MESURES 820 - DÉCEMBRE 2009 - www.mesures.com 24 S olutions MESURES 820 - DÉCEM

MESURES 820 - DÉCEMBRE 2009 - www.mesures.com 24 S olutions MESURES 820 - DÉCEMBRE 2009 - www.mesures.com 25 S olutions MÉTROLOGIE Bien surveiller les processus de mesure pour prévoir au plus juste les erreurs  Contrairement aux étalonnages d’instruments, la surveillance des processus de mesure rend possible d’anticiper l’apparition d’éventuels dérives et dysfonction- nements. S’il existe des normes mentionnant ce type de surveillance, à l’instar de l’ISO 10012, les industriels ne peuvent s’appuyer sur d’autres documents pour s’orienter vers une stratégie de surveillance de leurs processus de mesure. Dans le but d’aider ces utilisateurs, le Collège français de métrologie a élaboré, en complé- ment de la norme, une méthodologie assurant une définition “métrologique” et la mise en place pratique d’une surveillance adaptée aux applications. A ssociés dès le début aux référen- tiels de qualité, les étalonnages et vérifications d’instruments de mesure sont aujourd’hui deve- nus incontournables dans le cadre des certi- fications. Ils permettent d’analyser un instru- ment “sous toutes ses coutures” à un mo- ment donné et dans des conditions précises et de déterminer ses erreurs propres qui peuvent, soit être cor- rigées (lorsqu’elles sont systématiques), soit être prises en compte dans les cal- culs d’incertitude. Force est de constater que l’évaluation des incertitudes de mesure n’est toutefois pas to- talement intégrée dans la plupart des entrepri- ses, même si beaucoup d’efforts ont été faits ces dernières années. Il reste encore du che- min à parcourir avant que cette pratique ait trouvé toute son utilité dans l’industrie. Les étalonnages et vérifications se présentent ainsi comme l’opération qui consiste à s’as- surer qu’un moyen de mesure est encore “acceptable” par comparaison, via des réfé- rences (étalons), à des valeurs attendues, qui sont souvent proposées par des normes. Ces opérations garantissent l’état d’un appareil de mesure à un instant donné, ou plutôt entre deux étalonnages périodiques puis- qu’il serait trop compliqué d’effectuer des contrôles en permanence. Les normes parlent de surveillance, mais... Mais les étalonnages sont-ils pour autant suffisants ? « Dans le cas de la dérive d’un mesu- reur de couples chez un constructeur automobile, il faudra contrôler à la main tous les goujons (soit 16 goujons par véhicule) serrant les roues de tous les véhicules en stock ayant été montés avec ce couple- mètre. Vu le nombre important de véhicules assem- blés par jour, cela représente vite une tâche labo- rieuse », explique Jean-Michel Pou, fondateur et dirigeant de Delta Mu. Diverses méthodes sont disponibles pour trouver des réponses autorisant la détection  Les industriels recherchent des méthodes plus réactives que les étalonnages pour surveiller leurs processus de mesure.  La norme ISO 10012 définit des exigences en matière de surveillance des proces- sus de mesure.  Le Collège français de métrologie (CFM) a formalisé la définition pratique de la mise en place d’une surveillance, en complément de la norme.  Les bénéfices d’une telle surveillance vont bien au-delà de simples réduc- tions de coûts. L’essentiel de ces éventuelles dérives et d’autres types d’événements fâcheux. Parmi les techniques existantes, la surveillance des processus de mesure en est une qui s’assure, au quotidien, du caractère “acceptable” d’un moyen de mesure, même sans étalon, et de la qualité des mesures. Un organisme certifié suivant la norme ISO 9001 (exigences normatives en certifi- cation) s’engage d’abord, rappelons-le, à démontrer son aptitude à fournir régulière- ment un produit conforme aux exigences réglementaires applicables et à celles des clients, ainsi qu’à accroître la satisfaction de ses clients par l’application efficace du sys- tème. « Si l’on suit le chapitre 7.6 de ladite norme [voir encadré], l’organisme doit maîtriser les pro- cessus pour assurer qu’il peut le faire, dans les cas où cela est nécessaire, et qu’il sait le faire avec l’exactitude souhaitée », précise Bernard Larquer, directeur de BEA Métrologie. Les no- tions de maîtrise des risques et de la capabi- lité des processus de mesure sont sous-en- tendues. Les processus de surveillance doivent ainsi permettre de favoriser la maî- trise de la déclaration de conformité des produits. « Il s’agit d’une relation client/fournis- seur plus proche du partenariat que d’une simple relation d’exécutant. Seuls 5 % des interlocuteurs ont en effet le niveau de connaissance et de maîtrise des processus requis », ajoute Bernard Larquer (BEA Métrologie). La norme NF EN ISO/CEI 17 025 (voir en- cadré) concernant l’accréditation des labo- ratoires d’étalonnage et d’essais insiste, quant à elle, fortement sur la nécessité de surveiller la qualité des mesures effectuées pour main- tenir la confiance dans les résultats, réagir rapidement et assurer une traçabilité cons- tante. Il est en effet fait mention de « vérifi- cations intermédiaires pour maintenir la confiance dans le statut de l’étalonnage » dans les paragra- phes 5.6.3.3 et 5.5.10 et de « surveiller la validité des essais et des étalonnages » dans le pa- ragraphe 5.9.1. « Si les normes ont évolué, c’est que les industriels et les organismes se sont rendus compte que l’éta- lonnage et la vérification ne concernent que l’ins- trument de mesure, mais que ce dernier n’était pas nécessairement l’élément le plus influant d’un pro- cessus de mesure. Etalonnages et vérifications, qui ne sont que le constat du passé à un moment donné, n’autorisent pas en effet une grande réactivité et n’ont d’intérêt que s’ils sont bien exploités », rap- pelle Bernard Larquer (BEA Métrologie). D’où l’apparition il y a six ans, en tout cas dans sa forme actuelle, de la norme ISO 10012 Une surveillance assure la détection des évolutions du processus de mesure, et non uniquement celles des moyens de mesure, suivant la dérive et la fidélité. Agilent Technologies La surveillance de processus de mesure peut revêtir des formes très originales, comme l’utilisation du même caillou, mais elle apporte des avantages significatifs. CFM-LDRA ➜ MESURES 820 - DÉCEMBRE 2009 - www.mesures.com 26 Solutions MESURES 820 - DÉCEMBRE 2009 - www.mesures.com 27 Solutions intitulée “Systèmes de management de la mesure - Exigences pour les processus et les équipements de mesure” (exigences norma- tives “volontaires” ; voir encadré). Si la norme ISO 9001 s’intéresse au mana- gement de la qualité dans son ensemble, l’ISO 10012 concerne plus particulièrement les processus de mesure. L’ISO 10012 porte en effet sur la surveillance de la confirmation métrologique et des processus de mesure au sein des processus constituant le système de maîtrise de la mesure. Cette surveillance évite ainsi les écarts aux exigences en assu- rant une détection rapide des défaillances et les actions opportunes pour leur correction. « Les industriels ne sont alors plus confrontés à une situation dans laquelle ils doivent mettre au rebus des produits non conformes au moment où ils sortent de l’usine », indique Bernard Larquer (BEA Métrologie). L’ISO 10012 fournit également une surveillance dimensionnée à l’utilisa- tion, au risque de ne pas être conforme aux exigences, et une documentation des résul- tats de la surveillance. « L’attente vis-à-vis des méthodes de surveillance est claire pour de nombreuses raisons. Citons la ra- pidité de détection, son efficacité et donc l’utilisation facile des informations pour mener à bien des actions correctives optimales, ainsi que l’adaptation au juste besoin, sachant que la surveillance ne doit pas être une “usine à gaz”, la prise en compte du processus complet, la traçabilité des actions menées, etc. », affirme Bernard Larquer (BEA Métrologie). Avant d’aller plus loin dans les avantages et les bénéfices que peuvent apporter une sur- veillance des processus de mesure, il faut d’abord bien cerner ce que l’on entend par surveillance. Formaliser la mise en pratique d’une surveillance Lors de l’édition 2009 du Congrès interna- tional de métrologie (CIM), manifestation bisannuelle organisée par le Collège français de métrologie (CFM) qui s’est tenue du 22 au 25 juin dernier à Paris, les visiteurs s’inquié- taient un peu, ne sachant forcément pas exactement de quoi il retournait. « Il est vrai que, hormis les recueils normatifs et, éventuellement, des brochures internes à quelques entreprises, il n’existait pas jusqu’à présent de documents sur la surveillance des processus de mesure, capable d’aider les industriels à mettre en place une stratégie de surveillance », ajoute Jean-Michel Pou (Delta Mu). C’est l’une des raisons pour laquelle le Collège français de métrologie avait organisé un groupe de travail, regroupant quinze sociétés et animé par Jean-Michel Pou, dont les ré- sultats ont fait l’objet de la rédaction d’un guide technique (voir encadré). Sans définition “métrologique” pour un terme pourtant si souvent utilisé, les mem- bres du groupe de travail du Collège français de métrologie (industriels et organismes) se sont d’abord entendus sur la définition sui- vante : « La surveillance d’un process de mesure est un ensemble d’actions intervenant à la suite des différentes étapes préalables à son choix et utilisation (validation du processus de mesure, estimation des incertitudes de mesure, des capabilités, du risque industriel...) visant à s’assurer du maintien (péren- nité) de ses performances dans le temps. Elle inter- vient donc entre les opérations d’étalonnage/vérifi- cation. Sont exclus du cadre d’application les processus dont les instruments de mesure ne font pas l’objet d’étalonnage/vérification périodique, ce qui n’empêche pas les utilisateurs dans uploads/Industriel/ metrologie-processus.pdf

  • 59
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager