Les Justes d’Albert Camus mise en scène Gwénaël Morin du 13 au 21 mars Spectacl
Les Justes d’Albert Camus mise en scène Gwénaël Morin du 13 au 21 mars Spectacle en soirée à 20 h jeudi 13 samedi 15 mercredi 19 vendredi 21 en matinée à 14 h vendredi 14 lundi 17 mardi 18 jeudi 20 durée 2 h 20 Dossier d’information SOMMAIRE I. Fiche signalétique.........................................................................................................................................................................3 II. Présentation...........................................................................................................................................................................................4 A. Histoire....................................................................................................................................................................................................4 B. Pourquoi monter les Justes ?..................................................................................................................................4 III. Propos du metteur en scène....................................................................................................................................5 A. Quelques notes sur la pièce....................................................................................................................................5 B. Conversation plus large avec Gwenael Morin.................................................................................6 IV. Extraits d’articles de presse.....................................................................................................................................10 V. Autour du spectacle.................................................................................................................................................................10 A. Regards sur l'homme, lecture de l'œuvre...........................................................................................10 B. Des crimes qu’on ne peut ni punir ni pardonner....................................................................12 VI. Extraits...................................................................................................................................................................................................13 VII. Eléments biographiques.............................................................................................................................................15 A. Albert Camus..............................................................................................................................................................................15 B. Gwénaël Morin.........................................................................................................................................................................16 VIII. ouverture pour une réflexion..................................................................................................................................17 Le bien, le mal et le « terrorisme »......................................................................................................................................17 I. Fiche signalétique Les Justes d’Albert Camus mise en scène Gwénaël Morin avec Guillaume Bailliart Stéphanie Beghain Mélanie Bourgeois Julien Eggerickx Pierre Germain Grégoire Monsaingeon Production Compagnie Gwénaël Morin / Théâtre du Point du Jour – Lyon / Théâtre Jean Vilar– scène Rhône Alpes Bourgoin-Jallieu Spectacle en partenariat avec l’Opéra Théâtre Ville de Saint-Étienne - secteur Jeune publics. dans le cadre des Chemins de traverse II. Présentation A. Histoire "En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d'ailleurs, que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J'ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai. J'ai même gardé au héros des Justes, Kaliayev, le nom qu'il a réellement porté. Je ne l'ai pas fait par paresse d'imagination, mais par respect et admiration pour des hommes et des femmes qui, dans la plus impitoyable des tâches, n'ont pas pu guérir de leur coeur. On a fait des progrès depuis, il est vrai, et la haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu'elles firent pour se mettre en accord avec le meurtre – et pour dire ainsi où est notre fidélité". Albert Camus, Préface des Justes B. Pourquoi monter Les Justes ? « Pourquoi faut-il monter Les Justes aujourd’hui ? Pourquoi est-ce que je veux monter ce texte de Camus ? Les Justes est une pièce de théâtre qui traite du terrorisme, et je pense que la question du terrorisme est une question cruciale, parce que le terrorisme est la raison de la guerre, parce que le terrorisme est la cause et la justification de notre guerre mondiale contemporaine, et je veux avec les moyens du théâtre faire face et répondre au moins partiellement à la question du terrorisme. Si je dois me donner une mission en faisant du théâtre que ce soit au moins celle d’éloigner la guerre. Je me donne la mission de monter Les Justes d’Albert Camus. Je veux monter Les Justes pour savoir qui sont Les Justes. Qui sont Les Justes ? ou si vous préférez qui sont les terroristes ? » Gwenaël Morin III. Propos du metteur en scène A. Quelques notes sur la pièce Faire face au texte Tout d’abord, il faut faire face au texte. Monter une pièce connue comme Les Justes oblige à montrer comment on le comprend, ou comment on ne le comprend pas. C’est une occasion de faire du théâtre contemporain. Il ne s’agit pas vraiment de donner un éclairage nouveau, mais d’affirmer la contemporanéité du texte, et faire en sorte qu’il provoque une réponse. Les Justes et le terrorisme Il est important que Les Justes parlent du terrorisme, car le terrorisme est devenu une justification absolue… Le but du jeu n’est pas de savoir si Camus a fait une belle oeuvre. La pièce est un peu dure. Dans sa structure elle est sèche, claire. Elle affirme de façon sincère. Le fait que ce soit beau ou bien est secondaire. Une concurrence aux médias Avec Les Justes, je veux faire concurrence aux médias. Ce qui implique de ne pas s’extraire, de ne pas se mettre au-dessus du débat. Le théâtre est un outil direct, affirmatif, qui permet un présent qui n’est pas de l’actualité. L’actualité, c’est un présent obscène. L’actualité, c’est la pornographie du présent. Le seul présent qui tienne ici, c’est celui de la communauté théâtrale, celle de la salle et du plateau. Il faut affirmer le présent de celui qui parle. Devant la question du terrorisme, je suis un touriste. Je ne suis pas un spécialiste. Je ne comprends pas bien. Je n’ai rien à révéler. Assumer de ne pas savoir, c’est quelque chose de normal, le public peut se reconnaître. Je vais travailler avec mes stéréotypes, quitte à ce que ça mette en colère. Le travail de caricature m’intéresse, mais pas le cynisme, ni le comique. Etre juste au théâtre Le mot « juste » me renvoie aussi directement à la pratique du théâtre, quand on dit d’un acteur il est juste, ou il n’est pas juste. L’intention est comprise dans le titre… On est mis devant la question de la sincérité au théâtre. Comment peut-on dire la vérité au théâtre ? Le théâtre fonctionne un peu sur le principe de ce jeu d’adolescents « action ou vérité ». Une pièce sur l’adolescence Je vois aussi Les Justes comme une pièce sur l’adolescence. Les questions récurrentes sont les mêmes : l’injustice, l’amour, l’engagement à mort, l’isolement. L’attitude face au groupe aussi. Ils jouent avec des choses qui les dépassent : sauver la société, c’est à la fois magnifique et pathétique. L’adolescence est un moment de fragilité de l’être humain... La chose théâtrale aussi est fragile. Le texte comme un outil Avant de commencer les répétitions, j’ai demandé aux comédiens de connaître leur texte par coeur…. j’aime l’idée de cette solitude du comédien en prise avec une chose concrète et simple, le texte, assez proche de celle de l’auteur en prise avec les mots… L’importance du lien, le fait de relier les gens sous-tend mon travail sur Les Justes. Il faut inclure à la fois ceux qui seront d’accord et ceux qui ne seront pas d’accord. Le 26 septembre 2005 B. Conversation plus large avec Gwénaël Morin Quelles ont été les étapes de parcours ? Lorsque j’ai arrêté mes études d’architecture, j’ai sollicité Michel Raskine pour devenir son assistant, j’ai travaillé avec lui pendant quatre ans, tout en continuant à bricoler à côté. J’appliquais en temps réel tout ce que je pouvais apprendre de lui. J’ai beaucoup de respect pour son travail parce qu’il est juste, entre les objectifs qu’il se donne et les moyens dont il dispose pour les atteindre. Aujourd’hui, avec le temps, je m’aperçois que j’utilise régulièrement ses méthodes. Michel Raskine fabrique un cadre avec des articulations fortes à l’intérieur desquelles les acteurs peuvent exercer leur art et éprouver leur liberté, il ne rentre pas dans leur cerveau. C’est une façon de travailler très polie où l’on sollicite les acteurs à distance en leur laissant beaucoup de place, il n’y a pas, à proprement parlé, de véritable direction d’acteur et je travaille un peu comme ça. J’aime avoir affaire à des artistes acteurs, je ne suis pas là pour qu’ils le deviennent ou pour leur proposer un mode de jeu qui serait de mes recettes. Non, je fabrique des structures, ce qui rejoint un peu l’architecture ; je fais des maisons à l’intérieur desquelles la vie aura ou n’aura pas lieu. L’architecture vous a appris la structuration d’un espace ? Une école d’architecture est avant tout une école du projet : on y apprend sur la base d’une idée abstraite à passer cette idée au crible de toutes les contraintes réelles pour qu’elle puisse prendre corps et exister sans perdre sa sève. On constate à ce propos que la liste des cinéastes, metteurs en scène de théâtre, romanciers qui ont fait des études d’architecture, est longue. Il y a dans l’architecture quelque chose de bâtard que l’on retrouve également au théâtre ; l’emploi de l’humain comme base et matière de travail. Cela fait du théâtre un art bâtard, un art mineur et en même temps ça lui donne toute sa force. On voit que vous avez ce souci de questionner le lieu du théâtre, mais aussi ses matériaux, l’espace, le son, la lumière, les corps etc. Le théâtre est supplanté depuis longtemps. C’est fini. Le théâtre ne rend plus de service. Un service rendu maintenant par le cinéma et la télévision. C’est pourquoi j’essaie, à chaque fois que je fais un spectacle, de m’interroger sur la légitimité de ce que je fais : demander aux gens qui le regardent si pour eux c’est juste, uploads/Histoire/ dossier-les-justes 1 .pdf
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- Publié le Nov 29, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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