2-2.LA VILLE DE BATNA : 2-2-1-LES PREMIÉRES ANNÉES DE LA VILLE DE BATNA : Le 2

2-2.LA VILLE DE BATNA : 2-2-1-LES PREMIÉRES ANNÉES DE LA VILLE DE BATNA : Le 20 février 1844, sous le commandement du Duc d'Aumale, les troupes françaises, grossies d'un fort contingent Indigène, rassemblées sur le Mansourah, aux portes de Constantine, traversent le Rhummel et se dirigent vers la fontaine du Bey (Aïn-el-Bey). Le soir même, l'armée bivouaque aux environs de la source de M'Lila (Aïn M'Lila). Le lendemain, la colonne se met en route et atteint la source de Yagout (Aïn Yagout). Nouveau bivouac et le jour suivant 12 février 1844 elle s'arrête auprès d'un point d'eau important situé près de l'endroit qui sera plus tard l'embranchement des routes des Batna-Bemelle et Batna-Condorcet. Le Duc d'Aumale réunit son état-major et décide de créer un camp provisoire à cet endroit. Les chefs indigènes ne comprenant rien au discours du commandant en chef se tournent vers les interprètes et leur demandent : "Qu'est-ce qu'il a dit ?" Les interprètes répondent simplement : "N'ber Hena !" (Nous passons la nuit ici. Ce qui se traduit en termes militaires "Nous bivouaquons ici). Les agents de liaison partent pour transmettre l'ordre "N'bet Hena" "N'ber Hena", les français entendant cela de la bouche des indigènes, crurent entendre "Batna" "Batna" et pensèrent que c'était le nom du lieu. Pourtant, cet emplacement accusait un inconvénient majeur. II était situé dans un bas-fond. Le camp s'organisa et des mesures de sécurité furent prises comme il convenait. Dans les jours qui suivirent, les nombreuses reconnaissances effectuées autour du camp déterminèrent un point plus favorable à deux kilomètres à l'est et que les indigènes appelaient Ras-el- Atour, à cause des nombreuses sources qui se trouvaient là ; de plus, sa situation élevée permettait une surveillance plus étendue est donc une défense facile. Deux mois plus tard, au début d'avril, l'armée s'installait sur cette éminence et commençait l'établissement d'un camp permanent. On le nomma Rasel-Ayoun-Batna. C'est auprès de ce camp que se construisirent, par la suite, les premières maisons de ce qui allait devenir une ville de vingt-six mille habitants. Mais il fallait donner un nom français à cet embryon de ville. Les romains avaient déjà compris l'importance de ce point stratégique, et, non loin de là, s'était établi la 3emme Légion qui édifia la ville de Lambessa. En 1848, les Français abandonnèrent l'appellation de Ras-el-Ayoun-Batna et baptisèrent leur ville : Nouvelle-Lambèse. Les indigènes, comme ce fut toujours le cas, se regroupèrent autour de l'agglomération et continuèrent à l'appeler Batna. En 1849 ce nom prévalut et la ville prit le nom définitif de Batna (le bivouac). Entre-temps, le duc d'Aumale et son armée avaient assuré la conquête de Biskra. Mais ceci est une autre histoire. Comme la plupart des villes d'Algérie, Batna est de construction française, entièrement française dans ces débuts. 2-2-2- L’EVOLUTION DU TISSU URBAIN DE LA VILLE DE BATNA :  1844 - 1923 « la fondation de la ville » : En 1843, l’armée française a été chargée par le Gouverneur de Constantine de rétablir l ‘ordre dans les Zibans. Pour cela une colonne a été expédiée en 1844 et bivouaqua à mi-distance entre Biskra et Constantine Près de la ferme de Tourelles. On appela cet endroit Betna. Par la suite, on construit un camp militaire au Sud-est près de Z’Mala, entouré par un mur d’enceinte percé de 4 portes. Le trace de ce camp est marqué par L’intersection de deux axes perpendiculaires reliants les 04 portes de l’enceinte. Le décret de 1848 lui donna le nom de nouvelle lambèze, mais celui de juin lui rendit le nom de Batna. Avec l’arrivée de nouveaux colons à partir de 1850, l’installation de la division militaire de Constantine à Batna et la construction du chemin de fer, le camp connut la première extension en direction du Nord-ouest donnant ainsi naissance au premier noyau de la ville coloniale. Cette extension s’est traduite par la construction des équipements de la ville : 02 écoles, l’Eglise, le Marché, le Théâtre, la Mosquée du camp, la Mairie, le Cimetière Chrétien et le Tribunal. Ce noyau qui continue à fonctionner à l’intérieur de la forteresse, est structurer en deux parties de part et d’autre du prolongement de l’axe principal du Camp (Avenue de la République) reliant la porte du Sud-est à celle du Nord-est suivant une trame orthogonale marquée par découpage en îlots réguliers . Les 02 axes perpendiculaires à l’axe principal : l’Avenue de France et la Rue de Mously sont transformée en axes structurants, amorçants deux nouvelles directions d’extension de la trame urbaine vers le Nord-est en allant vers le cimetière et le stand vers le Sud-ouest en allant vers Biskra . Jusqu’à 1923, la ville était toujours structurée en 02 deux parties séparées par Oued Batna : - le noyau colonial à l’intérieur de la forteresse du Nord, - Z’Mala comme quartier traditionnel au Sud. Le recourt à l’aviation pour réprimer les soulèvements populaires qui ont marqué cette période a donner lieu à la réalisation d’un aérodrome au Sud ouest du noyau colonial.  1923- 1945 « l’évolution » : Durant cette période, Batna va jouer son rôle de centre administratif et commercial, en raison de son niveau d’équipement, ce qui a permis d’avoir un nouvel apport de colons (en 1925 : 11000 hab. ; en 1930 : 13000 hab. . et en 1940 : 15000 hab.). Cette situation s’est traduite par l’éclatement du noyau en 03 directions : - Nord - Est, par le quartier Stand, qui a repris la même trame orthogonale que celle du noyau le long du prolongement de la rue Mously ; - Nord –Ouest par le quartier Fourrière près de la gare ; - Sud-est, et Sud –ouest par les premières constructions de deux futurs quartiers de l’agglomération Chekhi et Bouakal. L’ensemble de ce noyau est structuré par l’intersection de deux axes importants, à savoir : l’avenue de l’Indépendance et l’avenue de la République, le long desquelles se sont implantées des activités à forte animation de type commercial accentuants davantage leur caractère urbain. Cependant, on constate le manque d’éléments repères, caractérisant le plan en damier, à savoir les places malgré l’existence de deux placettes : - une placette aménagée en face du théâtre, qui n’est en réalité que le prolongement du Marché. Elle n’arrive pas à satisfaire sa vocation en tant qu’espace focal, marquant un moment fort dans l’espace urbain, en raison de sa position excentrique par rapport aux principaux axes urbains. - les cadres bâtis : L’agglomération de Batna, datant de 1844, s’est constituée au cours de différentes étapes de croissance selon des modes différents d’occupation du sol. De ce fait, tous les ensembles urbains S’insèrent dans 03 types de tissus : - le tissu central mixte représentant le centre ville, conçu suivant un plan en damier et regroupant les principaux équipements représentatifs de la ville. - En parallèle à ce programme d’habitat structuré se développa, sous la pression démographique, une urbanisation anarchique dans tout les quartiers périphériques : Bouakal, Parc à Fourrage, Douar Diss Route deTazoult, Khechida, Ouled Bechina et Bouzourane à travers la prolifération des constructions individuelles de qualité médiocre au détriment des terres agricoles et celles prévues pour l’extension futur de l’agglomération. - En effet, cette urbanisation anarchique, qui s’est développée beaucoup plus au Sud, a engendrer l’éclatement et le développement horizontal de la ville dans tous les sens favorisant ainsi l’émergence d’ensembles disparates sans liaison avec le centre et dépourvus d’équipements et de réseaux. Cette croissance désordonnée de la ville a engendré une occupation irrationnelle du sol.  1984-1996 «saturation du tissu urbain » La réalisation du programme prévu dans le cadre du PUD 78 en matière d’habitat et d’équipements n’a pas atteint ses objectifs à cause de l’ampleur et de la rapidité avec laquelle se sont développées les constructions individuelles. Cette typologie qui s’est répandue dans tous les quartiers : Khechida, Bouzourane, Parc à Fourrage, Route de Tazoult et notamment dans la partie sud (Tamchit et Bouakal) Ou l’urbanisation est favorisée par les terrains plats, était à l’origine de tout les problèmes que connaît L’agglomération à savoir : - le problème d’intégration de ces tissus urbains et leur liaison avec le centre, - le développement des quartiers périphériques sans équipements et sans support de VRD préalable - la création d’une monotonie angoissante dans le paysage urbain - l’éclatement de l ‘agglomération a rendu difficile le fonctionnement autour du centre, déjà saturé Pour maîtriser le développement particulièrement rapide et bloquer, d’une part, la prolifération des constructions illicites et d’autre part répondre aux demandes pressantes en logements, plusieurs opérations de redressement ont été lancées à savoir : - la restructuration des quartiers périphériques : Khechida, Bouakal, cité Chouhada, Route de Tazoult, Parc fourrage et Bouzourane, - la rénovation du centre ville, - l’accroissement de la circulation automobile a conduit à l’engorgement des voies de circulation et une dégradation du cadre de vie dans ce centre . Un plan de circulation doit être conçu à court terme - les opérations de rénovation en cours (auto rénovation) se font sans respect des règles de l’architecture uploads/Geographie/ batna-evolution-historique.pdf

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