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A entendre les dires de la science moderne il existerait dans la nature un savant dosage de connaissable et d'inconnaissable, de rationnel et d'irrationnel, ce dernier n'étant d'ailleurs réduc- tible que dans certaines limites. Le monde ne serait donc lui-même connaissable que dans des limites plus ou moins restreintes. Aussi bien, comprendre le monde, connaître les choses, qu'est-ce que c'est? C'est, dirait Platon, réduire l'autre au même, c'est, proclame Duhem, faire disparaître les désac- cords que nous constatons autour de nous et qui, sans cesse renaissants, font sans cesse apparaître de nouvelles contradic- tions entre nos théories et nos observations'; c'est, nous dit M. E. Meyerson, identifier le divers, ramener l'irrationnel au rationnel, le dinerencié à l'indifférencié, le particulier au général. Or, pour unifier le divers, deux procédés, qui eux-mêmes sont fonctions de deux métaphysiques nettement différentes, opposées même, s'offrent à nous. Ou bien, férus d'un dogmatisme négatif et convaincus que l'univers, dans son fond, est pour nous l'inconnaissable, plus portés d'autre part vers les solutions aisées que résolus à faire l'effort nécessaire pour résoudre de difficiles problèmes, on se contentera de rapprocher les éléments dont la parenté, ne fût- elle qu'apparente, semblera au premier coup d'œil indéniable, et on négligera les éléments jugés trop dissemblables pour fournir un rapport, une loi, trop dissemblables par conséquent pour être groupés sous une même raison scientifique. 1. «La physique, ditDuhem (La théoriephysique, p. 269), progresse parce que sanscesse l'expérience faitéclaterdenouveaux désaccords entreleslois et les faits,et que,sanscesse,lesphysiciens retouchent et modifient leslois pourqu'elles représentent plusexactement lesfaitsx. ARCHIVES DE PHILOSOPHIE, t~o!. XI, cah. 3. 1 2 ARCHIVES DE PHILOSOPHIE. [222] Ou bien au contraire, persuadés que le fond des choses nous demeure accessible et que se contenter de réduire à l'unité des irrationnels de surface ne saurait nous conduire jusqu'à l'agent causal qui seul peut nous fournir l'explication des choses, explication qui quoi qu'en pense le positivisme, doit rester le but de nos efforts, on n'hésitera pas à dresser les uns en face des autres les oppositions, les contraires trouvés dans la nature, si irréductibles paraissent-ils, et avant même de trop savoir ce qu'est la science, on lui prêtera toutes les fécondités. Bref on tentera une identification, une fusion, qui, en serrant toujours de plus près les irrationnels, en les réduisant à merci, substituera, à une simple collection de choses ou de lois, un tout organisé et unifié. Dans le premier cas, la loi promulguée relèvera d'une raison paresseuse ou craintive qui, prise de vertige, se refuse apriori à toute explication rationnelle du monde et dès ses premiers pas se voit frappée de stérilité. Dans le second cas, la loi, le symbole ne seront plus que le résidu d'une activité qui encore impuissante à ramener tout l'irrationnel au rationnel, n'en garde pas moins la prétention de pénétrer chaque jour davantage dans l'intimité des choses et donc dans le domaine réservé à l'esprit. Et dans ce dernier cas, dans l'opération qui consistera à réduire l'irrationnel au rationnel, un véritable dédoublement se produira le résidu, le point d'appui tout d'abord nécessaire, la loi ou le symbole seront donnés par les éléments qui auront échappé à la fusion des contraires, tandis que la connaissance proprement dite, qui seule peut nous apporter l'explication causale, restera conditionnée par l'identification des contraires et déclenchera l'activité de l'esprit. Mais de toute manière idée et image resteront les deux faces complémentaires de la même réalité. 2. Le processus intellectuel se décompose nécessaire- ment, pour notre entendement, en deux aspects polaires étroitement unis l'aspect symbolique et l'aspect intellectuel proprement dit. Quand j'oppose la couleur blanche d'un chien à la couleur noire d'un autre chien, ou la grande taille de l'un à la petite J. DE TALHOUËT. LE PARADOXE DE LA CONNAISSANCE. 3 ~223J taille de l'autre, j'élimine la couleur et la taille de chacun des deux chiens, mais quelque chose de commun, un noyau symbo- lique, une ressemblance tout au moins superficielle reste, et c'est ce noyau symbolique, c'est cette ressemblance qui devient le support de l'idée. A la médiation de l'activité spirituelle qui saisit l'interdépendance du divers, puis relie et fond le multiple dans l'un, s'oppose le conglomérat des similitudes, plus appa- rentes du reste que réelles et que nous appelons des symboles ou des lois lois que seule notre impuissance intellectuelle nous oblige à formuler et dans lesquelles il ne faut voir que des pierres d'attente, des gîtes d'étapes. D'où cette première conséquence, c'est que, si d'une part, grâce aux similitudes constatées et groupées, soudées en un même bloc et formant images, on obtient un premier résidu plus ou moins consistant, d'autre part, les oppositions, les contradic- tions, en se résolvant, en s'éliminant, font place à l'idée, appellent l'idée, laquelle, impuissante encore à se soutenir dans l'être par ses propres moyens, va trouver, dans le bloc simili- homogène le support dont elle a besoin pour s'établir et se fixer dans la réalité. Importante remarque qui nous montre que c'est par les dissonnances rencontrées dans la nature, par les difEcultés auxquelles nous nous heurtons quand nous voulons identifier des contraires, en un mot par une activité qui nous est propre, et non pas par la contemplation stérile d'un bloc homogène ou d'une vérité toute faite, que nous arrivons à l'idée. Importante constatation aussi qui nous rappelle que, quelles que soient les éliminations réalisées par l'abstraction, un substrat demeure, qui, sorte de substance plus ou moins durcie, se montre d'autant plus indestructible qu'elle échappe par sa constitution même, au moins pour un temps, à toute cause de désagrégation et de destruction. Car si on conçoit qu'on puisse réduire à l'identité des quan- tités égales et de signes contraires, si on conçoit qu'on puisse les dépouiller de l'être qui, en les isolant, les différencie, com- ment concevoir qu'on puisse amener à l'identité des quantités de même signe? N'est-il pas évident plutôt qu'on ne pourra que les additionner, c'est-à-dire les juxtaposer? N'est-il pas évident, autrement dit, que si + 2 2, en s'identifiant, en s'addition- 4 ARCHIVES DE PHILOSOPHIE. [224) nant, donnent zéro, on ne pourra jamais réduire à zéro, ni -j- 2 tant qu'il formera un système isolé, ni -)- 2 -+-2; et que par conséquent on ne pourra jamais, avec des éléments semblables ou çonsidérés comme tels, effectuer les abstractions que réclame l'activité de l'esprit. Représentons par -(- a et par a deux différenciations deux attributs différents, puis supposons que ces différenciations s'opposent dans deux objets, deux organes ou deux êtres plus ou moins semblables, commepar exempleles colorations blanche et noire, chez deux chiens par ailleurs semblables. Si, pour étudier la réaction provoquée dans l'organisme humain uploads/S4/ n0031720-pdf-1-1dm.pdf

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  • Publié le Aoû 20, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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