Thème 2 : LES DYNAMIQUES DE LA MONDIALISATION Séquence 2 : Les territoires dans

Thème 2 : LES DYNAMIQUES DE LA MONDIALISATION Séquence 2 : Les territoires dans la mondialisation Bibliographie à connaitre : Michel LUSSAULT, Les quatre livres L’homme spatial (2007), De la lutte des classes à la lutte des places (2009), L’avènement du monde (2013) et Hyper-lieux (2017). Christian GRATALOUP, Géohistoire de la mondialisation, 2007. Lauren CARROUE, Atlas de la mondialisation, Autrement, 2018. Eduscol : Laurent CARROUE et Didier COLLET, La mondialisation contemporaine : rapports de force et enjeux, Bréal, nouvelle édition 2013 COLLECTIF « La mondialisation – Comprendre le monde et ses réseaux », Revue Carto, n°20, novembre- décembre 2013 COLLECTIF « Les villes mondiales, Revue Questions internationales », n° 60, mars 2013 Tristan LECOCQ (dir.), Enseigner la mer, Géographie, Collection Trait d’union, Scérén, 2013 EDUSCOL Thème. = La mondialisation comme un processus qui renforce l’interdépendance des lieux, des économies et des sociétés à l’échelle de la planète. Il s’agit aussi de décrire les effets de ce processus sur les territoires à toutes les échelles. (20h-22h). Quelles sont les dynamiques de la mondialisation et comment se traduisent-elles sur les territoires ? Étudier les territoires dans la mondialisation, c’est s’interroger sur leur recomposition résultant de leur inégale intégration aux réseaux d’échanges. En effet, la mondialisation hiérarchise les lieux à toutes les échelles et valorise ainsi certains territoires, notamment les villes mondiales, au détriment d’autres. En mettant en relation les lieux de production et de consommation dispersés sur tout le globe, elle multiplie les transports par mer ce qui renforce l’importance géostratégique des espaces maritimes. EDUSCOL Comment la mondialisation hiérarchise-t-elle les territoires ? I. Une ville mondiale (étude de cas).  Les villes mondiales se caractérisent par les relations qu’elles entretiennent entre elles et par leur capacité à contrôler l’économie mondiale et les flux qu’elle engendre.  La liste des villes mondiales est débattue. Elles correspondent aux principaux carrefours internationaux, places financières et centres d’affaires. On peut citer, sans que la liste soit exclusive, New York, Londres, Tokyo, Paris, mais aussi Shanghai par exemple. L’étude de cas permet d’aborder trois points principaux : - le rôle d’impulsion de la ville mondiale sur l’organisation du monde : elle est un nœud de communications et une place financière internationale ; elle accueille des sièges sociaux d’entreprises de rang mondial… - les manifestations de sa puissance aux échelles régionale et locale : influence sur les régions qui l’entourent, lieux emblématiques de ses rôles économique, politique et culturel ; - les conséquences socio-spatiales de l’intégration dans la mondialisation : la spécialisation des quartiers et la fragmentation de l’espace urbain, l’augmentation du prix du foncier qui accélère la ségrégation sociale, l’émergence d’une société mondiale… II. Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation - la mondialisation est d’abord le fait des acteurs des territoires qui forment les trois aires de puissance majeures sur la planète : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie orientale, elle-même polycentrique ; - cette organisation évolue de plus en plus vers une multipolarité, les pays émergents (notamment les États-continents) s’insérant progressivement dans la mondialisation. Mais celle-ci laisse encore en marge certaines parties du monde ; - l’analyse doit aussi prendre en compte des échelles plus grandes pour montrer l’inégale insertion dans la mondialisation. Les espaces majeurs de la mondialisation sont les villes mondiales, les mégalopoles et les façades maritimes. Au sein même de ces espaces, la mondialisation engendre des disparités socio-spatiales. III. Les espaces maritimes : approche géostratégique - la mondialisation a accru l’importance géostratégique des mers et océans puisque le transport maritime est vital pour l’économie mondiale. Elle renforce ainsi la littoralisation et le rôle des façades maritimes. Les flux empruntent des routes et des points de passage obligés (caps, canaux et détroits) souvent sensibles (piraterie, terrorisme) ; - la géostratégie des espaces maritimes est aussi le reflet de la hiérarchie des puissances et de son évolution. Ce sont les États les plus impliqués dans la mondialisation qui s’efforcent de contrôler et de sécuriser les routes maritimes, particulièrement les points nodaux ; c’est aussi essentiellement par mer qu’ont lieu les interventions militaires et humanitaires ; - l’appropriation des espaces maritimes provoque des tensions entre les convoitises nationales et les intérêts de la communauté internationale, entre recherche de profit et durabilité. !! 2 croquis : « une inégale intégration des territoires dans la mondialisation » & « les espaces maritimes : approche géostratégique ». Hyper-lieux, les nouvelles géographies de la mondialisation Compte-rendu réalisé par Emeline Comby Publié par Les Cafés Géo, le 28 mai 2017 à 22:49 | Les Cafés Géo de Lyon accueillent le 5 avril 2017 Michel Lussault, professeur de géographie et d’études urbaines à l’ENS de Lyon, chercheur à l’UMR 5600 Environnement Ville Société, directeur de l’Institut français de l’Éducation. Ces livres s’inscrivent dans la continuité d’un colloque co-organisé avec J. Lévy sur les « Logiques de l’espace, esprit des lieux. Géographies à Cerisy », dont les actes ont été publiés en 2000. Deux fils directeurs irriguent ces travaux :  La volonté de comprendre la mondialisation sans la réduire à la globalisation économique. […]La mondialisation est rattachée à l’urbanisation généralisée du monde avec des conséquences sur l’espace et sur l’individu. Les hyper-lieux sont des « prises » de la mondialisation : la mondialisation s’y met en jeu, en scène, en exergue.  L’individu comme acteur spatial. L’individu agit avec l’espace, quand les sociétés organisent leur espace. Le point de départ est donc des individus à l’épreuve de l’espace. Exister c’est régler les problèmes que l’espace nous pose, dans les traces de Perec (« vivre c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner»). L’accent est souvent mis sur le temps qui nous contraint en tant qu’être fini, mais il s’agit ici de mettre la lumière sur notre relation à l’espace. Comprendre un individu passe par la manière d’organiser son espace de vie au quotidien, qui se heurte à trois types d’épreuves.  La première épreuve est la distance. Tout individu doit régler au quotidien doit régler ses rapports de distance avec autrui, les objets et les non-humains.  La deuxième épreuve spatiale est l’épreuve du placement. Ne pas savoir se placer a pu poser par exemple des problèmes de bienséance, qui est étymologiquement l’art de bien se tenir assis.  La troisième épreuve spatiale est le franchissement : il s’agit de savoir traverser les seuils, les sas, les frontières… Pour un migrant, ces trois épreuves, dans les espaces publics et privés, peuvent permettre d’assurer la survie. Hyper-lieux […] est fondé sur l’hypothèse suivante : La mondialisation met en tension (au sens « énergétique » du terme) deux mouvements contradictoires : un mouvement de standardisation relatif à l’échelle mondiale en termes de formes, de pratiques et d’espaces et un regain d’importance de lieux correspondant à la mondialisation contemporaine (des hyper-lieux, des lieux exaspérés par la mondialisation contemporaine). Les hyper-lieux deviennent des points de cristallisation entre standardisation et différenciation du monde. […] Le livre s’appuie sur des descriptions de cas. Michel Lussault nous montre une image de Times Square à New York juste après le coup de minuit. Sûrement plus d’un million de personnes se massent sur cette place. Dans le livre, toute une généalogie de Times Square est proposée. C’est un prototype de l’hyper-lieu : c’est un des dix lieux les plus visités du monde. Michel Lussault développe cinq principes de base pour définir un hyper-lieu.  L’intensité d’un espace dense et divers. H. Lefebvre avait travaillé ce concept reposant sur le nombre des interactions. Il y a une sorte de saturation de l’espace : les phénomènes nous bombardent, nous étouffent, nous subjuguent… C’est un espace qui ne nous laisse pas tranquille.  L’hyperspatialité. La connexion de tout espace et de tout individu à d’autres connexions de tout espace et de tout individu devient un potentiel infini, notamment du fait des télécommunications. C’est une valeur centrale, notamment économique. Les entreprises de connectique dirigent en partie le monde. Tout lieu et toute personne peut être contact avec un autre lieu ou une autre personne : téléphone portable, ordinateur, clé connectée, montre connectée… Cela ne fait que dix ans que le premier smartphone existe : sa diffusion est exceptionnelle. Nous sommes parfaitement ici et parfaitement ailleurs. Les travaux de Boris Beaude sur Internet montrent qu’il est possible d’être ici et ailleurs. Il n’y a pas de partage : nous sommes dans les deux en même temps. Cela amène à repenser le local et le global, le local et l’extériorité… Qu’est-ce que la proximité sur Internet ? Cela pose des questions en termes d’espaces publics et de relations.  L’hyperscalarité. Ces hyper-lieux fonctionnent à toutes les échelles en même temps. Un hyper-lieu est à la fois local, national, international, global… Il y a une collision des échelles.  La dimension expérientielle. Les individus veulent se livrer à des expériences : cette notion d’expérience joue un rôle considérable dans les sociétés contemporaines. Cette expérience se filme et se restitue sur les réseaux sociaux. L’action devient rationnelle et sensible. C’est tout le champ de l’émotion qui entre avec uploads/Geographie/ geo-terminale-territoires-de-la-mondialisation-copie.pdf

  • 10
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager