© 2017 par Jonathan Coat Couverture : Antoine Duruflé La ville imperméable La v
© 2017 par Jonathan Coat Couverture : Antoine Duruflé La ville imperméable La ville imperméable Mémoire de fin d’études de Jonathan Coat, design, Haute École des Arts du Rhin à Strasbourg, 2016-17, sous la direction de Pierre Doze et d’Alexandra Pignol. Avant propos 9 Introduction 11 Première partie - Strasbourg ville d’eau 15 I . La planète bleue · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 17 2. Eau de ruissellement · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 23 3. La ville étanche · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 29 4. Le Rhin, liaison économique · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 33 5. L ’Ill, voie marchande · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 41 6. Altérations des eaux · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 51 7. Écosystèmes perturbés · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 59 Deuxième partie - De l’eau et des Hommes 69 I. Qu’est-ce que la ville ? · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 71 2. L ’eau dans la cité · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 77 3. Espaces verts : zones humides · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 83 4. Qui dompte qui ? · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 93 5. Eau et jardins · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 101 6. Utopies urbaines · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 109 Troisième partie - Réinventer l’eau en ville 115 I. Jardins de pluie · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 117 2. Purifier l’eau · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 123 3. Acheminer et stocker l’eau · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 129 4. Jardins de rivières · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 137 5. L ’eau comme énergie · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 143 6. Capturer le brouillard · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 147 Conclusion 153 Bibliographie 161 8 9 J’aime la ville, animée de jour comme de nuit, riche de mouvements, elle grouille de gens. Flâneurs, habitants et touristes s’y croisent anonymement. Strasbourg, ma ville, ressemble à beaucoup d’autres. Espace minéral fait de béton, métal et verre elle se fait le témoin des époques ayant marqué sa construction. Du haut de la cathédrale Notre-Dame, on peut ainsi admirer les bâtiments de style Gothique, Renaissance ou Classique. Toutefois, ce qui fait la beauté de Strasbourg, outre son architecture, c’est l’Ill, la rivière qui sillonne la ville. Créant une fluidité et une horizontalité contrastant avec les constructions rigides et verticales qui la bordent, elle s’inscrit comme un élément incontournable de la ville de Strasbourg. Autrefois consacrée à un usage marchand, elle revêt aujourd’hui une fonction esthétique et de loisirs. Les citadins et les touristes prennent plaisir à la longer au cours d’une promenade en été ou à l’admirer lorsque le brouillard lévite au-dessus d’elle les jours d’hiver. « J’aime cet endroit au-delà des mots. C’est laid, sale et difficile. C’est malsain et ça casse les gens. C’est plein de colère et de douleur. Ça rend fou et c’est une catastrophe. Mais il y a également tout ce que procure le gigantisme : l’anonymat, l’érotisme, la liberté. »1 1] BURNETT Graham. Historien, à propos de la ville de New York. L’express n° 3407, 19.10.2016. Avant propos 10 « L’eau fait partie du patrimoine de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général. » Article L. 210-1 du code de l’environnement. 11 Introduction « L’eau est un organe du monde », a écrit Gaston Bachelard, philosophe français des sciences, dans « L’eau et les rêves » publié en 1942.1 Cette métaphore laisse entendre que l’eau est quasiment un élément physiologique du fonctionnement de la planète. Elle serait l’équivalent du sang. Elle irrigue en effet les continents par un réseau dont la morphologie peut évoquer celle du système circulatoire. Elle abreuve les êtres vivants et leur procure la nourriture, tout comme le sang apporte les éléments nutritifs. Elle charrie les limons et déchets, à l’égal du sang qui évacue les toxines. Son rythme est celui des pluies saisonnières comme les battements du cœur rythment les apports. Son fonctionnement peut être entravé par des barrages et conduire à une sorte d’embolie. Une surcharge d’éléments peut conduire à une thrombose et une asphyxie. L’eau semble un produit banal… jusqu’à ce que l’on en manque : « on ne connaît la valeur de l’eau que lorsque le puits est sec. »2 Dans cet espace imperméable qu’est la ville, on se protège pourtant de l’eau : l’étanchéité est l’objectif des constructeurs. L’eau de pluie est donc vite évacuée, cachée dans les tuyaux (réseau fluvial), rejetée dans les cours d’eau avec les polluants des rues et des toits qu’elle contribue à lessiver : on parle de rejets urbains. Le bitume quant à lui asphyxie la terre et évacue cette eau dans les caniveaux. Pourtant, l’eau nous accompagne à chaque instant de notre vie, depuis notre conception jusqu’à notre mort. Comme pour notre planète bleue, nous sommes comme elle pour deux tiers composés d’eau. Il est encore si facile d’en disposer dans nos pays tempérés que tourner un robinet semble suffire pour la voir couler. 1] BACHELARD Gaston. L’eau et les Rêves. Paris. Librairie José Corti, 1942. 2] DE WEVER Patrick. L’eau de la vie. Les Ulis (Essonne). EDP sciences, 2015. 12 Je m’intéresse ici plus particulièrement à la ville de Strasbourg en Alsace, car son centre historique a été bâti au cœur de l’Ill, la rivière qui la traverse et qui la façonne. Située aux abords du Rhin, à la frontière allemande, elle dispose d’un port fluvial propice au commerce ainsi que de nombreuses zones sauvages protégées. Elle est assise sur la nappe phréatique rhénane, qui est l’une des plus importantes réserves en eau souterraine d’Europe. La ville est située à l’intérieur des terres, le climat qui y règne est de type océanique dégradé avec une pluviométrie moyenne de 610mm/an pour 125 jours de pluie. L’eau y est donc omniprésente. Comment peut-on assurer la protection et revaloriser les eaux qui traversent nos villes ? 13 14 15 Strasbourg ville d’eau 16 17 1. La planète bleue • Cycle de l’eau Il y a plus de 3,5 milliards d’années, dans les océans primitifs qui les protègent du rayonnement ultraviolet solaire, les premiers micro-organismes vivants, des bactéries, se forment. Peu après, les premiers organismes unicellulaires, les procaryotes, pratiquant la photosynthèse1 apparaissent. « Absorbant du gaz carbonique et rejetant de l’oxygène, ils bouleversent la composition chimique de l’atmosphère. Plus tard encore, les premiers organismes pluricellulaires apparaissent dans les océans. L’oxygène fabriqué permet la formation progressive, dans la haute atmosphère, d’une coche d’ozone qui protège la planète et son atmosphère des rayonnements nuisibles du Soleil et uploads/Geographie/ me-moire-coat-jonathan-la-ville-imperme-able.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 11, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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