Essai comparatif sur l'origine et l'histoire des rythmes / par Maximilien Kawcz

Essai comparatif sur l'origine et l'histoire des rythmes / par Maximilien Kawczynski,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Kawczynski, Maximilien. Essai comparatif sur l'origine et l'histoire des rythmes / par Maximilien Kawczynski,.... 1889. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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ESSAI COMPARATIF 61'R I/ORIGINE ET L'HISTOIRE DES RYTHMES ESSAI COMPARATIF SDR L'ORIGINE ET L'HISTOIRE ( ^Éf# RYTHMES \, > y MAXIMILIEN KAWCZYNSKI i DOCTBCK ES Umil Milo unum quidam est et in se contrariant «xUtiaure «a qu» a<Jhuc nunquam eiplanata sont, eiplicari poste, nisi per modos tihuc non tentstos. PARIS EMILE BOUILLON, LIBRAIRE-ÉDITEUR 67, RUE RICHELIEU. 67 1889 KSSAI COMPARATIF SUK L'ORIGINE ET L'HISTOIRE DES RYTHMES QUESTlOiNS PRÉLIMINAIRES Avant d'entrer dans lo sujet propre de ee travail, il faut préciser d'abord la place qu'il occupe parmi des phénomènes semblables. Les phénomènes rythmiques ne touchent pas à la matière des choses, mais à la forme de leur existence. Or, le temps et l'espace étant la forme la plus générale de l'existence, il faut donc que les phé- nomènes rythmiques tombent aussi sous cette forme ou condition générale. On veut voir aujourd'hui du rythme dans certains phénomènes de la nature: dans la chu le cadencée des gouttes d'eau, tombant après la pluie du feuillage des arbres, dans le battement du coeur, dans les mouve- ments de l'homme et des animaux. Telle est l'idée de M. Westphal sur l'origine du rythme on général. Igno- rant encore si la conception primitive du rythme dans l'art coïncide avec la forme des mouvements naturels réguliers, nous devons nous borner au domaine dans HYTHMES t — î3 - lequel ces phénomènes se manifestent lo plus, dans lequel ils ont une histoire, et où ils sont placés par l'homme avec la conscience de son but et de sa volonté, en un mot, il faut nous borner au domaine historique de l'art. Les arts relèvent nécessairement do la condition for- melle do l'existence et se divisent en arts des mouve- ments dont les oeuvres s'écoulent dans lo temps, et en arts du repos dont les produits s'étalent et persistent dans l'espace. D'après cette division, établie pour la pre- mière fois par Aristoxène, diseiplo d'Aristoto, la danse, la poésie et la musique font partie du premier genre, la sculpture, la peinture et l'architecture du second '. C'est de la mémo division que Lessing a fait usage,avec tant de succès, dans ses recherches esthétiques. Une des conditions fondamentales de l'arrangement des uns et des autres semble consister dans l'égali- sation des parties. C'est ainsi qu'on place les trigly- phes, les colonnes, ou les fenêtres à égales distances ; et que la mesure dans les pièces musicales, dans les danses et les pieds dans les mètres antiques sont égaux. Cette égalité de construction peut être interrompue par une partie médiale, différant de toutes les autres, mais a condition quo l'harmonie soit maintenue de deux côtés par des suites égales de parties égales. Nous arrivons ainsi à la symétrie, qui peut cependant aller plus loin et abandonnant l'égalité de toutes les parties,hormis la par- tie médiale, viser seulement a la correspondance des membres égaux par paires, et disposés de deux côtés d'une ligne médiale. Seuls, les arts du repos comportent cette symétrie d'un degré supérieur, pour cette raison, que persistant dans l'espace,les oeuvres de l'architecture, delà peinture et de la sculpture se prêtent à une con- templation longue et soutenue, tandis que les arts du mouvement s'écoulant dans le temps, effacent par les 1 H. WKSTPHAL,Die Jlusik des gricchischcn Altherthums, 1883. — 8 — partios suivantes l'impression de celtes qui précèdent, de sorte que la régularité de leur ordonnance, dovient difficile à saisir. Mais, soit que la règle innée du déve- loppement porto tous les arts vers des formes sembla- bles, ou que la construction des uns inliuence celle des autres, les artistes ont été portés a des compositions do cette symétrie supérieure mémo dans les arts du mou- vement, notamment dans la haute lyrique des Grecs, où solon lo témoignage d'AristidesQuint.«A//« «imï/i modo atque prior ordo se habent, alia contra. Et quidem simili modo ut cttm primum metrum antistrophes redditur strophes primo, secundum secundo et caete- ra similiter\ contra autem, ut cum primum uitimo, secundum penultimo, caeteraque secundum eamdem rationem '»>.Récemment encore, Victor Hugo, dans son poème bien connu . Les Djinns, a fait choix du dernier 'modo de construction. Toutefois les arts du mouvement sont opposés à la construction symétrique, et quand ils abandonnent l'éga- lité des parties ils les font égales par paires, en en for- mant une suite de paires. Ils relèvent même l'unité de paires par des périodes additionnelles. Cette forme do composition, particulière à la lyrique, et par conséquent à la musique grecque, et dont on retrouve encore les traces dans la musique moderne, ne fut jamais suivie dans les arts du repos, qui préfèrent la symétrie. S'appuyant sur leur permanence, les arts du repos abandonneront bientôt la symétrie parfaite, si caractéris- tique môme pour la sculpture chez les Egyptiens; ils ne viseront désormais qu'à une symétrie, que je qualiflerais volontiers de psychologique; ils contrebalanceront l'im- pression des parties opposées soit par des couleurs, soit par des lignes,par la force de leurexpression.C'est ce que nous rencontrons dans presque toute la peinture, dans la sculpture et quelquefois, dans une certaine mesure, dans 1 MsiBoy, Antiqu» musicoe auclores seplcm, II, 58. — 1 ~ l'architecture même.Mais les arts du mouvement suivent aussi cette direction, comme nous le montrent les odes monostrophiquesantiques.les odes modernes.les poèmes à vers libres, beaucoup de passages de la musique mo- derne. La tendance naturaliste renonce même à toute symétrie et ne cherche qu'à produire l'effet du hasard de la nature. C'est le moment où l'art ayant dépassé le point culminant de son développement touche à son déclin, commence à se décomposer, parce que la nature n'est désordonnée que pour quiconque l'envisage d'un point de vue étroit ; considérée de plus haut, elle nous révèle- une harmonie profonde, un équilibre constant. L'univers est strophique dans son mouvement, il est symétrique dans son étendue. C'est à dessein que je me borne aux réflexions les plus proches, ce sujet pouvant nous entraîner loin et nous retenir longtemps. Qu'il suffise d'avoir établi, que le commencement de tous les arts, y compris les arts du mouvement, consiste vraiment dans l'égalisation des parties. Aussi faudrait-il chercher l'origine du rythme, qui est la condition formelle et essentielle de tous les arts du mouvement, dans une suite ordonnée des parties égales. Mais ce n'est pas en cela seul que consiste son caractère ; s'il en était ainsi nous devrions appeler rythmique une suite de colonnes, de triglyphes, de fe- nêtres, placés à dislances égales. Selon la notion moder- ne du rythme, considéré comme une suite ordonnée de temps forts et faibles, cela nous serait facile, en rem- plaçant « le temps fort » par * l'espace rempli » et « le temps faible » par « l'espace vide ». Mais il est très dou- teux que notre notion moderne uploads/S4/ maximilien-kawczynski-essai-comparatif-sur-l-origine-et-l-histoire-des-rythmes-pdf.pdf

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  • Publié le Mai 27, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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