Écrire et organiser les savoirs : de la tablette d'argile à la tablette numériq

Écrire et organiser les savoirs : de la tablette d'argile à la tablette numérique (II) Université Paris Nanterre Grands Repères Semestre I Année universitaire 2019-2020 Table des matières I - 3. L'époque moderne : la révolution de l'imprimerie et les bibliothèques face à l'imprimé 3 1. 3.1 De l'imitation du manuscrit à la découverte des vrais avantages de l'imprimerie .................. 4 1.1. A. L'imprimerie copieuse 1 ...................................................................................................................... 4 1.2. B. L'imprimerie copieuse 2. La multiplication ........................................................................................... 5 1.3. C. Imprimerie, humanisme, Réforme : effets d'entraînement entre une technologie et deux révolutions culturelles ..................................................................................................................................................................... 6 1.4. D. Le livre, objet industriel et commercial ................................................................................................. 7 2. 3.2 Le texte change de forme ....................................................................................................... 8 2.1. A. Aération : l'apparition des blancs ......................................................................................................... 8 2.2. B. La numérotation des pages .................................................................................................................. 9 2.3. C. Le nom d'auteur ................................................................................................................................. 9 2.4. D. Graphies .......................................................................................................................................... 10 2.5. E. Ponctuation ...................................................................................................................................... 11 2.6. F. La rforme de l'ortgrafe ................................................................................................................. 12 3. 3.3 La lecture change de cadre ................................................................................................... 13 3.1. A. Lecture-plaisir. Femme et coussin ...................................................................................................... 13 3.2. B. Lecture-travail. Homme et machine .................................................................................................... 14 3.3. C. Craintes, persécutions et protection : l'élaboration d'une nouvelle réglementation. .................................. 15 3.4. Conclusion intermédiaire : L'imprimerie et l'invention du texte moderne ................................................... 17 4. 3.4 Les bibliothèques face à l'imprimé ........................................................................................ 17 4.1. A. Gabriel Naudé et la naissance de la bibliothéconomie ........................................................................... 17 4.2. B. « Furie de lecture » et goût des bibliothèques au siècle des Lumières ..................................................... 18 II - 4. Époque contemporaine : de la révolution industrielle à la révolution numérique 20 1. 4.1 Les bibliothèques à l'âge industriel ....................................................................................... 20 1.1. A. De nouvelles mutations de l'imprimé .................................................................................................. 20 1.2. B. La diversité nouvelle des lecteurs au XIXe siècle .................................................................................. 21 1.3. C. La diversité des bibliothèques ............................................................................................................. 21 1.4. D. Une profession nouvelle : bibliothécaire ............................................................................................... 22 2. 4.2 Informatisation et numérisation des bibliothèques ............................................................... 23 2.1. A. Informatique et développement des catalogues informatisés ................................................................... 23 2.2. B. Internet et l'interconnexion des catalogues .......................................................................................... 23 2.3. C. Les bibliothèques numériques, un univers encore en construction ........................................................... 23 3. 4.3 La lecture, une pratique en évolution. Vers la dématérialisation du livre ? ......................... 24 Question de synthèse 27 Glossaire 28 Références 30 3. L'époque moderne : la révolution de l'imprimerie et les bibliothèques face à l'imprimé 3 3.1 De l'imitation du manuscrit à la découverte des vrais avantages de l'imprimerie 4 3.2 Le texte change de forme 8 3.3 La lecture change de cadre 13 3.4 Les bibliothèques face à l'imprimé 17 Objectifs Repères culturels : Éclairer un moment essentiel de l'histoire de l'écrit. Montrer que le texte tel que nous le connaissons n'est pas un objet immobile ayant toujours existé. Les mutations actuelles sont à mettre en perspective par rapport à cette histoire. Méthodologie universitaire : donner du sens aux règles. Nous verrons que la plupart des règles que l'on vous demande de prendre en compte et d'appliquer, présentation du texte, forme des références et des citations, ponctuation, et même orthographe, viennent de la révolution de l'imprimé, et de sa principale conséquence : plus de gens allaient lire . plus de choses Notre ennemi n'a pas de corps ni d'âme, notre ennemi ne mange ni ne boit, notre ennemi ne souffre pas ni ne meurt, notre ennemi s'appelle livre. https://webtv.parisnanterre.fr/permalink/v125613d3e3c3k6f9791/ Vous aurez compris, au moins à la fin, que ce texte est un faux, une invention ; les spécialistes expliqueront que jamais un troubadour n'aurait pu prononcer un tel discours. Et pourtant, cette chronique montre de manière assez forte, quoique plaisante, la proximité entre deux , révolutions celle de l' , vécue par nos ancêtres du XVIe siècle, et celle du , que nous vivons imprimé numérique actuellement, en insistant sur un sentiment que l'une et l'autre ont assurément provoqué : la peur. Que dit ce billet ? Qu'un troubadour, chanteur de vers tout droit venu du Moyen Âge, voyant 3. L'époque moderne : la révolution de l'imprimerie et les bibliothèques face à l'imprimé I 3. L'époque moderne : la révolution de l'imprimerie et les bibliothèques face à l'imprimé 4 exploser la production des livres imprimés, n'aurait pu s'empêcher de voir venir la fin de sa profession – qui de fait a eu lieu. Les arguments qu'il utilise, froideur de l'objet, invasion de la technique, fragilité du support, implication d'intérêts économiques, et même peur de l'étranger, tous ces arguments peuvent se retrouver sous la plume de ceux qui dénoncent aujourd'hui les risques du numérique – ou plutôt sous leurs touches, car ils utilisent des traitements de textes comme tout le monde. En réalité, le cheminement est inverse : l'auteur de ce billet, Xavier de La Porte, place plaisamment dans la voix de ce troubadour les arguments que l'on entend aujourd'hui face au numérique. Il suggère que ceux qui redoutent la disparition du livre imprimé auraient eu peur de son invention. L'argument sous-entendu est que toutes ces craintes, en partie éprouvées par les hommes du XVIe siècle, ont été balayées par le fait que l'imprimerie a permis un développement de la culture sans précédent dans l'histoire de l'humanité. On pourrait en déduire (par analogie) que nos craintes face au numérique sont du même ressort : des angoisses face à une révolution qui va moyenâgeusesMoyenâgeux - p.28 *§ donner un nouvel élan à la culture. Mais comparaison n'est pas raison : ce n'est pas parce que les situations se ressemblent qu'elles auront les mêmes conséquences. On pourrait en contrepoint citer ici les questions posées par le principal spécialiste français de l'histoire du livre, R. Chartier, dans un article intitulé « La mort du livre ?» ; il fait ici allusion au « », une nouvelle Livre de sableBorges de J. L. Borgès évoquant un livre dont le nombre de pages est infini, de telle sorte qu' « aucune n'est la première, aucune n'est la dernière » : La textualité électronique sera-t-elle un nouveau et « monstrueux livre de sable dont le nombre de pages était infini, que personne ne pouvait lire et qui dut être enterré dans les magasins de la Bibliothèque nationale de Mexico ? Ou bien, permettra-t-elle, grâce aux promesses qu'elle offre, d'enrichir le dialogue que chaque livre engage avec son lecteur ? Je ne sais. » Le numérique multiplie les textes, bien plus que ne l'avait fait l'imprimerie. Le risque n'est pas tant la disparition qu'un déferlement indistinct de textualité diffuse. Livre infini, Veronica Salazar Cette partie du cours vous donnera des connaissances sur cette mutation essentielle pour la culture occidentale que fut l'invention de l'imprimerie. Elle vous donnera ainsi des éléments de réflexion sur l'actuelle révolution en cours, celle du , en vous fournissant des repères sur ce qu'a numérique été l'ancienne, celle de l'imprimé. Éclairer le présent par le passé, non pas pour prédire le futur, mais pour comprendre ce qui est en jeu. 1. 3.1 De l'imitation du manuscrit à la découverte des vrais avantages de l'imprimerie L'imprimerie suscite des mutations dans la forme du texte. Celles-ci vont dans deux directions complémentaires : standardisation / allègement du texte pour une lecture plus rapide et plus personnelle. 1.1. A. L'imprimerie copieuse 1 Vous connaissez ce mot plaisant : « Ce n'est pas en améliorant la bougie qu'on a inventé l'ampoule ». De la même manière, l'imprimerie n'a pas consisté à améliorer la qualité des plumes. Cela dit, dans un premier temps, on a eu tendance à considérer qu'elle devait faire la même chose que la copie. On copie donc la copie... avant de se rendre compte que les atouts de l'imprimerie étaient au contraire d'inventer une nouvelle forme de texte. Dans un premier temps, jusque dans les années 1525, l'imprimerie tente de faire la même chose que la copie : de beaux parchemins. Elle s'occupe de la partie écrite, tandis que les enluminures 3. L'époque moderne : la révolution de l'imprimerie et les bibliothèques face à l'imprimé 5 sont finies à la main. Les caractères employés s'inspirent de ceux qui existaient déjàCaractères , et n'avaient pas attendu l'imprimerie pour se fixer. Beaucoup d'interventions restent - p.30 *¤ manuelles : enluminures, marques de séparation, commentaires éventuels. Plusieurs innovations ont été nécessaires pour inventer l'imprimerie. La principale est , que l'on peut combiner à l'invention des caractères mobiles l'infini. Avec quelques centaines de « tampons » indépendants les uns des autres (en français, une trentaine de « e », une quinzaine de « n », une demi-douzaine de « z »...), on peut écrire n'importe quelle page de livre. Une fois la page composée, on l'imprime à quelques milliers d'exemplaires, puis on passe à la suivante. Il a fallu aussi, à partir du XIIIe siècle (pour l'Europe), la , et son diffusion du papier amélioration, sans lesquelles le livre imprimé serait resté trop onéreux pour que la technique soit rentable. Il fallait aussi améliorer l' pour qu'elle ait le bon degré de viscosité. encre C'est autour de Johann Genfleisch, dit , que convergent ces innovations, au Gutenberg milieu du XVe s., sans doute à Strasbourg. On lui prête de petits travaux uploads/Litterature/ 0publications-papier 1 .pdf

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