n’en rende grâces à ce Dieu très-bening, qui ne laisse jamais l’Enfant du juste mendier par les portes, et qui ne trompe point ceux qui espèrent entièrement en sa bénédiction. Donc, ainsi qu’après le décès de mes Parens je gagnois ma vie en notre Art d’Ecriture. Faisant des Inventaires, dressant des Comptes, et arrêtant les Dépenses des Tuteurs et Mineurs, il me tomba entre les mains, pour la somme de deux florins, un Livre doré, fort vieux et beaucoup large. Il n’étoit point de papier ou parchemin, comme sont les autres, mais il étoit fait de déliées écorces, (comme il me sembloit) de tendres Arbrisseaux. Sa couverture étoit de cuivre bien délié, toute gravée de lettres ou figures étranges ; et quant à moi, je crois qu’elles pouvoient bien être des caractères Grecs, ou d’autre semblable Langue ancienne. Tant y a que je ne les sçavois pas lire, et que je sçai bien qu’elles n’étoient point notes ni lettres Latines ou Gauloises ; car j’y entends un peu. Quant au dedans, ses feuilles d’écorces étoient gravées, et d’une grande industrie, écrites avec un burin de fer, en belles et très nettes lettres Latines colorées. Il contenoit trois fois sept feuillets, le septième les quels étoit toujours sans écriture. 7 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF Au lieu de laquelle il y avoit peint au premier sep tième une Verge, et des Serpens s’engloutissans, 8 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF au second septième, une Croix, où un Serpent étoit crucifié (VI) ; 9 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF au dernier septième étoient peints des Déserts, au milieu desquels couloient plusieurs belles Fontaines dont sortoient plusieurs Serpens, qui couroient par ci et par là (VII). Au premier des feuillets y avoit écrit en Lettres grosses capitales dorées Abraham Juif, Prince, Prêtre, Lévite, Astrologue, Philosophe, à la Nation des Juifs, par l’ire de Dieu dispersée aux Gaules SALUT. D.I. 10 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF Après cela il étoit rempli de grandes exécrations et malédictions, avec ce mot, MARANATHA, (qui y étoit souvent répété) contre toute personne qui jetteroit les yeux dessus, s’il n’étoit Sacrificateur ou Scribe. Celui qui m’avoit vendu ce Livre ne sçavoit pas ce qu’il valloit, aussi peu que moi quand je l’achetai. Je crois qu’il avoit été dérobé aux misérables Juifs, ou trouvé quelque part caché dans l’ancien lieu de leur demeure. Dans ce Livre, au second feuillet, il consoloit sa Nation, la conseillant de fuïr les vices et sur tout l’Idolatrie, attendant le Messie à venir avec douce patience, lequel vaincroit tous les Rois de la Terre, et régneroit avec son Peuple en gloire éternellement. Sans doute, ç’avoit été un Homme fort sçavant. Au troisième feuillet, et en tous les autres suivans écrits, pour aider sa captive Nation à payer les tributs aux Empereurs Romains, et pour faire autre chose, que je ne dirai pas, il leur enseignoit la Transmuta tion Métallique en parolles communes, peignoit les Vaisseaux au côté, et avertissoit des Couleurs et de tout le reste, hormis du premier Agent, dont il ne par loit point ; mais bien, comme il disoit, il le peignoit et figuroit par très-grand artifice au quatrième et cinquième feuillets entiers. Car encore qu’il fût bien intelligiblement figuré et peint, toutefois, aucun ne l’eût sçu comprendre sans être fort avancé en leur Cabale traditive, et sans avoir bien étudié les Livres des Philosophes. Donc, le quatrième et cinquième feuillets étoient sans écriture, tout remplis de belles Figures enluminées, ou peintes, avec grand artifice. 11 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF I Premièrement, au quatrième feuillet il peignoit (I) un jeune Homme avec des ailes aux talons, ayant une Verge caducée en main, entortillée de deux Serpens, de laquelle il frappoit un Casque qui lui couvroit la tête. Il sembloit, à mon avis, le Dieu Mercure des Payens. Contre lui venoit courant et volant à ailes ouvertes, un grand Vieillard, qui avoit sur la tête une Horloge attachée et en ses mains une faux comme la Mort, de laquelle, terrible et furieux, il vouloit tran cher les pieds à Mercure. 12 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF 13 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF II A l’autre coté du quatrième feuillet, il peignoit (II) une belle Fleur au sommet d’une Montagne très haute, que l’Aquilon ébranloit fort rudement. Elle avoit la tige fleuë, les fleurs blanches et rouges, les feuilles reluisantes comme l’Or fin, à l’entour de laquelle les Dragons et Griffons Aquiloniens faisoient leur nid et leur demeure. 14 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF 15 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF III Au cinquième feillet, il y avoit un beau (III) Rosier fleuri au milieu d’un beau jardin, appuyé contre un Chêne creux ; au pied desquels bouïllonnoit une Fon taine d’Eau très blanche, qui s’alloit précipiter dans des abîmes, passant néanmoins premièrement entre les mains d’infinis Peuples qui fouïlloient en terre, la cherchant ; mais parce qu’ils étoient aveugles, nul ne la connoissoit, hormis quelqu’un qui en considéroit le poids. 16 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF 17 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF 18 LES FIGURES D’ABRAHAM JUIF IV A l’autre page du cinquième feuillet, il y avoit un Roi avec un grand coutelas, (IV) qui faisoit tuer en sa présence par des Soldats grande multitude de petits Enfans, les Mères desquels pleuroient aux pieds des impitoyables Gendarmes, et ce sang étoit puis après ramassé par d’autres Soldats, et mis dans un grand Vaisseau, dans lequel le Soleil et la Lune du Ciel se venoient baigner. Et parce que cette Histoire repré sentoit à peu près celle des Innocens tuez par Hérode, et qu’en ce Livre-ci j’ai appris la uploads/S4/ figures-abraham-ju-if.pdf
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- Publié le Aoû 10, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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