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ARNOLET — — — — — — — 1867 A MON PÈRE TÉMOIGNAGE DE VÉNÉRATION ET D’AMOUR FILIAL Les histoires et les chroniques sont généralement assez silencieuses pour tout ce qui concerne l’état des Juifs des temps anciens dans l’Afrique septentrionale, dans ce pays que Strabon généralise sous le nom de Libye. — Qu’au- LES JUIFS L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE DANS — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — I dans ce pays ont chaque fois amené à leur suite certains faits importants à signaler. Enfin, ne serait-ce que par les services que les Juifs ont rendus au commencement de la conquête de ce pays par nos troupes, en acclamant avec bonheur l’arrivée des Français, leurs libérateurs, et en leur servant toujours d’intermédiaires et d’interprètes, ils mériteraient encore qu’on s’occupât d’eux. Bien que les faits connus soient assez rares, ils n’en prouvent pas moins qu’ils n’ont pas toujours été dans l’abaissement et dans l’ignorance qui existaient au moment de notre arri- vée en Algérie. On a voulu faire remonter l’origine des Juifs de l’Afri- que à l’époque de la dispersion des dix tribus formant l’ancien royaume d’Israel ; mais le voile, qui a toujours couvert cette migration extraordinaire, n’a pas été déchiré jusqu’ici, et les différentes opinions qui veulent retrouver les vestiges des dix tribus, soit en Abyssinie ou dans la Cafrerie, soit dans l’Afrique septentrionale, soit enfin en Chine ou dans les Indes, n’ont jamais été que de pures suppositions, sans aucune preuve certaine et historique à l’appui. Mais si l’on ne peut sans arbitraire faire remonter à une — 7 — raient-elles eu à enregistrer ? — Quelques persécutions, quelques éclaircies de beaux jours de paix, de tranquillité et de tolérance. Pour les Arabes comme pour les chré- tiens, en Afrique aussi bien qu’en Europe, les Juifs n’a- vaient pas assez d’importance pour qu’on prît note de tous les événements qui les concernaient , Ce n’est que de loin en loin qu’on trouve quelques faits, quelques ré- flexions et idées à leur sujet : les faits sont généralement défigurés, les réflexions et les idées le plus souvent erro- nées et fausses. — Et cependant, en Afrique, aussi bien que dans les autres pays, ils ont apporté leur contingent dans le mouvement des affaires et des idées. Ils ont pris part aux événements publics dans bien des circonstances. Si nous en parlons dans ce Recueil, spécialement affecté aux grandes questions d’archéologie et d’histoire, c’est que nous les trouvons souvent jouant un rôle sur la scène politique, servant presque toujours d’intermédiaires entre l’Europe et l’Afrique, soit quant aux idées et aux scien- ces soit quant aux affaires commerciales Pendant tout le moyen âge , lorsqu’en Europe l’étude des sciences n’existait pas, pour ainsi dire, lorsqu’en philosophie on ne s’occupait que de puérilités scolasti- ques, la véritable science et la véritable philosophie étaient l’apanage des Juifs d’Afrique et d’Espagne : jusqu’au moment de la Renaissance, on ne connaissait les auteur grecs que par les livres arabes et hébreux. En médecine surtout, c’étaient eux qui faisaient autorité et qui avaient de brillantes écoles avant l’existence de celle de Mont- pellier, à la fondation de laquelle ils prirent une grande part. D’ailleurs, les quelques grandes immigrations des Juifs — 6 — II « L’an 55, le 25 de Paophi, en l’assemblée de la fête » des Tabernacles, sous l’archontat de Cléanthe, fils de » Stratonicus, d’Euphranor, fils d’Ariston, de Sosigène, » fils de Sosippe, d’Andromaque, fils d’Andromaque, de » Marcus Lelius Onasion, fils d’Apollonius, de Philonide, » fils d’Agémon, d’Autoclès, fils de Zénon, de Sonicus, » fils de Théodote, et de Joseph, fils de Straton ; » D’autant que Marcus, Titius, fils de Sextus, de la tribu » Æmilia, personnage excellent, depuis son avènement à » la préfecture, s’est comporté dans les affaires publiques » avec beaucoup d’humanité et d’intégrité, et qu’ayant » marqué dans sa conduite toutes sortes de bontés, il » continue d’en user de même, et non-seulement se mon- » tre humain dans les choses générales, mais aussi à » l’égard de ceux qui recourent à lui pour leurs affaires » particulières, traitant surtout favorablement les Juifs » de notre synagogue, et ne cessant de faire des actions » dignes de son caractère bienfaisant; » A ces causes, les chefs et le corps des Juifs de Béré- » nice ont ordonné qu’il serait prononcé un discours à » sa louange, et que son nom serait orné d’une couronne » d’olivier avec le lemnisque, à chacune de leurs assem- » blées publiques et à chaque renouvellement de lune ; » et qu’à la diligence desdits chefs, la présente délibéra- » tion soit gravée sur une colonne de marbre de Paros, » qui sera érigée au lieu le plus distingué de l’amphi- » théâtre. » Voté à l’unanimité. » M. d’Avezac (1), dans son Afrique ancienne, à la suite de la reproduction de cette Inscription, dit : « Il s’agit, (1) D’Avesac, Afrique ancienne p. 123; a. b. — 9 — aussi haute antiquité l’arrivée des Juifs en Afrique, ils n’y existaient pas moins déjà plusieurs siècles ayant l’ère chrétienne. Lorsque Ptolémée Soter, fondateur de la dy- nastic des Lagides, s’empara de Jérusalem (vers l’an 320 avant J.C.), il transporta plus de cent mille Juifs de Pa- lestine en Afrique, Une partie s’établit en Égypte, et sur- tout à Alexandrie, de récente fondation ; une autre partie fut envoyée dans la Cyrénaïque et dans la Libye (1). Ils s’étendirent dans tout le pays environnant et y jouirent, comme en Égypte, des mêmes droits que les Macédoniens ou Grecs. C’est ce qui engagea plus tard beaucoup de leurs compatriotes à émigrer volontairement vers ces pays (2). Lorsqu’après la mort d’Apion, dernier roi de la Cyré- naïque et de la Libye, ces provinces passèrent sous la domination romaine, les Juifs, jusqu’alors paisibles et tranquilles, n’eurent pas à se plaindre du changement de gouvernement. Rome et ses représentants les protégeaient contre certaines tendances des Grecs à les maltraiter et à les tourmenter. Plusieurs documents, qui sont indubita- blement de l’époque qui précède la destruction du temple de Jérusalem par Titus (70 ans ap. J.-C.), nous en don- nent des preuves. Le premier est une inscription grecque gravée sur une colonne de marbre blanc, Cette colonne, trouvée en Cy- rénaïque, demeura pendant longtemps à Tripoli, en Bar- barie, et fut ensuite transportée à Aix, en Provence, Voici la traduction de l’inscription, telle qu’elle est générale- ment donnée : (1) Josèphe, coutra Applo., II, 4. (2) Josèphe, Antiquités, XII, 1. — 8 — rappelle que les Juifs, dans tous les temps, ont été fidèles et affectionnés ait peuple romain, et particulièrement à l’empereur César, soit père; il ordonne, avec l’avis du Sé- nat que les Juifs vivront selon, leurs lois et coutumes, comme au temps de Hyrcan, grand-prêtre de Jérusalem; qu’il leur sera permis d’envoyer à Jérusalem l’argent qu’ils consacrent au service de Dieu ; qu’ils ne seront pas con- traints de comparaître en jugement ni le jour du sabbat, ni la veille dit sabbat, après neuf heures, en la Parascève; que si quelqu’un dérobe leurs livres saints ou tlargent des- tiné au service de Dieu, il sera puni comme sacrilège et son bien confisqué. Josèphe (1) cite encore un décret gravé sur une colonne du temple Auguste, et ainsi conçu : « César à Norbanus » Flaccus, salut. Nous voulons qu’il soit permis aux Juifs, » en quelque province qu’ils demeurent, d’envoyer de » l’argent à Jérusalem, selon leur coutume, pour l’em- » ployer au service de Dieu, sans que personne les en » empêche, » Marcus Agrippa écrivit enfin de son côté aux magistrats et au sénat de Cyrène (2) : « Les Juifs qui demeurent à » Cyrène nous ayant fait des plaintes que, malgré les » ordres donnés par Auguste à Flavius, gouverneur de » la Libye, et aux officiers de cette province, de les lais- » ser dans leur pleine uploads/Histoire/ 1867-les-juifs-dans-l-x27-afrique-septentrionale-cahen.pdf

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  • Publié le Jul 15, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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