Le Malade imaginaire – 1673 – Molière I – Présentation de l’auteur Jean-Baptist
Le Malade imaginaire – 1673 – Molière I – Présentation de l’auteur Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, naît en 1622, à Paris, dans une famille de marchands. Son père est tapissier ordinaire du roi. L’enfant grandit dans une atmosphère de deuils successifs : il perd sa mère, trois de ses frères et sœurs puis, en 1638, son grand-père maternel qui l’emmenait notamment voir les farceurs italiens au théâtre de Bourgogne. Le jeune homme rencontre Scaramouche, le rénovateur de la comédie italienne, et Madeleine Béjart, comédienne de 24 ans, à la tête d’une troupe déjà connue. Il renonce à la charge de tapissier du roi héritée de son père et fonde, avec elle et 7 autres comédiens, l’Illustre-Théâtre en 1643. Le pseudonyme de Molière, adopté en 1644, a une origine discutée sur laquelle il n’a jamais voulu s’expliquer – hommage à un romancier du début du siècle ou au musicien et danseur Louis de Mollier, peut-être, ou « mot-lierre ». Les débuts sont difficiles et Molière se trouve brièvement emprisonné pour dettes, en 1645, avant l’intervention de son père. Molière et les Béjart entreprennent des tournées en province de 1645 à 1658 (Cf. la vie haute en couleurs des troupes itinérantes décrites par Scarron dans Le Roman comique en 1651) avec la troupe du comédien Charles Dufresne qui les a accueillis. Molière finira par la diriger. Il crée alors des farces –inspirées de la commedia dell’arte comme des réminiscences provinciales de la farce française- qui remportent un vif succès (mais ne nous sont généralement pas parvenues), de petites pièces et ses deux 1ères grandes comédies : L’étourdi ou les contretemps (1654) inspirée d’une pièce italienne, puis Le dépit amoureux (1656). Molière et ses camarades, considérés comme la meilleure « troupe de campagne », décide en 1658 de rentrer à Paris : « Monsieur » (Philippe d’Orléans, frère du roi) leur donne son agrément ; ils s’installent pour 2 ans au théâtre du Petit-Bourbon où ils jouent en alternance avec Scaramouche et les comédiens italiens. Les Précieuses ridicules marquent en 1659 la naissance de Molière en tant qu’écrivain reconnu : le succès de cette critique des salons en vogue et de la préciosité (Cf. Madeleine de Scudéry) est massif et crée un effet de mode. Pour la 1ère fois, Molière fait publier son œuvre, qu’il estime en danger d’être « volée ». Les charges de tapissier et valet de chambre du roi lui revient, à la mort de son jeune frère. Elle lui donne un accès direct au monarque. La « troupe de Monsieur » est déplacée au Palais Royal en 1661 (démolition du Petit-Bourbon). Les échecs des tragédies de Molière sont compensés par la fulgurance du succès de ses comédies : en 1662, L’Ecole des maris, puis la comédie-ballet –genre créé par M. pour plaire à Louis XIV- Les Fâcheux. Molière épouse Armande Béjart, fille –ou sœur- de Madeleine, avec laquelle il aura 4 enfants –tous morts en bas âge-, dont le 1er, Louis, est le filleul de Louis XIV. Les querelles - L’Ecole des femmes fait sensation en 1662 et déchaine une longue querelle dans laquelle il recevra le soutien –et une pension- du roi : la pièce revisite le mariage et la condition des femmes ; elle est accusée d’immoralité et d’impiété. En 1664, c’est au tour du Tartuffe ou l’hypocrite de faire polémique : elle attaque les faux-dévots et pose la question de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Louis XIV apprécie le propos mais la pièce est interdite. Remaniée, elle ne sera autorisée et jouée qu’en 1669 sous le titre Tartuffe ou l’imposteur. En 1665, la troupe de Monsieur devient la troupe du Roi, placée sous la tutelle directe de Louis XIV et dotée d’une rente annuelle. Le soutien du Roi Soleil à M. est quasi-constant. Malgré la dégradation de sa santé et les polémiques, M. écrit et joue inlassablement : Le Mariage forcé (comédie-ballet, musique de Lulli - 1664), Dom juan ou le Festin de pierre (1665) Le Misanthrope (1666), Le médecin malgré lui (farce – 1666 également), L’Avare en 1668, Le Bourgeois gentilhomme (comédie-ballet, musique de Lulli - 1670), Les Femmes Savantes en 1672… et enfin, Le Malade imaginaire en 1673. Suite à un malaise sur scène pendant qu’il interprète Argan, il meurt le jour-même à 51 ans. Il est inhumé grâce à l’intervention royale, contre la volonté de l’Eglise (qui refuse l’inhumation aux comédiens). Immense figure de la littérature française, M. fait de la comédie une arme. Il attaque les puissants, bourgeois, médecins, faux-dévots par la caricature et la dérision. Contre la sottise triomphante, la seule réponse est le rire, au risque de sa liberté. Il définit son art dans L’impromptu de Versailles : « L’affaire de la comédie est de représenter, en général, tous les défauts des hommes, et principalement des hommes de notre siècle. » II – Résumé de l’œuvre Principaux personnages : Argan, malade imaginaire /Béline, seconde femme d’Argan / Angélique, fille d’Argan et amante de Cléante / Béralde, frère d’Argan / Cléante, amant d’Angélique /Monsieur Diafoirus, médecin / Thomas Diafoirus, son fils et amant d’Angélique / Monsieur Purgon : médecin d’Argan / Toinette, servante Comédie-ballet en prose et en 3 actes, entrecoupés de chants et de danses. Musique de Marc- Antoine Charpentier (M. est brouillé avec Lully) et ballets de Pierre Beauchamp. Argan, bourgeois aisé, est manipulé par sa seconde femme qui s’intéresse à sa fortune et réduit à un état maladif par ses médecins. Père abusif, il ne voit d’autre solution que de marier sa fille au fils de son médecin pour préserver sa santé. Mais celle-ci souhaite nouer d’autres liens. Elle y parvient avec l’aide de Toinette : les stratagèmes imaginés par la servante permettent de démasquer les véritables intentions d’un entourage mal intentionné (épouse, médecins et notaire). Prologue : ballet Acte I (8 scènes) : La 1ère scène est entièrement constituée d’un monologue obsessionnel d’Argan –qui compte ses frais médicaux sans discontinuer. Toinette entre rapidement en scène et se moque de son maître, de son amour des médecins et des médicaments. Angélique, amoureuse de Cléante, se voit imposer par son père un mariage forcé avec un jeune médecin, Thomas Diafoirus. L’annonce donne lieu à un long quiproquo (scène 5). Béline, la seconde épouse d’Argan, veut faire mettre Angélique au couvent. Elle intrigue avec le notaire pour qu’Argan déshérite ses enfants à son profit. Toinette console Angélique en lui promettant son aide : elle a un plan. Premier intermède : ballet Acte II (9 scènes) : Cléante se présente comme son professeur de musique pour rencontrer Angélique, avec la complicité de Toinette. Les Diafoirus, père et fils, arrivent : Thomas, « grand benêt », emprunté, qui ne peut parler sans l’assentiment permanent de son père, se ridiculise (prend Angélique pour Béline, discours précieux, dénué de spontanéité …). Argan demande à sa fille et à Cléante de chanter : le chant devient prétexte à parler de leur situation –par l’intermédiaire de l’histoire du berger Tircis et de la bergère Philis-, à se déclarer leur amour et leur peine face au choix d’Argan. Celui-ci n’apprécie pas le procédé. Béline et Angélique se disputent pendant que les Diafoirus auscultent le malade imaginaire. Béline dévoile la présence d’un homme dans la chambre d’Angélique : Argan force Louison, sa plus jeune fille, à dire qu’elle a vu le maître à chanter dans la chambre de sa sœur. Béralde, frère d’Argan, intervient en faveur du mariage d’Angélique avec un autre homme, sans donner son nom. Second intermède : ballet (danse égyptienne proposée par Béralde) Acte III (14 scènes) : Pendant qu’Argan retourne aux toilettes (conséquence de lavements fréquents), Toinette parle à Béralde d’un plan pour aider Angélique. Celui-ci tente de convaincre son frère de ne pas marier sa fille ainée à un médecin puis que sa femme est intéressée par son argent. Rien n’y fait : Argan croit Béline victime d’une machination. Béralde s’en prend ensuite aux médecins –plus ou moins honnêtes- généralement incapables de guérir les maladies mais fort capables de parler doctement en grec et en latin. Béralde s’oppose à l’administration des traitements de Monsieur Purgon à son frère : le médecin, furieux, menace Argan de diverses maladies. Toinette se déguise en médecin –et alterne le changement de vêtements médecin/servante- et pour en montrer tout le ridicule : après un interrogatoire extravagant, le faux médecin explique à Argan qu’il est malade du poumon et que pour aller mieux, il lui faut se couper un bras, manger gras, boire du vin et se crever un œil !! Toinette convainc Argan de faire le mort pour voir la réaction de Béline : celle-ci se réjouit aussitôt en expliquant qu’il y a là bien peu de perte et qu’elle va pouvoir récupérer l’argent qu’elle mérite après avoir perdu de précieuses années auprès du défunt. Béline est démasquée. Angélique, elle, s’afflige de la mort de son père et souhaite se retirer du monde. Argan accepte le mariage de sa fille et de Cléante, à la condition qu’il devienne médecin. Sur conseil de Béralde, Argan décide de uploads/Litterature/ 1673-le-malade-imaginaire-moliere-fiche-de-lecture.pdf
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- Publié le Mai 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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