Émeric GILARD Centre IMHOTEP Année 2008-2009 Régulation des émonctoires en Acup

Émeric GILARD Centre IMHOTEP Année 2008-2009 Régulation des émonctoires en Acupuncture Traditionnelle ____________ Mémoire de fin d'études Directeur de mémoire Jean Motte Merci à Béatrice de m’avoir ouvert le chemin, à mes enseignants, Sophie, Béatrice, Olivier et Jean pour le savoir lumineux qu’ils m’ont transmis, à Christelle, ma femme, pour sa patience et la relecture de ce mémoire, à mon frère Olivier ce génie de l’informatique, ainsi qu’à Pascal et sa roue qui furent d’un grand soutien. Introduction « Chez l’homme, le corps naît de la terre et la vie s’accroche au ciel, c’est grâce à l’énergie harmonieuse de l’univers que ce qui a nom d’homme se forme » Su Wen chapitre 25. Ainsi, l’homme a par nature une grande capacité d’adaptation, et au regard des rythmes effrénés et de l’hygiène de vie que nous imposent nos sociétés modernes, je me suis demandé par quel biais je pouvais aborder la « forteresse humaine » afin de l’accompagner dans mon travail de thérapeute. Comme le dit l’adage énergétique : ce qui est plein doit être vidé et ce qui est vide peut être rempli. Ceci est à l’image de l’homme, qui assimile, transforme, et élimine. Dans cette perspective, il m’est apparu comme une évidence que mon travail devait se porter sur la relance des structures responsables de l’élimination. En effet, n’importe quel artisan s’attelant à son œuvre, commence par nettoyer ses outils et son plan de travail afin que puisse s’opérer la magie de la transformation. C’est là qu’intervient la notion d’émonctoire. Quels sont-ils et comment fonctionnent- ils ? Ayant défini la cible du traitement, il reste à déterminer le protocole thérapeutique le mieux adapté au sein de l’arsenal des techniques d’acupuncture et à l’appliquer aux patients sur une période donnée. Enfin, l’analyse des cas cliniques nous permettra de tirer les enseignements de cette expérimentation. 3/33 1. Comment fonctionne l’homme ? 1.1 L’homme entre ciel et terre L’homme, situé entre ciel et terre, doit adapter les énergies yang qui viennent d’en haut, et celles yin, issues du bas. Ainsi, il assimile les énergies yin-yang émergeant de son espace vital, les transforme en partie afin d’en libérer la quintessence, et rejette les déchets de cette opération qui seront pris en charge par d’autres espèces vivantes, participant ainsi à l’équilibre de la longue chaîne de vie sur terre et dans l’univers. On retrouve cette tripartition ciel-homme-terre dans l’individu avec la notion des trois foyers. Le foyer supérieur assimile : Le cœur s’occupe de la circulation sanguine, et les poumons épurent l’air inspiré (Yeung tchi) afin d’oxygéner le sang. 4/33 Le foyer moyen transforme : Les organes de cette région ont en charge la transformation du bol alimentaire et la distribution du sang et de l’énergie. L’estomac, en tant que réceptacle, récupère la nourriture et l’eau, et synthétise le sang et Ku tchi. Le foie stocke le sang, et la rate fait monter Ku tchi vers les poumons où il sera mélangé à Yeung tchi. De ce nouveau mélange (Tsong tchi), dynamisé par le feu de Yuan tchi, naît Tcheung tchi ou énergie véritable qui va circuler dans tout l’organisme (iong et oé). Une partie de Tcheung tchi est capitalisé au Trann Tchong et dans les reins. Le foyer inférieur élimine : La vessie et les intestins s’occupent de l’évacuation des déchets solides et liquides. Les reins ont un double rôle : ils filtrent le sang, et abritent le feu de Ming Men qui soutient l’organisme et apporte la chaleur nécessaire, par le biais du Tchrong Mo, aux activités des 3 foyers. Cependant, les changements opérés au cours de ces 100 dernières années, en raison du fort développement industriel et de son cortège de pollutions en tout genre, ont considérablement modifié les rapports de l’homme avec son environnement. Le rythme de vie n’est plus calqué sur le chapelet des saisons qui s’égrainent mais sur l’outil industriel, coupant ainsi les individus de leur rapport archaïque et primordial avec 5/33 la Mère Nature. Quid des saisons, du soleil, de la lune et des étoiles ? Quid de l’homme et de ses rêves dans cet univers hostile et formaté, où la Machine à Matière revêt plus d’importance et de vénération que le sens même de sa vie ? Mais, n’oublions pas là l’essentiel : « Le circuit a ses lois, l’ordre a ses raisons. ». Ainsi, la nature et l’univers retrouveront leurs droits, et l’homme, ses rêves. Pour l’heure, la pollution de l’air, de l’eau et de la nourriture rejaillit directement sur l’être humain qui doit composer avec une nouvelle qualité des énergies yin et yang. Voyons ainsi sur quels éléments notre corps peut s’appuyer pour s’adapter à ces nouvelles données, en disséquant la forteresse humaine. 1.2 La forteresse Le fonctionnement de l’organisme humain peut être assimilé à l’organisation d’une forteresse médiévale. Ainsi, l’empereur, le cœur, protégé à l’intérieur du donjon régit son royaume. Il est si important que nul ne doit l’importuner, rôle de protection imparti au péricarde (Maître Cœur) et il délègue les affaires courantes à ses ministres, les poumons. Ceux-ci ont en charge la communication entre le souverain et son peuple. Anatomiquement, on retrouve donc le cœur dans son enveloppe protectrice, le péricarde, situé au centre du médiastin. Le tout protégé de chaque côté par les poumons. Posés sur la coupole diaphragmatique, comme les étoiles sur la voûte céleste, ces organes sont tous situés dans le foyer supérieur et représentent le ciel dans l’homme. Directement en lien avec les hautes sphères du pouvoir, la vésicule biliaire, comme une assemblée de sages, permet de prendre les décisions qui vont orienter la vie de la cité. Le foie, général des armées, reçoit ses ordres des Hauts Dignitaires, il est chargé de dresser les plans. Il a un rôle prépondérant dans la gestion des défenses immunitaires. Viennent ensuite les organes qui vont réguler la vie à l’intérieur de la citadelle. C’est la terre dans l’homme. On retrouve ainsi la rate-pancréas et l’estomac, greniers des liquides et des céréales, qui permettent le stockage et la distribution des vivres aux habitants. Cette dernière fonction est soutenue par l’intestin grêle qui opère un second tri entre les vivres et les déchets. Le colon, quant à lui, va se charger, d’acheminer vers l’extérieur des déchets solides, et de former des soldats, au même titre que l’intestin grêle (plaques de Peyer), qui vont veiller à la sécurité du haut des remparts. Ces derniers sont constitués par la peau qui délimite l’intérieur du royaume et endigue les assauts d’éventuels assaillants. Le triple réchauffeur s’occupe de la voirie (voies lymphatiques) afin que tout puisse se dérouler sereinement. 6/33 L’élimination des eaux usées est impartie à la vessie et aux reins, qui sont aussi, le socle de pierre sur lequel sont bâtis les édifices les plus solides, et le gardien du feu (Ming Men) qui en des temps antérieurs conférait force et pouvoir. Dans cette vision du corps humain, on retrouve deux symboles chers à la pensée chinoise : le donjon circulaire en lien avec le ciel, et les remparts carrés avec la terre. L’organisation de la cité est à la fois complexe et fragile. On se rend bien compte que chacun a un rôle essentiel et complémentaire, des organes décisionnaires (au ciel), à ceux qui exécutent les basses besognes (à la terre). « Les douze fonctionnaires ont des relations et des influences réciproques et l’un d’entre eux a toujours besoin des autres ». Su Wen chapitre 72 La vie de la forteresse nécessite ordre et propreté pour pouvoir engranger les vivres et répondre aux agressions extérieures (les xiés externes) et c’est là qu’intervient la notion d’émonctoire. 1.3 Les émonctoires 1.3.1 Définition Ce sont « les organes qui éliminent les substances inutiles formées au cours des processus de désassimilation. Émonctoires naturels : anus, foie, méat urinaire, narine, poumon, pore de la peau, rein, uretère, vessie…. ». Définition extraite du Dictionnaire Le Robert de la langue française. Comme nous l’avons vu précédemment, le corps humain, pour transformer harmonieusement, doit pouvoir filtrer les substances qui lui sont néfastes et excréter les résidus du métabolisme. C’est le rôle qui incombe donc à ces structures physiologiques que sont les émonctoires. 1.3.2 Description physiologique On retrouve donc : - Le foie qui nettoie le sang et joue un rôle majeur dans les défenses immunitaires en tant que « général des armées ». Il est aussi à la base du filtrage émotionnel dans son lien avec le Maitre Coeur au sein du Tsué Yin. 7/33 - Les poumons eux filtrent, grâce aux voies aériennes supérieures, les impuretés de l’air inspiré, absorbent dans les alvéoles l’oxygène nécessaire à la vie cellulaire, et rejettent le dioxyde de carbone superflu. La peau, directement en lien avec le poumon, est l’interface entre l’interne et l’externe. C’est le premier rempart (filtre) aux agressions externes et elle permet d’évacuer, par la sueur et la transpiration, les toxines du corps. - Les reins produisent l’urine en éliminant, mélangées avec de l’eau, les substances de dégradation nuisibles provenant de l’ensemble de l’organisme. L’urine sera ensuite collectée et excrétée par uploads/Geographie/ regulation-emonctoires-acupuncture.pdf

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