L’intégration des marchés agricoles Catherine Araujo Bonjean CNRS, CERDI Approf

L’intégration des marchés agricoles Catherine Araujo Bonjean CNRS, CERDI Approfondissement de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest et implications pour la Côte d’Ivoire, FERDI - Ministère de l’’Economie et des Finances de Côte d’Ivoire Abidjan, 24-25 novembre 2014 CENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHES SUR LE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL CNRS – UNIVERSITE D’AUVERGNE Le commerce agricole dans la CEDEAO • Important mais très mal connu • 2/3 à 80% du commerce agricole régional échappe aux statistiques • Non déclaré (informel), non taxé (dans les textes), non contrôlé (faute de moyens) donc jamais enregistré. • Mais des efforts importants pour mesurer ces échanges : CILSS, West Africa Trade Hub Principaux produits du cru échangés : bétail, maïs, mil Source : CILSS (2013) 3 types d’échanges agricoles • Commerce transfrontalier : commerce de proximité de productions locales, change de sens selon la saison ou les conditions de production (maïs : Côte d’ Ivoire ↔ Guinée) • Commerce régional de longue distance : exploite la complémentarité des systèmes de production, essentiellement bétail et maïs (bétail : Burkina Faso → Côte d’ Ivoire) • Commerce d’« arbitrage » : majoritairement commerce de réexportation, alimenté par distorsions fiscales et commerciales (riz : côte → intérieur). Origines du commerce d’arbitrage • Distorsions dans la protection extérieure et la fiscalité – non harmonisation du TEC UEMOA et CEDEAO – Exonérations ou mesures de protection unilatérales (tarifs, TVA ..) • Distorsions de change – transactions liées sur le marché des changes et les marchés de produits agricoles. • Le renforcement de l’intégration régionale doit conduire à la disparition de ce type de commerce. Le commerce agricole dans la CEDEAO • Facilité par : – Libre circulation des produits du cru – certificat d’origine non exigé produit peu transformé – Monnaie commune, langue commune (UEMOA) • Mais encore des obstacles au commerce : – Insécurité aux frontières, conflits, épidémies – Coût du transport – Les barrages – Les fermetures de frontières – Réglementation et contrôles sanitaire et phytosanitaire Coût du transport • Transport routier : enclavement zones de production, distance aux marchés, mauvaises infrastructures, vétusté de la flotte, manque de concurrence, multiplicité des barrages (PDG) • Fret aérien intra-zone quasi inexistant (fret aérien Cotonou - Dakar 2 fois plus cher que vers l’UE). • Liaisons maritimes côtières très peu développées, pb de la masse critique.  Produits pondéreux : transformer avant transport (manioc → farine)  Produits fragiles et périssables (bétail, fruits, légumes) : maitriser de la chaine du froid (camions et entrepôts réfrigérés), conditionner ou transformer les produits (jus)  La valeur de la marchandises diminue avec le temps de transport et les délais d’attente aux postes de contrôle. Source : OPA UEMOA, 2ème trimestre 2013 Les fermetures de frontières Des mesures qui vont à l’encontre des accords commerciaux : • Interdictions d’importation • Protéger les producteurs à travers des embargos saisonniers • Protéger les consommateurs contre des risques sanitaires. • Interdictions d’exportation • Protéger les consommateurs contre les « flambées de prix » ou choc d’offre dans pays voisin Qualité des produits • Pas d’harmonisation de la réglementation sanitaire et phytosanitaire • Autorisation de mise sur le marché d’un pays tiers difficile • Certificats vétérinaires sanitaires et phytosanitaires délivrés par le pays exportateur non reconnus par le pays importateur • Contrôles défaillants : pas de garantie que la qualité soit respectée • Mauvaise qualité des produits locaux : mauvaise maitrise de la transformation (riz), conditionnement (emballages recyclés) Coût pour les producteurs et les consommateurs • Obstacles aux échanges agricoles au passage des frontières et à l’intérieur de chaque pays. • Quelle que soit leur origine, ils contribuent à l’augmentation des coûts de commercialisation • In fine, ces coûts additionnels pénalisent les producteurs et les consommateurs. • Facteur de baisse des prix payés aux producteurs et de hausse des prix à la consommation (jouent comme une taxe à l’import et à l’export) Perspectives • Encourager le commerce régional • Pour réduire la dépendance vis-à-vis du marché international (20% des besoins sont importés) et faire face à l’augmentation de la demande • Pas seulement un problème de coûts de commercialisation • La faiblesse du commerce régional s’explique par la faible compétitivité des produits locaux par rapport aux produits importés du marché international: – Bas prix (viandes, céréales) – Meilleure qualité / qualité homogène (riz) – Conditionnement adapté au pouvoir d’achat (découpe) – Correspondant aux préférences des consommateurs (facile à préparer) • La compétitivité se gagne aussi au stade de la production (accroitre la productivité des exploitations) et de la transformation (développer l’agroindustrie) • Profiter d’un environnement international favorable depuis 2008. Les prix mondiaux élevés dopent l’agriculture africaine, poussent les pays importateurs à se tourner vers le marché régional pour combler leur déficit Merci pour votre attention uploads/Finance/ presentation-l-integration-des-marches-agricoles-araujo-bonjean-c.pdf

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  • Publié le Dec 20, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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