Aubigné, Théodore Agrippa d' (1552-1630). Agrippa d'Aubigné. Les Tragiques. Édi
Aubigné, Théodore Agrippa d' (1552-1630). Agrippa d'Aubigné. Les Tragiques. Édition nouvelle, publiée d'après le manuscrit conservé parmi les papiers de l'auteur, avec des additions et des notes, par M. Charles Read. (1896.). 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr. NOUVELLE BIBLIOTHEQUE CLASSIQUE DES ÉDITIONS JOUAUST AGRIPPA D'AUBIGNÉ LES TRAGIQUES PUBLIES Avec Étude, Additions et Notes PAR CHARLES READ TOME SECOND PARIS LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES E. FLAMMARION SUCCESSEUR Rue Racine, 26, près de l'Odéon D'AUBIGNÉ LES TRAGIQUES AGRIPPA D'AUBIGNÉ LES TRAGIQUES ÉDITION NOUVELLE Publiée d'après le manuscrit conservéparmi les papiers de l'auteur AVEC DESADDITIONS ET DESNOTES PAR CHARLES READ TOME SECOND PARIS LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES E. FLAMMARION SUCCESSEUR Rue Racine, 26 (près de l'Odéon) LES TRAGIQUES LES FEUX Les Tragiques. — T. II. LIVRE QUATRIÈME LES FEUX VOICY marcher de rang par la porte sacrée L'enseigne d'Israel dans le ciel arborée, Les vainqueurs de Sion, qui, au prix de leur sang, Portant l'escharpe blanche, ont pris le caillou blanc. Ouvre, Hierusalem, tes magnifìcques portes : Le Lion de Juda, suivi de ses cohortes, Veut regner, triompher et planter dedans toy L'estendart glorieux, l'auriflam de la foy. Valeureux chevaliers, non de la Table ronde, Mais qui estes, devant les fondements du monde, Au roolle des esleus, allez, suivez de rang Le fidelle, le vray, monté d'un cheval blanc. 4 LES TRAGIQUES Le paradis est prest, les Anges sont vos guides, Les feux qui vous brusloient vous ont rendus candides. Tesmoins de l'Eternel, de gloire soiez ceints. Vestus du crespe noir (la justice des saincts) De ceux qui à Satan la bataille ont livrée, Robbe de nopce ou bien casaque de livrée. Condui mon oeuvre, ô Dieu, à ton nom ; donne-moy Qu'entre tant de martyrs, champions de la foy, De chaque sexe, estat ou aage, à ton sainct temple Je puisse consacrer un tableau pour exemple. Dormant sur tel desseing en mon esprit ravi, J'eus un songe un matin, parmy lequel je vi Ma conscience en face, ou au moins son image, Qui au visage avoit les traicts de mon visage. Elle me prend la main, en disant : « Mais comment De tant de dons de Dieu ton foible entendement Veut-il faire le choix? Oses-tu bien eslire Quelques martyrs choisis, leur triomphe descrire, Et laisser à l'oubly, comme moins valeureux, Les vainqueurs de la mort, comme eux victorieux? J'ay peur que cette bande ainsy par toy choisie Serve au style du siecle et à sa poésie, Et que les rudes noms, d'un tel style ennemis, Aient entre les pareils la difference mis. » Je responds : « Tu sçais bien que mentir je ne t'ose, Miroüer de mon esprit; tu as touché la cause La premiere du choix, joinct que ma jeune ardeur A de ce haut dessein espoinçonné mon coeur, LES FEUX 5 Pour au siecle donner les boutons de ces choses Et l'envoyer ailleurs en amasser les roses. Que si Dieu prend à gré ces premices, je veux, Quand mes fruicts seront meurs, luy payer d'autres voeux, Me livrer aux travaux de la pesante histoire Et en prose coucher les hauts faicts de sa gloire. Alors ces heureux noms, sans eslite et sans choix, Luiront en mes escrits plus que les noms des Rois. » Aiant faict celte paix avec ma conscience, Je m'avance au labeur avec cette asseurance Que, plus riche et moins beau, j'escris fidellement D'un style qui ne peut enrichir l'argument. Ames dessous l'autel victimes des idolles, Je preste à vos courroux le fiel de mes parolles, En attendant le jour que l'ange delivrant Vous aille les portaux du paradis ouvrant. De qui puis-je choisir l'exemple et le courage? Tous courages de Dieu, j'honoreray vostre aage, Vieillards de qui le poil a donné lustre au sang. Et de qui le sang fut decoré du poil blanc : Hus, Hyerosme de Prague, images bien connues Des tesmoings que Sodome a trainé par les rües Couronnez de papier, de gloire couronnez, Par le siége qui a d'or mitrez et ornez Ceux qui n'estoient pasteurs qu'en papier et en tiltres, Et aux evesques d'or, faict de papier les mitres. Leurs cendres, qu'on jetta au vent, à l'air, en l'eau, Profiterent bien plus que le puant monceau 6 LES TRAGIQUES Des charognes des grands que, morts, on emprisonne Dans un marbr' ouvragé : le vent leger nous donne De ces graines par tout, l'air presqu'en toute part Les esparpille, et l'eau à ses bords les despart. Les Pauvres de Lyon avoient mis leur semence. Sur les peuples d'Alby; l'invincible constance Des Albigeois, frappez de deux cens mille morts, S'espandit par l'Europe, et en peupla ses bords. L'Angletterre eut sa part, eut Gerard et sa bande, Condamnez de mourir à la rigueur plus grande De l'impiteux hyver, sans que nul coeur esmeu Luy osast donner pain, eau, ni couvert ni feu : Ces dix-huit tout nuds, à Londres, par les ruës, Ravirent des Anglois les esprits et les veües, Et chantèrent ce vers jusqu'au poinct de mourir : « Heureux qui pour justice a l'honneur de souffrir. » Ainsy la verité, par ces mains desvoilée, Dans le Septentrion estendit sa volée; Dieu ouvrit sa prison et en donna la clef, La clef de liberté, à ce vieillard Wiclef : De luy fut l'ouverture aux tesmoings d'Angletterre, Encor' plus honnorée en martyre qu'en guerre. Là, on vid un Bainan qui de ses bras pressoit Les fagots embrazez, qui mourant embrassoit Les outils de sa mort, instruments de sa gloire, Baisant, victorieux, les armes de victoire. D'un celeste brasier ce chaud brasier esmeu R'enflamma ces fagots par la bouche de feu. LES FEUX 7 Frich après l'imita, quand sa main deliée Fut au secours du feu ; il prit une poignée De bois et la baisa, tant luy semblerent beaux Ces eschallons du ciel comm' ornements nouveaux. Puis l'Eglise accoucha comme d'une ventrée De Thorb, de Bewerlan, de l'invaincu Sautrée ; Les uns doctes prescheurs, les autres chevaliers, Tous à droit couronnez de celestes lauriers. Bien que trop de hauteur esbranlast ton courage (Comme les monts plus hauts souffrent le plus d'orage), Ta fin pourtant me faict en ce lieu te nommer, Excellent conseiller et grand primat Krammer. Pour ta condition plus haute et plus aimable, La vie te fut douce et la mort detestable. A quoy semblent les cris dont esclattent si fort Ceux qui, à col retorts, sont traînez à la mort, Sinon aux plaintes qu'ont les enfans à la bouche Quand ils quittent le jeu pour aller à la couche? Les laboureurs lassez trouvent bien à propos Et plus doux que le jeu le temps de leur repos : Ainsy ceux qui sont las des langoureuses vies Sont ravis de plaisir quand elles sont ravies; Mais ceux de qui la vie a passé comme un jeu, Ces coeurs ne sont point coeurs à digerer le feu : C'est pourquoy de ces grands les noms dedans ce temple Ne sont pour leur grandeur, mais pour un rare exemple, uploads/S4/ les-tragiques-tome-2.pdf
Documents similaires










-
37
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 20, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
- Taille du fichier 5.1784MB