Histoire de la table. Curiosités gastronomiques de tous les temps et de tous le
Histoire de la table. Curiosités gastronomiques de tous les temps et de tous les pays, par Louis Nicolardot Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Nicolardot, Louis. Histoire de la table. Curiosités gastronomiques de tous les temps et de tous les pays, par Louis Nicolardot. 1868. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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BOURKT HISTOIRE DE LA TABLE CURIOSITÉS GASTRONOMIQUES DE TOUS LES TEMPS ET DE TOUS LES PAYS PAU LOUIS NICOLARDOT PARIS E. DENTU, ÉDITEUR LIBRAIREDELA SOCIÉTÉ DES GENSDE LETTRES PALAIS-ROYAL, 17 ET 19,GALERIE D'ORLÉANS 1868 Tous droits v -isirvii a PRÉFACE Voici une nouvelle histoire universelle : elle res- semble à toutes les histoires universelles par ses trois divisions obligées ; car elle embrassera cavalièrement l'histoire ancienne, l'histoire du moyen âge et l'histoire moderne. Elle ne s'arrêtera qu'à l'érudition de la veille, pour employer un bon mot de Montesquieu. Elle aurait dû commencer par la pomme du paradis terrestre; malheureusement Adam et Ève l'ont trouvée si bonne qu'ils n'en ont point laissé ; on pourrait seule- ment conjecturer que grandissime Maman n'avait pour couteau que de belles mains et d'admiiables dents. Il serait téméraire de décrire, après Milton, la pre- mière salle à manger ; un ciel sans nuage lui servait de tenture; elle avait pour décoration tout ce que les arbres et les plantes fournissent de plus sédui- sant, de plus odoriférant, de plus savoureux ; pour il PRÉFACE concert, le ramage des oiseaux, et pour divertis- sement, les ébats des animaux. Puis, les patriarches et les fondateurs d'empires ou de colonies eurent trop d'enfants à élever, trop de terrains à entretenir, trop de bétail à soigner pour songer à nous laisser des livrets de ménage et des rouleaux de recettes. Enfin vint le déluge, attesté par les traditions de tous les peuples, et reconnu par la science moderne ; il modifia la nature du sol et la qualité de tous les produits ; ce bouleverse- ment du règne végétal dérangea l'économie du règne animal. Pour éviter toute controverse, il convient de prendre pour point de départ une époque, très-reculée, mais mémorable et admise de tous les savants. On ne saurait prendre trop de précautions pour abor- der un sujet qui paraît devoir intéresser tous les hommes et embrasser tous les règnes delà nature. Car il s'agit de rassembler tout ce qui concerne le culte d'une divinité implacable et insatiable, d'une divinité toujours an- cienne et toujours nouvelle: cette divinité, dont nous devons méditer les mystères, saint Paul, l'apôtre des nations, l'appelle crûment le ventre: quorum deus venter est, et Rabelais, entraîné par ces mots de Perse : Magister artis ingeniique largitor venter, s'écrie: « La sentence du satirique est vraie, qui dict messer Gaster estre de touts arts le maistre. A ce chevaleureux roy force nous fut faire révérence, jurer obéissance et honeur porter. Car il est impérieux, rigoureux, rond, dur, difficile, inflectible. A lui on ne peult rien faire croire, rien re- monstrer, rien persuader. Il ne void point. Gaster sans P HÉF ACE III aureilles fut créé. Il ne parle que par signes ; mais à ses signes tout le monde obéit plus soubdain qu'aulx édicts des préteurs et mandemens des roys : en ses sommations, délai aulcun et demoure auculne il n'ad- met. il est escript, il est vrai, je l'ai vu, je vous certifie qu'au mandement de messer Gaster, tout le ciel tremble, toute la terre bransle. Son mandement est nommé Faire le fault sans délai, ou mourir. » Ce monsieur l'Appétit, pour employer encore un mot de Rabelais, tous les hommes le connaissent. La table de tous les peuples offre aussi un caractère général. C'est ce qu'a signalé avec autant d'éloquence que d'es- prit le comte Joseph de Maistre dans cette page des Soi- rées de Saint-Pétersbourg : « N'ayez-vous jamais réfléchi à l'importance que les hommes ont toujours attachée au repas pris en commun ? La table, dit un ancien proverbe grcc, est l'entremetteuse de l'amitié. Point de traités, point d'accords, point de fêtes, point de cérémonies d'aucune espèce, même lugubres, sans repas. Pourquoi l'invitation adressée à un homme qui dînera tout aussi bien chez lui, est-elle une politesse? pourquoi est-il plus honorable d'être assis à la table d'un prince que d'èlre assis ailleurs à ses côtés? Descendez depuis le palais du monarque européen jusqu'à la hutte du ca- cique; passez de la plus haute civilisation aux rudi- ments de société; examinez tous les rangs, toutes les conditions, tous les caractères, partout vous trouverez les repas placés comme une espèce de religion, comme une théorie d'égards, de bienveillance, d'étiquette, sou- Ir PRÉFACE vent de politique ; théorie qui a ses lois, ses observances, ses délicatesses très-remarquables. Les hommes n'ont pas trouvé de signe d'union plus expressif que celui de se rassembler pour prendre, ainsi rapprochés, une nour- riture commune. Ce signe a paru exalter l'union jus- qu'à l'unité. Ce sentiment étant donc universel, la religion l'a choisi pour en faire la base de son principal mystère ; et comme tout repas, suivant l'instinct uni- versel, était une communion à la même coupe, elle a voulu à son tour que sa communion fût un repas. Pour la vie spirituelle comme pour la vie corporelle, une nourriture est nécessaire. Le même organe matériel sert à l'une et à l'autre. A ce banquet tous les hommes deviennent un en se rassasiant d'une nourriture qui est une, et qui est toute dans tous. Les anciens Pères, pour rendre sensible jusqu'à un certain point cette transfor- mation dans l'unité, tirent volontiers leurs comparai- sons de l'épi et de la grappe qui sont les matériaux du mystère. Car, tout ainsi que plusieurs grains de blé ou de raisin ne font qu'un pain et une boisson, de même ce pain et ce vin mystiques qui nous sont présentés à la table sainte, brisent le moi, et nous absorbent dans leur inconcevable unité. » La table de chaque nation se distingue-t-elle par son originalité, et permet-elle d'en tirer des conséquences? Commençons par peser ce passage de la quatrième partie de la Nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau : « Le laitage et le sucre sont un des goûts naturels du sexe, et comme le symbole de l'innocence et de la dou- PRÉFACE V ceur qui font son plus aimable ornement. Les hommes, au contraire, recherchent en généralles saveurs fortes et les liqueurs spiritueuses ; aliments plus convenables à la vie active et laborieuse que la nature leur demande ; et quand ces divers goûts viennent à s'altérer et se con- fondre, c'est une marque presque infaillible du mélange désordonné des races. En effet, j'ai remarqué qu'en France où les femmes vivent sans cesse avec les hommes, elles ont tout à fait perdu le goût du laitage, les hommes beaucoup celui du vin, et qu'en Angleterre où les deux sexes sont moins confondus, leur goût propre s'est mieux conservé. Engénéral, je pense qu'on pourrait sou- vent trouver uploads/Geographie/ histoire-de-la-table-curiosites-gastronomiques-de-tous-les-temps-et-de-tous-les-pays-par-louis-nicolardot.pdf
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- Publié le Aoû 26, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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