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HAL Id: tel-03351436 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03351436 Submitted on 22 Sep 2021 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Contrapunctus : les pratiques polyphoniques improvisées du plain-chant dans les sources théoriques et musicales de la Renaissance Jeremie Couleau To cite this version: Jeremie Couleau. Contrapunctus : les pratiques polyphoniques improvisées du plain-chant dans les sources théoriques et musicales de la Renaissance. Musique, musicologie et arts de la scène. Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, 2015. Français. ￿NNT : 2015TOU20045￿. ￿tel-03351436￿ &OWVFEFMPCUFOUJPOEV %0$503"5%&-6/*7&34*5²%&506-064& %ÏMJWSÏQBS 1SÏTFOUÏFFUTPVUFOVFQBS 5JUSF ²DPMF  EPDUPSBMF et discipline ou spécialité   6OJUÏEFSFDIFSDIF %JSFDUFVSUSJDF T EFʾÒTF Jury :  5)µ4& le Université Toulouse - Jean Jaurès Jérémie Couleau 12 septembre 2015 Contrapunctus : Les pratiques polyphoniques improvisées du plain-chant dans les sources théoriques et musicales de la Renaissance ED ALLPH@ : Musique Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS M. Xavier Bisaro, Professeur des universités (Tours François Rabelais) M. Philippe Canguilhem, Professeur des universités (Toulouse II Jean Jaurès) M. Jean-Yves Haymoz, Professeur (Haute École de Musique de Genève) Anne Piéjus, Directrice de recherche (CNRS) M. Philippe Canguilhem Remerciements Nos remerciements les plus vifs vont à Philippe Canguilhem qui, tout au long de cette thèse, nous a aidé, conseillé et encouragé, y compris entre deux sets. Ses travaux menés dans le domaine de l’improvisation et son approche pratique des musiques de la Renaissance ont largement nourri notre parcours. Notre gratitude va aussi à Margaret Bent, David Bryant, Gérard Geay, Michael Noone, Owen Rees, Richard Sherr, David Sutherland, Peter Schubert, pour leurs conseils, leur disponibilité et leurs précieux encouragements. Que soient également remerciés Juan-Carlos Asensio, Jean-Yves Haymoz, Stefano Lorenzetti, Arnaldo Morelli et Alfonso de Vicente Delgado pour leurs discussions si enrichissantes. Que l’équipe du Centre d’Étude Supérieures de la Renaissance en général, et Xavier Bisaro, Marc Busnel, David Fiala et Philippe Vendrix en particulier, trouve ici l’expression de notre reconnaissance pour nous avoir permis d’accéder à une multitude de sources et d’études. Nos remerciements vont aussi à Xavier Bisaro, Jean-Yves Haymoz et Anne Piéjus pour l’honneur qu’ils nous font d’avoir accepté de participer à ce jury de soutenance. Enfin, à Nahéma Khattabi et Micha Couleau, à mes parents et à mes amis, Yves Balmer, Louis Delpech, Aurélien Fabre, Fanny Gribenski, Adrien Marquez-Velasco, Doub Michel, Scott Noblet, Ariane Prunet, Dominique Stutzmann, pour leur intérêt et leur soutien indéfectible. Nous leur sommes infiniment redevable. Contrapunctus : Les pratiques polyphoniques improvisées du plain-chant dans les sources théoriques et musicales de la Renaissance 2 INTRODUCTION En 1932, le dictionnaire de l’Académie française donne deux définitions pour le mot « contre-pointer1 ». La première est liée à la couture. Il s’agit de « piquer [un tissu] des deux côtés avec du fil ou de la soie ». La deuxième renvoie au jargon de la guerre, car il s’agit « d’opposer une batterie à une autre ». Dans les deux cas, contre-pointer comporte certains risques, que ce soit par l’aiguille ou par le canon. Il faut remonter un peu dans le temps pour trouver d’autres usages du mot « contrepointer ». Le Nuevo diccionario de las lenguas Espanola francesa y latina, paru en 1776, propose comme traduction française à l’expression espagnole « hacer punta » : « Contrepointer quelqu’un, s’opposer à ce qu’il prétend2 ». L’utilisation de ce terme comme un synonyme du mot « opposition » est confirmée en 1686 dans l’Histoire du Concile de Trente3. Il est ainsi question de « soutenir les Catoliques, & de contrepointer les Protestans ». Ces différentes acceptions du mot « contrepointer » partagent certains traits communs, car elles associent toutes ce vocable à une forme d’altérité positive ou négative encore visible aujourd’hui dans le langage scientifique. Par exemple, James Flood et Diane Lapp utilisent le terme « counterpoint » pour parler des rapports entre télévision et écriture4, tandis que George 1 Le dictionnaire de l’Académie française de 1932 a été numérisé. Les définitions du verbe « contre-pointer » sont disponibles à l’adresse http://atilf.atilf.fr/academie.htm. 2 Francisco Cormon, Sobrino aumentado o Nuovo Diccionario de la lenguas Española, Francesca y Latina, tomo segundo, Anvers : Frères de Tournes, 1776, p. 82. 3 Paolo Sarpi, Histoire du Concile de Trente, trad. Abraham Nicolas Amelot de la Houssaie, Amsterdam : Guillaume Pieter et Joan Blaeu, 1686, p. 430. 4 James Flood et Diane Lapp, « Point-Counterpoint : Television and Reading : Refocusing the Debate », The Reading Teacher 49, n° 2, 1995, pp. 160-3. 3 Reid Andrews présente la démocratie brésilienne comme un contrepoint à celle des États-Unis5. Enfin, Handy Craighill évoque la dissolution des traditions locales dans le pacifique avec son article « The insular pacific : Ethnic Fugue and Counterpoint 6», quand Paul Navarro présente le maoïsme péruvien comme un contrepoint au mouvement politique du Sentier Lumineux7. Plus qu’une réelle opposition, l’usage linguistique du terme « contrepoint » semble refléter des rapports hiérarchiques entre une idéologie marquante (la télévision, la politique des États-Unis, la mondialisation, le Sentier Lumineux) et un discours secondaire (la lecture, la politique brésilienne, les cultures locales et le maoïsme péruvien). Ainsi, le mot « counterpoint » trouve sa place dans un vaste champ d’étude : McNair analyse l’influence de la Comédie humaine de Balzac sur Huxley8, Michael Worobey présente la prolifération des virus pathogènes dans le corps humain9, Robert Enggass observe les éléments secondaires dans les peintures vénitiennes du Settecento10, et Deborah Weagel analyse le « contrepoint musical » dans l’Étranger d’Albert Camus, révélant par la même occasion les liens privilégiés qui existent entre le contrepoint et l’art d’agencer les sons ensemble11. Dans le champ musical, le mot « contrepoint » recouvre une pluralité de sens, car il peut être assimilé à une technique polyphonique (1) – et on lui associe volontiers l’usage du canon ou de la fugue –, à un style musical tel que celui développé au XVIIIe siècle par Jean-Sébastien Bach (2), à l’ensemble des formes de polyphonies vocales élaborées avant 1600 (3), à un art musical « horizontal » distinct de l’harmonie « verticale » (4), ou encore à l’œuvre écrite (5), si bien que le Conservatoire de Paris accueille dès 1816 une classe de « Fugue et Contrepoint » créée à l’intérieur de la classe de composition12. Bien que le mot « contrepoint » soit employé 5 George Reid Andrews, « Brazilian Racial Democracy, 1900-90 : An American Counterpoint », Journal of Contemporary History 31, n° 3, 1996, pp. 483-507. 6 E. S. Craighill Handy, « The Insular Pacific : Ethnic Fugue and Counterpoint », Pacific Affairs 5, n° 6, 1932, pp. 487-96. 7 Paul Navarro, « A Maoist Counterpoint : Peruvian Maoism Beyond Sendero Luminoso », Latin american Perspectives 37, n° 1, 2010, pp. 153-71. 8 Lilian McNair, « Balzac and Huxley : A Short Study of the influence of the Comédie Humaine on Point Counterpoint, The French Review 12, n° 6, 1939, p. 476-9. 9 Michael Worobey, Adam Bjork et Joel Wertheim, « Point, Counterpoint : The Evolution of Pathogenic Viruses and Their Human Hosts », Annual Review of Ecology, Evolution, and Systematics 38, 2007, p. 515-40. 10 Robert Enggass, « Visual Counterpoint in Venetian Settecento Painting », The Art Bulletin 64, n° 1, 1982, pp. 89-7. 11 Deborah Weagel, « Musical Counterpoint in Albert Camus "L’étranger" », Journal of Modern Literature 25, n° 2, pp. 141-5. 12 Carl Dahlhaus, « Counterpoint », Grove Music Online, disponible à l’adresse suivante : http://www.oxfordmusiconline.com/subscriber/article/grove/music/06690?q=counterpoint&search=quick&pos= 1&_start=1#firsthit, consulté le 13/07/2015. L’auteur donne les différents sens du mot « contrepoint » après 1600. Voir également Jean-Paul Holstein, « Le cantus firmus et l’enseignement du contrepoint au C.N.S.M. de Paris », Itinéraires du cantus firmus VII : le cantus firmus hymnologique, lexicologique et pédagogique, dir. Édith Weber, Paris : Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 1994, p. 171. 4 dans une grande variété de contextes, il désigne pourtant principalement un usage musical dans lequel une mélodie préexistante est mise en relation avec des ajouts secondaires. Au même titre que l’organum ou le discantus, le contrapunctus se présente au XIVe siècle comme une nouvelle manière polyphonique de traiter le plain-chant. Décrit par Jean de Murs, cet usage consiste à « poser ou faire une note contre une note » du chant grégorien13. Hormis la dimension hiérarchique entre un texte principal et une « glose » secondaire, cette définition révèle aussi, et dès ses origines, la double nature du contrepoint qui se situe entre la composition (‘poser’) et l’improvisation (‘faire’). Le contrepoint vocal est ainsi nommé de façon différente au fil des siècles : « discantus, « cantare super librum », « cantare ad videndum », « sortisare », « cantare ex tempore », « cantare alla sproveduta », « uploads/Histoire/ couleau-contrapunto-concertado-thesis-omnia.pdf

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  • Publié le Sep 26, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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