1 Notes prises par Violaine Blaise, 2007 Françoise Choay, L’allégorie du patrim

1 Notes prises par Violaine Blaise, 2007 Françoise Choay, L’allégorie du patrimoine Editions du Seuil, Paris, 1988. Monument et monument historique Patrimoine historique: fonds destiné à la jouissance d’une communauté élargie aux dimensions planétaires et constitué par l’accumulation d’une diversité d’objets que rassemble leur commune appartenance au passé ; travaux de tous les savoir-faire humains. L’ouvrage porte sur le patrimoine bâti, qui ne cesse de s’élargir : on compte aujourd’hui les constructions dites mineures, vernaculaires, industrielles, ainsi que des ensembles urbains cohérents. Jusqu-aux années 1960, on ne classait pas le patrimoine postérieur à la moitié du XIXe, ex les halles de Baltard, démolies en 1970. Il existe aujourd’hui une commission chargée du patrimoine du XXe. Au Japon, la notion de monuments se fait jour avec l’ouverture Meiji en 1870 ; adoption d’un temps occidental. La première Conférence internationale pour la conservation des monuments historiques est à Athènes en 1931, ne compte que des Européens ; en 1964, à Venise, ajout de la Tunisie, du Mexique et du Pérou. 1979, 80 pays de tous continents signent la Convention du patrimoine mondial. Effets pervers : les dégâts du tourisme (Venise, Kyoto, la vallée des rois), l’inflation patrimoniale engendre des coûts importants, action paralysante sur les grands projets d’aménagement. On continue d’invoquer la nécessité de modernisation pour démolir (Afrique du Nord). On invoque aussi la créativité des architectes modernes (tradition de mélange des styles en France). Les propriétaires veulent disposer de leurs possessions, alors qu’en France on donne priorité à l’intérêt public (contrairement aux USA). Définition du monument. Du latin monumentum, de monere (avertir, rappeler) : ce qui interpelle la mémoire. Un monument est un artefact élaboré par une communauté pour se remémorer ou remémorer à d’autre générations des personnes, évènements, rites ou croyances. Fait vibrer le passé de manière à maintenir des valeurs communautaires. Rassure en conjurant le temps. Dans les lexiques de Furetière, de l’Académie, de Q. de Quincy, notion de reste sublime du passé. A la révolution, on dénote le pouvoir, la beauté, l’affirmation de desseins publics, la promotion de styles. Effacement progressif de la fonction mémoriale du monument : deux causes -au Quattrocento, la beauté devient la fin de l’art et s’associe ainsi au spirituel qui auparavant était la seule fin de l’art -développement des mémoires artificielles à partir de l’imprimerie. Barthes et la photo : selon lui l’objet de la photo n’est pas l’art ou la communication, mais le référent, que l’on fait revivre (moment d’extase) ; sentiment proche de l’incantation créée par le monument. C’est aujourd’hui par la médiation de leur image que l’on promeut des édifices monuments : l’arche de la défense, la bibliothèque FM. Aujourd’hui on édifie peu de monuments, mais on transfert leur fonction aux monuments historiques : conservation de lieux témoignant du passé (les camps de concentration par exemple). cf A. Riegl qui distingue monument délibéré (gewollte) et monument historique non-délibéré, a posteriori. Ce monument historique ne peut avoir une fonction que mémoriale ou également esthétique. La différence entre ces deux types de monuments impliquent une différence d’attitude dans leur conservation. Risques guettant le monument : destruction idéologique ou 2 constructive (comme les japonais, ou Suger avec la basilique carolingienne de St Denis par ex.).En revanche le mon. Hist. A une place immuable, donc intangible. L’appellation de monument historique apparaît en Occident au XIXe avec Guizot lorsqu’il crée le poste d’inspecteur des monuments historiques en 1830.En 1790, sous la plume de Millin à la révolution française. Chapitre I : les humanistes et le monument historique. Naissance de la notion de monument historique à Rome vers 1420. Rétablissement de la papauté à Rome après l’exil d’Avignon ; climat intellectuel autour des ruines de la Rome antique dont on déplore le saccage. Chez les Grecs et les Romaines, on collectionne déjà les œuvres d’art et on copie les monuments. Premier musée d’architecture à l’intérieur de la villa Hadriana. Or on ne leur prête pas de valeur historique et on n’interdit pas leur destruction. On cherche plutôt à copier la culture grecque. Au Moyen Age, beaucoup de destructions, moins à cause des invasions barbares que du fait des missionnaires chrétiens. Des exemples de conservations ont pour but le remploi économique, mais on détruit les idoles. D’autres sont l’initiative de lettrés qui s’intéressent à a culture classique. Ce proto-humanisme ne conçoit cependant pas la distance qui le sépare les œuvres antiques, qui sont réinterprétées, remployées par le christianisme, contrairement à l’humanisme du XVe. On débite des parties de monuments antiques pour les intégrer à des constructions médiévales. A Rome, la culture classique reste plus vive et on conserve plus de monuments antiques, notamment pour en faire des Eglises. ON conserve pour leur prestiges certains monuments (colonne trajane). Phase antiquisante du quattrocento : on ne s’intéresse qu’à l’Antiquité. Une démarche littéraire née de Pétrarque fait considérer les monuments romains comme témoins de la gloire antique. La ville de Rome évoque un climat moral exemplaire. Les Humanistes s’intéressent essentiellement aux écrits. Se conjugue à une démarche plus attentive aux formes : architectes, sculpteurs tels Brunelleschi, s’inspirent de l’antique tout en le contemplant. Premiers amateurs d’art, encore en minorité.. Vers 1420-1430, dialogue entre lettrés et artistes ; le savoir historique reste l’intérêt premier des humanistes quand ils s’intéressent à l’art. Alberti représente l’aboutissement de cette synthèse, en établissant une architecture proche de l’antique, fondée sur les mathématiques, et en y voyant l’aboutissement d’une histoire de l’architecture. Artistes, humanistes et princes collectionnent les antiquités dans les studioli (les galeries apparaissent au XVIe). En 1471, les collections pontificales du Capitole ouvrent au public une fois par an. Pas de conservation systématique. Ambivalence puisque les humanistes (en particulier de la cour pontificale) protestent contre l’usage des sites anciens comme carrières. La conservation incombe aux papes à partir de Martin V, qui exprime une vraie volonté de conserver pour les générations futures. Décret interdisant de nuire à tout ce qui est antique ; restauration et mise en valeur du patrimoine antique (non respecté par les papes eux-même). On continue d’exploiter les carrières romaines pour édifier Rome. Chapitre II : le temps des antiquaires, monuments réels et monuments figurés. Aux XVII et XVIIIe, les lettrés d’Europe vont à Rome et enrichissent la notion d’antiquité. 3 De la deuxième moitié du XVI eu milieu du XIXe, on les conceptualise et recense. Antiquaire désigne le savant en antiquités. S’intéressent aux objets plus qu’aux textes. Collectionnent les objets, ou les documentent, constituent des dossiers. Ex : Montfaucon, Serlio, Pirro Ligorio, Desgodets, Mignard, Rubens, Piranese…… Intérêt pour les antiquités nationales et non plus seulement à l’art classique : on cherche à valoriser les productions occidentales. 1729, Montfaucon, Monuments de la monarchie française ; reste dans une conception de l’histoire tripartite pétrarquienne et ignore le moyen-âge. La valeur des monuments historique est purement historique. S’intéresse surtout aux édifices religieux, souvent mal interprétés. Gothique. Du VIe au XV, on appelle tout gothique. On s’intéresse moins à l’aspect des œuvres qu’à leur généalogie. Félibien, 1687, Recueil historique de la vie et des ouvrages des plus célèbres architectes. Distingue gothique ancien (ie tout ce qu’on a pas identifié) dit mauvais, et gothique moderne (déf. actuelle) dit bon. Depuis fin XVI quand on parle d’antiquité nationale on parle principalement de l’art gothique, mais on voit une désaffection après les guerres d’Italie et la mode de l’archi classique. Au XVII et XVIII, les érudits analysent le gothique, en s’extasiant sur les exploits techniques, mais gardent un jugement esthétique négatif, car on est à l’opposé de l’idéal classique. Pas le cas en Angleterre où c’est le style national. L’étude s’accompagne de reproductions : on doit pouvoir comparer les œuvres. Souvent ce sont les mêmes qui étudient les naturalia et les artificia. Les illustrations sont réalisées par des artistes (peu fidèles), les antiquaires ou des ingénieurs pour les relevés. Le plus souvent les dessins des architectes sont fantaisistes et servent à illustrer des théories ; on complète des monuments en ruines (on « restaure) ou bien on dessine sans avoir vu. Aux XVIII-XIXe, on va vers une illustration scientifique. Epoque des Lumières : naissance de l’historiographie moderne, critique, va influencer l’histoire de l’art : Gibbon, Winckelmann ; ce dernier est le premier à analyser l’art grec de façon formelle en distinguant des périodes, or reste sur des a priori (primauté du classicisme). L’art s’institutionnalise : vente publiques, publication de catalogues, littérature critique sur l’art. Avant Caylus, on reste d’un point de vue historiographique sans invoquer la sensibilité. Caylus accorde plus d’importance à l’analyse formelle et à la méthode analytique. Apparition des premiers musées d’art, dans l’esprit démocratique des Lumières. Dans le domaine des antiquités architecturales, le modèle muséal n’a pas entraîné de conservation, mais au contraire des pillages des sites pour enrichir les collections. La conservation des monuments ne constitue toujours pas une préoccupation autre qu’exceptionnelle. Plus de soin en Angleterre où des sociétés d’Antiquaires établissent des systèmes de protection, par fibre nationaliste entre autres. Posent les premiers, fin XVIII, la question de la restauration conservative ou interventionniste à l’occasion de la restauration de plusieurs cathédrales par uploads/Histoire/ f-choay-allegorie-du-patrimoine.pdf

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  • Publié le Mar 29, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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