10 Diplôme - Mars 2003 – adjectif + nom –> l’accord s’impose de la même manière

10 Diplôme - Mars 2003 – adjectif + nom –> l’accord s’impose de la même manière. Exemple : « des basses- cours » ; en revanche, l’adjectif « demi » demeure invariable : « des demi-pièces » ; – mot invariable + nom –> on accorde le nom seulement. Exemple : « des avant- scènes » ; – verbe + nom –> on accorde, là encore, uniquement le nom. Exemple : « des couvre-chefs » ; – verbe + verbe –> il n’y a pas d’accord. Exemple : « des laissez-passer ». Ces règles doivent toutefois être nuan- cées car le bon sens commande en certaines occurrences l’accord à effectuer. Exemples : « des gratte-ciel » (le verbe ne s’accorde pas, ce qui est normal, mais le nom ne s’accorde pas plus, car il n’y a qu’un ciel…), « des timbres-poste », etc. Il convient parfois de déterminer si le mot employé est utilisé comme verbe ou comme nom. Exemples : « des garde-fous » (garde = verbe), « des gardes-barrières » (ici, « garde » correspond à l’employé, le « garde » ; il s’agit donc d’un nom). Il est à noter que certains mots composés demeurent invariables. Exemple : « des faire-part ». Orthographe Attention à l’orthographe de certains termes : – immixtion – chirographaire – hypothécaire – événement – exorbitant (pas de « h ») Si le contenu d’un devoir juridique (dissertation, commen- taire d’arrêt, cas pratique, etc.) est bien évidemment important, sa forme ne l’est pas moins. L’expérience montre que les règles d’expression écrite, parfois élémentaires, ne sont pas toujours maîtrisées, ni même simplement connues. Il a paru utile, dans ce numéro de Diplôme, de rappeler certaines d’entre elles. L a présentation formelle d’un devoir révèle que le fond est parfaitement maîtrisé (« ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… »). Le style doit donc être soigné (il est recommandé de proscrire le langage courant) et sobre (on évitera ainsi les formules tapageuses ou journalistiques). L’étudiant doit montrer qu’il est non seule- ment apte à traiter une question, mais qu’il peut l’exposer avec clarté et précision. Une copie contenant de nombreuses fautes de style ou d’orthographe lassera vite le correcteur, et la note finale s’en ressentira. Style (ne dites pas / dites) – par contre –> en revanche. – voire même –> voire ou même (car voire = même). – de manière à ce que, de façon à ce que –> de manière que, de façon que (= de sorte que). – malgré que –> bien que, encore que. – suite à –> à la suite de. – un espèce de –> une espèce de. – la double alternative –> par définition, l’alternative a deux branches ; on parlera des « deux termes » de l’alternative, qui doit rester singulier. – « au niveau de » est à proscrire, sauf s’il s’agit d’un élément de mesure ou de localisation. – « baser sur » est à proscrire également –> l’argument est « fondé » sur la violation etc. – « car, en effet… » est un pléonasme. – « d’une part » doit toujours être suivi de la locution « d’autre part » ; lorsque l’on souhaite énoncer trois arguments, on peut utiliser les locutions : « tout d’abord », « ensuite », « enfin ». – selon le bon usage typographique, on ne termine pas une ligne sur une apos- trophe. Accord des mots composés Pour former le pluriel des mots composés, reliés ou non par un trait d’union, il faut identifier la nature de chacun de ces mots : – nom + nom –> il faut accorder. Exemple : « des oiseaux-mouches » ; Quelques règles élémentaires d’expression écrite Alexandre Hory ATER à l’Université Panthéon-Assas (Paris II) Méthodologie 11 Diplôme - Mars 2003 – parmi (jamais de « s ») – hormis – dilemme – succinct, succinctement – fonds de commerce – pécuniaire – les ayants droit – un legs – le champ (pas de « s ») d’application d’un texte – un contrat innomé – former un recours – le Conseil de prud’hommes ; la juridic- tion prud’homale – au delà –> au-delà – à priori, à posteriori –> a priori, a poste- riori (il s’agit en effet de locutions d’ori- gine latine) – c’est à dire –> c’est-à-dire ; de même, « vis- à-vis » s’écrit avec des traits d’union – ambigu, ambiguë, ambiguïté – le montant dû ; les montants dus, les sommes dues – le non respect –> « le non-respect d’une règle » ; « la non-violation » (mais l’ex- pression n’est guère heureuse : il est préférable d’écrire « l’absence de viola- tion d’une règle… ») ; « la non-commu- nication » (là encore, il est préférable d’écrire, par exemple : « Le défaut de communication des conclusions de l’avocat général…etc. » ; la tournure est plus élégante). La règle générale est celle du caractère obligatoire du trait d’union lorsque « non » précède un nom commun. À ne pas confondre avec les cas où « non » précède un adjectif (exemple : « un arrêt non publié ») ou d’un adverbe (exemple : « non seulement »), hypothèses dans lesquelles il n’y a pas de trait d’union. – l’adverbe « quasi » n’est pas suivi d’un trait d’union lorsqu’il précède un adjectif ou un adverbe. En revanche, le trait d’union s’impose quand cet adverbe forme un mot composé avec un nom (par exemple : le « quasi-contrat ») – une apostrophe est exigée en cas d’élision. Exemple : « si il » –> « s’il » Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les accents (graves, aigus, circonflexes) et les trémas ne sont pas optionnels en Fran- çais (cette règle est souvent perdue de vue par les étudiants). Leur omission constitue une faute d’or- thographe comme une autre. Ne pas oublier le sens – Avérer : ce verbe est dérivé du latin verus, qui signifie vrai. On ne peut donc écrire : « s’avérer faux » ou « s’avérer inexact ». Quant à « s’avérer vrai », c’est un pléonasme. Le dictionnaire de l’Aca- démie déconseille l’utilisation des termes « vrai » ou « faux » (ou leurs synonymes) après « avérer ». – Achalandé : se dit d’un magasin qui a beau- coup de clients (= des chalands) et non d’un magasin bien approvisionné en marchandises. À ne pas confondre – « acceptation » (le fait d’accepter) / « accep- tion » (la signification, le sens d’un mot). – « accusé » / « prévenu » : le premier est renvoyé devant une cour d’assises, le second devant un tribunal correctionnel. – « amener » / « apporter » : on « amène » une personne ou une chose animée ; on « apporte » une chose inanimée. – « censé » (supposé, réputé) / « sensé » (qui a du sens). – « jusqu’alors » (désigne un événement ou une action passée) / « jusqu’à présent » (l’ac- tion est en cours). – « peut-être » (= sans doute) / « peut être » (= pouvoir être). Le sens est différent. Par exemple : « Cette solution jurisprudentielle, peut-être excessive, mériterait d’être nuancée… » ; « Cette solution jurispru- dentielle peut être approuvée si l’on estime que… ». – « bien fondé » / « bien-fondé » : on envi- sage « le bien-fondé d’un grief », mais l’on dit que « le grief est considéré comme bien fondé ». On évite, en revanche, d’écrire « le mal-fondé d’un grief » ; ce n’est guère élégant. – « différent » (adjectif signifiant distinct) / différend (nom commun synonyme de litige, conflit). – « préjudiciel » (qui précède le jugement. Par exemple : « question préjudicielle ») / « préjudiciable » (qui cause un préju- dice). – « notre » (déterminant possessif) / « nôtre » (pronom possessif). Exemple : « Notre ouvrage » ; « Ce livre, c’est le nôtre ». La règle est identique pour votre/vôtre. – « quoique » (conjonction signifiant bien que ; par exemple : « Quoique la doctrine soit partagée, la majorité des annota- teurs estime qu’il convient d’interpréter cet arrêt… » / « quoi que » (« quoi » est objet direct, sujet réel, attribut ; par exemple : « Quoi que l’on pense de la solution donnée par l’arrêt Nicolas P., il semble que la Cour de cassation… ». – « vous n’êtes pas sans savoir… » (= vous savez) / « vous n’êtes pas sans ignorer… » (= vous ignorez). Formules malheureuses relevées dans des copies – l’article ••• c. civ. « stipule » –> la loi (l’ex- pression est entendue lato sensu, c’est-à- dire au sens de norme écrite édictée par une autorité habilitée ; il peut s’agir du règlement, d’un arrêté, d’ne directive communautaire, etc.) « dispose », « prévoit », « précise » ; seules les conventions et contrats « stipulent ». – la prononciation du jugement –> le prononcé du jugement. – uploads/S4/ regle-composition-ecrite.pdf

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  • Publié le Mai 09, 2022
  • Catégorie Law / Droit
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