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’:HIKLOG=^UZUU\:?k@b@l@b@a" M 01469 - 111 - F: 5,00 E - RD N ° 1 1 1 - S e p t e m b r e - O c t o b r e 2 0 1 4 - 5 € Trips Urban spirit Lima : le nouveau spot São Paulo et sa biennale SPÉCIAL RENTRÉE SPÉCIAL TENDANCES Design Entretien exclusif avec Patricia Urquiola dans son nouveau studio à Milan Lifestyle Déco Notre dossier tissus-papiers peints : tout pour électriser votre intérieur Mode Le style Memphis 297 Que sait-on véritablement de Lima ? Celle qui fut la ville des rois sous la conquête espagnole est en passe de retrouver une place de premier plan dans le paysage des villes d’Amérique latine tant son attractivité économique mais aussi culturelle et culinaire renvoie aux oubliettes les clichés trop souvent véhiculés sur le Pérou. Reportage Olivier Reneau / Photographies Young-Ah Kim Attractive Lima Jolie balade sous les arcades de la mairie de Lima sur la Plaza Mayor. C’est ici que Francisco Pizarro fonda la ville en 1535. ID-URBAN SPIRIT 298 1 2 3 A u sortir de l’aéroport Jorge-Chavez, Lima confirme son image de ville grise. Il y a d’abord l’omnipré- sence d’un sable fin caractéristique de cette région désertique coincée entre le Pacifique et les Andes. Et puis le ciel qui durant plusieurs mois en hiver se charge d’une épaisse couche nuageuse provoquée par le courant Hum- bolt. À première vue, rien ne fait de Lima la destination la plus lifestyle du moment. Pourtant, la capitale du Pérou ré- serve bien des surprises à qui veut prendre le temps de dé- couvrir les multiples facettes de cette métropole plutôt que de filer directement vers les sites historiques des Andes ou les plages ensoleillées. Ici, la culture contemporaine a peu à peu pris ses marques, réveillant un art culinaire vieux de plu- sieurs siècles et ouvrant dans le même temps la porte à un art de vivre qui ne demande qu’à côtoyer la modernité. Lima est la 4e plus grande métropole d’Amérique du Sud et occupe un territoire qui s’étend sur une cinquantaine de ki- lomètres du nord au sud où vivent près de 10 millions de personnes. Autant dire que la ville fourmille – la circulation y est plutôt dense – et qu’il existe quasiment autant de Lima que de quartiers… Pour autant, les principaux centres d’in- 1/ Véritable institution culturelle, la librairie La Familia a dédié un corner aux produits d’artisanat local sélectionnés par Dedalo. 2/ Proche du front de mer, le quartier de San Isidro voit se côtoyer gratte-ciel et vastes espaces verts. 3/ La créatrice Titi Guiulfo dans son showroom de Chorrillos. térêt pour un voyageur de passage ne concernent en fait qu’une poignée de secteurs que l’on pourrait résumer au cœur historique où se dressent la plupart des bâtiments hé- rités de la colonisation espagnole et d’autre part les terri- toires plus proches de la mer (San Isidro, Miraflores et Barranco). On ne saisit d’ailleurs pas immédiatement que Lima est une ville côtière. La ville s’élève en fait à quelque 80 mètres au-dessus du Pacifique, stoppée par une falaise ra- vinée en grande partie recouverte d’une végétation ram- pante. En contrebas, une voie rapide borde la longue plage de galets fréquentée par les surfeurs. « Ici, la température de l’eau n’excède jamais les 18 °C. Alors, ce n’est pas vraiment l’endroit idéal pour se baigner », prévient un passant. Avec le temps, la municipalité semble avoir saisi les enjeux de ce littoral si proche de la ville, à même de transformer Lima en cité balnéaire. Sur un modèle similaire à celui de la High Line de New York, voire de Copacabana – osons la com- paraison ! – les pouvoirs publics sont en train d’aménager le territoire côtier à grand renfort d’espaces verts et d’in- frastructures de loisirs qui devraient d’ici peu transformer la physionomie de la ville. 299 Légende Le pavillon mauresque a été édifié dans le parc de l’Exposition en 1921 pour commémorer le centenaire de l’indépendance du pays. Située sur la plaza Mayor, la mairie de la ville demeure un bâtiment emblématique de l’époque coloniale. ID-URBAN SPIRIT 300 301 1 2 3 Néanmoins, les Liméniens n’ont pas attendu ce réaména- gement territorial pour inscrire leur ville dans l’air du temps. Aujourd’hui, la ville est riche d’un parc hôtelier, d’un réseau de restaurants et de projets culturels (art, mode…) en per- pétuelle évolution. Et si pendant longtemps le quartier de San Isidro, connu pour être à la fois le centre économico- financier et la zone résidentielle de la gent aisée de Lima, ap- paraissait comme le nouveau centre, l’implantation depuis quelques années de nouvelles adresses dans le quartier de Miraflores, voire plus au sud à Barranco, a changé la donne. « C’est le cas de la plupart des tables qui comptent au- jourd’hui à Lima : Central, Maido, Rafael… », nous livre un responsable de l’agence de promotion du pays. En l’es- pace d’une dizaine d’années, une génération de jeunes chefs est parvenue à placer la cuisine péruvienne sur la carte mondiale de la gastronomie, en utilisant le caractère fu- sionnel des pratiques culinaires locales. « Le Pérou est de- puis plusieurs siècles une terre de brassage de cultures (es- pagnoles, andines, japonaises mais aussi amazoniennes) qui sont notamment parvenues à s’accorder dans le champ culinaire », souligne Pedro Miguel Schiaffino, chef du Ma- 1/ La galerie 80M2 vient d’emménager dans une vaste villa du front de mer au charme suranné. 2/ Le nouveau directeur du MATE, centre culturel fondé par le photographe de mode Mario Testino, originaire de la ville. 3/ Dans le mall Jockey Plaza, la boutique Melate renoue avec l’antique tradition du chocolat péruvien. labar mais qui a ouvert une nouvelle adresse, Amaz, entiè- rement tournée vers le terroir de l’Amazonie. Un genre cu- linaire baptisé Nikkei désigne par ailleurs la cuisine mixte élaborée par les migrants japonais dès la fin du XIXe siècle. Lima est entrée dans une nouvelle ère Le meilleur exemple de la cuisine Nikkei est le ceviche, ce plat à base de poisson cru, citron vert, ails et oignons. Les Liméniens en raffolent, notamment chez Wong, dont le chef est un ambassadeur du genre. De la même manière qu’ils se sont pris de passion pour le Pisco Sour, ce cocktail à base de pisco (eau-de-vie de raisin), citron vert, sucre et blanc d’œuf imaginé dans les années 20 par un Californien. Cette boisson hybride est devenue un symbole de Lima. Et chacun de prétendre au meilleur Pisco Sour de la ville. Les personnes à la recherche de nouvelles saveurs viseront plu- tôt l’une des adresses au service plus décontracté de Bar- ranco. Ce quartier tourné vers la mer était à l’origine la des- tination de villégiature des notables du centre-ville. Les bars et restaurants possèdent ici des jardins où il fait bon se poser une fois le soir venu. Mais Barranco doit aussi son ID-URBAN SPIRIT 302 1 2 3 succès à l’offre culturelle qui s’est mise en place. Le MATE est justement l’un des pivots artistiques du quartier dont le succès est en partie dû au nom de son instigateur, le pho- tographe de mode péruvien Mario Testino. « En 2012, Mario Testino a ouvert ce centre de la photographie dans son quartier d’adoption pour être réellement actif dans le renouveau de Lima ainsi que dans la promotion de la mode au Pérou », assure une respon sable de l’institution. Le MATE a pris place dans l’une des riches habitations du quar- tier, entièrement rénovées pour l’occasion afin d’exposer les images du photographe, notamment la série « Alta Moda » réalisée à Cuzco, ainsi que des travaux d’artistes invités. Non loin de là, sur un schéma assez similaire, la galeriste Lu- cia de la Puente a ouvert l’an passé un charmant boutique- hôtel d’une quinzaine de chambres, l’Hotel B, en lieu et place d’une villa de style Belle Époque que sa famille pos- sédait. Si la rénovation a mis en valeur l’architecture du lieu, Lucia a créé un aménagement inédit, riche d’une impres- sionnante collection d’œuvres d’art contemporain qui s’ins- crit parfaitement dans l’atmosphère de ce quartier qui prend volontiers des airs de Californie. « Le récent musée 1/ Coup de feu dans les cuisines du restaurant Central, une des ambassades de la nouvelle cuisine péruvienne. 2/ Une jetée « à l’anglaise » permet de profiter de la beauté sauvage de la Costa Verde. 3/ Le styliste Amaro Casanova, figure de la mode locale. d’Art contemporain n’est pas loin. Et une demi-douzaine de galeries a élu domicile dans la zone », précise l’artiste Elena Damiani rencontrée dans une exposition organisée par la galerie Revolver dans une villa temporairement occupée pour l’occasion. Et il suffit de sillonner le quartier pour com- prendre que la promotion immobilière a déjà pris le relais en mettant la main sur des pâtés de maisons entiers ou en érigeant en front de mer des complexes d’habitations à l’ar- chitecture parfaitement inscrite dans l’air du uploads/Geographie/ ideat-111-lima.pdf
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- Publié le Oct 22, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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