Bloy, Léon (1846-1917). Léon Bloy. La Chevalière de la mort. 1896. 1/ Les conte

Bloy, Léon (1846-1917). Léon Bloy. La Chevalière de la mort. 1896. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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Troisdessins originaux deHenri deGroux. Portrait au miel deLéon Hloy parCharles Cain. ... 1vol. IJÎOX IILOV DEVANT LES COCHONS 1p]jq. HISTOIRES DÉSOBLIGEANTES 1 vol. ICI ON ASSASSINE LES GRANDS HOMMES, avec un portrait et un autographe d'Ernest Hello 1pltq. (1) Le Désespéré étant, jusqu'à cejour, leplus connu demes livres, jecrois devoir informer leshonnes gens quimefont l'honneur demelire,que l'édition Tresse etStock, publiée en1893 et antidatée desixans.est apocryphe, défectueuse etabsolument désavouée par mol, — ayant étélivrée aupublic d'une manière clan- destine, 4mon préjudice etilmon Insu.- Jenereconnais pour mien quele textedel'édition Soirat, publiée réellement en1887 etdevenue, aujour- d'hui, presque rare. LÉON BLOY. .t JfiOX BLOY LA CHEVALIÈRE DULA M.OET PARIS SOCIÉTÉ DY MERCYRE DE FRANCE XV, RVE DE L'ÉOHAVDÉ-SAINT-rïEBMAI.V, XV MDCCC XGVI Tousdroitsréservés. II.AKTÉ TIRÉ HK CET OUVRAOR .• Cinq exemplaires surjaponimpérial numérotes i à 5,et dix-sept exemplaires sur hollande, numérotés Gà 22. JUSTIFICATION DU TIHAGE : Droits detraduction etdereproduction réservés pour touspays,ycompris la Suède etlaNorwège. A ma Soeur danoise MARIE-THÉRÈSE MOLBEGII LA( CHEVALIÈRE DE LA MORT La Chevalière de la Mort est ma première tentative littéraire. Elle fut écrite entièrement en 1811, dans un des bureaux de la Compagnie du chemin de fer du Nord dont j'étais, en ce temps lointain, l'un des plus exécrables employés. Rien ne faisait prévoir encore que je deviendrais un jour attentif à désobliger mes contemporains. Caïn Marchenoir croupissait dans son innocence et ne savait pas son destin. 10 NOTE Les deux chapitres, d'une date très postérieure, ajoutés à cette édition, marquent nettement la différence des deux époques et des deux postures. Quelques maniaques, peut-être, seront curieux de vérifier. Paris, le 25février1896. LÉotf BLOY P.-S. — La Chevalièrede ta Mort a été publiéepour la premièrefois, en 1891,dans une revue extrêmementbelgft, lo Magasin Littérairede Gand,commanditée, assure-t-on, par un groupede millionnaires. L'auteur ayant avoué son indigence,le salaire exceptionnelde quarante francs; pour troismillelignes,lui fut accordé,après, unelongueet orageusedélibération. I DIES 1HJE Fuisscm quasi non esscm,deutero trans- latus ad tumulum. JOB.x, 19. Maric-Antoinclle naquit le Jour des Morts. L'Eglise chantait lu Colère et les assises épouvantables du juste Ju^e. Tous les sanctuaires catholiques reten- tissaient des lamentations des vivants priant pour les trépassés. Marie-Antoinette, la blonde Cheva- lière d'une Mort plus effrayante et plus belle que la symbolique faucheuse d'Albert Durer, Marie-Antoinette, ar- chiduchesse du Saint Empire des Sept Douleurs, vint aujour dans ce deuil des 14 LACHEVALIÈRE DELA MORT jours, se précipitant du sein maternel aux langes funèbres de sa destinée. Ses premiers vagissements durent paraître un écho de la Prose terrible et cet écho dans sa pauvre âme n'eut jamais de fin. Il grandit avec elle dans la pourpre tragique des enfants de roi; s'établit en elle comme dans son palais souverain, voilé d'abord, vaguement intermittent, presque muet et presque sourd dans l'éclat brûlant des fêtes et la folie des acclamations d'un peuple amoureux, plus distinct au déclin de ce bonheur si court; puis, tout à coup, immense, dominateur, assourdissant comme un tonnerre, à la nuit tombante des funé^ railles de la Monarchie. Le plus poignant des Cantiques de la Liturgie se confondit avec son pre- mier soupir et couvrit de sa clameur I.AC11EVAL1ÈRK DELA MOHT 15 victorieuse les adorât ionsclles ou(rages de ses trente-sept anniversaires. La Trompette des suprêmes épou- vanteraents ajouta l'infini de son an- goisse à la joie des carillons et des vaincs canonnades de son baptême; la cohue des Morts environna, telle qu'un océan, les pieds fragiles de son berceau où sommeillaient toutes lesmélancolies de l'histoire; les Terreurs du dernier Jugement planèrent, comme une volée de colombes noires, au-dessus de cette innocence que la plus innombrable et laplus opulente des calomnie sn'ajamais été capable de déconcerter. Le Livre, le Trône, le Juge, la pré- caire sécurité des justes, la surhumaine stupeur de la nature et de la mort, tel fut le chant de la nativité et tel fut l'épilhalaine exécuté sur un mode mi- neur fort triste, dans l'obscurité de la 16 I.A. CIIKVÀMKRK DELAMORT nuit nuptiale, par le choeur invisible des cent trente-deux écrasés de la place Louis XV. Quand la Reine de France ira se faire assassiner, elle pourra l'entendre une dernière fois et ce sera l'épithalame des noces éternelles à son entrée dans les cieux. Le jour sera alors véritablement venu des larmes, du coeur brisé comme cendre, de la séparation d'avec les maudits et de l'espérance dressée vers Dieu, comme une tour solitaire, dans laflammeinextinguible de l'holocauste I Quel extraordinaire destin et quel prodigieux honneur I Sans doute, d'autres grandes victimes avaient été déjà posées sur le candélabre des Expiations, et on sait epael'histoire de LA CIIEVALIKRE DE LAMORT 17 chaque siècle est creusée à son centre, ainsi qu'un ravin, par le torrent du sang des innocences égorgées pour la rançon des coupables. Mais je ne crois pas qu'une infortune, humainement soufferte, ait jamais pu retenir autant de beauté clans des mains d'un albâtre plus pur et plus stupidement brisé par le maillet sanglant des mutilations révolutionnaires. Marie-Antoinette monte dans l'apo- théose de son ignominie, couronne en tôte,sceptre en mainet lesdeux pieds sur les trois cent mille fronts des specta- teurs de son supplice. L'ignoble coupe- ret apparaît comme un labarum et change l'histoire. Tu vaincras par ce signe, ô dix-neuvième siècle! Jusqu'à ce jour, 16 octobre 1793, on avait bien vu des reines décapiter des reines, on n'avait pas vu de reine guil- 18 LA CIIEVALIKRE DELAMORT lotinée juridiquement par la Canaille, cette goujate majesté des temps actuels. Un tel arrêt ne devait pas manquera la jurisprudence des abolisseurs de Dieu. C'est l'inauguration d'une société et la fin d'un inonde, dit-on. Moi, j'y découvre la Fin de la Loi SAMQUE et c'est ce que n'a pas vu la grandiose imbécillité révolutionnaire. Marie-Antoinette a fait comme saint Denys. Elle a ramassé sa tôte coupée et elle s'est mise à marcher et à régner toute seule, cette tôte à la main. Règne durable, celui-là, que ne pourront désormais abolir, ni les émeutes, ni les échafauds, ni les fusillades, ni les mitraillades, ni les incendies des capi- tales. La Heine Guillotinée, première du nom, régnera par-dessus tous les dia- dèmes des empereurs et des l'ois et LA. CHEVALIÈRE DELA. MORT 19 par-dessus le tortil d'abjection de nos burgraves parlementaires. Cela jus- qu'à ce que s'éteigne en Europe le dernier coeurdu dernier homme, la der- nière pudeur de la dernière femme et la suprême étincelle des chevale- resques indignations de la conscience chrétienne ! • Je veux hasarder ici une assertion qui ne pourra paraître uploads/Geographie/ leon-bloy-la-chevaliere-de-la-mort.pdf

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