Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de r

Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes (Kropotkine) A Grèce: Faut-il copier laconjuration des Cellules de feu? L à où l’Organisation révolution- naire du 17 novembre (anti- Otan), Lutte Révolutionnaire et les Noyaux révolutionaires n’avaient pas réussi malgré les vrais morts et les vrais attentats qui ont toujours ponctué la vie politique grecque -la plus chaude d’Europe-, la Conspiration des Cellules de feu a at- teint son objectif : la Grèce sociale-dé- mocrate, avant son effacement, aura réveillé les tribunaux d’exception pour juger deux jeunes Grecs de 23 ans, principaux accusés du procès du groupe anarchiste grec «Conspiration des cellules de feu». Haralambos Hatzimihélakis et Pa- nayotis Argyros ont même été condam- nés à 37 ans de prison, après avoir été reconnus coupables de «constitution et participation à une organisation crimi- nelle» et pour «instigation morale» à des attentats à l’engin explosif en 2009, qui n’ont pas fait de victimes, contre les domiciles de l’ex-secrétaire d’Etat à l’Intérieur Panayotis Hinofotis et de l’ex-ministre socialiste Louka Katséli à Athènes, ainsi que contre le ministère de Macédoine-Thrace à Salonique... Georges Karayannides, 31 ans, a été condamné à 20 ans de prison ferme pour «participation à une organisation criminelle» et pour «complicité» dans l’attentat contre Mme Katséli. En général, en Grèce, les peines pur- gées ne dépassent guère 25 ans. Trois autres, Panayotis Massouras et Alexandros Mitroussias, âgés tous deux de 22 ans, et Konstantina Karakatsani, la seule femme, âgée de 20 ans, se sont vus infliger des peines de 11 ans et demi de prison chacun «pour apparte- nance à une organisation criminelle» et pour «complicité» dans l’attentat contre Mme Katsélis. Pourtant, la Conspiration des Cel- lules de feu n’a jamais signé d’actions meurtrières. Elle a, certes, revendiqué des dizaines d’attentats en Grèce de- puis 2008, mais ceux-ci ne sont pas d’une dimension différente que la fa- meuse Cellule 34 qui se limitait à un homme seul et exalté à Hérépian dans les hauts cantons de l’Hérault. Toute- fois, le plus retentissant fut l’envoi en novembre 2010 d’une série de colis piégés à des ambassades étrangères et à des dirigeants européens tels que Silvio Berlusconi, Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy. Les Cellules ont une histoire ré- cente. «L’envoi de cette vague de colis piégés ne montre pas une volonté de tuer, mais plutôt d’internationaliser leur présence et la question de la "ré- volution" telle qu’ils l’entendent, ainsi que de mobiliser ceux qui ont des idées similaires en Grèce ou à l’étranger», expliquait pourtant, à notre confrère Li- bération, Marie Bossi, professeur de re- lations internationales à l’Université du Pirée, qui a consacré une thèse au «ter- rorisme» de son pays. De toute évidence, la Conspiration des Cellules de feu, nouvelle généra- tion apprentie de la lutte armée, s’est forgée dans les émeutes de décembre 2008, après le meurtre du lycéen Alexandros Grigoropoulos par un poli- cier. Ils sont habitués aux formes mo- dernes de la communication (Internet, Facebook, Twitter, etc.), ce qui leur permet de se retrouver en dehors du quartier d’Exarcheia, lieu traditionnel de la contestation athénienne. Une gé- nération bien moins idéologique aussi que les anciennes organisations de l’après-dictature comme le 17-Novem- bre, qui, dans les années 70-80, s’en prenaient aux représentants de la junte ou de «l’impérialisme» avec des assas- sinats de tortionnaires, de membres de la CIA et de députés «réactionnaires». «Dans toutes leurs déclarations, ce qui frappe c’est le flou des intentions, le recours à des notions totalement abs- traites et l’incohérence qui les pousse à des divergences y compris entre eux», relève Marie Bossi, soulignant que même «leurs références à l’anarchie, qui n’a aucune racine historique en Grèce à la différence de l’Espagne, la France, l’Italie ou la Russie, se limitent à des bribes d’idées prises de-ci de-là». En tout cas, la Conspiration des Cel- lules de feu est encore perfectible. En effet, Haralambos Hatzimihélakis et Panayotis Argyros avaient été appré- hendés à un arrêt de bus peu après avoir déposé un premier paquet piégé dans une société de coursiers du quartier de Pangrati, dans le centre d’Athènes. Argyros, étudiant en chimie de 22 ans, était entré seul. Sa perruque mal ajustée intrigua l’employée. Elle jeta le colis à terre, et celui-ci se mit à fumer. La police arriva rapidement. Les descriptions des deux suspects, portant des gilets pare-balles selon des témoins, permirent alors d’arrêter les deux camarades non loin de là. Ils por- taient sur eux deux autres enveloppes, destinées à Nicolas Sarkozy et à l’am- bassade de Belgique, deux pistolets Glock et des cartouches. Toutefois, un colis était déjà arrivé à la chancellerie allemande à Berlin. «Nous sommes fiers de notre action (...). Même dans les conditions difficiles de notre empri- sonnement, nous n'allons pas nous ar- rêter de rendre publiques nos positions en faveur de la violence armée et de la révolution», ont expliqué Panayotis Ar- gyros, et Gérassimos Tsakalos, âgé de 24 ans, dans une lettre commune. Les paquets contenaient des livres ou des dossiers évidés, apparemment rem- plis de poudre explosive. La majorité d'entre-eux avaient été trouvés à Athènes dans une société de message- rie express, où un des colis avait ex- plosé sans faire de victime, mais aussi à l'aéroport. Outre la missive parvenue à Berlin, une autre, destinée au diri- geant italien Silvio Berlusconi, est ar- rivée jusqu'à l'aéroport de Bologne, en Italie. (Suite page 2) Grèce : Tout casser et après ? Lysnoir Cellules anarchos royalistes Samizdat des Dans le cahier central deux tracts à distribuer gratuit Périodique gratuit à 37 000 exemplaires - 15 décembre 2011 - leslysnoirs@gmail.com - Mobile : 06 98 05 97 83 2 C omme tous les anarchistes, nous sommes anti-capitalistes, anti-staliniens, liber- taires, fédéralistes, cantonalistes, auto- gestionnaires, mutualistes, favorables à la décroissance, hostiles à toute forme de contrainte, d’esclavage ou d’oppression des peuples par l’exploitation... Comme tous les anarchistes, nous sommes anti-impérialistes, ligués contre la terreur que le patronat exerce sur la classe ouvrière (par exemple à travers l’immigration), nous sommes bien évidemment laïcs, adeptes de la liberté d’expression, humanistes, intéressés par une al- liance avec les chrétiens anti-systèmes, hostiles au flicage généralisé, favorables à la démocra- tie directe, et convaincus que le système ne peut être abattu que par la violence parce que les combats parlementaires conduits à l’intérieur du système sont une ineptie et que la démocra- tie formelle est un piège... Cela étant dit, comme peu d’anarchistes, nous sommes roya- listes. Pour nous, aucune alternative politique, pas même l’anarchie -et surtout pas l’anarchie !- ne peut faire l’impasse sur le sentiment partagé d’appartenance et d’histoire commune ; au- cune tentative de refondation sociale ne peut, selon nous, se priver du secours d’un symbole vivant d’unité populaire et de continuité natio- nale... Tant que le fait national demeurera en France le principal cadre d’expression politique, il y aura toujours un jeune prince -ou un vieux- qui incarnera à lui seul notre trajectoire collective. Loin des fantasmes nourris par quelques «régi- phobes» tirant orgueil de leur crasse ignorance, de leur sans-culottisme débile et de leur peu de sentiments, il ne faut qu’un peu de pureté d’in- tentions pour comprendre qu’un prince n’est rien d’autre aujourd’hui que l’histoire que l’on peut toucher du doigt et qui, en retour, vous serre la main... Tiens ! Par exemple. Dans ce premier nu- méro de notre Lys noir, nous nous penchons sur le remarquable activisme des anarchistes grecs. La plupart de ceux qui fournissent depuis plus de trois ans les premières lignes de la ré- volution qui couve sont de jeunes autonomes peu formés, qui n’ont pas lu Proudhon, ni Ba- kounine, et ne connaissent rien de Makhno et de Durutti, sinon que ceux-là sont peut-être des groupes de rock alternatif... Ces jeunes mili- tants grecs sont seuls. Tout le système peut s’abattre sur eux et les condamner à de lourdes peines comme le prouve les 35 ans qui viennent de tomber sur deux apprentis des Cellules de Feu. Ils ne sont pas seulement seuls politique- ment et physiquement, ils sont moralement seuls. Pire : ils sont historiquement seuls. L’histoire ne marche pas à leur côté et ils ne peuvent donc pas vaincre... Alors que, s’ils avaient un jeune prince dans leurs rangs, ou si surtout le vieux Roi Constan- tin II prenait leur tête comme il est bien fou de ne pas le faire, parce que ce sont toujours les conservateurs et leurs amis américains qui l’ont baisé (en commençant par le déposer), il en irait bien différemment pour les uns comme pour l’autre... Les policiers tireraient moins, si seu- lement les jeunes athéniens brandissaient le drapeau de leur monarchie abolie en 1973 par les colonels réactionnaires grecs... Le prince Paul, à moins d’une révélation mi- raculeuse, ne viendra pas au secours de la conjuration des cellules de feu. L’exil en a fait un américain qui a épousé la fille d’un million- naire yankee ; alors le pauvre diadoque Paul n’est plus qu’un «trader» parmi d’autres spé- culant à uploads/Histoire/ lys-noir-nc2b01.pdf

  • 39
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mar 27, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
  • Taille du fichier 1.5921MB