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Directeur de la publication : Edwy Plenel Mardi 25 Novembre www.mediapart.fr Sommaire Affaire Arif : le contrat qui embarrasse l'Elysée et Matignon LE MARDI 25 NOVEMBRE 2014 | PAR MATHIEU MAGNAUDEIX p. 4 Le salut fasciste de l'argentier de Marine Le Pen PAR MARINE TURCHI p. 9 Le Front national décroche les millions russes PAR MARINE TURCHI p. 12 La déchéance de nationalité va repasser devant le Conseil constitutionnel PAR LOUISE FESSARD p. 14 Audience décisive sur l'arbitrage Tapie mardi à Paris PAR LAURENT MAUDUIT p. 16 Banques : les confessions d'un ancien maître du monde PAR MARTINE ORANGE p. 17 MediaPorte : « Et j'entends siffler le nain » PAR DIDIER PORTE p. 17 Sur l'Iran, «les négociateurs cherchent des solutions techniques à un conflit politique» PAR IRIS DEROEUX p. 20 Les djihadistes de l'Etat islamique sont de plus en plus populaires au nord du Liban PAR MARIE KOSTRZ p. 22 José Socrates, le visage disgracieux de la politique «moderne» PAR PHILIPPE RIÈS p. 24 En Tunisie, une campagne présidentielle passionnée mais sans grand suspens PAR PIERRE PUCHOT p. 26 Pascal Vaillant, handicapé à vie par une grenade de CRS PAR JADE LINDGAARD p. 27 Hollande retourne à Florange avec un bilan mitigé PAR MICHEL DE PRACONTAL ET MATHIEU MAGNAUDEIX p. 29 A Montpellier, la condamnation qui risque de couler un hebdo satirique PAR DAN ISRAEL p. 30 Radicalisation religieuse: l’Education nationale dérape PAR LUCIE DELAPORTE p. 32 Le ministre Kader Arif démissionne PAR MATHIEU MAGNAUDEIX ET MICHEL DELÉAN p. 34 Grigory Sokolov, le piano fait homme et vice versa PAR ANTOINE PERRAUD p. 36 Philippe Marlière, affligé mais combatif PAR HUBERT HUERTAS ET MARTINE ORANGE p. 36 Aux Etats-Unis, Obama annonce la régularisation de millions d'immigrés illégaux PAR THOMAS CANTALOUBE p. 38 La société civile africaine se rebelle contre l'accord de libre-échange UE-Afrique PAR FANNY PIGEAUD p. 41 Le futur congrès sort le PS d'un coma profond PAR STÉPHANE ALLIÈS p. 44 Mort d'Ali Ziri : l'avocat général demande un supplément d'enquête PAR LOUISE FESSARD p. 45 La banque HSBC mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » PAR DAN ISRAEL p. 46 Expo sur l'Oulipo: la littérature est un sport de combat PAR ANTOINE PERRAUD p. 48 Sivens : nouvelle plainte déposée contre le projet de barrage PAR JADE LINDGAARD Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 2 2/49 Affaire Arif : le contrat qui embarrasse l'Elysée et Matignon LE MARDI 25 NOVEMBRE 2014 | PAR MATHIEU MAGNAUDEIX François Hollande et Kader Arif, le 11 novembre, à Oyonnax. © Reuters Le ministère de la défense a confirmé à Mediapart l'existence d'un contrat douteux passé en 2013 entre Kader Arif, ex-secrétaire d'État aux anciens combattants, et une société détenue par ses neveux. Selon l'entourage de Jean-Yves Le Drian, ce contrat a été découvert le 22 août dernier, le chef de l'État comme le premier ministre ont été immédiatement prévenus. Kader Arif, très proche de François Hollande, est pourtant resté à son poste pendant trois mois. Kader Arif viré du gouvernement, la « République exemplaire » aurait-elle triomphé ? A voir. Vendredi 21 novembre, plusieurs voix au PS s'étaient empressées de saluer la démission du secrétaire d'État aux anciens combattants, après les révélations de Mediapart sur une perquisition au ministère de la défense. « Il y a aujourd'hui une exigence renforcée de transparence portée par le président de la République, se félicitait ainsi sur France Info une des porte-parole du PS, Juliette Méadel. Au moindre soupçon, et dès qu'il y a une mise en cause judiciaire, il y a démission. Dès lors qu'on fait de la politique et qu'on est mis en question dans une affaire, non seulement ça se sait rapidement, mais surtout, ce n'est plus possible de continuer. » Jeudi, Mediapart expliquait (lire notre article) qu'une perquisition avait eu lieu le 6 novembre dernier au ministère de la défense dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en septembre à Toulouse sur les activités de sociétés de proches de Kader Arif. Cette investigation a depuis été confiée au parquet national financier (PNF), spécialisé dans la lutte contre la délinquance financière et la fraude fiscale, créé dans la foulée de l'affaire Cahuzac. Vingt-quatre heures après nos révélations, vendredi, vers midi, le ministre démissionnait. Avant d'être mis en examen. Avant qu'un juge n'ait été désigné. Une sortie expresse. Kader Arif, un très proche de François Hollande, inamovible secrétaire d'État aux anciens combattants depuis mai 2012, a justifié sa démission par le fait que son « nom est cité dans le cadre d’une enquête préliminaire ». Un argument repris par l'Élysée, qui a dit avoir accepté cette démission pour que Kader Arif puisse « apporter toutes les précisions visant à l’établissement de la vérité dans le cadre de l’enquête préliminaire menée par le parquet financier dans laquelle son nom est cité ». Une nouvelle jurisprudence semble alors avoir vu le jour : sitôt inquiété par la justice, un ministre sera désormais remercié. Voilà qui tranche pour le moins avec les atermoiements de l'exécutif dans les affaires Cahuzac ou Thévenoud. Fin de l'histoire ? Pas sûr. Trois jours plus tard, cette lecture idyllique est mise en doute. Ce lundi, le ministère de la défense (qui exerce la tutelle sur le secrétariat d'État aux anciens combattants) a assuré à Mediapart que Jean-Yves le Drian, le ministre de la défense, puis très vite François Hollande et Manuel Valls, ont appris, dès le mois d'août, l'existence d'un contrat signé en 2013 entre Kader Arif, alors au gouvernement, et une société détenue par des membres de sa famille. Si l'on en croit ces affirmations, Kader Arif serait donc resté en poste pendant trois mois, comme si de rien n'était, alors que ce contrat était connu du président et de son premier ministre et que de très forts soupçons de favoritisme pesaient contre lui. Au passage, il aurait menti en affirmant, le 10 septembre dernier, n'être« absolument pas concerné » par les enquêtes en cours. Tout comme Manuel Valls, qui avait alors assuré que son ministre n'était « en rien concerné »par les investigations de la justice. Samedi, c'est Le Point qui a relancé l'affaire. « En perquisitionnant un service de la défense, les enquêteurs ont retrouvé une facture de 50.000 euros pour des prestations en faveur du secrétaire d'État », assurait le site internet de l'hebdomadaire. À en croire l'article, le ministère de la défense se serait aperçu dès le 22 août de l'existence d'un contrat datant de 2013, d'un montant de 50 000 euros (hors taxe), signé de gré à gré entre le secrétaire d'État et All Access, une société dont les deux associés sont les neveux de Kader Arif. Objectif de ce contrat: payer au ministre des séances de "media training". François Hollande et Kader Arif, le 11 novembre, à Oyonnax. © Reuters Toujours selon lepoint.fr, sitôt ce contrat retrouvé dans les archives du Service parisien de soutien de l'administration centrale (SPAC), un service de 1 500 personnes notamment chargé des achats du ministère de la défense, le président de la République et Manuel Valls ont immédiatement été alertés par Jean-Yves Le Drian, qui fait lui aussi partie du cercle des fidèles de François Hollande. Ils auraient alors pris une curieuse décision. « Pour ne pas faire de “vagues”, il est prévu qu'Arif quittera Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 3 3/49 ses fonctions après les différentes commémorations liées à la Première Guerre mondiale », écrit encore le journaliste, citant une “source proche de l'enquête”, sans plus de précision. Ce week-end, Mediapart a eu vent de cette version des faits. Mais nous n'avons rien publié, faute de la moindre confirmation. Contacté par nos soins samedi matin, l'Élysée a continué de nous assurer que la démission de Kader Arif a été décidée « au cours des derniers jours », parce que le nom du ministre était cité dans l'enquête préliminaire. Ce matin-là, lorsque nous avons soumis à un proche du chef de l'Etat l'hypothèse d'une démission décidée de longue date au sommet de l'État, un proche du chef de l'État nous a dit « ignore(r) » de tels faits. « Nous n'avons pas ces informations, mais cela ne semble ni probable ni cohérent », nous a-t-il dit alors. Lundi 24 novembre, après avoir refusé de s'exprimer ce week-end, le ministère de la défense nous a pourtant confirmé la version du Point. « Nous avons procédé à un examen attentif des contrats du ministère de la défense le 22 août, raconte à Mediapart l'entourage de Jean-Yves Le Drian. Nous nous sommes aperçus qu'il y avait un contrat de 50 000 euros hors taxe conclu entre le secrétariat d'État aux anciens combattants et All Access. » Un contrat conclu de gré à gré, sans appel d'offres, qui a alors fait naître des soupçons de favoritisme – le ministère a refusé de nous communiquer le document. « Le ministre l'a signalé immédiatement au président de la République, au premier ministre et à l'intéressé (Kader Arif – ndlr) lui-même », poursuit-on chez Le Drian. uploads/S4/ mediapart-du-25-novembre-2014.pdf
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- Publié le Sep 17, 2022
- Catégorie Law / Droit
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