Thérèse Desqueyroux Thérèse Desqueyroux est un roman écrit par François Mauriac
Thérèse Desqueyroux Thérèse Desqueyroux est un roman écrit par François Mauriac et publié en 1927. L'histoire de Thérèse est l'histoire d'une femme étouffé dans son propre mariage et en même temps, c'est l'histoire d'une femme qui fait des efforts désespérées pour sortir de cette cage qui l'emprisonne. Ce livre célèbre de François Mauriac a eu un grand succès non seulement dans le domaine de la littérature mais aussi dans le domaine du cinéma qui a adapté ce prestigieux roman deux fois. La première adaptation est un film en noir et blanc réalisé par Georges Franju en 1962. Après 50 ans, Claude Miller réalise une nouvelle adaptation du roman de Mauriac, une adaptation plus moderne qui clôt le Festival de Film de Cannes. C'est dans cette nouvelle adaptation qu'on va essayer de repérer les éléments littéraires. Dès le début du film on observe que l'action se détache du roman du Mauriac et s'ouvre avec l'image du Thérèse dans son enfance. Tandis que le romancier choisit d'introduire sa héroïne comme une femme coupable, qui ne sera pas poursuivie par la justice, Claude Miller nous présente la partie innocente et douce de cette femme-enfant qui, plus tard, va essayer de tuer son mari. Cette inversion temporelle n'est pas spécifique seulement dans l'ouverture du film, mais, au contraire, elle est applicable jusqu'à la dernière scène. Ainsi on remarque une première empreinte du cinéaste, qui prit une liberté totale par rapport à l'œuvre du Mauriac, en bousculant toute la construction temporelle. Le roman du Mauriac était en 1927 une innovation grâce aux procédées cinématographiques employées par l'écrivain: les retours en arrière ou la technique du flash-back. Pendant la lecture notre attention est constamment brouillé par les souvenirs et les projections de Thérèse qui nous promène dans les trois moments de la temporalité: présent, futur et passé. De ce fait, la décision du cinéaste de présenter les événements dans une ordre chronologique évidente, nous semble un peu étonnante mais en même temps reposante. L'action du film se déroule dans un rythme assez rapide à partir du 1922 jusqu'à 1931, mais, chaque image représente un point-clé dans la compréhension des actes de Thérèse. La construction temporelle de Claude Miller nous offre la possibilité de découvrir chaque étape de la vie de l'héroïne et aussi les raisons qui l'ont poussé à empoisonner son mari, Bernard. On observe aussi que la protagoniste du Miller n'a pas la même force intérieure que celle du Mauriac. Dans le film le point de vue de Thérèse est rarement entendu dans un monologue assez fort et assez sensible que celui du roman. Ainsi, la scène où Thérèse imagine sa plaidoirie pour Bernard est tres peu émouvante car elle est brusquement interrompue par la possible réaction négative de son mari. Cependant Audrey Tatou réussit de révéler par sa performance opaque tous les pensées exprimées par Thérèse en mots. Il y a beaucoup des cadrages serrés avec l'image de l'héroïne qui ont le rôle de fixer ses regards et ses gestes pour que les spectateurs puissent "entendre" sa révolte intérieure. On se rend compte qu'elle ne supporte les caresses et les baisers de Bernard parce que ses réactions sont très transparents sur l'écran mais on l'entend jamais se plaindre à quelqu'un ou à soi-même. En regardant le film après le livre on devient un peu plus insensibles face aux sentiments éprouvés par Thérèse lors de son mariage à cause de la rapidité avec laquelle les images se succèdent. La protagoniste de Miller est toujours mecontente mais les motifs pour lesquelles elle se trouve dans cet état ne sont pas envisagées d'une manière assez dramatique que celle que Mauriac présentait dans son roman. Si on se détache définitivement de la matière romanesque on découvre que la drame de Thérèse commence parce qu'elle a "trop d'idées dans sa tête"; la confession qu'elle fait a Anne avant le mariage, peut être envisagé comme une réponse pour toutes les questions qui naissent à travers cette adaptation du roman. Cette confession devient d'autant plus dramatique car elle anticipe le destin implacable de la protagoniste qui n'obtiendra pas l'ordre et la paix qu'elle souhaite avoir par l'union avec Bernard. À partir de ce moment on voit comme tous les rêves et les espérances de Thérèse se déchirent et s'écroulent. Le regard de l'héroïne vers Bernard atteint un point culminant au moment où elle lit la question adressé par Anne dans une lettre: "Tu connait toi aussi avec ton mari ce bonheur?". Par cette question et par la réaction d' Audrey Tautou, Miller réussit de résumer dans un simple regard l'avalanche des sentiments que Mauriac exprime tout au long de son roman. Dans cette adaptation de 2012, Claude Miller accorde aussi une grande importance au personnage du Bernard. L'acteur est tendre et doux dans ses gestes envers son épouse même si son amour est parfois assez maladroit. Dans les scènes où il commence à souffrir à cause de l'arsenic administré en doses plus grandes par Thérèse, il l'appelle toujours pour le soigner. Il sent aussi pitié pour elle dans le moment où il la voit si faible et n'ose par la regarder longtemps parce qu'il se sent coupable. Vers le finale du film on observe un Bernard très différent de celui qui est présenté par François Mauriac; un Bernard qui soutienne son épouse malade, qui la comprend et qui lui offre la possibilité d'être heureuse. La dernière conversation entre Bernard et Thérèse, à Paris, est très fidèle à celle qui est narré dans le roman. Cependant dans l'adaptation on voit deux personnes qui ont de la peine en disant "au revoir". Maintenant on sent de la pitié pour les deux protagonistes qui se sont pardonnés l'un à l'autre pour les malheurs subies dans leur mariage, mais on reste plutôt impressionnés par la sorte de Bernard. Le regret et la tristesse qu'on observe dans son regard, au moment où il retourne vers Thérèse pour le dire que "c'est payé", ne sont pas envisagées dans la même manière par Mauriac. Pour conclure l'analyse de l'adaptation de Claude Miller on doit affirmer que le roman de François Mauriac ne cesse jamais d'évoluer par l'intérêt que les cinéastes en manifestent. Ce nouveau film de 2012 propose aussi une nouvelle lecture de l'histoire de Thérèse, une lecture qui se veut plus attentive aux certains aspects omises parfois pas les lecteurs d'un œuvre écrite. Il est vrai que l'adaptation de Claude Miller est caractérisée par la liberté prise dans la construction temporelle mais on peut affirmer que cette liberté se manifeste aussi dans la construction des personnages qui réussissent de gagner la sympathie et l'émotion du publique à travers l'écran. Ficicar Alexandra Maria CMM, AN I uploads/Litterature/ analyse-du-film-therese-desqueyroux.pdf
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- Publié le Jul 13, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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