Corrigé des Terminales S : « Résistants et collaborateurs dans la mémoire franç

Corrigé des Terminales S : « Résistants et collaborateurs dans la mémoire française depuis 1945 » Analyse du sujet : En parlant de « résistants et collaborateurs », le sujet fait évidemment référence aux français pendant l’occupation Nazie. Toutefois l’histoire de la seconde guerre mondiale en France n’est pas centrale ici. Le sujet porte sur la mémoire de cette période comme le montre la date d’ « après 1945 ». Il s’agira donc dans ce sujet de se pencher sur la façon dont on a construit la mémoire de la seconde guerre mondiale en France. Problématique : Comme le sujet nous propose d’étudier un processus (la mémoire) sur une longue période de temps (de 1945 à nos jours) le plus simple pour traiter un tel sujet est d’opter pour un plan chronologique. La problématique serait donc la suivante : Quelles évolutions a connu la mémoire de la Seconde Guerre mondiale de 1945 jusqu’à nos jours ? Plan commenté : I : La France d’après-guerre Ici nous montrerons que la France est un pays en ruine, traumatisé e désorganisé au lendemain de la guerre. Cette situation doit ici être détaillée pour permettre de comprendre la construction des premières mémoires issues de la guerre. A : Un pays meurtris On doit montrer l’étendue des destructions qui marquent la France de 1945. Le maintien du rationnement et quelques chiffres sur la destruction des infrastructures de transport et du potentiel industriel permettront de montrer la détresse matérielle de la France pourtant victorieuse. Objectif : Cette première sous partie plante le décor de la construction de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et nous permettra de justifier le reste de cette partie. B : L’épuration et le deuil La France du lendemain de la guerre est traversée par une épuration sauvage puis une épuration officielle à l’encontre de tous les cadres du régime de Vichy et des collaborateurs. Exécutions sommaires et tonte de femmes font de nombreux morts. Vient également le deuil de tous ceux ayant laissé leur vie dans la lutte pour la libération de la France. On doit ici montrer la spontanéité de ce mouvement et les efforts du gouvernement pour reprendre le contrôle de cette situation. Objectif : On doit montrer ici l’étendu du choc moral que constitue le retour à la paix et les nombreuses plaies qui restent à cicatriser. C : La reconstruction du pays Cette sous partie doit montrer la difficulté de la situation française. Sans date de victoire à commémorer, dans une situation économique désastreuse, avec une population divisée entre anciens collaborateurs et résistants, le pays a besoin d’une nouvelle unité pour pouvoir se relever tant matériellement que moralement. Objectif : On montrera ici les efforts du gouvernement provisoire pour redresser le pays par les mesures économiques, le procès des anciens collaborateurs et l’implication du pays dans la construction de la victoire pour effacer l’héritage de la Révolution Nationale. II : La réconciliation nationale d’après-guerre Le décor étant planté, on montrera dans cette partie comment le mythe du « Tous résistants » a été construit et s’est imposé pour réconcilier les français. On montrera également comment certains éléments de l’histoire de la guerre sont passés sous silence. A : Le mythe gaullien du « Tous résistants » Ici, en étudiant la cérémonie du 11 novembre 1945 et en citant le culte de Jean Moulin et les premières productions cinématographiques d’après-guerre, nous montrerons comment une mémoire présentant tous les français comme des résistants Objectif : on montrera ici comment la mémoire de la France résistante est construite depuis les plus hautes sphères du gouvernement afin d’apaiser la situation de la France. B : Le silence autour de la Shoah La spécificité du génocide juif n’apparaît pas immédiatement dans la mémoire d’après-guerre. Dans le choix des victimes symboliques célébrées au 11 novembre 1945 et dans les publications suivant la guerre, les victimes de la shoah sont largement ignorées. Objectif : Montrer la sélectivité de la mémoire de la guerre et des camps de concentration nous permettra de prouver que cette mémoire, loin d’être objective se construit autour des préoccupations des contemporains. C : La mémoire communiste Le parti communiste va à la suite de la guerre construire une mémoire alternative à celle construite par le gouvernement. Le « Parti des 75 000 fusillés » et l’idée d’une trahison du gouvernement vont placer le parti communiste comme un martyr de la résistance trahi par les élites. Objectif : Ici, en montrant que des groupes différents de la société peuvent construire une mémoire spécifique, nous soulignons la complexité du sujet. III : Le renouveau d’après-guerre Dans cette dernière partie, nous devons aborder le renouveau de la mémoire de l’occupation qui a suivi la mort de De Gaulle et les travaux de R. Paxton. On verra comment une fois le travail de deuil d’une société opéré l’analyse historique et froide des faits peut reprendre. A : Un nouveau regard sur la résistance Les travaux des historiens et quelques œuvres de fiction ouvrent la voie à un nouveau regard sur la résistance et la collaboration à partir de 1969. Ce regard sans concession souligne l’adhésion de la majorité des Français à la « Révolution Nationale » et à la collaboration tout du moins passive. Objectif : Ici on montrera qu’une fois passée la période du deuil et une fois disparus un grand nombre de protagonistes de cette période sombre, le travail des historiens reprend et « corrige » les mémoires instrumentalisées par le pouvoir politique et la société. B : Procès et mémoire de la Shoah Les procès Touvier et Barbie sont deux étapes importantes dans la reconnaissance de la spécificité du génocide juif. Ces procès et le début de l’apparition de témoignages audiovisuels et écrits montrent la résurgence d’une mémoire de l’holocauste. Objectif : Montrer qu’une mémoire même passée sous silence de nombreuses années peut réapparaître et se reconstruire. C : Une nouvelle repentance De nouvelles œuvres dans de multiples médias montrent un nouveau visage de la noire période qu’est l’occupation. La complexité des trajectoires individuelles, la difficulté des choix et parfois l’aveuglement des acteurs de cette période est maintenant un thème abordé sans concessions comme le montre des œuvres comme La Rafle de Rose Bosch ou la bande- dessinée Il était une fois en France de Fabien Nury et Sylvain Vallée. Objectif : La mémoire de l’occupation est maintenant arrivée à maturité et l’inauguration notamment du « Centre de mémoire et d’histoire » à Paris qui sera inauguré en 2012 pour célébrer le 70ème anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv. Conclusion : Après avoir résumé les principaux éléments du développement, on peut par exemple tenter deux ouvertures :  Comparer le travail de mémoire fait autour de l’occupation avec la mémoire elle aussi très douloureuse de la guerre d’Algérie peut permettre de montrer que là aussi la mémoire de l’évènement évolue.  Vous pouvez également vous interroger sur la mémoire future d’évènements contemporains comme la guerre en Afghanistan ou les printemps arabes. Attention :Veillez à ne pas formuler de jugements tranchés sur une question aussi sensible. uploads/Histoire/ corrige-resistance-s.pdf

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  • Publié le Jul 18, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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