La titrisation financière I. Cadre historique : Née aux Etats-Unis dans les ann
La titrisation financière I. Cadre historique : Née aux Etats-Unis dans les années 70, cette technique a d’abord été utilisée par les banques pour consentir davantage de crédits. Plus tard, et notamment durant le début des années 2000, elle a permis aux banques de se débarrasser partiellement des mauvais risques. Depuis le champ de la titrisation n’a cessé de s’élargir et ces opérations se développent dans de nombreux pays. II. Définition : La titrisation est une technique financière qui transforme des actifs peu liquides, c’est-à-dire pour lesquels il n’y a pas véritablement de marché tels que les crédits, en valeurs mobilières facilement négociables comme des obligations. Cette transformation d’actifs illiquides en titres négociables peut par ailleurs s’accompagner d’une restructuration et d’une reconfiguration donnant aux titres offerts au marché des caractéristiques différentes de celles des actifs sous–jacents en terme de paiements, de coupons, en termes de durée et de sensibilité aux fluctuations des taux d’intérêt. Chaque investisseur acquiert en quelque sorte une fraction du portefeuille d’actifs titrisés, sur la base des flux financiers futurs des actifs, qui garantissent le remboursement des obligations. III. Les acteurs dans une opération de titrisation : Une opération de titrisation met en jeu toute une série d’acteurs. Ce qui explique qu’à première vue, elle apparaît comme compliquée et qu’elle entraîne des coûts relativement élevés. On comprend que le « coût d’entrée » ne soit pas négligeable puisque le degré de technicité est important et qu’une telle opération nécessite beaucoup de précision. A. Fonds de placements collectifs en titrisation Un FPCT est un véhicule ad hoc qui a pour objet exclusif l’acquisition de créances hypothécaires, détenues par des établissements de crédit, en vue d’émettre en une seule fois des parts représentatives de ces créances. B. L’arrangeur : L’arrangeur est typiquement une banque d’affaire (investment banker) ou une maison de titres spécialisée qui va s’occuper de solliciter des cédants potentiels et qui va imaginer la structure de toute l’opération de titrisation afin que les objectifs du cédant soient atteints et que les intérêts des acheteurs de parts soient suffisamment évidents afin que le produit de la titrisation rencontre une demande effective. De plus l'arrangeur s’occupera, le plus souvent, de la syndication des parts ou de leur placement privé. C. Le cédant (l’établissement initiateur) : C’est l’établissement de crédit qui cède un lot une créance au fonds. D. L’établissement gestionnaire-dépositaire : Assure la gestion du FPCT dans l’intérêt exclusif des investisseurs, conserve les titres du FPCT et gère sa trésorerie. Seuls peuvent exercer la fonction d’établissement gestionnaire-dépositaire : Les banques agrées conformément à la loi qui les régit ; La caisse de dépôt et de gestion ; Les établissements ayant pour objet le crédit, le dépôt, la garantie, la gestion de fonds ou les opérations d’assurances et de réassurances, figurant sur une liste fixée par voie réglementaire. E. Le débiteur : Le bénéficiaire d’un prêt hypothécaire octroyé par l’établissement initiateur et dont le prêt a été cédé dans le cadre d’une opération de titrisation. F. L’investisseur : Les parts du FPCT peuvent être souscrites par les organismes suivants : Les organismes de placement collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) ; Les établissements de crédit ; Les entreprises d’assurances et de réassurances ; La caisse de dépôt et de gestion ; Les organismes de retraites et de pensions ; Ainsi que d’autres compagnies financières. G. L’établissement recouvreur : Assure la gestion et le recouvrement des créances. En général, c’est l’établissement de crédit qui continue à recouvrer les créances pour le compte du FPCT. IV. Schématisation d’une opération de titrisation : La titrisation consiste en la vente de créances. Un établissement de crédit cède les crédits antérieurement consentis. A cet effet, le Fonds de Placement Collectif de Titres (FPCT) est institué. Ce dernier joue le rôle de relais entre l'établissement et les investisseurs et ce, par le rachat de crédits. Pour les payer, le FPCT s'adresse aux investisseurs. Il leur vend des titres, ou plus couramment des parts. Les investisseurs souscripteurs deviennent donc propriétaires de parts du FPCT. L'argent frais va au paiement des crédits achetés. Le montant est versé à l'établissement de crédit. V. L’avantage de la titrisation : accroître la liquidité du placement : L’avantage du découpage en petites parts est de permettre d’accroître la liquidité du placement en le rendant accessible à de petits investisseurs. En effet, il est beaucoup plus facile de trouver des acheteurs pour une tranche de 10 000$ d’un crédit immobilier que pour un crédit immobilier entier, de 300 000$. Du fait de la titrisation, les petits investisseurs peuvent acheter des parts de crédits immobiliers comme une sorte d’obligation. Sans titrisation, les investisseurs particuliers n’auraient pas les moyens d’investir dans le crédit immobilier. VI. Les dangers de la titrisation : Les risques afférents à ces crédits, loin d’être amoindris ou annulés, sont ainsi transférés et partagés entre de multiples acteurs. La titrisation, en tendant à complexifier le système et à le rendre moins transparent (difficulté d’évaluation du risque par exemple), a tendance à rendre le système plus vulnérable en période de crise. VII. Intérêts et inconvénients pour les établissements de crédit : Intérêt du recours à la titrisation pour les établissements de crédit : Segmenter et transférer les risques ; Améliorer la structure du bilan et accroître le rendement sur fonds propres ; Refinancer des crédits ; Répondre à un besoin de liquidités ; Gérer et optimiser le ratio Cooke ; (un ratio de solvabilité bancaire qui est recommandé par le Comité de Bâle dans le cadre de ses premières recommandations visant à garantir un niveau minimum de capitaux propres, afin d'assurer la solidité financière des banques.) Trouver de nouveaux investisseurs. Les inconvénients pour les établissements de crédit : Coût de l’opération et la lourdeur de la procédure = Nombre d’intervenants élevé et opération complexe => coûts de montage supérieurs à une opération de financement classique Frais importants pour la première opération VIII. Intérêts et inconvénients pour les investisseurs : Intérêt pour les investisseurs : Possibilité d’investir dans de nouveaux produits ; Bénéficier de structures de paiement mieux adaptées à leurs besoins ; Obtenir un meilleur rendement pour un niveau de notation donné (le spread sur les ABS et les MBS est souvent plus élevé que celui des obligations corporatives ayant la même notation) ; Investir dans des titres bénéficiant de toute une série de garanties ; Investir dans des titres bénéficiant d’une bonne liquidité (certains des titres issus par les agences gouvernementales aux États-Unis ont une liquidité supérieure aux obligations corporatives). Inconvénients pour les investisseurs : Transfert de risque passe aux investisseurs = perte financière possible sile portefeuille est de mauvaise qualité et que les flux générés sont trop faibles uploads/Finance/ la-titrisation-financiere.pdf
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- Publié le Sep 26, 2021
- Catégorie Business / Finance
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