Travail sur Marguerite et Marlyse Salm ainsi que sur le témoignage de Claude We
Travail sur Marguerite et Marlyse Salm ainsi que sur le témoignage de Claude Weil Les sœurs jumelles Marlyse et Marguerite Salm naissent le 28 Mars 1934 dans une famille juive à Sarreguemines, une ville à cheval entre le département français de le Moselle et la région de la Sarre. Leur père, Arthur Salm, nait le 4 juillet 1895 à Ottweiler en Allemagne, ses parents sont Salomon Salm et Paulette Wendel. Ses frères sont Max et Julius Salm sur lequel nous sont parvenues très peu d’informations. Il combat notamment pour l’empire allemand pendant la première guerre mondiale où il est blessé à la jambe et est décoré de la Croix de Fer ainsi que de l’Insigne des blessés. La mère des jumelles, Mathilde Neher nait le 26 décembre 1904 à Sarreguemines. Mathilde Neher et Arthur Salm se marient le 15 Juin 1931 à Sarreguemines où naissent les jumelles trois ans plus tard et Arthur Salm y travaille comme boucher. Afin de fuir l’antisémitisme grandissant en Allemagne les Salm pénètrent en France le 2 Août 1939 et cherchent à s’embarquer à Bordeaux pour gagner les Etats Unis mais la guerre éclate le 3 septembre avant qu’ils y parviennent et ils choisissent alors de gagner Dijon où ils vivent au 17 avenue du Drapeau. Le 19 Janvier 1940, ils sont condamnés à une amende de 25 francs car ils n’ont pas de cartes d’étrangers. Ils ne travaillent officiellement pas et vivent d’une pension de 1550 francs. 17 Avenue du Drapeau, Dijon. Domicile des Salm durant la première partie de la guerre. Rapport sur Arthur Salm réalisé par l’inspecteur de police Picat Jean. On y apprend qu’Arthur Salm a été interné au camp de Montbard. En effet, de 1939 à 1940, des ressortissants de pays ennemis tels que l’Allemagne ont été internés dans des camps militaires. Arthur Salm est considéré comme loyal envers la France. (1) (1) (1)Carte d’identité délivrée à Arthur Salm le 10 décembre 1940 par la préfecture de Dijon. (2) Rapport sur Mathilde Neher réalisé par l’inspecteur de police Michel Dumont. Comme dans le précédent rapport sur Arthur Salm aucune remarque défavorable n’est faite sur cette famille. (2) 7 Rue Alexis Perret, Dijon. A l’été 1943, Arthur Salm se sépare de sa famille pour les protéger des persécutions et va vivre au 7 rue Alexis Perret (dont le propriétaire est M. Notari) à Dijon avec peu de moyens (1 matelas, de la vaisselle, 5 livres, 1 pantalon…) Il travaille comme bucheron pour l’entreprise BARRIER, dont le siège était au 2 Avenue Voltaire. Le 7 Septembre 1943, il se blesse par écrasement de la jambe lors de son travail. Sa blessure s’aggrave et il est alors transféré à l’Hôpital Général de Dijon le 29 Octobre et est pris en charge par le docteur Klein. Cependant il ne peut pas cacher son statut de juif et est placé sous hospitalisation surveillée. Il y écrit une lettre de demande de remise en liberté mais cette dernière ne lui sera pas accordée. (1) (2) (1) et (2) liste des juifs arrêtés par la police suite aux instructions du Préfet de Côte d’Or. (3) Rapport du commissaire central de Dijon au Préfet de Côte d’Or suite aux arrestations d’Israël Léon et Arthur Salm. (3) Rapport du commissaire de police au commissaire central de Dijon. Il y est indiqué qu’Arthur Salm a été arrêté alors qu’il était soigné à l’hôpital public puis placé en régime d’hospitalisation surveillée. (1)Lettre de demande de libération de Arthur Salm, alors en hospitalisation surveillée, adressée à l’intendant régional d police et aux autorités occupantes. Il précise qu’il a été blessé plusieurs fois en servant l’empire allemand au cours de la première guerre mondiale et qu’il a été décoré de la Croix de Fer ainsi que de l’Insigne des Blessés afin de donner plus de poids à ses arguments.(2)Missive de l’intendant régional de police adressée au préfet de Côte d’Or où est expliqué que la demande de libération d’Arthur Salm est refusée et que ce dernier sera conduit au camps de Drancy dès la fin de son hospitalisation. (1) (2) Le 14 Décembre 1943, Arthur Salm sort de l’hôpital est transféré au camp de Drancy par les policiers Jacqinot et Lagrange sur ordre de l’intendant régional de police M. Jahnig. Le 17 Décembre 1943, il est déporté à Auschwitz par le convoi 63 avec 848 autres juifs. Le convoi rejoint la gare de Bobigny en autobus puis est envoyé via un train à Auschwitz en passant notamment par Metz, Saarbrücken, Francfort sur le Main, Leipzig, Dresde et Katowice. Arthur Salm est assassiné quelques heures après son arrivé, le 20 décembre 1943. Le convoi 63 compte entre 848 et 850 déportés et seulement 36 survivant Trajet du convoi 63 de Bobigny à Auschwitz. Rapport des inspecteurs de police Jacquinot et Lagrange au commissaire central de Dijon suite au transfert de Arthur Salm de l’Hôpital de Dijon au camp de Drancy De leur côté, Mathilde, Marguerite et Marlyse se cachent chez elles au 17 Avenue du Drapeau, leur voisine Mlle Beneteau fait cours aux jumelles mais le 14 juillet 1943 leur mère se fait capturer avec d’autre juifs, heureusement, une connaissance qui travaille à la mairie lui permet de s’enfuir en la cachant derrière la porte de la mairie tandis que les autres juifs sont déportés. Face au danger imminent, elles s’enfuient à pied à Verdun sur le Doubs accompagné de soldats français et se réfugient chez Marcel, le frère de Mathilde Neher. Elles sont aidées financièrement par un oncle et une tante vivant à Paris et les habitants, conscients qu’elles sont juives ne les dénoncent pas. Elles n’ont des nouvelles d’Arthur Salm qu’après son assassinat à Auschwitz par une lettre du maire de Dijon Paul Bur. Elles réussissent à s’y cacher pendant 2 ans jusqu’à la fin de la guerre, même si en Juin 1944, le lendemain du massacre d’Oradour-sur-Glane, les allemands rassemblent tous les villageois dans l’intention manifeste d’un nouvel acte de représailles. Après la libération de la France, elles retournent dans leur ancien appartement à Sarreguemines, où elles reprennent une vie ‘’normale’’, marquées par la guerre et la mort de leur père. Mathilde Neher s’installe plus tard à Sélestat en Alsace où elle vit jusqu’à sa mort en 1980 Marguerite s’installe également à Sélestat au 11 rue du Général Gouraud et se marie à Jean-Claude Weil. Elle dépose de nombreux témoignages à Yad Vashem sur des membres de sa familles et des connaissances assassinés pendant la guerre. Elle décède à Colmar dans le Haut-Rhin le 05 Novembre 2006. Marlyse se marie avec Claude Weil à Strasbourg le 28 Juin 1963 et vit encore aujourd’hui traumatisée par la guerre. Max et Emilie Salm ainsi que leurs enfants Fritz et Ilse vivent à Ottweiler puis à Gurs en Pyrénées Atlantique. Ils sont emprisonnés au camp de Noé en Haute-Garonne en 1941 puis sont déportés par le convoi 75 et assassinés à Auschwitz vers le 30 Mai 1944. Julius Salm, sa femme Erna et ses enfants Friedrich (né en 1915) et Kurt Salm (né en 1923) vivent à Dortmund et sont tous les quatre assassinés à Auschwitz. Liste d’ascendance de Marlyse Salm. Résumé du Témoignage de Claude Weil : L’Allemagne envahit la France en 1940. Claude Weil et sa famille juive française ont du fuir leur ville d’origine de Hochfelden en Alsace et se réfugier à Périgueux en Dordogne. Claude Weil avait 2 à 3 ans. En 1942, la maison où logeait la famille se trouvait rue Saint-Front près de la cathédrale du même nom. Logeant au premier étage, ils étaient constamment sous la menace d’une descente de police ou d’une rafle ce qui arrivait souvent. Lorsque cela arrivait, ils se cachaient à 4 ou 5 personnes dans les W.C. qui se trouvaient juste au-dessus de leur appartement, sur le palier dans les escaliers entre deux étages. Ils devaient se cacher et rester longtemps, sans faire un seul bruit. Selon le cas, ils sortaient de cet endroit 2, 3 ou 4 heures après lorsqu’ils pensaient pouvoir le faire sans danger. Claude Weil ne connaissait pas son père, car ce dernier, incorporé dans l’armée française avait été fait prisonnier par les Allemands en 1940 à Dunkerque, après la course à la mer. Il avait ensuite été interné dans un « Stalag », un camp de prisonniers de guerre, à Paderborn Ils vivaient à 7 dans leur appartement de Périgueux. Il y avait son grand-père paternel Léopold Weil qui était veuf, sa Mère Nathalie, son oncle Max, sa tante Marguerite, son cousin André, sa sœur Mireille et lui- même. Le grand-père paternel de Claude Weil, Léopold Weil Claude Weil en 1941 à Périgueux Voici le père de Claude Weil, Armand Weil, interné dans un Stalag au début de la guerre Claude et Jean-Claude Weil en 1949. Malgré les nombreuses coïncidences Sur leurs cartes d’identités de citoyens français, les autorités françaises avaient fait apposer un tampon où figurait le mot « juif ». Voici une carte d’identité. Celle-ci appartenait à la mère de son beau-frère (Jean Claude Weill) uploads/Geographie/ travail-sur-les-jumelles-salm-version-finale-la-vraie.pdf
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- Publié le Sep 20, 2022
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