Le protectionnisme Depuis le début du XIX siècle, la tendance générale est à la

Le protectionnisme Depuis le début du XIX siècle, la tendance générale est à la libéralisation croissante des échanges internationaux et à la mise en place de règles et d'instances internationales Du dix-neuvième au vingtième siècle L’essor des échanges internationaux : réduction des coûts de transport - vendre sur les marchés étrangers pour promouvoir la croissance économique a incité les gouvernements à libéraliser leur commerce et à multiplier les accords de libre- échange - protéger les industries locales d’une concurrence de plus en plus présente les a au contraire poussé à instaurer des barrières artificielles aux échanges. L'émergence du libre-échange en Europe : 1846-1876 Le libre-échange en Europe débuta en 1846 avec la décision unilatérale prise par le Royaume-Uni de supprimer ses lois céréalières ou Corn Laws La multiplication des traités commerciaux bilatéraux de libre-échange entre pays européens fit tomber le taux moyen des tarifs douaniers. Le mouvement fut impulsé par le traité franco-britannique de 1860 qui instaura pour la première fois la clause de la nation la plus favorisée : tout avantage concédé par l'un des deux pays à un pays tiers doit être étendu à l'autre signataire du traité. Le retour au protectionnisme : 1879-1945 A la fin des années 1870, l'Europe continentale amorça un retour au protectionnisme. Multiplication des guerres et représailles commerciales. L'Allemagne, dès 1879, impulsa le mouvement, suivie par la France en 1892 (tarif Méline). Seul le Royaume-Uni garda une politique unilatérale de libre-échange. En juin 1930, les Etats-Unis votèrent la loi Hawley-Smoot, qui instaura le régime protectionniste le plus dur de toute l'histoire du commerce mondial. La concurrence américaine entraina le repli britannique. La crise de 1929 : Protectionnisme pour répondre à la crise. La libéralisation mondiale du commerce par la coopération internationale : de 1947 à nos jours La fin des années quarante voit l'émergence d'une véritable coopération internationale destinée à instaurer un libre-échange général et durable : réduction progressive des barrières protectionnistes pour favoriser la croissance mondiale sans nuire aux industries. Le GATT Pour la première fois, les principaux pays participants au commerce mondial abandonnèrent la méthode des traités bilatéraux. Une volonté d’instaurer durablement le libre-échange les réactions protectionnistes avaient entraîné l’effondrement du commerce mondial et l’approfondissement de la crise économique. Les grandes règles du GATT - la clause de la nation la plus favorisée ; - la réciprocité des concessions tarifaires ; - la transparence des politiques commerciales. La clause de la nation la plus favorisée Certaines exceptions à la règle sont prévues : - lorsque les importations causent des dommages sérieux à la production locale ; - en cas de danger sanitaire ; - en d’instauration d’une union douanière. La réciprocité des concessions tarifaires La règle de la réciprocité stipule qu’un pays qui accepte une concession tarifaire doit également offrir une concession en retour. L’objectif est d’éviter des comportements de passager clandestin. L’exception: les pays en développement (CNUCED en 1966, système généralisé des préférences adopté en 1971 par la CEE et le Japon) La transparence des politiques commerciales Seuls les tarifs douaniers, aisément quantifiables, sont acceptés comme moyen de protection. L’Organisation Mondiale du Commerce Pour la première fois, moyen de gestion des échanges internationaux, équivalent du FMI pour les relations monétaires et financières. La raison d’être de l’OMC En l’absence d’une véritable administration et de compétences en matière disciplinaire, le GATT n’a pas pu empêcher le développement de pratiques protectionnistes interdites comme les barrières non tarifaires. Surtout, dans un contexte de ralentissement de la croissance économique, les pays disposant d’un fort pouvoir de négociation (Etats-Unis, CEE, Japon) imposèrent aux nations plus faibles leurs propres législations commerciales sous couvert de préservation de la concurrence (exemple : section 301 du Trade Act américain de 1974). Les caractéristiques de l’OMC - structure permanente (Conférence ministérielle tous les 2 ans, Conseil général, Conseils et Comités sur sujets spécifiques). - organe de règlement des différends Les résultats - l’Uruguay Round (1986-94). L’abaissement général des barrières tarifaires Le commerce des invisibles (services, brevets, propriété intellectuelle...) est longtemps resté ignoré des accords de libéralisation. Il a fallu attendre l'Uruguay Round pour prévoir un processus de libéralisation dans les années 2000. Par ailleurs, ce cycle de négociations n'a pratiquement pas remis en cause l'utilisation des législations nationales antidumping. Les limites actuelles des accords de libéralisation. - Conférence de Seattle (1999) En dehors de l’agriculture et des produits manufacturés la conférence de Seattle prévoyait de nouveaux accords sur les services, les investissements, les normes sociales internationales et la concurrence. - Conférence de Doha de 2001 Un nouvel agenda aux ambitions plus modestes : l’objectif principal est de poursuivre et de consolider la réduction tarifaire et l’ouverture des marchés dans l’agriculture et les biens manufacturés. - dispersion des droits doit être considérée, et non pas leur moyenne : nombreux pics tarifaires (100 % ou plus). - progressivité des droits (taxation plus forte des produits transformés) - protection élevée dans certains secteurs (agriculture ou textile-habillement). L’Orientation sectorielle et géographique de la protection moderne L'orientation sectorielle Politiques protectionnistes : points forts devenus points faibles (électronique, textiles et cuirs, électronique), position déclinante (sidérurgie, mécanique), ou stable (bois- papiers). L'orientation géographique - cibles privilégiées de la politique commerciale américaine : 1. la CEE 2. le Japon - La CEE compense son attitude réservée vis-à-vis des Etats-Unis par un interventionnisme actif à l'encontre du Japon, des pays de l'Est Européen et de la Chine. Les instruments protectionnistes des Etats-Unis et de l'Europe sont principalement tournés contre les pays asiatiques. →L'intensité des politiques commerciales et leurs instruments d'intervention semblent liés au contexte international en matière de prix et de concurrence. →la supériorité du système des négociations multilatérales sur celui des accords bilatéraux discriminatoires dans la consolidation du libre-échange. L'existence de la clause de la nation la plus favorisée inciterait chaque pays à minimiser les concessions. Mais dans les faits, en l'absence d'un organisme international destiné à gérer les accords et à contenir les excès, les accords bilatéraux sont instables. →Sur la longue durée, l'affaiblissement au plan mondial des politiques protectionnistes a accru l'ouverture des économies au commerce mondial et semble avoir été favorable à la croissance économique des pays exportateurs les plus dynamiques. La Evolution du commerce des produits agricoles primaires et transformés Au cours des 20 dernières années, la valeur du commerce mondial des produits agricoles transformés a augmenté plus rapidement que le commerce des produits agricoles primaires. - Demande : la hausse des revenus et les changements de mode de vie au niveau mondial ont incité les consommateurs à consacrer une part croissante de leurs revenus à l'achat de produits transformés et manufacturés. - Offre : technologies, baisse des coûts du transport et suppression partielle des obstacles au commerce Les pays en développement perdent du terrain Les obstacles à l'accès au marché dans les pays importateurs ont limité la capacité des pays en développement d'augmenter les exportations de leurs produits transformés (la progressivité des droits de douane en particulier). Les chaînes de transformation des produits agricoles sont de plus en plus dominées par quelques entreprises transnationales. Les obstacles internes à l'offre (technologie obsolète, infrastructures, de stockage et de commercialisation inadaptées, des cadres réglementaires et juridiques inappropriés …). Commerce des produits de base et intégration régionale entre les pays en développement Accords commerciaux régionaux La prolifération des accords commerciaux régionaux (ACR) a contribué à réduire le nombre d'obstacles au commerce et à stimuler le commerce entre les pays en développement. Dans de nombreuses régions en développement, les ACR sont considérés comme un instrument de stimulation et de diversification du commerce. Ex. surtout commerce agricole de l'Amérique latine. L'Accord de libre-échange nord- américain (ALENA) et le Marché commun du Cône Sud (MERCOSUR) ont presque supprimé tous les obstacles au commerce agricole. Ne profite que peu aux PMA car pas les capacités nécessaires. Concentration du marché et chaînes alimentaires intégrées verticalement Les chaînes de produits agricoles, notamment celles des cultures à forte valeur et des produits transformés, sont de plus en plus dominées par les sociétés transnationales de commerce (exportation des PED, marchés internationaux), de transformation et de distribution (vente au détail dans les pays importateurs). Ex. 3 sociétés = 45% du café. Les sociétés transnationales, qui ont un besoin crucial de quantités fiables et d'une qualité égale pour leurs opérations commerciales, ont établi des liens privilégiés avec des fournisseurs pour disposer d'un approvisionnement sûr : imposition de normes en échange de transfert de K et A. - Pour certains producteurs, ces changements offrent donc des opportunités sans précédent. - Cependant, sans aide de nombreux petits exploitants locaux continuent à éprouver des difficultés pour répondre aux nouvelles exigences du marché. Les grandes sociétés dominent le commerce à l'exportation dans les pays en développement : La concurrence accrue favorise les exploitants et les négociants qui peuvent bénéficier de financements avantageux et d'une logistique performante. A Concentration du marché international : quelques sociétés intégrées verticalement sont parvenues progressivement à contrôler le commerce agricole. Ex. Pour le cacao, le nombre d'entreprises spécialisées dans le commerce du cacao à Londres est passé de 30 en 1980 à près de 10 en 1999. uploads/Geographie/ le-protectionnisme-du-dix-neuvieme-au-vingtieme-siecle.pdf

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