BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE NUMISMATIQUE FRANÇAI

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE NUMISMATIQUE FRANÇAISE DE NUMISMATIQUE — 1 — publication de la société Française de numismatique 68 e année — n° 1 janvieR 2013 sommaiRe études et tRavaux charLeT (christian) – Monnaies béarnaises inédites de Louis XiV frappées lors de la quatrième réformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 JoYaUX (François) — À propos de la mention pierre sur certaines monnaies d’or annamites (1903) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 CoRRespondanCe peLLé (richard) — Deux variétés inédites de sesterces d’hadrien et d’antonin le pieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 soCiété compte rendu de la séance du 5 janvier 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 samedi 2 févRieR 2013 14 h 30 BnF salle des commissions samedi 2 maRs 2013 14 h 30 BnF salle des commissions samedi 30 maRs 2013 14 h 30 BnF salle des commissions samedi 4 mai 2013 14 h 30 BnF salle des commissions prochaines séances 1. The Palace Collection of Egypt. Catalogue [...] of Coins and Medals, Le Caire, Sotheby & C°, 1954, n° 1312, p. 124 et pl. XXII. À nouveau dans Spink-Taisei, Catalogue 14, Singapore Coin Auction, 1993, n° 1400, p. 89 et pl. 57. 2. F. THIERRY, Catalogue des monnaies vietnamiennes. Supplément, Paris, BNF, 2002, p. 25-26 et n° 529 p. 94. F. Thierry avait déjà étudié cette monnaie de façon approfondie dans « À pro- pos d’une monnaie inédite de Thanh Thai », Cahiers Numismatiques, n° 135, mars 1998, p. 37-42. — 5 — JOYAUX (François) — À propos de la mention PIERRE sur certaines monnaies d’or annamites (1903). On trouve sur certaines monnaies de présentation annamites une signature PIERRE qui est quelque peu énigmatique. On la constate en particulier sur un petit philong 飛龍 en or de la collection Farouk datant de l’ère Thành Thái 成泰(1889-1907) et plus précisément de 1903 (1) (fig. 1), et sur deux monnaies Nhi . nghi 二儀(« Deux Principes») en or de la BnF (2) et de la collection Cariou (fig. 2), datant de la même période. Le catalogue de la BnF, replaçant ces monnaies dans le contexte de la réforme de la frappe des médailles de la cour impériale, y voit le nom du graveur. La position du nom PIERRE sur la monnaie d’or Nhi . nghi – identique à celle du graveur BARRE sur la piastre d’Indo-Chine (1895-1928) – et l’aspect quelque peu déséquilibré des caractères chinois incitent, il est vrai, à considérer, de prime abord, Pierre comme étant le gra- veur. Toutefois, il est surprenant que les caractères et décors de ces monnaies présen- tent un relief très saillant alors que le nom PIERRE est assez mou et difficilement lisible. Leur examen attentif donne l’impression que la signature PIERRE n’est pas de la même main que celle des motifs et caractères. En fait, lorsqu’on étudie le contexte de l’époque, notamment l’objectif qui était celui de l’Administration coloniale française de moderniser la frappe monétaire, il semble bien que ce dénommé Pierre n’était peut-être pas le graveur de ces monnaies. — 6 — Fig. 1 : Petit philong de la Collection Farouk et signature PIERRE (Catalogue Spink-Taisei, 1993) Fig. 2 : Mention « PIERRE » sur une monnaie d’or Nhi . nghi 二儀 (Collection Cariou, Photos Cariou.) (3) La crise de 1902 Depuis le début de la colonisation, les autorités coloniales avaient toujours été confrontées à une insuffisance de la petite monnaie exprimée en sapèques. La Cour de Huê avait elle-même cessé d’en fondre dans les années 1870, et l’émission d’une sapèque française, en 1879, avait été un échec. Depuis, la situation n’avait cessé de se dégrader. Dans les derniers mois de 1902, au Tonkin, on était même en face d’une véritable crise. La rareté des ligatures en avait évidemment fait monter le cours : alors qu’en 1895, il fallait plus de huit ligatures pour obtenir une piastre, à la fin de 1902, il en fallait moins de quatre. En une décennie, le taux de change de la ligature par rap- port à la piastre avait donc plus que doublé et le mouvement – amplifié par la baisse du cours du métal argent – s’était accéléré depuis l’automne 1902. Pour la population indigène qui était payée en piastres par l’administration ou les employeurs privés, cela représentait une chute considérable de ses revenus en sapèques. Les produits de pre- mière nécessité étant payés avec cette menue monnaie, le phénomène entraînait tout naturellement une hausse équivalente du coût de la vie et un fort mécontentement popu- laire chez les indigènes (4). Dans l’immédiat, pour faire face à cette crise, on ne trouva d’autre solution que de créer une nouvelle commission. Elle fut instituée par un arrêté du Gouverneur géné- ral en date du 26 décembre 1902 et se réunit dès le lendemain, sous la présidence d’un inspecteur des Services civils nommé Groleau (futur Résident supérieur au Tonkin). Ses conclusions furent consignées dans un rapport du 5 janvier 1903, transmis au ministre des Colonies le 22 janvier. Aucun accord ne venant de Paris, le Gouverneur général rendit compte à nouveau des conclusions de la commission dans un long rapport daté du 9 mai. Il y indiquait en outre qu’il allait faire procéder, sur place, à des essais de frappe et il demandait à ce que la Monnaie de Paris fût consultée quant à l’alliage retenu et au procédé de fabrication (5). Or cette dernière répondit en proposant sa propre solu- tion, différente de celle de la commission – à savoir une sapèque de zinc pur repré- sentant 1/1000e de piastre et pesant 2 grammes – et en se prononçant contre la sug- gestion de la commission de confier à l’industrie privée d’Indochine la fabrication de cette nouvelle monnaie (6). Le rôle de Paul Pierre Entre temps, toutefois, en l’attente de l’avis de la Monnaie de Paris, les consulta- tions, à Hanoï, s’étaient poursuivies, car l’idée était bien de frapper cette nouvelle sapèque dans la colonie et de moderniser ainsi la fabrication monétaire locale. À cette fin, de nombreuses entreprises ainsi que des particuliers furent consultés puisqu’on connaît l’existence des réponses de plusieurs d’entre eux : le graveur-mécanicien H. Lemonnier, les entrepreneurs Charavy et Savelon, M. Jollivet ou encore la société L’Industrielle de l’Indochine (7). Cette dernière, représentée par MM. Paix-Séailles et 3. Tous nos remerciements à Daniel Cariou. 4. Archives d’Outre-Mer / AOM. INDO / GGI / 6579. Procès-verbaux de la Commission de la sapèque. PV du 27.12.1902, ff. 1 et 2. 5. Ibid., Lettre du Gouverneur général Beau au ministre des Colonies, Hanoï, 9 mai 1903. 6. Ibid., Note 1877 du secrétariat du directeur de la Monnaie, 9 juin 1903. Transmise au Gouverneur général d’Indochine par le ministre des Colonies, lettre du 27 juin 1903. 7. AOM. R[ésidence] S[upérieure] [au] T[onkin], n° 20.056, 20.075, 20.052, 20.055. Malheureusement, tous ces dossiers ont été abandonnés en Indochine en 1954-1956 et sem- blent ne plus être consultables à Hanoï. — 7 — Thuillier, avait d’ailleurs contacté directement le ministère des Colonies à Paris en pro- posant une convention prévoyant la fabrication, sur dix ans, de 20 millions de sapèques, telles que définies par la commission (8). Or le dénommé Pierre, dont le nom apparaît sur les monnaies ci-dessus, figurait parmi les personnes qui avaient plus ou moins spontanément proposé leurs services pour fabriquer de façon industrielle la nouvelle sapèque définie par la Commission. Malheureusement, sur ce point, on est très mal renseigné car les archives concernant le projet de Pierre ont été soit perdues, soit abandonnées sur place après 1954-1956. Les seuls éléments dont on dispose sont les fiches du répertoire Boudet, datant de 1934, qui, à Hanoï, recensait les archives du Gouvernement général d’Indochine, lequel répertoire a été rapatrié aux Archives d’Outre-mer. Les renseignements que fournissent ces fiches, pour aussi succincts qu’ils soient, permettent toutefois de pré- ciser quelques points. Fig. 3 : Dossiers relatifs à Paul Pierre (AOM. n° 20.54 et 20.161) L’une de ces fiches est libellée de la façon suivante : « Rapport de M. Paul Pierre, ex-industriel à Huê, sur la fabrication des sapèques au Tonkin. 1903 » (9). On constate donc que le Pierre en question, se prénommait Paul et surtout qu’il avait été industriel à Huê (10). Cela ne prouve pas irréfutablement qu’il uploads/Industriel/ a-propos-de-la-mention-pierre-sur-certai.pdf

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