UNIVERSITE DU BENIN DEPARTEME T D'HISTOIRE Volume 1 Sous la direction P S ' de

UNIVERSITE DU BENIN DEPARTEME T D'HISTOIRE Volume 1 Sous la direction P S ' de l'UB Lorné; l 7 UNIVERSITE DU BENIN DÉPARTEMENT D'HISTOIRE HISTOIRE DES TOGOLAIS Volume 1: DES ORIGINES A 1884 Sous la direction du Professeur N. L. GAY/BOR Édition définitive Presses de 1 UB Lomé, 1997 LISTE DES CONTRIBUTEURS Sous la direction de Nicoué Lodjou GAYIBOR professeur à l'UB, historien M. Louis Sényon ADOTEVI, assistant, historien Mme Dola Angèle AGUIGAH, maître-assistant, archéologue Mme Zokiad'ALMEIDA-HOUNDEDOKE, historienne MM. Kofi Antoine AKIBODE, maître de conférences, géographe Yawo AMOUZOUVI, maître-assistant, cartographe Jean-Claude BARBIER, chargé de recherches (ORSTOM), sociolob l1Je Obuibé BASSA, historien Lébéné Philippe BOLOUVI, professeur à l'UB, linguiste Adovi Nbuéké GOEH-AKUE, maître-assistant, historien Mme Chantal GUILMAIN-GAUTHIER, ethnologue, chargée d'enseignement à l'IUTB (Université de Bordeaux IV) MM. Léon KABERUKA, historien Komi KOSSI-TITRIKOU, maître-assistant, anthropologue Kofi KPARAKI, historien Yves MARGUERAT. directeur de recherche (ORSTOM), historien et géographe Badjow TCHAM, maître-assistant, historien Saisie infonnatique Mise en page Kafui Tsotso MENSAH Raoul Nicoué AMOYI Cartes réalisées par Mme Elisabeth AUBERTON-HABERT au laboratoire de cartographie du centreORSTûMd'I1e-de-France, sous la direction de MM. Pierre PELTRE et Yves MARGUERAT. Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre du projet CAMPUS "Mise en place et dynamique des peuples du Togo", financé par le Ministère français de la Coopération. © Presses de l'UB Lomé, 2è trimestre 1997 IL'l'BN 2-909886-26-3 SOMMAIRE AVANT-PROPOS INTRODUCTION: LE TOGO ET LES TOGOLAIS 1 - Le pays et les hommes II - Peuples et langues III - L'apport des recherches archéologiques PREMIERE PARTIE: LE PEUPLEMENT ANCIEN (DES ORIGINES AU XIIè SIECLE) 1 - Cadres et composantes du peuplement réputé autochtone II - Une "civilisation de la pierre" III - Une civilisation du fer IV - Les autres groupes autochtones DEUXIEME PARTIE: L'APPARITION DES PREMIERES FORMES D'ETAT (XIIè-XVlè SIECLES) V - L'aire ajatado VI - L'instabilité socio-politique du Gourma et ses conséquences sur le peuplement du Nord-Togo TROISIEME PARTIE: LE TEMPS DE LA TRAITE NÉGRIÈRE ET DU COMMERCE CARAVANIER (XVlè-XIXè SIECLES) VII- L'époque de la traite négrière VIII- Le commerce caravanier et ses conséquenœs QUATRIEME PARTIE: LES MUTATIONS DU XIXè SIECLE IX - L'aire ajatado du XVIIè au XIXè siècle X - Les nouvelles hégémonies de la région septentrionale XI - Entre la traite négrière et le "scramble" colonial: l'imprévisible protectorat du Togo CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE INDEX TABLE DES MATIERES 5 AVANT-PROPOS C'est entendu: avant 1884, le "Togo" n'existait pas. Utiliser ce terme pour désigner notre espace territorial avant cette date relève par conséquent d'un anachronisme, que nous sommes pourtant obligés d'accepter pour la commodité de l'exposé. Mais que l'on ne s'y trompe pas ! En dehors du titre, nous nous sommes efforcés d'y faire appelle moins possible, tout en essayant de rendre compte, au mieux, des réalités géopolitiques in situ au cours de la période précoloniale. Cette gymnastique intellectuelle illustre fort éloquemment les difficultés des historiens à trouver des racines historiques communes, sinon nationales, aux entités territoriales héritées de la colonisation. Cette situation n'est d'ailleurs pas spécifique aux États coloniaux. En effet il a fallu des siècles pour que les grands États modernes parviennent à cimenter -souvent par la force-l'unité nationale, devenue aujourd'hui un acquis irréversible. Les véhémentes protestations de certains groupes obligés parfois de ruer dans les brancards pour se faire entendre du pouvoir central n'y changent rien, ou si peu... Les exemples des Basques espagnols, des Corses, des Bretons, des Flamands, des Wallons, entre autres, qui revendiquent la reconnaissance de leur identité propre au sein de l'État, ne sont, en fait, que les conséquences inévitables d'un pouvoir absolu et omniprésent, qui tend à créer une nation unifonne. L'objectif des auteurs du présent ouvrage est de procéder à une relecture de l'histoire des peuples du Togo, à travers l'image que les gens en ont gardée, image qui doit être révisée à la lumière des techniques de critique interne et externe des sources utilisées. 11 ne s'agit donc plus, ainsi que cela a été en général le cas jusqu'à présent, d'écrire une histoire des Européens au Togo ou une histoire du Togo vue par des Européens. Robert Cornevin a eu certes l'immense mérite d'avoir mis à la disposition du public un ouvrage qui fit, fait et fera encore référence pendant longtemps. Mais i~ s'agit pour nous de tourner une page, d'apprendre aux Togolais à se sentir Togolais, malgré les 7 nombreux clivages accentués -ou parfois artificiellement créés- au cours des années. Au lieu de mener une étude diachronique prenant en compte la grande division géographique du pays, à savoir le clivage entre une région méridionale, dominée par l'aire culturelle ajatado, relativement homogène, et une région septentrionale, aux groupes plus éclatés, avec une histoire multiforme, nous avons privilégié une approche synchronique regroupant les éléments suivant les grandes périodes historiques. Elle nous semble plus conforme aux objectifs qui doivent être assignés à l'histoire, en particulier dans l'enseignement scolaire: faire que les Togolais se sentent d'une même patrie, solidaires de la vie de leur nation. C'est à ce prix que, pensons-nous, seront abolis, au fil du temps, les maux qui rongent nos sociétés et qui ont pour noms régionalisme, tribalisme, ignorance et refus de l'autre, etc., pour peu que les décideurs politiques le veuillent bien. Autre difficulté: la mise en place du peuplement du Togo ne saurait se concevoir dans le cadre étroit des frontières héritées de la colonisation. Les populations situées de part et d'autre de ces limites artificielles n'en font d'ailleurs que peu de cas dans leurs relations quotidiennes, hormis au cours des périodes de tensions politiques. Les liens historiques qui les unissent ont été en effet assez forts pour défier les avatars de la colonisation. Raison pour laquelle cette étude déborde souvent le cadre du Togo pour celui, plus adéquat, de la région d'Afrique dans laquelle s'inscrit l'histoire du territoire. On pourrait reprocher à cet ouvrage d'avoir consacré trop de place à certains facteurs extérieurs, comme la traite négrière ou, dans une moindre mesure, le commerce caravanier. Ces développements sont nécessaires pout' replacer dans leur contexte historique les importants bouleversements qui ont affecté la région du fait de ces activités. L'émergence d'entités politiques et guerrières à Glidji, à Sansanné-Mango et en pays tem, l'apparition de· cités côtières comme Aného, la constitution ici et là de noyaux pré-urbains trouvent leurs fondements dans ces activités, qui façonnèrent définitivement cet univers géopolitique à partir du XVIlèsiècle. Il fallait évoquer sans complaisance ces périodes charnières de l'évolution historique de la région, sans quoi la dynamique des régions aujourd'hui togolaises serait incompréhensible. Professeur N. L. GAYIBOR 8 NOTE SUR LES TRANSCRIPTIONS PHONETIQUES Il existe certes un alphabet phonétique international mis au point par l'API(1l. Mais les difficultés techniques liées à sa pratique font que cet alphabet n'est pas utilisé en dehors du cercie fenné des spécialistes. Il demeure par conséquent une certaine licence dans ce domaine, où chacun fait ce qu'il peut, en l'absence d'un guide officiel (des toponymes, ethnonymes, glossonymes, hydronymes locaux) élaboré par les linguistes et imposé à l'usage de tous par les pouvoirs publics. Les auteurs du présent ouvrage, après avoir essayé -sans succès- d'adopter certains çritères communs de transcription, ont décidé de suivre la tendance générale, en reprenant, lorsqu'elles existent, les graphies consacrées et imposées par l'usagé2l (comme Notsé, éwé, Kabiyè, Agou, etc.), même erronées dans leur fonne, et de les simplifier à l'extrême là où aucune règle ne s'est imposée. Ils ont ainsi adopté l'accent grave (cas de Bè) ou aigu sur les He" (comme les Ewé), le "ou" pour le "u ", le "tch" pour le "e ", entre bien d'autres, dans les tennes vernaculaires utilisés(3). Au total, les auteurs s'excusent pour cette commodité qui risque de choquer les spécialistes mais, excipant des exigences pédagogiques de l'ouvrage, ils pensent que cette fonne sera plus accessible à la grande majorité des lecteurs. (1) Association phonétique internationale. (2) En particulier sur les cartes géographiques disponibles dans le commerce.. (3) Cependant le x est gardé pour représenter le son inexistant en français (rendu par ch en allemand ou lej en espagnol), comme pour les peuples xwla et ,,"\Véda. 9 lNTRODUCTION '. LE TOGO ET LES TOGOLAIS 1- LE PAYS ET LES HOMMES Les frontières de l'actuel État togolais sont le résultat des compétitions et des partages coloniaux successifs entre la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Le Togo se présente comme une petite bande de terre de 56 600 km2(J), entre le Ghana à l'ouest et le Bénin à l'est. Large d'à peine 45 km sur la côte et à la latitude de Mango, de 140 km à la latitude de Sotouboua et d'Atakpamé,il s'étire sur près de 600 km, de l'océan Atlantique au sud jusqu'au Burkina Faso au nord. Cette configuration explique que, en dépit de sa faible superficie, le pays connaît une grande diversité spatiale, humaine et économique. A - LE MILIEU NATUREL Schématiquement, le Togo est traversé en écharpe par une chaîne de montagnes, de direction nord-est/sud-ouest, de part et d'autre de laquelle se situent deux plaines: la plaine du Mono au sud-est, façonnée sur le socle cristallin, dont la partie sud, sur une cinquantaine de uploads/Geographie/ histoire-des-togolais-1-des-origines-a-1884.pdf

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