Les apparus dans mes chemins / Émile Verhaeren Source gallica.bnf.fr / Biblioth

Les apparus dans mes chemins / Émile Verhaeren Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Verhaeren, Émile (1855-1916). Les apparus dans mes chemins / Émile Verhaeren. 1891. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr. ) Les Apparus Emile Vcrhaeren daM mes chemins Les Apparus dans mes chemins Il a été tiré de ce Uvre £ exemplaires sur papier du Japon des Manufactures impériales, numérotés1 à 5. 10 “ sur papier de Hollande Van Oelder, numérotés 6 à 15, 38S “ sur papiervélin. DU MÊME A UT EUH POÉSIES Les Flamandes Les Moines Les Soirs Les Débâcles Les Flambeaux noirs proses Contes de minuit. Fernand Khnojif (critique). Joseph Heymans (critique). Au tord de la Route. ~f<Ï' EMILE VERRA E RE N Les Apparus dans mes chemins e4 ^Edmond U)eman LqA VLoAUKE Je veux mener tes yeux en lent pèlerinage Vers ces loins de souffrance,hélas! oit depuis quand, Depuis quels jours d'antan, mon cœur faithivernage' C'est mon pays d'immensément, Oit ne croîtrien que du néant, Battu de pluie et de grand vent. Cest monpays de long linceul. Mes rivières y font de lents serpents D'eau jauneà traversde grandspans De terrains planes et rampants. C'est mon payssans un seul pli, un seul, C'est mon pays de grand linceul. Quelquesrares hérons, au bord de marais faux, Quelques pauvres hérons, dans leur bec en ciseaux, Tordent, au soir tombant, des vers et des crapauds. Et quelquesvols parfois de corneilleslointaines. Avec de grands haillons d'ailes,grincent des haines Aux quatrecoins des longues plaines. C'est monpays d'immensément, Oit mon vieux cœur morne et dément, Battu depluieet de grand vent, Comme un limon, moisit dormant. îles villages au clair depuis quel temps? Et mes cloches vers les vaisseauxpartants St mes vergues et mes mâts exaltants Ils sontau fond – depuis quel temps? D'estuaires de plomb et de bas-fondsd'étangs? ales villagesd'enfance et de fierté, Mes villages dejoie et de tours de fierté, Ils ont sombré– depuis quels soirs ? D'équinoxesde cuivre en des cieux noirs? Cest mon pays d'immensément OU ne croît rien que du néant Battu depluie et de grand vent. La toujoursuniformité des jours Rabaisse en moi le moindre effort Levé, soit vers la vie ou vers la mort. Ne plus mfimccrin? – mais croupi)' l'a toujours Comme, un cad'ivre en or deproue En de la vase et de la boue; Ne plus même sentir cette douleur Héroïque de son malheur Rien que la main de sa rancœur Etendre un aujourd'hui de cœur Morne, vers un demain qui sera morneaussi, Le même qu'hier – et qui toujours commeaujourd'hui Etendra morneet morne encore Le lendemain vers l'autre aurore. C'est monpays d'immensément, Oh ne croîtrien que du néant, Battu de pluie et de grandvent, Autour de quoi tournentV ennuide fer Et les mécaniquesdes nuits d'hiver Et les bâillementsdes astres et les deux noirs En deuil de tant de soirs Depuis des tas d'années D'habitudesagglutinées. FA serais- je toujours l'enseveU De ces landes d'immenseoubli? Celui pour qui ces vols de haines Aux quatre coins des longuesplaines, Grincent, depuisquelstemps,leurscris toujoursles mêmes ? Celui dont les hérons, la nuit, Dontles maigres hérons, droit sur la dune, Avalent,aux minuits de lune, Immensément,les vers et les bêtes d'ennui. Et maintenanttes yeux savent ces loins de plage Où mon si morne cœur, hélas! – et depuis quand? Depuis quels jours d'antan fait hivernage. CELUI <DE L'HCmjZOtK T'airegardé par la fenêtreouverte, au flanc De monpalais de fumée etdepluie Les trains tumultueux sous leurs tunnels de suie Sifflaient, fixés par des fanaux en sang. Les bars dontles quinqaets dardaientdes yeux De hibouxclairs, perchéssur des lattes de cuivre, En ce quartier d'émeuteet de populace ivre Grouillaientd'un remuementsilencieux. Le port immensément crucifié de mâts Donnait huileux et lourd en ses bassins d'asphalte; Un seul levier, MUun bloc de basalte, Levait de sonpoing noir un énorme acomas. Et sousde ce soir de portor Une à une, là-bas, s'éloignaient les lanternes Et tout au longpassaient les hommes des tavernes Et les folles du rêve en des ruelles d'or. Quand,plaie énormeet rouge, une voile, soudain Tuméfiée au vent, cingla vers les débarcadères, Quelqu'und'en trèsgranddeuil des mers noireset légendaires Parut avec son désespoirdesInfinis,en main. Comme des glaives d'or en des étaux de fer Il enserraitsa rage et ses désirssauvages, Maisses cris grands cassaient les échos des rivages Etdepart enla mer. Il ('tait d'Océan, il était vieux d'avoir Morditchaque horizonsaccagé de tempête Et de sentir encore et quand mômetoute sa tête Hennir vers la souffranceet les douleurs du soir. Il se voulait supplicié.Il se savait L'écarteléde son désir. Sur sa croix d'âme Il se saignait avec de rouges clous de flamme Et dégustait toute la mortqu'il en buvait. Sa vie ? elle s'était dardée en eettefoi A n'être rien, sinon celui qui s'épouvante Et des coupants éclairs de son âme savante Flagelle obstinément les oragesdu soi. Effrayanteffrayé. Il bâtissaitlointain, Pour une autre existenceéclatée en miracles, En tin pays de rocs, tonnants d'oracles, Où le chêne vivrait, où parleraitl'airain, Oh tout l'orgueil serait se vivre en déploiements D'effroiavec sur soi la voixprofonde Et tonnante des Dieux qui ont tordu le monde, de terreur,sous le froidd'or des firmaments. Et depuisdes milleans il luttaitsur la mer, Gonflant, à l'horizon, les torses de ses voiles, Toujours, vers les lointains des plus rouges étoiles Dont les verres de sang se cassaientdans la mer. LqA 'PLcAIS^E Par les plaines de mon Ame, tournéeau Nord, le ticux berger des novembresil corne, Debout, commeun malheur,au seuil du bercailmorne, Il corne au loin l'appel des brebis de la mort. L'étable est faite en moi avec mon vieux remord, Au fond de mesçaysde tristessesans borne, Parlesplaines de mon âme, qu'uneviorne, Lasse de ses flots las, flétrit d'un cours retord. Toisons noires h croix rougessur les épaules lit léliers couleur feu rentrent,à coups de gaules, Comme ses lents péchés, en mon âme d'effroi. Le vieux berger des novembres corne tempête Dites quel donc éclair a traversé matête Pour que, ce soir, ma vie ait eu si peur de moi? LES LOIWTcAIKS En de lourd sonnantesbouées, Au long des plages de la mer, Tai mis mon âme Sonnante,au long des plages de la mer. Les 'navires cavalcadeurs, Sabords de cuivre et tillacs d'or, Mon âme Au long des eaux qui vont au Nord, Battant son glas, les accompagne, Mais reste, avec des liens de fer, Avec des ancres et des liens de fer, Rivée, au long desplages de la mer. Mon âme elle est aux sables de la mort, Mon âme elle est roulée, elleest foulée, Elle est rongée et saccagée, Elle est dans la tempête de la vie Mangéeaux sables de la mort. Les navires cavalcadeurs, leur avant d'or touillant d'écumes, Tous pavillons commedes plumes, S'en vont, vers les ailleurs, Là-bas, où des glaciers de miroirs d'or Réfléchiront de liant en bas Leur joie et leur essor de mâts Et leurs voiles en des murailles blanches! Mon âme elle est aux sables de la mort; Mais ses désirs mal écrasés, Ils se glissenten ces vaisseaux, solennisés D'une royale et volantearmature, Quipassent vers l'espace. uploads/S4/ les-apparus-dans-mes-chemins-emile-verhaeren.pdf

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  • Publié le Fev 19, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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