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Keltia « » Keltia Licence Licence CC BY-NC-ND 2.0 FR — 2018 Hervé Cariou Déjà parus Scythia : L’étonnante Histoire de l’antique Irlande Brittia : L’Histoire méconnue des Bretons La licence Creative Commons BY — NC-ND 2.0 FR vous permet de partager, copier, distribuer et communiquer le matériel par tous moyens et sous tous formats selon les conditions suivantes. Attribution. Vous devez créditer l’ouvrage et intégrer un lien vers la licence. Pas d’Utilisation Commerciale. Vous n’êtes pas autorisé à faire un usage commercial de cet ouvrage. Pas de modifications. Dans le cas où vous effectuez un remix, que vous transformez, ou créez à partir du matériel composant l’ouvrage original, vous n’êtes pas autorisé à distribuer ou mettre à disposition l’ouvrage modifié. Pas de restrictions complémentaires. Vous n’êtes pas autorisé à appliquer des conditions légales ou des mesures techniques qui restreindraient légalement autrui à utiliser l’ouvrage dans les conditions décrites par la licence. Auteur : Hervé Cariou Crédits images en fin d’ouvrage Éditeur : editor@cariou.info Site : cariou.info Introduction Vers l’an 600 av. J.-C., les habitants de Massilia (Marseille, France), une colonie grecque, désignent les populations de la Provence en utilisant la terminologie « Keltoi ». Plus tard, les Romains latiniseront le nom en « Celtae » (Celtes). Ils utiliseront également ce nom pour toutes les populations au nord de la Provence (incluant les Alpes). Hérodote les évoque dans son ouvrage Histoires. « Ce dernier fleuve commence en effet dans le pays des Keltoi, auprès de la ville de Pyrène, et traverse l’Europe par le milieu. Les Keltoi sont au-delà des colonnes d’Hercule, et touchent aux Cynésiens, qui sont les derniers peuples de l’Europe du côté du couchant. L’Ister se jette dans le Pont-Euxin à l’endroit où sont les Istriens, colonie de Milet. » L’Ister est un nom antique du Danube. Les Cynésiens formaient une population de la péninsule ibérique et Hérodote ne les assimile pas aux Celtes. Pyrène est une cité inconnue de l’archéologie. Hérodote précise que le Danube « commence » près de cette cité. Soit il évoque sa source qui se trouve en Forêt-Noire (Allemagne), soit il évoque une cité maritime au bord de la mer Noire où se jette le fleuve (sur le territoire actuel de la Bulgarie). Les Romains n’assimileront pas les Belges et les Germains aux Celtes. Confrontés aux populations belges de l’île de Grande-Bretagne, ils n’assimileront pas non plus les autres populations de l’île à des Celtes. Pourtant, de nos jours, les Gallois, les Écossais et les Irlandais sont considérés comme tels. Cette confusion semble dater de l’époque des invasions germaniques en Grande-Bretagne. Confrontés à une multitude de populations locales, les Germains adoptèrent probablement un terme générique pour les désigner. Aucune inscription d’avant la colonisation romaine de la Gaule et de l’île de Grande-Bretagne ne mentionne des Celtes. Au moment de la guerre « des Gaules », les Romains distinguaient trois Gaules : la Belgique, la Celtique et l’Aquitaine. Qui étaient ces Keltoi de Provence ? Quelle est l’origine des Gaulois de la Celtique romaine ? Quel est le lien entre les Keltoi et les Gaulois ? La linguistique n’est pas d’un grand secours car la racine « kelt » est inconnue des langues indo-européennes et les populations de la Celtique avaient une tradition orale et non écrite. Cela dit, nous pourrions suggérer une étymologie : « quel », la prononciation gaélique de Gaël, et « ti », une racine gaélique. Ces Keltoi pourraient donc être des cousins des Gaëls d’Espagne évoqués dans le Lebor Gabála Érenn irlandais, le plus vieux récit européen. Selon ce récit, les Gaëls étaient originaires d’une colonie scythe de la mer Égée (Grèce antique) et fréquentaient beaucoup les eaux de la Méditerranée. Cette hypothèse ne concerne que la question « Qui étaient les Keltoi de Provence ? ». Elle ne répond cependant pas à la vraie question « Quelle est l’origine des Gaulois de la Celtique romaine ? ». Indo-européen L’indo-européen désignait dans un premier temps un locuteur d’une des langues dites indo-européennes. Ces dernières avaient une certaine proximité syllabique et se distinguaient des langues sémitiques, africaines et asiatiques. Comme les linguistes ne s’accordaient pas sur l’origine géographique de ces langues (Inde du Nord, Eurasie ou Europe), la terminologie « indo-européen » est le résultat d’un compromis. Puis l’Indo-européen (avec une majuscule) est devenu un membre d’une famille humaine qui partageait une certaine ressemblance physique, un mode de vie (antique) similaire et bien entendu, une proximité linguistique. Deux thèses de base s’affrontent sur l’origine des Indo-européens. Selon la première, un fonds est commun à toutes les populations. Selon la seconde, les Indo-européens descendraient de multiples populations locales dont le voisinage a propagé un mode de vie et des éléments de langage qui vont de pair. La première thèse a toujours eu les faveurs d’une majorité d’historiens et depuis, ils cherchent le « fonds commun ». Quelle est l’hypothèse la plus probable ? Sachant que les sites archéologiques de facture indo-européenne s’étendent de l’Irlande à la Corée (…), la thèse d’une propagation d’un mode de vie par le voisinage est difficile à défendre. Cela dit, nous pourrions considérer une voie « hybride » : un fonds commun aurait influencé des populations locales. Cette thèse repose sur le fait qu’une population peut faire des avancées significatives sur le plan agraire, métallurgique, architectural, économique, linguistique, etc., et profiter de cette percée pour augmenter son influence sur d’autres populations. De multiples théories s’opposent sur le fonds commun. On peut les regrouper en utilisant les quatre points cardinaux : nord, est, sud, ouest. Par rapport au territoire des Indo-européens actuels (Europe, Eurasie), les linguistes et les historiens penchent à l’Est. À ce sujet, une cité antique fortifiée de 30 hectares et fondée il y a 4 400 ans est très à la mode. C’est la cité de Gonur Dépé (Turkménistan) dont la richesse artistique des artéfacts mis à jour n’est pas banale. Certains artéfacts représentent des femmes ailées (des déesses de la fertilité), des « dragons » (mi-serpent, mi-lion) et de grands rapaces qui ne semblent pas « sympathiser » avec les dragons. Enfin, l’extinction de cette cité, mille ans plus tard, serait due à des modifications durables du climat de la région. Le site de Khara-Khoto dans le désert de Gobi (qui n’a pas toujours été un désert) semble plus prometteur. Nous nous basons sur une découverte faite par Pyotr Kuzmich Kozlov, un explorateur russe, lors d’une expédition au début du siècle dernier (1907-1909). Il rédigea un rapport traduit en anglais sous le titre Mongolia and Amdo and the Dead City of Khara-Khoto (1923). En résumé, il indique que cette cité splendide (encore en activité à l’époque médiévale) avait de multiples fondations. Néanmoins, le sable est un tel obstacle qu’il décourage les archéologues. Génétique Pour identifier l’origine des Indo-européens, la linguistique, l’archéologie et l’Histoire sont malheureusement en échec. Nous allons donc faire appel à une discipline plus récente : la génétique des populations. Cette déclinaison de la génétique est l’étude de la reproduction des populations. Auparavant, on étudiait l’évolution du point de vue des individus seulement. Et de nos jours, on le fait aussi du point de vue des populations. Les individus sont une distribution de génotypes et c’est la population qui engendre ces génotypes. Ces derniers contiennent l’information portée par le génome d’un organisme, contenu dans l’ADN de chaque cellule. Notre génome humain contient entre 28 000 et 34 000 gènes répartis sur 46 chromosomes groupés en 23 paires. Une de ces paires est composée des chromosomes qui déterminent le sexe d’une personne. Un homme porte un chromosome Y et un chromosome X. Et une femme porte deux chromosomes X. La génétique des populations utilise le chromosome Y comme « marqueur ». Enfin, un génome « satellite » dit mitochondrial (ADNmt) est distinct de notre ADN. Et seule la mère le transmet. Ce génome fait référence à des mitochondries présentes dans des cellules dites « eucaryotes ». Tout ceci pour dire que la génétique des populations l’utilise aussi comme « marqueur ». Chromosome Y En génétique des populations, les différents chromosomes Y sont regroupés en « haplogroupes » et chaque haplogroupe est une branche de « l’arbre » génétique du chromosome. Enfin, chaque haplogroupe est relié à un haplogroupe majeur, ce qui facilite grandement la lecture de l’arbre. Le « Y Chromosome Consortium » (YCC, 1991-2012) a défini une première nomenclature en 2002. Et selon cette nomenclature, notre genre humain cumule 20 haplogroupes majeurs (notés de A à T). Un haplogroupe descend directement d’un autre ou d’une mutation. Voici notre « arbre génétique » (simplifié) sous forme de diagramme. Les 20 haplogroupes majeurs sont sur fond jaune (ou gris pour une publication en noir et blanc) et les mutations sont sur fond blanc. Ce qui frappe le plus est la transition « alambiquée » entre l’haplogroupe F et les suivants. Maintenant, essayons de traduire cet arbre sur le plan des populations en sachant que les nombreuses migrations humaines ne facilitent pas l’exercice. Pour ce faire, nous allons rechercher la population (voire la uploads/Geographie/ keltia-l-x27-etrange-histoire-des-celtes 1 .pdf

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