Brill is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to T'
Brill is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to T'oung Pao. http://www.jstor.org Deux études sur le manichéisme chinois Author(s): Antonino Forte Source: T'oung Pao, Second Series, Vol. 59, Livr. 1/5 (1973), pp. 220-253 Published by: Brill Stable URL: http://www.jstor.org/stable/4527959 Accessed: 03-01-2016 07:26 UTC Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://www.jstor.org/page/ info/about/policies/terms.jsp JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. This content downloaded from 178.250.250.21 on Sun, 03 Jan 2016 07:26:19 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions T'oung Pao, Vol. LIX DEUX ItTUDES SUR LE MANICHtISME CHINOIS *) PAR ANTONINO FORTE J. UNE POESIE ATTRIBUEE A PO CH_-I Sur l'importance et le role du Manicheisme en Chine de bons travaux ont ete publies. Surtout pour la periode qui va du Vuile au Xe siecle, il y a deja presque soixante ans qu'JRdouard Chavannes et Paul Pelliot ont rassemble, traduit et discute pratiquerment tous les documents historiques; peu de textes ont echappe aux deux grands sinologues, et la plupart d'entre eux se rapportent a une periode ulterieure ') Ce n'est pas de ces textes toutefois que je voudrais m'occuper ici, mais d'une poesie ayant pour objet le Manicheisme et qui nous est connue par un passage du I chien chih , 0-a de Hung Mai iJ4 X (II23-I202), cite dans une histoire de bouddhisme composee entre I258 et I269 par Chih-p'an . le Fo-tsu t'ung chi 1IlEi. La poesie est la suivante: ui pm Jk *) Ces etudes ont et6 redig6es dans le cadre de la recherche sur le Mani- cheisme dirigee avec le concours du Consiglio Nazionale delle Ricerche par M. Gherardo Gnoli au Seminario di Iranistica de l'Istituto Universitario Orientale de Naples. 1) E. Chavannes et P. Pelliot, ,,Un traite manicheen retrouv6 en Chine", JA I91I, pp. 499-6I7; 1913, pp. 90-199 et pp. 26I-392 (abr.ci-apres en Traite I9II et Traite 1913). Dans la traduction du Traite de Pekin il y aurait quelques retouches 'a faire; le commentaire serait 'a reprendre sur plusieurs points a la lumiere des nouvelles recherches et decouvertes. Sur l'histoire du manicheisme en Chine, 'a part les nouveaux documents rassembles par P. Pelliot en I923 (,,Les traditions manicheennes au Fou-kien", TP XXII 1923, pp. 193-208), on en reste encore aux materiaux etudi's en 1913. Cependant d'autres documents ont ete signales depuis lors par des savants chinois et japonais, surtout pour l'6poque Sung, et il serait necessaire de presenter ces materiaux en langue europeenne. J'ai amorce ce travail et j'espere un jour en venir 'a bout. This content downloaded from 178.250.250.21 on Sun, 03 Jan 2016 07:26:19 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions DEUX ETUDES SUR LE MANICHEISME CHINOIS C-0w 1) Le passage du I chien chih ou cette poesie est citee est assez etendu et contient des renseignements precieux sur le Manicheisme dans la deuxieme moitie du XIIe siecle. II ne pouvait donc echapper a l'attention de Chavannes et Pelliot qui l'ont entierement traduit et commente 2). La poesie y est ainsi traduite: Paisiblement j'ai regarde le recit de Su-lin; 3) La voie de Mani est etonnante. Les deux principes etendent leur calme; Les cinq Buddha continuent la Lumiere. Le soleil et la lune leur rendent hommage, Le ciel et la terre reconnaissent ce dont ils sont nes. Pour ce qui est de la fermete dans la conduite pure, (Les Manicheens) sont absolument au niveau des fils de Sakya 4). J'ai quelques remarques a faire sur la traduction du quatrieme, du cinquieme et du sixieme vers et sur le commentaire des traduc- teurs. A. propos des wu Fo E {I dont il est question au quatrieme vers, Chavannes et Pelliot, dans une longue note, tout en exprimant leur embarras, proposent deux traductions: I° Peut-etre faut-il lire 'cinquieme Buddha' a la place de 'cinq Buddha': dans ce cas il s'agirait de Mani lui-meme qui precedemment, dans le meme passage, etait explicitement nomme 'cinquieme Buddha' 5). 2° Si 1) Fo-tsu t'ung chi, T XLIX 2035 xlviii 43Ia28-bI. Ce passage ne figure pas dans l'edition la plus complete du I-chien chih, celle de la Commercial Press en 206 chapitres (sur 420 de l'oeuvre originale), tffi~ ;t i ; , Shanghai, 1927. 2) Traite 1913, pp. 330-339. 3) Dans le Mo-ni kuang-fo chiao fa i liieh = g f {e W ft gi I$, qui remonte a 731, on parle deja de Su-lin kuo E3Ni , 'le pays de Su-lin', comme lieu de naissance de Mani (cf. T LIV 2141 A, I28oa4-5; G. Haloun et W. B. Henning, ,,The Compendium of the Doctrines and Styles of the Teaching of Mani, the Buddha of Light" dans Asia Major, N.S. III, 1952, p. I90). Deja Chavannes et Pelliot avaient identifie le Su-lin avec le Suristan (Traite 1913, p. I22, n. i). 4) Traitd 1913, pp. 336-338. Voir deja la traduction de Pelliot dans BEFEO III (I903), p. 323. 5) Traitd I9I3, p. 334. 221 This content downloaded from 178.250.250.21 on Sun, 03 Jan 2016 07:26:19 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions 222 ANTONINO FORTE l'on comprend quand meme 'les cinq Buddha', ceux-ci ,,peuvent etre a) les cinq elements lumineux, 'membres' de l'Homme primitif, qui apparaissent sous le nom de 'cinq corps lumineux' dans tout le Traite manicheen de Pekin. C'est cependant peu probable, et il doit s'agir d'une idee fort differente". Les deux savants pensent qu'il pourrait s'agir plutot b) des cinq 'envoyes de la Lumiere'. Pour resoudre la difficulte que presentent les textes manicheens ou il n'est question que de quatre envoyes de la Lumiere (Sakya- muni, Zoroastre, Jesus, MIani), ils envisagent un cinquieme envoye qui ne serait autre que le Messie des manicheens chinois, ,,leur equivalent de Maitreya" 1). Des explications suggerees par les traducteurs, celle qui leur parait la moins probable (20 a) est certainement la bonne. C'est ce qui ressort non seulement du fait que le texte dit clairement 'cinq Buddha' et non pas 'cinquieme Buddha'. Les envoyes de la Lumiere restent quatre dans tout le Manicheisme y compris le Manicheisme chinois. Mais l'appellation de 'cinq Buddha' se rappor- te ici aux cinq elements lumineux constituant les 'membres' de l'Homme Primitif. Les deux sinologues ne pouvaient le savoir en I9I3; dans les textes manicheens chinois qu'ils connaissaient, nulle part n'est employee l'expression 'cinq Buddha'. Ce n'est que dans un marnuscrit du British Museum, Or. 82IO (2659), reconnu comme manicheen pour la premiere fois par le savant japonais Yabuki Keiki en I9I7 et sur lequel Pelliot lui-memo a donne une courte notice en I925 2), c'est dans ce manuscrit, dis-je, que les cinq fils de Hsien-i yW , l'Homme Primitif, sont appelles Buddha. On y lit en effet: ,,Je n'adresse encore aux cinq Buddha lumineux: l'Eau, le Feu, la Force lumineuse, le Vent delicat et merveilleux et le Souffle pur" 3). 1) Ib., note i de p. 337. 2) Yabuki Keiki, Tonkos chiho shutsu kosha butten kaisetsu mokuroku, Tokyo, 19I7; P. Pelliot, ,,Two New Manichaean Manuscripts from Tunhuang", JRAS 1925, p. II3. Ce document a 6te etudie et en partie traduit par Wald- schmidt et Lentz: cf. a) ,,A Chinese Manichaean Hymnal from Tunhuang", JRAS, I926, pp. i I6-122; b) ,,A Chinese ...: Additions and Corrections", JRAS, 1926, pp. 298-299; c) Die Stellung Jesu im Manichdismus, APAW, I926; d) Manichdische Dogmatik aus Chinesischen und Iranischen Texten, SPAW, I933, No. xiii. II a ete entierement traduit en anglais, sauf deux hymnes laiss6s en transcription, par Tsui Chi dans ,,Mo-ni chiao hsia pu tsan, the Lower (second?) Section of the Manichaean Hymns", BSOAS, XI (I943), pp. 174-219. I1 a ete inclus en I927 dans le Canon bouddhique de l'ere Taisho, vol. LIV, no. 2140: c'est a cette edition que je me refererai par la suite. 3) T LIV 2140, 1273biI-I2; Tsui Chi, p. I87. This content downloaded from 178.250.250.21 on Sun, 03 Jan 2016 07:26:19 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions DEUX ETUDES SUR LE MANICHEISME CHINOIS 223 Tout l'ordre des cinq elements que leur noms sont un peu modifies pour des raisons metriques, mais le sens est clair. Dans le meme manuscrit, on trouve encore l'expression Wu ming Fo E HA li, 'cinq Buddha lumineux', dans un contexte qui ne laisse pas de doute sur leur nature 1). Dans le meme quatrieme vers de la poesie du I chien chih, on trouve le terme Kuang-ming, que les savants fran,ais traduisent correctement par 'Lumiere'. Cette traduction peut sembler toutefois vague et abstraite, alors que dans la poesie il s'agit d'un person- nage bien defini dans la hierarchie divine, un etre personnalise, appele dans les textes manicheens Kuang-ming fu YE PA R, 'Lumiere- pere' 2) ou Kuang-ming wang YE HA E, 'Lumiere-roi' 3). Pour ce qui est du cinquieme vers, la traduction est juste, mais uploads/Litterature/ 1973-antonino-forte-deux-etudes-sur-le-manicheisme-chinois.pdf
Documents similaires
-
15
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 31, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 1.0008MB