1 Chapitre 1 Négoce et traites négrières au XVIIIe siècle La logique du chapitr

1 Chapitre 1 Négoce et traites négrières au XVIIIe siècle La logique du chapitre Il s’agit dans ce chapitre de rendre compte de l’importance nouvelle des échanges dans le monde au XVIIIe siècle, l’apogée de la première mondialisation. Le commerce favorise les littoraux et les ports atlantiques du continent européen, et à une autre échelle les puissances européennes du Nord-Ouest. Le commerce favorise l’essor d’une bourgeoisie marchande, qui en est aussi l’actrice. L’essor commercial repose en partie sur le commerce triangulaire et le trafic d’esclaves. On étudie le transport et la vente d’esclaves d’Afrique en Amérique, puis la vie des esclaves dans les plantations d’Amérique. C’est le commerce et le travail des esclaves qui permettent le développement des plantations de cannes à sucre et d’autres produits tropicaux en Amérique, écoulés ensuite en Europe par les grands marchands. Bibliographie Sur le commerce :  Anne Conchon, Frédérique Leferme-Falguière, Le XVIIIe siècle, Hachette supérieur, 2007.  Jean Meyer, L’Europe et la conquête du monde, XVIe-XVIIIe siècle, Armand Colin, 2009.  Paul Butel, Jean-Pierre Poussou, La Vie à Bordeaux au XVIIIe siècle, Cairn Eds, 2007. Sur la traite et l’esclavage :  Olivier Pétré-Grenouilleau, « Les traites négrières », La Documentation photographique, dossier n° 8032, 2003. Le spécialiste actuel de la question qui a écrit de nombreux ouvrages sur les traites négrières.  Marcel Dorigny, Bernard Gainot, Atlas historique de l’esclavage, Autrement 2006.  Comprendre la traite négrière atlantique, CRDP d’Aquitaine, 2009. Ouvrage très complet et utile pour l’enseignant, avec de nombreux documents et accompagné d’un CD-Rom de documents complémentaires.  Enseigner l’histoire des traites négrières et de l’esclavage, CRDP, Académie de Créteil, 2007.  Olivier Pétré-Grenouilleau (dir.),Dictionnaire des esclavages, Larousse, 2010.  Ma Véridique Histoire par Equiano, Mercure de France, L’Harmattan, 2008. L’autobiographie d’un esclave affranchi écrite en 1789. Il y raconte sa capture en Afrique, la traversée et sa vie en Amérique. Sitographie  http://www.musee-marine.fr/programmes_multimedia/vernet/ : Joseph Vernet, une commande royale, « un voyage de dix ans », « Bordeaux ».  https://www.histoire-image.org/hors-series/histoire-esclavage : L’Histoire par l’image, Histoire de l’esclavage (les révoltes de l’esclavage, le marronnage, vision d’esclaves, les esclaves et la danse). Filmographie  Django Unchained de Quentin Tarentino, 2012.  12 years a slave de Steve MacQueen, 2014. Mais ces deux films sont violents et ils se situent peu de temps avant la guerre de Sécession, donc un peu tardifs par rapport à notre période. On pourra en projeter des extraits choisis.  Amistad de Steven Spielberg, 1997 : la révolte des esclaves dans un navire espagnol en 1839. P. 10-11 OUVERTURE Doc. 1 Un couple de grands marchands nantais au XVIIIe siècle Ces deux tableaux illustrent bien le point de départ du chapitre, « les bourgeoisies marchandes ». Il s’agit ici d’un couple nantais, Dominique-René Deurbroucq (1715-1782) et son épouse Marguerite-Urbane (1715-1784), représenté chez lui à Nantes. Issu d’une famille originaire de Gand, Dominique Deurbroucq est un négociant et armateur. On remarque la présence d’esclaves africains (ce qui n’était pas fréquent en Europe), portant le collier de servitude. La femme consomme une tasse de chocolat et du sucre des Antilles, des produits rares et coûteux à l’époque, qui font sans doute la richesse de son mari. Le perroquet vient du Gabon donc d’Afrique. Le marchand nantais participe sans doute au commerce triangulaire. 2 Doc. 2 La capture et la vente d’esclaves en Afrique Cette gravure peut faire le lien entre la première et la deuxième partie du programme. La traite des esclaves est un commerce, et un élément clé de l’enrichissement des négociants européens, que le navire représente. Notons la collaboration de certains Africains, soit engagés par le capitaine du navire pour capturer des esclaves, soit au service d’un marchand ou d’un roi africain pour les vendre au capitaine. P. 12-13 ÉTUDE LES EMPIRES COLONIAUX ET LES COURANTS D’ÉCHANGE Les élèves présentent les puissances coloniales et leurs empires et les grands courants mondiaux d’échange, qui, à cette époque relient surtout les États européens à leurs colonies d’Amérique. Les empires s’étendent essentiellement en Amérique, même si l’Asie et les côtes de l’Afrique voient se développer des embryons de présence européenne. ACTIVITÉS 1. La France possède le Canada, la Louisiane, et des îles dans les Antilles. Le Royaume-Uni : la côte de l’Amérique du Nord (les Treize colonies), la baie d’Hudson, et des îles des Antilles en particulier la Jamaïque. L’Espagne une grande partie de l’Amérique du Sud et centrale. Le Portugal : le Brésil. Les Provinces-Unies (Pays-Bas actuels) : une partie de la Guyane. 2. Les comptoirs anglais en Inde sont : Calcutta, Madras, Bombay ; les comptoirs français : Pondichéry et Mahé. 3. Pour aller de l’Europe à l’Asie, on passe par le Sud de l’Afrique. Un navire peut rapporter d’Asie des épices, de la soie, du thé… 4. Il échange en Afrique des armes des étoffes de l’alcool contre des esclaves qui sont ensuite transportés en Amérique, d’où le navire rapporte du sucre, du café, du coton en Europe. 5. Ce navire de commerce transporte des esclaves. Il est parti de Nantes pour arriver en Angola avant de se rendre à Saint- Domingue. 6. L’intérieur de l’Afrique, de l’Amérique du Sud (Amazonie), l’ouest et le nord de l’Amérique du Nord sont encore inconnus des Européens au XVIIIe siècle. P. 14-15 ARTS ET HISTOIRE LE PORT DE BORDEAUX PEINT PAR VERNET Bordeaux a l’avantage d’avoir été représenté par le grand peintre de marine Vernet, avec d’autres grands ports de cette époque (il existe deux représentations de Bordeaux). C’est une des villes les plus transformées par le dynamisme colonial. L’étude de Bordeaux permet d’incarner l’essor des littoraux atlantiques lié au le grand commerce et, dans le cadre de l’histoire des arts, permet d’aborder la peinture et l’architecture de cette époque (Bordeaux s’est transformée au XVIIIe siècle). ACTIVITÉS 1. Bordeaux se situe sur la Garonne, à proximité de l’estuaire de la Gironde qui s’ouvre sur la côte atlantique du royaume de France. 2. Le tableau de Vernet est une commande royale. Exécuté en 1758, il s’agit de l’un des quinze tableaux représentant les principaux ports de France. Il mesure 2,63 m de largeur et 1,65 m de hauteur, il est donc de grande dimension. Il est actuellement exposé au Musée du Louvre. 3. Il s’agit d’une représentation fidèle. Il a été réalisé en atelier, à partir de croquis que Vernet a dessinés sur place. L’objet de la commande royale était de faire un état des lieux des ports du royaume. Il convenait qu’ils soient représentatifs de l’activité réelle développée dans les ports. Ceci dit, Vernet ne s’est pas caché d’avoir terminé certains bâtiments encore en construction. 4. Il s’agit d’un paysage représentant les quais de la Garonne à Bordeaux. Les nouvelles façades du XVIIIe siècle (dans un style néoclassique que l’on pourra aborder en étudiant la façade de l’opéra de Bordeaux) font face aux quais actifs, mais encore mal aménagés, il s’agit plutôt à cette époque d’une grève. Les promeneurs et les élégants (décrire le petit groupe au premier plan) se joignent aux travailleurs du port qui débarquent les marchandises. Sur la Garonne, les navires de haute mer côtoient les navires fluviaux chargés de faire le lien avec l’intérieur des terres. Des barques ou petits voiliers permettent le transport des marchandises ou des hommes des navires jusqu’à la rive. 5. Bordeaux est un port fluvial. On apprend qu’il est en contact avec l’arrière-pays par des embarcations fluviales qui débarquent notamment des barriques de vin. Bordeaux reçoit aussi de grands navires marchands qui rejoignent l’Atlantique quand la marée est haute. La ville est organisée autour de ce port fluvial. 6. Le fleuve et surtout le ciel occupent la plus grande place dans ce tableau, faisant ressortir la formation paysagiste de ce peintre. Mais les hommes, leurs aménagements et leurs activités ne sont pas absents. Ils occupent même le premier plan et sont représentés avec réalisme et parfois humour. 7. Les zones sombres sont une partie du ciel, le quai. Le peintre met surtout en valeur le ciel et la Garonne avec ses navires et les façades du quai qui viennent d’être inaugurées. P. 16-17 ÉTUDE BORDEAUX, UN GRAND PORT ATLANTIQUE Après avoir présenté le paysage portuaire à partir du tableau de Vernet, on étudie le développement du commerce bordelais et les transformations urbaines qu’il implique. On évalue la compétence « Pratiquer différents langages ». 3 L’étude des activités et de la vie du négociant François Bonnaffé (pp. 18-19) peut compléter cette analyse de Bordeaux. ACTIVITÉS 1. L’auteur écrit qu’il est habituel de voir « 1 200 vaisseaux de toutes sortes de nations » en temps de paix et écrit que « la Garonne est souvent toute couverte de vaisseaux ». D’après le texte, les avantages pour le commerce sont ses environs très fertiles et sa situation sur la Garonne qui permet de s’y rendre. Bien entendu, la proximité de l’Atlantique, qui n’est pas évoquée par le texte, est essentielle. 2. Les marchands de Bordeaux font du commerce avec les colonies d’Amérique (françaises et anglaises en temps de paix) auxquelles ils fournissent uploads/Geographie/ histoire-geographie-livre-corriges.pdf

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