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Publicité QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6843 JEUDI 12 FÉVRIER 2015 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Des bus et des pièces de rechange bloqués au port d’Alger P .9 ILS APPARTIENNENT À L’ÉTUSA ET À LA SNVI La bataille des chiffres P .7 GRÈVE À L’EST ET À L’OUEST DU PAYS 300 000 cartouches saisies au port d’Annaba P .9 CES MUNITIONS ÉTAIENT DISSIMULÉES DANS UN CONTENEUR D’ARTICLES MÉNAGERS RECOURS AUX ÉNERGIES NON CONVENTIONNELLES Une rente pour perpétuer le système? Boussouf, Ben Bella et Boumediene “ont eu la passion de l’Algérie” P .6 LAHOUARI ADDI RÉPOND À SAÏD SADI P .23 LE TRIBUNAL ARBITRAL DU SPORT DE LAUSANNE ANNULE LES SANCTIONS DE LA CAF La JSK obtient gain de cause ! Les présidents des clubs pros déclarent la guerre à Tahmi ILS ONT DÉCIDÉ DE RÉACTIVER LEUR FORUM POUR DÉFENDRE LEURS INTÉRÊTS D O S S I E R P .2/3/4 AFP D. R. Archives Zitari/Liberté Jeudi 12 février 2015 2 LIBERTE Dossier LE MOUVEMENT ANTIGAZ DE SCHISTE D’IN-SALAH RÉVÈLE DE PROFONDES MUTATIONS SOCIALES Le Sud à l’heure de la fin des notabilités locales Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’un mouvement citoyen échappe au contrôle des notables dans les villes du Grand-Sud. A u-delà de la peur, som- me toute légitime, ex- primée par les citoyens d’In-Salah quant au projet controversé du gaz de schiste, leur mouvement de protestation aura, sur- tout, révélé la mutation sociale qui cou- vait dans cette ville du Grand-Sud. Et pour cause, ce mouvement ci- toyen échappe totalement au contrô- le des notabilités locales, autrefois connues pour être “les maîtres des lieux”. Contrairement au passé, ce mouvement est, en effet, exclusivement mené par la jeune génération. La moyenne d’âge du “groupe des 22” re- présentant le collectif citoyen d’In-Sa- lah, est, à peine, de 50 ans. Mieux, les notables et autres “chouyoukh” de la ré- gion sont de plus en plus discrédités aux yeux des citoyens qui refusent, dé- sormais, d’obtempérer à leurs “ordres”. L’exemple vécu à In-Salah depuis l’en- clenchement du mouvement antigaz de schiste est édifiant à plus d’un titre. Sur la place Essoumoud (Résistance), où les manifestants se rassemblent, de- puis le 1er janvier, les notabilités n’ont jamais eu droit à la parole. Les jeunes, femmes et hommes, ont toujours été à l’avant-garde. Devant la montée en puissance des jeunes membres du “groupe des 22”, sortis, pour certains, du néant, les notables ont tout bonne- ment perdu leur emprise sur la socié- té civile. “Nous n’avons surtout pas be- soin de leur présence ici, encore moins de leurs idées hypocrites et archaïques”, martèlent, à chaque fois, des pension- naires de la place de la Résistance, com- me pour alerter contre les tentatives de récupération de leur mouvement par certains notables plus que jamais dis- crédités. De fait, le respect qu’impo- saient auparavant les notables n’est plus de mise. Très proches des autori- tés, ces derniers ont pourtant tout tenté pour canaliser, voire récupérer le mouvement, mais, toujours en vain ! Selon une source proche du mouve- ment citoyen d’In-Salah, ils auraient même contacté, au début du mouve- ment qu’ils voyaient déjà leur échap- per, des officiels pour ne pas répondre aux sollicitations du collectif citoyen, alors naissant. “Des notables identifiés ont actionné leur relais pour signifier au gouvernement qu’ils sont capables de ré- gler, seuls, le problème d’In-Salah. C’est pour cela que le gouvernement avait, entre autres, retardé sa réponse à la reven- dication des citoyens”, affirme notre source. Les manœuvres des notables ne s’arrêtent pas là. Dans leur élan de ré- cupérer le mouve- ment citoyen, ils fe- ront tout pour être les seuls intermédiaires entre les autorités et la société civile qu’ils croient faussement représenter encore. C’est ainsi que les rares partisans d’un certain Ahmed Ba Brahim, un des plus anciens notables lo- caux, désignés par des citoyens comme “charlatan embléma- tique”, ont tenté vainement de repré- senter les manifestants antigaz de schiste successivement à l’occasion de la visite du ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi et du DGSN Abdelgha- ni Hamel. Au lendemain de l’information faisant état de l’éventuelle demande du gou- vernement de recevoir à Alger une dé- légation de représentants des citoyens d’In-Salah, ce même notable avait tout fait pour qu’il soit parmi cette der- nière. Aidé par son fils et quelques-uns de ses soutiens, il avait même dressé une liste d’une soixantaine de per- sonnes qu’il voulait, à leur insu, qu’elles soient les membres de cette délégation à dépêcher à Alger. Pour se démarquer de sa manœuvre, les personnes concer- nées ont organisé, dans la journée qui a suivi, une grande marche à In-Sa- lah spécialement pour dénoncer publi- quement ce “charlatan”. Le même sort a été, par ailleurs, réservé aux élus locaux de la région. Comme les nota- bilités, ils sont également accusés d’être des “sbires” du pouvoir. “Je suis personnellement étonné de la prise de conscience chez les jeunes qui ne veu- lent plus entendre les notables et les élus. Ils ont compris que ces derniers ne se souviennent d’eux qu’à l’occasion des élections où autres circonstances, tra- vaillant à leurs propres intérêts.” Le constat est d’Abdelkader Bouhafs, un des meneurs du mouvement des mi- litants antigaz de schiste, se déclarant “agréablement surpris” de voir presque tous les citoyens d’In-Salah, ralliés à la cause. Il faut dire que ce n’est pas la premiè- re fois qu’un mouvement citoyen échappe au contrôle des notables dans les villes du Grand-Sud. En effet, on l’aura déjà vérifié à travers les événe- ments de Ghardaïa ou encore le mou- vement des chômeurs d’Ouargla sur lesquels les notables n’ont pas eu d’in- fluence. F. A. E ntamée depuis le début de l’année en cours, notamment à In-Salah où un premier fora- ge-pilote a été inauguré en décembre dernier avant de gagner d’autres contrées du sud du pays, la contestation contre le gaz de schiste, ne donne pas des signes de répit. Mieux, elle gagne en intensité, à se fier aux comptes-rendus de presse. À In-Salah, des contes- tataires ont même décidé d’installer des tentes à proximité même des sites d’exploration. Ils sont au moins une centaine de jeunes à occuper les lieux du matin jusqu’au soir, alors qu’une garde est as- surée la nuit, selon Abdelkader Bouhafs, un des ani- mateurs de la contestation. “L’objectif de cette ac- tion est de veiller à ce que l’opération de fractura- tion hydraulique ne se produise pas dans le deuxiè- me puits prévu par Sonatrach. Pour nous, il n’est pas question que cette opération se poursuive sur ce site, on fera tout pour empêcher la fracturation dans le deuxième puits”, assurait-il à Liberté. Pa- rallèlement, le rassemblement est permanent à la place Somoud, la “Résistance” au cœur de la vil- le. Face à cette détermination et loin d’être gagnées par la lassitude, les autorités centrales semblent être dans le désarroi. Toutes les approches adoptées jusque-là se sont révélées vaines. Ni le wali de Ta- manrasset, ni les élus de la région, ni le ministre de l’Énergie qui s’est déplacé sur les lieux, tout com- me le DGSN, Abdelghani Hamel, et encore moins la délégation des députés n’ont réussi à dégoupiller, ce qui passe, aux yeux de certains, comme une bombe à retardement. Même les “plans-médias” organisés par le Premier ministre, Abdelmalek Sel- lal, ou encore le P-DG de Sonatrach n’ont pas eu l’effet escompté. Quant aux accusations de mani- pulation brandies par Louisa Hanoune et Amar Saâdani, elles n’ont fait, visiblement, que renfor- cer la détermination des contestataires. Dès lors d’aucuns se demandent à quel artifice devrait re- courir l’Exécutif pour trouver une issue à la crise d’autant qu’à écouter les propos des dirigeants, il n’est pas prêt à abandonner le projet alors que les notabilités locales, d’ordinaire appelées à la rescous- se, sont inopérantes. La mission est encore plus dé- licate dans une région, longtemps marginalisée et oubliée du développement, et qui a, des années du- rant cultivé une rancœur tenace vis-à-vis du pou- voir d’Alger accusé d’avoir “spolié” ses richesses sans contrepartie. Et si le gouvernement, pris au- jourd’hui en tenailles entre l’impératif de pour- suivre l’exploration et le souci de résoudre la cri- se, ne recourt pas à la manière musclée, comme il l’aurait sans doute fait dans une région du Nord, c’est que l’enjeu pour lui est énorme. D’abord, éco- nomique, le Sud constituant le “grenier” du régi- me. Ensuite, politico-sécuritaire, une éventuelle ré- pression pourrait susciter des réactions extrémistes chez certains contestataires. Le gouvernement re- douterait probablement quelque éventuelle connexion avec le terrorisme. Enfin, il y a les consé- quences sur l’image du pays, notamment par rapport aux sociétés étrangères qui y sont établies et qui seraient appelées à quitter les lieux. C’est dire que le choix pour le gouvernement est cornélien. À ce titre, l’annonce de la création de wilayas dé- léguées dans le Sud prend les uploads/Finance/ 6-6843-7a01bc98-pdf.pdf

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  • Publié le Nov 01, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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