Assia Djebar « La Soif » Contexte Socio-Historique et Analyse du personnage « N

Assia Djebar « La Soif » Contexte Socio-Historique et Analyse du personnage « Nadia » Le Roman « La Soif » de Assia Djebar est paru en 1957. Il S’agit de son premier roman, comme nous le savons, chaque premier projet de n’importe quel auteur, artiste est sous les projecteurs de tous ses congénères contemporains, d’autant plus qu’il s’agit d’une œuvre produite par une femme, ce qui rend l’attente encore plus ardente, et l’exigence des lecteurs encore plus exacerbée. Ce n’est pas pour rien de mentionner qu’il s’agit d’un ouvrage mit au monde par une femme puisqu’avant Assia Djebar il y’avait Taos Amrouche écrivaine de renommée incontestable. Par conséquent « La Soif » s’est retrouvé dans une course effrénée dans laquelle il croyait tenir dans sa main le bâton de relais, alors qu’en réalité il s’agissait d’un bâton dynamite. Je m’explique, le roman naquit 3 ans après le déclenchement de la guerre d’insurrection en Algérie. Cela dit toutes les œuvres littéraires antérieures, tous les intellectuels ne parlaient que de (Guerre, Violence, Pauvreté, Ignorance, Misère et Malheur). Tandis que « La Soif » était un roman venu d’ailleurs, il parlait de ( Conquête amoureuse, Séduction, Charme, et d’une envie de liberté de paroles et d’agir enveloppé sous la chaire d’une femme coquette dénommée Nadia, l’héroïne du roman). Femme assoiffée de désir qui convoite le mari de sa meilleure amie. Le personnage de Nadia représentait l’opposé de tout ce qui était commun chez une femme dans le paysage culturel Algérien de l’époque. « La Soif » déclencha un scandale lors de sa parution à cause de l’omission de l’atmosphère coloniale et le décor sanglant et cruel qui va avec. Assia Djebar s’est retrouvée vouée aux gémonies par les intellectuels Algériens de l’époque et on lui reprochait ce que Jean Paul Sartre reprochait à Albert Camus, concernant le même sujet qu’est la guerre En Algérie. Néanmoins ce qu’il faut souligner c’est que ce roman dégage une idée révolutionnaire quant à la liberté de la femme traduites par les comportements de Nadia l’héroïne de « La Soif ». Cette liberté des femmes a beaucoup plus de valeur quand il s’agit d’une romancière Algérienne qui narre à la première personne du singulier l’histoire de Nadia, puisqu’elle parle au nom de femmes doublement colonisées, par La France et par leur propre culture arabe patriarchal et parfois extrémiste à leur égard. Pour conclure, le roman « La Soif » recèle une idée très générale de l’ambiguïté identitaire vécue par Nadia, fille d’une mère occidentale et un père Algérien, mais aussi traite de l’émancipation de la femme dans un milieu très oppressant. Avant de céder la parole à mes camarades j’aimerai vous lire 2 Citations très parlantes de l’état d’esprit de Assia Djebar, la première s’annonce comme suit : 1- « “Le Maghreb a refusé l’écriture. Les femmes n’écrivent pas. Elles brodent, tissent des tapis. Écrire, c’est s’exposer.” » 2- “Je ne vois pour les femmes arabes qu'un seul moyen de tout débloquer: parler, parler sans cesse d'hier et d'aujourd'hui.” Donc vous l’aurez compris, Pour Assia Djebar le choix d’écrire et surtout en Français, était déjà une prise de position. Là bien sûr je souligne l’idée de la francophonie afin de finir avec les propos de Kateb Yacine qui considérait le Français comme un butin de guerre. Sa réponse à la question « pourquoi écrivez-vous en français ? » est sans doute l’une des répliques les plus représentantes de cet écrivain nationaliste. Je le cite : « J’écris en français pour dire au français que je ne suis pas français ». uploads/Litterature/ assia-djebbar-la-soif.pdf

  • 25
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager