L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 1 SOMMAIRE I. I

L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 1 SOMMAIRE I. Introduction II. Définition 1. Externalisation 2. Concepts voisins A. Externalisation et sous-traitance B. Externalisation et impartition C. Externalisation / concession / franchise D. Externalisation / downsizing / reengineering III. Externalisation et fonction comptable IV. Les enjeux de l’externalisation de la fonction comptable 1. Avantages A. Stratégique : recentrage sur le cœur du métier B. Financier : économie et maîtrise des coûts C. Opérationnel : garantie de la qualité et de l’image D. Organisationnel : allégement de la structure et gain de flexibilité 2. Risques A. Lié au prestataire : le risque opérationnel B. Lié à la décision : le risque stratégique C. Lié à la mise en œuvre : le risque social D. Lié au suivi : le risque de dépendance et d’irréversibilité 3. Facteurs clés de succès V. Rôle et Obligation de l’expert comptable 1. Caractère obligatoire de la lettre de mission 2. Rôle de l’expert comptable et nature de l’obligation qui lui incombe VI. Conclusion VII. Bibliographie L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 2 I. INTRODUCTION Dans un environnement en continuelle mutation, hostile et mouvementé, les entreprises tendent à être plus flexibles et souples. Cette finalité ne peut s'acquérir que par l'entremise d'une stratégie permettant de réduire les coûts et se concentrer sur le cœur du métier. Dans cette optique, l'externalisation s'impose comme une stratégie innovante qui permet à l'entreprise de s'adapter à son contexte et de contrer la concurrence. Toutefois l'instauration d'un projet d'externalisation peut s'accompagner de plusieurs risques. L’externalisation de la fonction comptable en particulier, est une démarche fréquemment évoquée par les prestataires de services. C’est surement une des plus anciennes fonctions externalisées, tout au moins sur un aspect, celui du recours à l’expert comptable. Aujourd’hui l’approche est différente, et devant la complexité des règles administratives et les perpétuels changements des règles fiscales et sociales, il est nécessaire de se renforcer sur son cœur de métier. Les fluctuations économiques font qu’il est préférable de transformer des charges fixes en variables et l’externalisation est un nouveau mode de management qui s’impose. L’objectif de ce travail est double : définir cette pratique en identifiant ses avantages et ses risques, et exposer le rôle et l’obligation de l’expert comptable en tant que prestataire de services. L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 3 II. DEFINITIONS 1 1. Externalisation Lacity et Hirscheim (1993) ont ainsi défini l’externalisation : « L’outsourcing, dans la forme la plus basique peut être entendue comme l’achat d’un bien ou d’un service qui était auparavant réalisé en interne. L’outsourcing se caractérise aujourd’hui par un transfert de personnel et de l’équipement vers le prestataire qui devient également responsable des pertes et profits. » D’après ces auteurs, l’externalisation doit répondre aux trois critères suivants : ▪ La fonction doit obligatoirement avoir fait partie de l’entreprise ; ▪ L’existence d’un transfert de personnes et d’équipement vers le prestataire ; ▪ La mise en place d’une relation durable et étroite permettant un bon fonctionnement de l’entreprise. Quélin et Barthélémy (2002) utilisent le terme « l’externalisation stratégique ». Elle relève d'une décision de la direction générale qui touche au cœur de métier de l'entreprise et à son périmètre d'activité. 1 2. Concepts voisins Selon l’étude d’Ernst & Young en 2009 sur la pratique et les tendances du marché de l’externalisation en Tunisie, 67% des 130 dirigeants d’entreprises interrogés affirment savoir ce qu’on entend par externalisation. Cependant, le nombre de personnes ne différenciant pas l’externalisation de termes proches reste encore significatif. L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 4 Il semble donc nécessaire de préciser les différences entre l’externalisation et les concepts voisins qui lui sont fréquemment assimilés. A. Externalisation et sous-traitance La sous-traitance est définit comme une opération par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant tout ou une partie de l’exécution du contrat de l’entreprise ou du marché public conclu avec le maître de l’ouvrage. Fontaine (2002) a définit la sous-traitance comme étant « une opération qui consiste à confier à un tiers l’exécution de tout ou une partie d’une prestation à laquelle on s’est soi-même engagé envers un cocontractant. » Des différences sont à relever entre l’externalisation et la sous-traitance ▪ Au niveau du contrat : concernant l’externalisation, il s’agit d’un contrat entre le client (l’entreprise externalisée) et le fournisseur (le prestataire). Le résultat final est au bénéfice de l’entreprise demandeuse. Tandis que pour la sous-traitance, il relève l’existence de sous-contrats. Le résultat sera au bénéfice du client final qui n’est pas forcément l’entreprise demandeuse. ▪ Au niveau de l’objet : dans le cas de l’externalisation, la fonction externalisée doit faire partie des fonctions internes de l’entreprise. Pour la sous-traitance, l’activité en question concerne l’exécution de tout ou une partie du contrat conclu avec un client. ▪ Au niveau des moyens : c’est le transfert de moyens qui différencie l’externalisation et la sous-traitance. La première donne lieu à un transfert des personnels et / ou des actifs concernés par ces activités. Dans la seconde catégorie, les prestations sont réalisées avec le personnel et le matériel du sous-traitant. ▪ Au niveau des obligations : la différence existe dans les obligations qui sont fixées aux L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 5 prestataires. La sous-traitance se définit notamment par des obligations de moyens tandis L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 6 que l’externalisation oblige à des résultats. Dans les deux cas, le prestataire apporte des ressources. Dans le cadre de la sous-traitance, le client conserve le management de l’activité sous-traitée. En ce qui concerne l’externalisation, le prestataire assure également le management de l’activité externalisée. B. Externalisation et impartition La notion d’impartition est peu évoquée dans la littérature. Pourtant, les similitudes avec l’externalisation sont nombreuses. Barreyer et Bouche (1982) définissent l’impartition comme suit : « associé par son étymologie latine aux notions de partage, de délégation et de confiance envers le prestataire, ce mot désigne un choix économique et un état d’esprit. » Un choix économique : il y a impartition lorsqu’une entreprise placée devant l’option « faire ou faire- faire » choisit le second terme de l’alternative. Un état d’esprit : on peut parler d’attitude managériale, voire de politique d’impartition, lorsque l’organisme qui s’adresse ainsi à l’extérieur ne considère pas seulement son intérêt à court terme mais se place dans une perspective stratégique, considérant l’autre comme un partenaire avec lequel il faut s’attacher à développer une collaboration susceptible de produire des effets de synergie et où chacun trouve son avantage. Le principe d’impartition peut être érigé implicitement ou explicitement, au rang des politiques qui déterminent l’allocation des ressources d’une entreprise ainsi que la manière dont elle entend se positionner dans son environnement commercial, économique, sociopolitique et technologique, à l’échelle nationale ou internationale. Ainsi, ▪ L’externalisation et l’impartition visent toutes les deux à une meilleure compétitivité. La L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 7 première est basée sur une relation de type client-prestataire et la seconde est fondée sur la solidarité inter-entreprises (partenariat, coopération…). ▪ Il n’y a pas de transfert d’actifs dans l’impartition alors que celui-ci est la spécificité de l’externalisation. ▪ En raison de cette dernière caractéristique, l’impartition peut toucher les activités stratégiques faisant partie du cœur de métier de l’entreprise. Barreyer et Bouche (1982) mettent l’accent sur le partage de capacité et de spécificité. L’externalisation n’est conseillée que pour les activités périphériques ou supports. Ainsi, l’entreprise peut externaliser une partie ou la totalité d’une de ses fonctions (la comptabilité, la logistique…) mais il est rare qu’elle recoure à l’impartition pour une fonction entière. C. Externalisation / concession / franchise D’après Fontaine (2002), le point commun entre ces trois approches consiste en la mise en place d’une relation durable présentant des caractères intégratifs marqués. Leur différence porte sur la destination finale de la prestation. Comme pour la sous-traitance, l’entreprise fait accomplir par un concessionnaire ou un franchisé une prestation qui est destinée à l’utilisateur final. La franchise diffère de la concession par l’usage d’une formule de commercialisation (brevet, marque…). D. Externalisation / downsizing / reengineering L’externalisation est proche du downsizing et du reengineering. Elle permet de réduire la taille de l’entreprise et d’améliorer sa performance. La différence est que le downsizing vise à se débarrasser définitivement de la fonction ou de l’activité entière. Et le reengineering élimine seulement les processus de faible valeur ajoutée. L’externalisation de la fonction comptable Rapport de stage N°3 8 III. EXTERNALISATION ET FONCTION COMPTABLE La pratique d’externalisation a connu un développement d’une grande ampleur depuis une dizaine d’années. Elle touche à la fois le secteur industriel et celui des services. Les activités les plus externalisées sont la restauration, le nettoyage, le gardiennage…. Par contre, les activités plus stratégiques, telles que l’informatique et la logistique connaissent aussi un mouvement d’externalisation mais plus récent. La fonction comptable n’a pas échappé à ce phénomène. Selon l’estimation d’Ernst & Young (2009), la comptabilité reste encore une fonction peu externalisée en Tunisie uploads/Finance/ lexternalisation-de-la-fonction-comptabl.pdf

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  • Publié le Fev 27, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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