Arthur DELOBEL L1 SES Fiche Lecture Les millionnaires de la chance "Les million

Arthur DELOBEL L1 SES Fiche Lecture Les millionnaires de la chance "Les millionnaires de la chance" est un livre écrit par le couple de sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, publié en mars 2010. Temporellement, cet ouvrage transcrit des évènements ayant eu lieu depuis 2006, la plupart d'entre temps s'étant déroulés entre 2007 et 2009. Pourquoi avoir commencé cette enquête sociologique précisément en 2006? Cela s'explique par le fait que le programme d'accompagnement de la Française des Jeux, qui joue un rôle important dans l'étude sociologique de nouveaux millionnaires, a élargi son éventail d'activités à des prises de paroles et des cours d'initiation à la finance en 2006, rendant l'étude sociologique plus intéressante et fournie. On note aussi que la création de l'Euro Million, une loterie transnationale proposant des lots plus élevés, était en 2004 soit deux années auparavant. Le couple de sociologues proposent alors une enquête sociologique en plein milieu de l’effervescence des jeux de loterie. Les premières remarques immédiates qui reviennent lors des entretiens avec les nouveaux millionnaires sont le choc de l'annonce et tout ce que cela implique en termes de changements sociaux. En effet, les deux sociologues mettent un point d'appui à montrer la confusion engendré par l'annonce de la récupération d'une somme de plusieurs millions d'euros. La première réaction qui peut sembler contradictoire aux premiers abords mais qui est en fait logique, c'est de cacher la nouvelle et de garder son mode de vie habituel pendant un certain temps. Les nouveaux gagnants étant dans un choc émotionnel qui peut durer plusieurs semaines on se doute qu'annoncer la nouvelle à son entourage peut être difficile. Il y a d'abord la crainte des envieux et de la jalousie qu'une telle somme peut engendrer mais surtout une hiérarchie affective obligatoire lorsqu'il s'agit de la redistribution de l'argent. C'est quelque chose qui revient souvent lorsqu'on demande la première chose que l'on ferait si on devenait millionnaire : la redistribution des gains aux membres importants de la famille, les enfants, petits-enfants, les cousins, les grands-parents, etc... Or, il vient sans dire que beaucoup de relations familiales sont conflictuelles et que donner de l'argent en fonction du statut familial est bien plus dur que ce qu'il apparaît. Le fait de cacher cette nouvelle fortune et de faire semblant que tout se passe comme avant a pour effet d'écarter les gagnants de la société, qui savent ne plus appartenir à leur ancien milieu social. Cette marginalisation est encore plus apparente lors des temps de paroles mis en place par la Française des Jeux. Les gagnants sympathisent entre eux plus rapidement, s'amusent de leur situation très particulières et pour l'espace d'un instant ne se sentent plus seuls. Certains d'entre eux gardent de très bonnes relations avec les habitués de ce temps de paroles, s'invitent à dîner et deviennent de très bons amis. De plus, on apprend par ce livre que même si la totalité des gagnants avouent avoir été choqués et déstabilisés lors de l'annonce du gain, chaque façon de réagir par rapport à la nouvelle richesse est différente et s'explique selon le milieu social d'origine. Naturellement, un couple de personnes déjà aisées auparavant n'aura pas de problème à gérer financièrement une grosse richesse et sera plus accoutumé aux habitudes que cela évoque. Bien au contraire, et cela pour la majorité des gagnants d'un milieu plus modeste, il est bien plus compliqué d'appréhender et de s'habituer à un mode de vie plus huppé. Par exemple, certains gagnants de situations précaires vont trouver absurde de dépenser des énormes sommes dans des voyages ou des biens de luxes, ayant vécu pour la majorité de leur vie en situation de précarité. Les deux sociologues indiquent que pour beaucoup de gagnants de milieux modestes, leurs habitudes de vie ainsi que leur façon de se comporter vont très peu changer. Quelque chose que j'ai trouvé très intéressant, c'est la relation que les nouveaux gagnants ont par rapport au hasard une fois que ceux-ci apprennent la nouvelle. Beaucoup d'entre eux s'en remettent au ciel, à Dieu ou alors au destin, comme si ils avaient été choisi depuis leur naissance. Un gagnant a par exemple confié lors d'une prise de parole qui il était sur et certain qu'il gagnerait un jour. On observe alors que plutôt que de voir à travers les probabilités mathématiques, il est bien plus simple de se dire que en fait c'était prévu dès le départ ou alors que Dieu a récompensé pour bonne conduite. C'est un comportement habituel lors d'un choc traumatique que de s'en remettre à la spiritualité, encore plus lorsque le hasard est impliqué dans notre situation. Pour beaucoup de personnes, ne plus avoir le besoin de travailler est un rêve fou qui rendrait une vie parfaite. Par définition ce rêve est inatteignable et l'est pour une énorme majorité de personnes. Que se passe t-il lorsque que contre toutes attentes ce rêve est possible et envisageable ? La tentation de tout lâcher et de profiter de cette nouvelle richesse en n'ayant plus de contraintes salariales est grande et beaucoup en profitent dès le départ. Néanmoins, quitter son travail veut également dire quitter son cercle social lié à notre profession et accentuer la marginalisation qu'un gain de plusieurs millions d'euros entraîne. Quelle méthode sociologique a été adoptée? Il est évident ici que les deux sociologues ont poursuit une démarche qualitative. Mis à part un unique tableau page 25 sur les effectifs et répartitions selon la participation aux activités du Service gagnants de la FDJ en 2008, il y a très peu de chiffres utilisés dans cet ouvrage. Le but ici n'est pas de rendre compte d'un très large panel de personnes et d'émettre des généralités mathématiques. De plus, comme dit au début du livre, tout les gagnants ne désirent pas se confier et ceux qui l'ont fait ont tous été anonymisés (changement de noms). Cela est compréhensible puisque comme évoqué précédemment, on ne peut pas minimiser l'importance de la jalousie et de l'envie des perdants face aux gagnants de loterie, la plupart des gagnants souhaitant rester discrets. Pour émettre leurs hypothèses sociologiques et rendre compte de leur enquête, le couple Pinçon- Charlot a donc participé à de nombreuses prises de paroles et a été mis en relation avec des gagnants par des tiers. Or, vu le peu de nombre de personnes interrogés, on peut critiquer le fait que ces échantillons de gagnants soient trop faibles et pas assez représentatifs. Par exemple, même si cela est logique dans une certaine mesure, les gens venant de milieux sociaux aisés à la base ne sont quasi pas représentés dans le livre. De plus, même si l'objectif était de faire une enquête sur la population française, on peut critiquer le manque de comparaison avec les gagnants d'autres pays ou continents. Cette méthode qualitative a donc des défauts évidents mais elle permet également une analyse plus poussée des comportements individuels des gagnants de loterie. Les sociologues ont pu voir les changements de comportements des personnes étudiés ainsi que par des interview en couple qui selon les auteurs permet d'établir une relation de confiance dès le début. Le pourcentage de personnes qui minimiserait leur situation ou encore qui mentirait est alors largement réduit. uploads/Geographie/ fiche-lecture.pdf

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