II. A. Suite et fin Doc. 8 : L’affiche montre l’importance de la nourriture et

II. A. Suite et fin Doc. 8 : L’affiche montre l’importance de la nourriture et de la boisson dans le quotidien des soldats qui développent tout un langage imagé pour désigner les aliments. Le moment du ravitaillement apparait comme un moment de convivialité pour les soldats qui développent entre eux des liens très forts de camaraderie afin de tenir le coup face à l’épreuve de la guerre. Les tranchées supposent de longs moments d’attente sous la menace quotidienne d’attaques adverses. Cette guerre de position est parfois rompue par de vastes offensives comme la bataille de Verdun qui mobilise les Français de février à décembre 1916. Cette bataille a été très meurtrière en hommes (300 000 français et allemands) pour une avancée territoriale française quasi nulle. Doc. 9 (texte de Maurice Genevoix, entré au Panthéon ce 11 novembre 2020) : A Verdun, les soldats sont soumis aux rafales quotidiennes d’obus qui explosent en libérant des projectiles. Ils sont aussi soumis à des gaz qui libèrent « une fumée noire, cuivrée, qui pique la gorge et fait mal aux poumons. » Face à ces attaques incessantes, ils cherchent à se protéger « comme un lapin dans son terrier. » L’expérience combattante soumet les soldats aux effets traumatisants d’une guerre de l’ère industrielle qui provoque une mort de masse. B. Tenir à l’arrière : les civils dans une guerre totale La guerre n’épargne pas les civils : occupation et violences allemandes dans le nord et l’est de la France, bombardements de certaines villes comme Reims et même Paris (église Saint-Gervais en pleine cérémonie en mars 1918). Surtout, les civils sont mobilisés dans un effort de guerre sans précédent. Docs 11 et 12 : Les Françaises sont d’abord mobilisées dans les usines pour remplacer les hommes partis à la guerre. Les femmes jouent un grand rôle dans les usines d’armement : on les surnomme « les munitionnettes. » Elles doivent aussi aider les soldats à garder le moral : des « marraines de guerre » envoient des lettres et des colis à des soldats célibataires ou sans famille pour les encourager. Docs 13 et 14 : Le gouvernement français cherche à mobiliser la population dans l’effort de guerre : - Par la censure que dénonce ici le journal Le Canard Enchaîné, il empêche la diffusion de nouvelles qui démoraliseraient la population. C’est ici une contradiction avec les principes démocratiques de la IIIe République (liberté d’expression avec liberté de la presse et liberté d’information). - Par un emprunt de défense nationale pour financer l’effort de guerre : cette affiche de propagande appelle les Français à verser leur or pour la victoire (une pièce d’or avec un coq, symbole de la France, écrase un soldat allemand avec un casque à pointe). C. 1917 : l’année de toutes les tensions En 1917, face à une guerre interminable et très meurtrière, une lassitude et une colère s’expriment en France comme dans tous les pays en guerre, aussi bien sur le front que parmi les civils. Doc. 15 : L’expression « nous nous sommes mis presque en grève » permet de comprendre qu’une mutinerie est un refus d’aller au combat. L’auteur justifie ce refus en dénonçant la façon dont sont traités les soldats (« ils nous prennent pour des bêtes ») et des offensives menées pour rien tout en étant très meurtrières : « on aurait monté à l’attaque, il en serait resté la moitié et on n’aurait pas avancé pour cela. » La censure militaire s’est exercée sur cette lettre par le contrôle postal : l’armée lit le courrier et empêche des lettres d’arriver pour ne pas révéler aux civils la réalité de ce qui se passe au front. L’auteur est conscient de ce risque : « ils vont peut-être les ouvrir, les garder ou les brûler. » Face à la situation, le général Pétain, présenté comme un héros de la bataille de Verdun, devient le nouveau commandant en chef. Il organise la répression des mutineries (554 condamnés à mort dont 49 exécutés), tout en mettant fin aux offensives inutiles et en améliorant le quotidien des soldats. Doc. 16 : La lassitude touche aussi les civils : elle s’exprime dans de nombreuses grèves dans lesquelles les femmes dénoncent les conditions de travail difficiles et le coût de la vie qui augmente. Doc. 17 : Dans ce contexte difficile, Clémenceau devient chef du gouvernement en novembre 1917. Devant les députés, il affiche sa détermination en répétant la formule « je fais la guerre » pour obtenir la victoire finale : « car c’est nous qui aurons le dernier quart d’heure. » III. La sortie de guerre de la France et des Français (1918-début des années 1920) A. Après la victoire, le poids du deuil et du souvenir des morts En 1918, la guerre de mouvement reprend. L’aide des Etats-Unis compense le retrait de la Russie après la Révolution bolchévique d’octobre 1917. A l’été 1918, les Alliés lancent de grandes offensives contre l’Allemagne et l’Autriche- Hongrie. Doc. 18 : Le 11 novembre 1918, l’Allemagne acculée à la défaite signe un armistice avec les Alliés, c’est-à-dire une cessation des combats dans l’attente d’un traité de paix. Depuis 1922, le 11 novembre est un jour férié en France pour commémorer cette victoire mais aussi les morts au combat. La Première Guerre mondiale est une catastrophe humaine et démographique pour la France qui a perdu 1,5 millions d’hommes (900 par jour, 36% de ceux qui avaient entre 19 et 22 ans en 1914 sont morts). Le poids de la mort et du deuil se fait ressentir partout en France. Doc. 19 : Dans les années qui suivent la guerre, chaque commune de France fait construire un monument aux morts pour inscrire le nom des victimes de la guerre afin de leur rendre hommage. Ces monuments sont différents. Ils peuvent exprimer : - Le patriotisme des soldats victorieux - La souffrance des soldats tués au combat - La souffrance et le deuil des proches des victimes - Une souffrance qui peut conduire au rejet de la guerre et à l’expression du pacifisme (« Que maudite soit la guerre ! ») Doc. 20 : Ce deuil de masse est collectif : il est porté par la nation tout entière à travers des lieux de mémoire. Le 11 novembre 1920, les restes d’un soldat inconnu tué au combat sont inhumés sous l’Arc de Triomphe à Paris (une flamme du souvenir est allumée depuis 1923) : à travers lui, il s’agit de rendre hommage à tous les morts pour la France. A Verdun, une nécropole rassemble les morts de cette bataille avec un cimetière et un ossuaire comprenant les restes mutilés et non identifiés. Ils rappellent l’ampleur du sacrifice humain consenti. uploads/Histoire/ cours-histoire-jeudi-12-novembre.pdf

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  • Publié le Jul 06, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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