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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Bisson, Lucille, 1959- Le cœur sur la main (Marianne Bellehumeur) Pour les jeunes de 10 ans et plus. ISBN 978-2-89709-184-2 ISBN EPUB 978-2-89709-278-8 I. Titre. II. Collection: Bisson, Lucille, 1959- . Marianne Bellehumeur. PS8603.I869C63 2017 jC843’.6 C2017-941722-3 PS9603.I869C63 2017 © 2017 Boomerang éditeur jeunesse inc. Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être copiée ou reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission de Copibec. Auteure: Lucille Bisson Illustration de la couverture: Magalie Foutrier Illustrations intérieures: Shutterstock.com Graphisme: Julie Deschênes Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 4e trimestre 2017 ISBN 978-2-89709-184-2 Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC Boomerang éditeur jeunesse remercie la SODEC pour l’aide accordée à son programme éditorial. L’amitié fait vibrer les cordes les plus délicates du cœur. — La Rochefoucauld-Doudeauville Table des matières Chapitre 1 Urgence Chapitre 2 Rêve ou réalité Chapitre 3 Une visite inattendue Chapitre 4 Lueur d’espoir Chapitre 5 Dans les mots d’Estelle Chapitre 6 Montréal, la nuit Chapitre 7 Une maille à l’endroit… Chapitre 8 La vie continue Chapitre 9 OMG Chapitre 10 Invitation spéciale Chapitre 11 Une nouvelle venue Chapitre 12 Confession ou confusion? Chapitre 13 Discussions à bâtons rompus Chapitre 14 Surprenante maman Chapitre 15 Secret partagé Chapitre 16 La machine à rumeurs Chapitre 17 Textos bonheur Chapitre 18 Un abat de cœur Chapitre 19 Semaine infernale Chapitre 20 Dialogue de sourds Chapitre 21 Un autre monde Chapitre 22 La caverne d’Ali Baba Chapitre 23 En mode solution Chapitre 24 Entre quatre yeux Chapitre 25 Soirée en famille Chapitre 26 Un repas particulier Chapitre 27 Que sera sera Chapitre 28 Quand le malheur s’acharne Chapitre 29 C’est un départ Chapitre 30 Minuit, chrétiens Chapitre 31 Nouvelles Remerciements De gros flocons de neige tombent sur la route 132, recouvrant les champs et l’asphalte d’un tapis blanc. Étrangement, Marianne n’a pas froid. Dans un concert de sirènes et l’éclairage irréel des lumières clignotantes, la jeune fille observe une ambulance s’éloigner, emportant dans son ventre le chauffeur d’autobus et Coralie Laflamme, durement amochés par l’accident. À ses côtés, Stella et Maïe-Lin Doyon, silencieuses, pleurent à chaudes larmes, incapables de se contenir devant la gravité de la situation. Summer est déjà partie avec ses parents. — Ah! Marianne, ma chérie! Es-tu blessée? Es-tu correcte? Mon Dieu, qu’est-ce qui s’est passé? Enveloppée dans un brouillard qui voile ses idées, Marianne réalise à peine que sa mère la serre si fort dans ses bras qu’elle pourrait étouffer. — Maman, ce n’est pas de ma faute… — Que dis-tu là? C’est certain que tu n’y es pour rien. Es-tu blessée? répète madame Bellehumeur, inquiète. — Non, j’ai juste une bosse sur la tête. Mon front a frappé le genou de Stella. Appuyée sur l’épaule rassurante de sa mère, l’adolescente évacue tout le stress qui s’est accumulé dans son corps au moment de l’impact. Malgré le froid, la tempête, la profondeur de la nuit, les gens qui courent, la confusion, les lumières éblouissantes qui entourent les lieux, Marianne se sent en sécurité dans les bras de sa mère. Soulagée de voir que sa fille va bien, madame Bellehumeur lui caresse doucement les cheveux tout en observant avec horreur l’autobus qui gît sur le côté, dans le champ, à quelques mètres du chemin. Son cœur bat la chamade depuis son arrivée à la polyvalente Mattawa, vers vingt heures trente. La directrice adjointe, nerveuse, mais toujours en contrôle, dirigeait les parents vers les lieux de l’accident en tentant de les rassurer. — Un léger accident. Une sortie de route à dix-sept kilomètres d’ici, sur la 132. La mère paniquée a pris le volant malgré la tempête. Incapable de joindre son mari, son cellulaire étant resté sur le comptoir de la cuisine, madame Bellehumeur s’est imaginé mille scénarios avant d’arriver sur place. La scène était visible de loin en raison des nombreuses autopatrouilles et ambulances dépêchées sur les lieux. Pour la mère de Marianne, cela ressemblait à une séquence d’un film de série B. Elle a remercié le ciel d’avoir changé d’idée et de s’être habillée chaudement au moment de partir de la maison. En temps ordinaire, elle aurait fait le trajet en pyjama et se serait retrouvée pieds nus dans ses bottes. Sur l’accotement, des dizaines de voitures conduites par autant de parents inquiets sont stationnées en tous sens. Madame Bellehumeur a senti la panique monter en elle alors qu’elle tentait de maîtriser les appréhensions qui prenaient des proportions extrêmes dans son cerveau de mère poule. Un policier intransigeant lui a fait de grands signes à travers la fenêtre. — Vous devez faire demi-tour, madame. La route est fermée, s’est-il exclamé dès que madame Bellehumeur s’est arrêtée à sa hauteur. — Ma fille. Elle est dans l’autobus. S’il vous plaît. Puis, à bout de nerfs, elle a éclaté en sanglots, incapable de se contenir davantage. L’homme de loi, soudain compatissant, lui a indiqué un endroit plus sécuritaire et l’a accompagnée jusqu’au lieu de l’accident, après avoir demandé à une collègue de diriger la circulation à sa place. Avec soulagement, la femme a retrouvé Marianne en compagnie de quelques adolescentes de son âge près d’un camion de pompier. À première vue, elle semblait indemne. — C’est OK, ma chérie. Laisse-toi aller. Pleure, ma belle. Ça va te faire du bien. Pendant de longues secondes, la mère et la fille restent fusionnées dans une étreinte sur l’accotement, alors que la tempête prend de l’ampleur. Pour cette première bordée de l’année, dame Nature s’en donne à cœur joie, entravant ainsi le travail des autorités. En fermant les yeux, Marianne revoit les événements pour la centième fois depuis qu’ils se sont produits. Tout est allé si vite. La route. Les discussions animées avec ses amies. Les rires. Le tirage à la courte paille pour savoir qui des deux sœurs Doyon prendrait son bain de bulles en premier. Le véhicule qui zigzague. L’avertissement du chauffeur. Les hurlements. L’autobus qui se renverse à demi sur le côté. Quelqu’un qui tombe sur elle. Et une autre personne encore. Puis, le silence. Et la panique, la neige, le froid, la nuit. La peur. Les cris. — Maman, c’était l’enfer. J’ai pensé que j’allais mourir. — Je sais, ma chérie. Je sais. Incapable d’ajouter quoi que ce soit, madame Bellehumeur console sa fille avec tendresse. Cette dernière, confrontée à un événement dramatique pour la toute première fois de sa vie, arrive à peine à contenir les tremblements qui l’assaillent. — Et Summer? — Elle est déjà partie avec son père. Puis, de grosses larmes envahissent de nouveau le visage de l’adolescente. — J’ai perdu ma belle tuque. Celle que mamie Claire m’a donnée. Je ne sais plus où elle se trouve. Ce cri du cœur est suivi par des pleurs incontrôlables. Marianne est désemparée. Madame Bellehumeur ne peut s’empêcher de sourire. — Ce n’est rien, ma chérie. Je suis certaine qu’elle t’en tricotera une autre avec plaisir. Elle essuie du revers de sa main le visage glacé de son adolescente qui est soudain si vulnérable. — Viens, rentrons à la maison. Sur ces entrefaites, une ambulancière s’approche des deux femmes, toujours enlacées. — Vous êtes son enseignante? — Non, je suis sa mère. — Vous devez vous présenter à l’urgence avec votre fille. Nous avons fait les premières constatations. Elle semble aller bien. Mais, par mesure de précaution, elle devra subir un examen plus approfondi. — Oui, bien sûr. Marianne n’a qu’une envie: se retrouver chez elle, bien au chaud, dans son lit. — Maman, je vais bien. S’il te plaît. Je veux rentrer à la maison. — Marianne, il faut écouter les conseils de l’ambulancière. Tu as reçu un coup à la tête. Nous passerons aviser papa. Il doit s’inquiéter. — Appelle-le. Madame Bellehumeur enserre les épaules de sa fille. — J’ai laissé mon cellulaire sur le comptoir. Allez, viens. — Tu vois, si j’avais mon propre téléphone, on pourrait le joindre sans problème. — Marianne Bellehumeur! Ne profite pas de la situation, je t’en prie. * * * Dès son arrivée à l’hôpital, accompagnée de ses deux parents, Marianne sent le peu de force qu’il lui reste s’envoler. L’horloge immense, sur le mur près de la porte, indique vingt-deux heures dix-sept. «On dirait que ça fait cent ans que cet accident a eu lieu!» se dit Marianne en réalisant qu’il ne s’est écoulé que deux heures depuis la sortie de route. Après être passés au triage, où l’état de la jeune fille n’a pas été jugé urgent, l’adolescente et ses parents se dirigent vers la salle d’attente. Dans l’immense pièce illuminée par des néons criards, elle aperçoit Summer assise sur une chaise droite, les yeux dans le vide. Les deux amies se jettent dans les bras l’une de l’autre, alors que les adultes impuissants se lancent des regards convenus. — La nuit va être longue, indique monsieur Jerome. Nous sommes les trente-deuxièmes sur la liste d’attente. uploads/Geographie/ 4-le-coeur-sur-la-main.pdf

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