9/4/14 7:29 PM Arthur Koestler dérange encore | La République Des Livres par Pi

9/4/14 7:29 PM Arthur Koestler dérange encore | La République Des Livres par Pierre AssoulineLa République Des Livres par Pierre Assouline Page 1 of 112 http://larepubliquedeslivres.com/arthur-koestler-reste-la-main-tendue-chez-gallimard/ de Pierre Assouline EN SAVOIR PLUS Arthur Koestler dérange encore LE 6 JUIN 2013 Tiens, une nouveauté chez Gallimard ! Dans le programme de la rentrée, cela va de soi ; dans le hall de la maison, moins. L’entrée du 5, rue Gaston-Gallimard, anciennement rue Sébastien- Bottin, lieu mythique que la mémoire littéraire a d’ores et déjà inscrit classé monument historique et virtuellement rajouté à l’inventaire supplémentaire, carrefour permanent d’écrivains, d’éditeurs, de journalistes, de libraires, de représentants, ce nœud de la Maison est d’ordinaire décoré de portraits d’auteurs de la dernière rentrée en date. Ils y sont toujours ; mais depuis le début de la semaine, une imposante sculpture trône parmi eux. Cette œuvre sur bois datant de 1994 et signée de Jean-Louis Faure, artiste et petit-fils de l’historien de l’art Elie Faure, appartient au musée Vivant-Denon de Chalon-sur-Saône ; mais jusque là, elle était en dépôt chez son ami Régis Debray. Celui-ci l’a incluse dans Le Stupéfiant image, l’album richement illustré et commenté qu’il publiera en septembre, chez Gallimard naturellement. Il y analyse « la complexité de ses rébus narratifs » et la satire selon Faure “croisement de Raymond Roussel et de Raymond Aron, qui oppose le cocasse au boursouflé et triomphe du cauchemar par le calembour. Il a inventé en quelque sorte le réalisme libertaire.” Le sculpteur est présenté comme un écrivain-ébéniste au motif qu’il accorde une grande importance à l’intitulation de ses oeuvres. Bêtise de l’intelligence était le titre donné ACCUEIL LITTÉRATURE POÉSIE HISTOIRE LITTÉRAIRE VIE LITTÉRAIRE DOCUMENTS ARTS SCIENCES HUMAINES recherche RECHERCHER À TWIT’ VITESSE Find us on Facebook La république des livres 3,082 Facebook social plugin Like Like La république des livres August 31 at 7:44am Quel choc ! Et contrairement aux apparences, il n'est pas indispensable d'être célinolâtre pour y être sensible. Juste célinien, cela suffit. Il s'agit de la reproduction de la première version manuscrite du "Voyage au bout de la nuit". Louis-Ferdinand C. y privilégiait encore les conjonctions par rapport aux juxtapositions, l'oralité ne s'y faisait encore pas trop sentir. Il ne s'agit pas d'un fac-similé mais bien d'une restauration, chaque feuillet ayant été numérisé. La gr... See More Hommage instructif du philosophe Jean-Claude LIVRES NUMÉRIQUE CINÉMA THÉÂTRE JAZZ SÉRIES PHOTO ART ROCK ARCHITECTURE DANSE CLASSIQUE 9/4/14 7:29 PM Arthur Koestler dérange encore | La République Des Livres par Pierre AssoulineLa République Des Livres par Pierre Assouline Page 2 of 112 http://larepubliquedeslivres.com/arthur-koestler-reste-la-main-tendue-chez-gallimard/ par Pierre Pachet et Jean-Louis Faure au livre qu’ils ont concocté autour de celle-ci. Régis Debray, quant à lui, la présente ainsi : “Les trois protagonistes de l’après guerre, le visage de l’un masqué et cornu comme un démon africain, les deux autres, face à lui, aux visages blêmes et reconnaissables, illustrent un moment emblématique et particulièrement saumâtre de notre histoire intellectuelle : « Jean –Paul Sartre et Simone De Beauvoir refusant de serrer la main d’Arthur Kœstler ». Sous les pieds du trio, un tiroir coulissant, le portrait de Staline. L’anecdote fait fable. Sa morale en résine, laiton, bois peint et Plexiglas nous souffle que la culture aussi peut être un aveuglement” Jean-Louis Faure a eu pour ambition de fixer ainsi un événement d’une haute portée symbolique dans l’histoire des idées au XXème siècle : « Il s’agissait de montrer le moment exact où toute ambiguïté s’efface au profit d’une confrontation inévitable » est-il précisé dans un cartouche sous l’escalier du hall où l’œuvre interpelle les visiteurs. Brève explication de texte en forme de rappel historique : en octobre 1946, Arthur Koestler entre dans le cercle de Sartre et Beauvoir à Paris ; évoquant l’épisode dans La Force des choses (1963), celle-ci parle plutôt d’ « irruption » et fait état de sa personnalité « tumultueuse ». C’est le moins qu’on puisse dire s’agissant d’un intellectuel à la biographie mouvementée et à l’intelligence aussi aigue que nerveuse, qui se définit comme le « Casanova des utopies » pour les avoir toutes essayées et être revenu de toutes les formes de messianisme, entré au parti communiste allemand en 1931 qu’il fuit sept ans après au moment des procès de Moscou, porté tant sur l’alcool que sur les femmes (d’ailleurs, d’un certain point de vue, le Koestler de la sculpture donne plutôt l’impression de leur mettre la main aux fesses), absolutiste d’une certaine violence, qui eut l’immense mérite de pousser la gauche à prendre ses distances avec le communisme grâce à son terrible réquisitoire contre la « justice » stalinienne dans Le Zéro et l’infini/ Darkness at Noon (Londres, 1940 puis Paris, 1945). Un livre qui connut un retentissement considérable et lui valut d’être boycotté par l’intelligentsia de gauche en France. Sartre et Beauvoir, qu’il considérait comme des « idiots utiles » instrumentalisés par Moscou, le tinrent dès lors pour un traître et un valet des Américains ; ils lui reprochèrent sa dénonciation du système concentrationnaire soviétique, susceptible de donner des arguments à l’impérialisme. Leur rupture fut consommée en 1949 (Michel Laval a consacré une remarquable biographie à Arthur Koestler. L’homme sans concessions, Calmann-Lévy, 2005). Au vrai, Koestler eut ceci de de salutaire qu’il ne se contenta pas d’alerter : en raison de sa personnalité, il ne cessa dans le même temps de déranger les consciences. En tout cas, Antoine Gallimard a eu l’idée de demander à Régis Debray de la transférer dans le hall de la maison d’édition. On jugera l’initiative audacieuse, malicieuse ou provocatrice, c’est selon ; n’empêche qu’elle n’est pas anodine chez l’éditeur des œuvres de Sartre et de Beauvoir –mais pas de celle de Koestler ; car si un éditeur de cette importance est par nature porté au consensus, lequel lui permet d’accueillir et de faire coexister pacifiquement des auteurs aux sensibilités différentes sinon hostiles, cette sculpture est tout sauf consensuelle. On ne serait pas étonné d’apprendre qu’elle provoque quelque friction. Parmi les auteurs de la maison, Claude Lanzmann, héritier de la revue Les Temps modernes et veuf Beauvoir/Sartre, devrait en principe s’étrangler de colère. Quant à Annie Cohen-Solal, auteur de « la » biographie de Sartre (1980, Folio), elle publie ces jours-ci un essai Renaissance sartrienne chez … Gallimard ; elle y fait notamment remarquer que le message du philosophe demeure un outil de référence aux intellectuels pour déchiffrer leur époque, un peu partout dans le monde sauf en France « où l’on s’amuse à chercher des poux dans la tête de Socrate ». Ce vendredi 7 juin, cinquante après la publication des Mots, une « Nuit autour de Jean-Paul Sartre » est organisée à l’Ecole normale supérieure avec force table-rondes, films, concerts, expositions. Ce sera l’occasion de prendre la température du sartrisme ambiant (on lira ici un récent éloge du philosophe) et la mesure de son influence. La lucidité d’Arthur Koestler contre l’aveuglement de Sartre aura-t-il droit à une minute au cours de cette nuit ? { livres } { livre numérique } { cinéma } { théâtre } { jazz } { séries } { photo } { art } { rock } { architecture } { danse } { classique } Sade, ce fin rhétoricien PAR MICHÈLE VALLENTHINI Si la rhétorique classique préconise le modèle idéal d’une parole efficace et claire fondée sur des valeurs politiques, morales et spirituelles, les caractéristiques de l’« ars bene dicendi » sadien [...] LIRE LA SUITE .../ ... Le cauchemar du traducteur de russe PAR ANNE-MARIE TATSIS-BOTTON L’irruption d’une langue étrangère ou régionale, ou encore d’un parler spécifique qui tranche sur la langue classique, est un des cauchemars du traducteur – et celui qui traduit du russe [...] LIRE LA SUITE .../ ... Suivre @Passouline sur Twitter. 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