REPUBLIQUE DU BENIN INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE L’ANALYSE ECONOMI

REPUBLIQUE DU BENIN INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE L’ANALYSE ECONOMIQUE Réalisée par le Service des Echanges Extérieur (SEC) et le Service de la Comptabilité Nationale (SCN) de la Direction des Statistiques et Etudes Economiques (DSEE) pour le compte de l’INSAE Décembre 2002 2 I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION, OBJECTIF, CHAMP ET PERSPECTIVES DE LA DEMARCHE PROPOSEE I.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION Depuis l’indépendance du Bénin, la plupart des statistiques officielles utilisées pour présenter les caractéristiques du Commerce Extérieur du Bénin n’intègrent pas les données du commerce extérieur non enregistré alors qu’il est très important selon différentes études réalisées. Ces statistiques officielles ne rendent pas compte de la structure et de la tendance réelles des échanges commerciaux du pays. Aujourd’hui, avec l’instauration du marché commun de l’UEMOA, il est impérieux de disposer de statistiques sur le commerce extérieur non enregistré afin de mieux suivre l’évolution des flux commerciaux du Bénin avec les pays limitrophes. L’un des indicateurs les plus utilisés pour apprécier l’évolution du Commerce Extérieur d’un pays, est le solde de la balance commerciale. Ce solde qui permet entre autres d’apprécier le degré de compétitivité d’un pays, est, dans le cas du Bénin, calculé sans prendre en compte le commerce extérieur non enregistré. Pour estimer donc le commerce informel du Bénin, différentes études et travaux sont faits. L’INSAE dans le cadre de l’élaboration des comptes nationaux et de la balance des paiements, procède à des estimations. Le LARES dans le cadre de ses recherches a abouti également à une série d’estimations. On se trouve donc en présence de plusieurs approches d’estimation des statistiques du commerce extérieur non enregistré du Bénin. Des toutes les études réalisées et des différentes méthodologies développées pour estimer les différents flux des statistiques du commerce extérieur du Bénin, il ressort que l’INSAE doit : - réaliser une enquête dépense nationale ; 3 - réaliser une enquête sur le commerce non enregistré et les circuits commerciaux c’est- à- dire le commerce qui échappe aux enregistrements au niveau de nos frontières terrestres et fluviales (hydrocarbures surtout) et tous les circuits liés aux différentes activités de transport. - Pouvoir évaluer non seulement la production du commerce et des transports par conséquent calculer leur contribution à la création de richesse, c’est à dire au Produit Intérieur Brut (PIB) mais aussi et surtout leur importance dans la réduction de la pauvreté. Ce faisant, l’INSAE disposera d’une base de sondage lui permettant de réaliser des enquêtes et études régulières sur les statistiques du commerce extérieur, des circuits commerciaux et des transports. I.2. OBJECTIFS ET CHAMP Les objectifs poursuivis par l’enquête visent : - une amélioration de l’évaluation du commerce non enregistré avec les autres pays en vue de rendre les statistiques du commerce extérieur plus exhaustives ; - une identification de tous les circuits de commerce et de transport à l’échelle d’un territoire national ; - une confection des comptes de production types par genre de commerce et de transport ; - une évaluation effective de la contribution du commerce et du transport au Produit Intérieur Brut (PIB). L’opération couvrira toute l’étendue du territoire. Il s’agira de collecter des informations simultanément sur le commerce non enregistré, les circuits commerciaux et les activités de transport qui s’y rattachent. Elle suivra les mouvements de marchandises entre les zones de production et les zones de consommation. 4 Tous les véhicules sans distinction aucune seront concernés, quel que soit le lieu d’immatriculation. II – OBJECTIFS DE L’ENQUETE La présente enquête est recommandée par le groupe de travail qui avait été instruit par le Conseil des Ministres en sa séance du mercredi 02 février 2000 pour estimer le commerce extérieur non enregistré du Bénin. Pour ce faire, il convient : α - d’examiner les différentes méthodologies utilisées pour l’estimation des statistiques sur le commerce extérieur non enregistré ; β - d’examiner la méthodologie d’enquête utilisée par le LARES pour quantifier les flux frontaliers de marchandises ; γ - de faire ressortir les insuffisances des différentes méthodologies et de proposer leur amélioration. III- APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L’ENQUETE La démarche méthodologique adoptée pour mener cette enquête comprend trois étapes. La première étape a consisté à la présentation des différentes méthodologies élaborées dans le cadre de l’estimation des données du commerce extérieur non enregistré et de leurs insuffisances respectives. La deuxième étape, à la présentation de la méthodologie d’enquête utilisée par le LARES pour quantifier les flux frontaliers de marchandises et leurs insuffisances. Quant à la troisième étape, elle a consisté à la présentation de la méthodologie de collecte proposée par l’INSAE pour pallier les insuffisances. 5 IV- METHODOLOGIES EXISTANTES. Le secteur commercial béninois est très dynamique, comme en témoigne la variété de produits faisant l’objet des échanges commerciaux du Bénin avec les pays de la sous-région. Cette gamme de produits au gré de la conjoncture économique et surtout des politiques commerciales aussi bien nationales que régionales quoique certains semblent garder une certaine constance. Une autre conséquence de ces mesures politiques est qu’elles ont développé une dualité dans l’économie béninoise où cohabitent des échanges officiels et un commerce informel prépondérant à l’origine d’importantes transactions généralement non enregistrées. Ces opérations non enregistrées se regroupent en trois grandes catégories que sont : - les importations ; - l’exportation de produits locaux béninois et - la réexportation de produits importés. Différentes méthodes d’estimation des opérations non enregistrées de chaque type de flux sont élaborées. IV.1- Méthodologies d’estimation des importations En matière d’estimation des importations non enregistrées, il existe plusieurs approches méthodologiques. Cependant, dans le cadre de la présente étude, il sera retenu l’approche méthodologique mise en place par le Service des Comptes Nationaux de l’INSAE et celle du LARES. Il importe de noter que la méthodologie du SCN permet l’estimation des importations non enregistrées en provenance de tous les pays tandis que celle du LARES n’a été appliquée que pour estimer celles en provenance du Nigeria. 6 IV .1 .1 .Méthodologie du Service des Comptes Nationaux. Comme pour les exportations, elle a été développée pour les comptes 1982-1988 lors de la mise en place de la méthodologie actuelle d’élaboration des comptes nationaux. La liste des produits concernés figure sur les tableaux 1 et 2. Les évaluations faites pour l’année de base 1985 sont sommaires (au total 6 700 millions) et reposent en partie pour chaque produit, sur le niveau de la production locale et des importations officielles sur la période. Pour les années récentes, les estimations ne sont plus faites au niveau des produits de base mais au niveau des branches d’activité. Elles se déroulent en deux étapes. La première consiste à faire une évaluation provisoire en faisant des hypothèses sur l’évolution des importations totales de la branche. De celles ci sont déduites les importations officielles pour obtenir les importations non contrôlées de la branche. Au cours de la seconde étape, les évaluations définitives sont faites lors de l’équilibrage des Tableaux des Entrées – Sorties. IV .1.2. Insuffisances de la méthodologie Cette méthodologie présente deux insuffisances majeures à savoir : les difficultés d’identification correcte de tous les produits faisant l'objet de ce trafic (ces produits changent dans le temps en fonction des politiques économiques des deux pays) et la non prise en compte des stocks au niveau de la formule d'estimation. * Méthodologie d’estimation des importations non contrôlées de produits pétroliers 7 La méthode d’estimation des importations non contrôlées a été développée pour l’année 1985, année de base des comptes nationaux actuels. En 1985, la frontière entre le Nigeria et le Bénin était fermée. Ce qui a réduit considérablement le niveau des importations non contrôlées comme le montre les statistiques des importations de la SONACOP sur la période 1982 – 1988. En effet, il apparaît très clairement que le niveau des importations de produits pétroliers s’est accru considérablement en 1985 par rapport à 1984. En 1986, elles ont baissé. La relation de base pour estimer les importations non contrôlées d’un produit pétrolier est : IMPORTATIONS OFFICIELLES + IMPORTATIONS NON ENREGISTREES = CONSOMMATION INTERIEURE + EXPORTATIONS + VARIATIONS DE STOCKS. (1) Dans cette relation, les éléments (autres que les importations non enregistrées) sont obtenus auprès des entreprises de distribution des produits pétroliers notamment la SONACOP qui avait le monopole en 1985. L’hypothèse de départ est que les importations non contrôlées en 1985 sont très faibles. Des niveaux très bas ont été fixés. Pour les années où la frontière est ouverte, l’estimation des importations non contrôlées en quantité par produit se fait à partir d’hypothèses sur l’évolution de la consommation intérieure (consommation intermédiaire des entreprises et consommation finale des ménages) obtenue en 1985. 8 Les éléments utilisés pour fixer le niveau de la variation sont le nombre de véhicules ayant effectué la visite médicale au cours de l’année, les immatriculations effectuées par la Direction des Transports Terrestres et même parfois le taux d’accroissement de la population notamment pour le pétrole lampant. Ainsi, à partir de la consommation intérieure estimée, les importations non enregistrées en quantité sont déterminées. La valorisation des quantités estimée est faite à partir d’hypothèses sur le prix à l’importation qui varie en uploads/Geographie/ methodologie-commerce-exterieur-non-enregistre-definitif.pdf

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